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Chroniques des années noires
David Camus (traduit par), Dominique Haas (traduit par)
Date de parution : 02/11/2006
Éditeurs :
Pocket

Chroniques des années noires

David Camus (traduit par), Dominique Haas (traduit par)
Date de parution : 02/11/2006
Quelle aurait été l’histoire du monde si l’Europe chrétienne avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? Le Moyen-Orient et la Chine seraient devenus les civilisations dominantes, découvrant... Quelle aurait été l’histoire du monde si l’Europe chrétienne avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? Le Moyen-Orient et la Chine seraient devenus les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, inventant le chemin de fer et l’atome, se faisant la guerre…
À travers les destins de trois personnages – un...
Quelle aurait été l’histoire du monde si l’Europe chrétienne avait disparu au Moyen Âge, ravagée par la peste ? Le Moyen-Orient et la Chine seraient devenus les civilisations dominantes, découvrant l’Amérique, inventant le chemin de fer et l’atome, se faisant la guerre…
À travers les destins de trois personnages – un sentimental, un révolté et un intellectuel –, Kim Stanley Robinson dépeint de façon étonnamment réaliste sept cents ans de l’histoire d’un univers foisonnant, où les aventures individuelles se mêlent à la trame historique et se répondent à travers les siècles et les continents.

« Une écriture limpide, un souffle épique, une érudition incroyable et un talent de conteur digne  des Mille et Une Nuits, tout contribue à faire de ce livre un chef-d’oeuvre. À lire absolument. »
Sandrine Grenier – Bifrost
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EAN : 9782266147590
Code sériel : 5850
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 1024
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782266147590
Code sériel : 5850
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 1024
Format : 108 x 177 mm

Ils en parlent

« Si ses talents d’écrivain avaient encore besoin d’une quelconque confirmation, la voici, et elle est éclatante : une écriture limpide (…) un souffle épique, (…) une érudition incroyable et un talent de conteur digne des Mille et Une Nuits, tout contribue à faire de ce livre un chef-d’œuvre. À lire absolument. », Sandrine Grenier

Bifrost
« L'autre atout de ce livre (…) est la gamme de sujets traités par l'écrivain : en effet, une uchronie aussi ambitieuse se doit d'être plausible, et ne doit négliger aucun aspect, politique, économique, scientifique ou religieux (entre autres). On peut faire confiance à Robinson pour traiter tout cela à la fois, et (…) force est de constater que le travail de l'auteur est impressionnant. Roman riche et dense, Chroniques des années noires est une réussite de plus à mettre à l'actif de Robinson. », Bruno Para
Noosfere
« Sur plus de sept cents ans et autant de pages, Kim Stanley Robinson nous entraîne dans un tourbillon époustouflant de l'Histoire revisitée. A croire que cet homme transmute en or tout ce qu'il touche ! », Alain Grousset
L'Express

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • bimone 22/08/2022
    Dans cette uchronie, Kim Stanley Robinson imagine le monde tel qu'il aurait été si la civilisation européenne avait disparu lors de l'épidémie de peste. Les civilisations islamiques et chinoises dominent le monde, même si d'autres civilisations peuvent émerger à la marge voire faire tampon. En fil rouge tout au long de l'ouvrage, on retrouve les incarnations successives de plusieurs personnages, ce qui est intéressant pour traverser toutes les époques décrites dans le roman.
  • Tachan 17/12/2020
    J'ai découvert Kim Stanley Robinson il y a longtemps avec sa Trilogie martienne, que je n'ai malheureusement jamais terminée. C'est d'ailleurs à mon programme de la reprendre. En gardant tout de même le souvenir d'un récit solide et sérieux, j'étais curieuse de voir ce que pourrait donner entre ses mains la réécriture de notre Histoire sur plus de 700 ans sous le prisme d'une uchronie. Il faut d'abord dire que Chroniques des années noires est un beau bébé de plus de 1000 pages qui porte très bien son nom. Nous sommes définitivement en présence d'un roman qui ne se lit pas comme n'importe qu'elle aventure romancée. Ici, nous sommes vraiment dans un format de chroniques qui prendra tout son sens au fil de la lecture. Celle-ci se découpe en 10 parties distinctes et en même temps liées les unes avec les autres, qui embarquent le lecteur dans une réécriture de 700 ans de notre histoire après un tournant majeur : la disparition des chrétiens d'Occident après une terrible épidémie de peste. J'ai beaucoup aimé les idées qui sous-tendent le récit de l'auteur. C'est original et pertinent de sa part d'imaginer toute l'histoire de notre monde comme si l'homme blanc avait disparu et laissé le leadership à la fois aux Musulmans et aux Chinois. Cela donne une toute autre vision des événements qu'on a pu connaître, des relations qui sont nées et des inventions qui ont été faites. De plus, Kim Stanley Robinson propose une relecture très sérieuse et parfaitement crédible de cette nouvelle dynamique en choisissant des moments et éléments clés de notre Histoire et/ou culture. Cela laisse vraiment songeur. Ajoutez à cela qu'il parsème son récit de réflexions assez bien senties sur la religion, la philosophie, les rapports aux pouvoirs ou encore la géopolitique et vous aurez une lecture vraiment enrichissante. Là où le bas blesse, c'est plutôt du côté du format, du moins pour moi. Le fait de proposer son récit sous forme de chroniques a occasionné un récit que j'ai trouvé froid et impersonnel. Alors même qu'il proposait l'idée de suivre un couple d'individus au fil de leurs réincarnations, je n'ai à aucun moment senti d'attachement pour eux et j'ai en permanence eux le sentiment d'être extérieure au récit. Pour moi, cela manquait vraiment d'immersion. J'aurais aimé vivre les grands moments relatés de l'intérieur et non à posteriori à travers des récits rapportés comme ce fut bien trop souvent le cas. Les seuls chapitres où je n'ai pas ressenti cela, furent le tout premier où j'avais l'impression de me retrouver dans une version revisitée du Bouddha de Tezuka, récit d'aventure passionnant et plein de belles réflexions sur la vie et l'humanité, ainsi que celui de la découverte des Amériques, mon préféré de l'ensemble de ces 1000 pages. Alors oui, le concept est original. L'idée de découvrir notre histoire revue et corrigée, avec une double domination chinoise et musulmane et une opposition, ainsi qu'une forme de syncrétisme entre eux parfois, est passionnant. Mais la forme choisit pour le raconter ne m'a pas embarquée et ma lecture fut assez compliquée à plusieurs reprise. L'envie de sauter des passages se faisant grandissante au fur et à mesure où j'avais l'impression que les paragraphes n'apportaient pas tous quelque chose au concept. Le style de l'auteur n'est pourtant pas en faute. Il a une plume fluide et facile à lire, qui fait qu'on tourne les pages sans déplaisir. C'est surtout le manque de personnage auquel me raccrocher qui m'a freinée, je pense. J'aurais aimé parler de coup de coeur parce que l'idée me plaisait énormément, malheureusement je ne peux pas. Il y a pourtant de très beaux passages au milieu de toutes ces pages, mais la narration fut trop décousue pour moi. Je crois vraiment que le format "chronique" ne me convient pas. (Merci à Pocket imaginaire pour cette lecture.)J'ai découvert Kim Stanley Robinson il y a longtemps avec sa Trilogie martienne, que je n'ai malheureusement jamais terminée. C'est d'ailleurs à mon programme de la reprendre. En gardant tout de même le souvenir d'un récit solide et sérieux, j'étais curieuse de voir ce que pourrait donner entre ses mains la réécriture de notre Histoire sur plus de 700 ans sous le prisme d'une uchronie. Il faut d'abord dire que Chroniques des années noires est un beau bébé de plus de 1000 pages qui porte très bien son nom. Nous sommes définitivement en présence d'un roman qui ne se lit pas comme n'importe qu'elle aventure romancée. Ici, nous sommes vraiment dans un format de chroniques qui prendra tout son sens au fil de la lecture. Celle-ci se découpe en 10 parties distinctes et en même temps liées les unes avec les autres, qui embarquent le lecteur dans une réécriture de 700 ans de notre histoire après un tournant majeur : la disparition des chrétiens d'Occident après une terrible épidémie de peste. J'ai beaucoup aimé les idées qui sous-tendent le récit de l'auteur. C'est original et pertinent de sa part d'imaginer toute l'histoire de notre monde comme si l'homme blanc avait disparu et...
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  • JustAWord 18/11/2020
    Auteur prolifique et incontournable de la science-fiction, l’américain Kim Stanley Robinson est d’abord connu pour sa trilogie Martienne et, plus récemment, pour sa trilogie climatique. Pourtant, en 2002, l’auteur publie également une autre œuvre monumentale saluée par la critique et lauréate du Prix Locus : The Years of Rice and Salt. En France, c’est en 2003 que l’on découvre ce roman sous le titre étrange de Chroniques des années noires (qui fait en fait référence à la Grande Peste Noire du XIVème siècle). Uchronie poids lourd (1015 pages chez Pocket !), le livre vous emmène à travers les siècles pour un « What if… » ( « Et si…») incroyablement intelligent et passionnant. Resituons le contexte. Tout commence par l’histoire de Bold, un cavalier de l’armée du khan Tamerlan qui découvre une citée hongroise en ruines où les habitants ne sont plus que des cadavres décrépits. Bold va alors rapporter à Tamerlan la terrible nouvelle : la Peste Noire sévit en Europe et son armée pourrait rapidement être contaminée à son tour si elle n’abandonne pas ses rêves de conquête. Échappant à une tentative d’assassinat, Bold prend la fuite et erre dans une Europe de cauchemar ravagée par la maladie. C’est précisément sur ce point que Kim Stanley Robinson fait basculer l’Histoire (avec un grand H). Au lieu d’avoir une mortalité de 30–50%, la Peste Noire va tuer 99% de la population européenne entraînant la chute complète des civilisations occidentales… et la fin brutale de la chrétienté ! Poursuivant sa route à travers la Méditerranée, Bold est capturé par des musulmans turcs qui le vendent comme esclave à Zheng He et sa colossale flotte du Trésor qui ramènent Bold et un autre esclave noire, Kyu, jusqu’en Chine. Les deux hommes finissent par entrer au service de l’Empereur Chinois Yongle et par s’immiscer dans les affaires politiques entre eunuques et administratifs confucéens. Durant ce premier chapitre (sur un roman qui en compte dix), Kim Stanley Robinson ébauche les premiers pans de son univers uchronique et révèle son principal angle d’attaque, à savoir une histoire revisitée et contemplée par les yeux des gens ordinaires, ni empereurs ni héros mais des gens du communs qui vont pourtant, chacun à leur façon, être témoin d’évènements importants et influer sur la course de l’Histoire. Cet aspect est important à rappeler car le titre original — The Years of Rice and Salt — renvoie aux corvées/tâches quotidiennes assumées par les femmes malgré les combats et la politiques menés par les hommes. Ainsi, Chroniques des années noires s’intéresse à un groupe de personne — une jati, terme indien d’un sous-groupe de gens qui partagent une même occupation/une même langue — qui vont se réincarner de générations en générations en passant par le bardo — terme tibétain et bouddhiste qui décrit un état de conscience intermédiaire et que nos héros traversent après chacune de leur mort respective — afin de croquer l’ensemble des évènements qui vont découler du premier point de divergence du roman, à savoir la disparition des chrétiens et de l’Occident. En choisissant toujours de suivre les petits plutôt que les grands, qui ne sont au final que côtoyés, Kim Stanley Robinson ramène son histoire au niveau du peuple et intègre l’importance de nos actions quotidiennes. Durant dix chapitres de taille variable, l’américain développe sa propre chronologie qui repose désormais sur des calendriers différents puisque deux civilisations ont remplacé la chrétienté — la nature a, c’est bien connu, horreur du vide : la civilisation musulman d’une part (le Dar al-Islam) et la civilisation Chinoise d’autre part (et ses principes bouddhiques, taoïstes et confucéens). Dès lors, l’auteur va alterner les personnes musulmans et asiatiques pour réfléchir sur le monde qu’il crée au fil des pages tout en s’amusant à disséminer des échos de notre propre Histoire, comme si, malgré les divergences, certaines choses restaient immuables (comme la Chute de Constantinople, la Révolution Chinoise, la Découverte des Amériques, la Grande Guerre…). Chroniques des années noires s’affirme donc d’emblée comme une œuvre à l’ambition monumentale puisque l’on suit sur des siècles et des siècles des personnes qui se réincarnent (et qui en ont à peine conscience) et découvrent la science, la philosophie, le marxisme… Kim Stanley Robinson ré-imagine complètement notre propre histoire et la pense dans les moindres détails (les « chevaux-vapeurs » deviennent des « chameaux-vapeurs », le terme Moyen-Orient cède la place à Moyen-Occident puisque tout est vu par le prisme islamique) tout en gardant un fond assez semblable quant aux grandes questions que se posent l’humanité. Dans la roman, la chrétienté disparaît et la religion monothéiste qui va dès lors dominer le monde sera celle de l’Islam. Non content de construire un nouvel échiquier mondial où la France devient la Franji et où les Berbères repeuplent l’Italie, Kim Stanley Robinson va étudier à la loupe les questionnements religieux autour du Coran ainsi que les différentes phases par lesquelles passent une religion monothéistes au cours de son histoire (et qui renvoie invariablement à ce qu’il s’est passé dans la chrétienté). Autre aspect important, celui de la spiritualité car, comme on l’a vu, ce sont en réalité les mêmes personnages qui se réincarnent sous des noms, genres et parfois même races différentes. Identifiés par la première lettre de leur prénom (respectivement K, I et B), ces personnages vont symbolisés tous les trois un tempérament différent de l’espèce humaine. De celui qui cherche à combattre activement l’injustice à celui qui tente constamment d’améliorer l’histoire par ses actes scientifiques/philanthropiques. Trois facettes de l’humanité et autant de façon d’aborder les avancées qui la concerne. En prenant l’Islam comme religion/civilisation pivot, Chroniques des années noires permet à Kim Stanley Robinson de triturer le Coran et les paroles du Prophète Mahomet en tentant une critique raisonnée et constructive d’une religion monothéiste. L’originalité ici reste bien entendu qu’il s’agit du monde musulman et pas de la sempiternelle analyse occidento-centrée sur la Bible. Dans son second chapitre, l’américain imagine par exemple l’existence d’une sultane, Katima, qui interprète le Coran par des yeux féminins et donne grandement à réfléchir sur la place de la femme au sein de l’Islam allant du port du voile à l’interdiction de prêche. Cette question de l’Islam et de son rapport aux femmes — qui illustre également de façon maligne la place de la femme au sein de toutes les religions monothéistes dictées et interprétées par les hommes — reviendra de façon périodique au cours du roman traversant les différentes périodes de doutes et d’avancées qui peuvent secouer les croyants d’une religion à travers les siècles. On la retrouvera notamment dans l’avant-dernier chapitre, Nsara, par l’intermédiaire d’une enseignante algérienne progressiste, Kirana. Ce rapport au religieux amène également à une autre préoccupation majeure du récit : la place de la femme. Si l’on suit à de nombreuses reprises des personnages féminins au cours de Chroniques des années noires, c’est aussi parce que Kim Stanley Robinson fait de la condition féminine un indispensable de la progression intellecuelle et sociale de toute civilisation. Plus malin encore, il imagine la supériorité du peuple amérindien (avec la formation de la ligue des Haudenosaunees) qui met au premier plan le pouvoir et l’influence matriarcale, imaginant une société plus égalitaire que les autres mais sans tomber toutefois dans un angélisme béat. Si la découverte des Amériques intervient dès le troisième chapitre avec l’expédition perdue de l’amiral chinois Kheim, c’est pour donner une autre vision de ce qu’aurait pu devenir le continent américain s’il avait à la fois pu conserver son monde de vie ET s’il avait bénéficié d’une aide extérieur bienveillante — en l’occurrence le samouraï-puis-ronin Delouest. La place des femmes dans le roman semble donc aussi majeure que primordiale, renvoyant dos à dos la misogynie ordinaire de la société musulmane et de la société chinoise où les pieds deviennent le symbole discret de l’asservissement. Tout aussi puissant que le rapport à la richesse, la condition féminine s’affirme comme un marqueur de l’évolution sociale. L’uchronie sert donc ici à explorer de multiples sujets de société et d’anthropologie. Grâce aux échos de notre propre ligne temporelle, de la contamination du Nouveau Monde par la Variole en passant par la boue des tranchées de la Longue Guerre, Kim Stanley Robinson tente de réfléchir sur notre propre histoire de façon ludique en changeant la forme de ses témoignages, des contes des Milles et Une Nuit à la naissance de la méthode scientifique. La science prend d’ailleurs une place centrale dans le roman car nombre des personnages de Chroniques des années noires s’intéressent aux faits scientifiques et à leur apport au monde. Que ce soit l’ex-alchimiste Khalid découvrant la vitesse de la lumière et le vide ou le Dr Ismail ibn Mani al-Dir qui dissèque les principes de l’anatomie et de la physiologie humaine. L’américain illustre de façon magistrale le rôle prépondérant de la science sur la progression des civilisations et la porte de sortie qu’elle incarne vis-à-vis de l’obscurantisme et de la violence… tout en pointant sa propension à devenir l’instrument du mal lorsqu’elle tombe entre de mauvaises mains (les obus aux gaz du grand Khan ou encore l’atome découvert Idelba). Fait notable, et fascinant, la science ici ne devient pas l’ennemi mortel de la religion. Kim Stanley Robinson n’arbitre pas entre les deux opposés mais cherchent à les réconcilier. Car Chroniques des années noires, même à travers ses injustices et ses drames, se veut une grande réconciliation. Une réconciliation entre la science et le spirituel d’abord puisque Kim Stanley Robinson explique par le menu l’apport de l’amour et de la dimension religieuse débarrassée du dogme à l’humanité. Loin de rejeter en bloc la religion au profit de la science, l’américain prouve que les deux se complètent, délaissant les démons des deux camps au profit d’une fusion bienveillante et méliorative. C’est par exemple l’obsession de Kang et de son époux Ibrahim qui veulent prendre le meilleur des religions musulmanes et asiatiques pour en faire une réconciliation planétaire. C’est aussi l’objet de l’ultime chapitre, Les Premières années, où politique, religion, révolution s’effacent au profit de l’harmonie d’un vieil homme qui comprend l’absolue perfection d’un moment ordinaire et le besoin de tempérer les ardeurs de ses élèves les plus bouillants. Réconcilier les hommes et les femmes, la religion et la science, la vie et la mort, le grand et le petit, l’ordinaire et l’extraordinaire, c’est un peu le but fondamental de l’uchronie de Kim Stanley Robinson qui, pour autant, ne livre pas une utopie totale mais bien une proposition d’un monde autre, peut-être plus juste et plus conscient de lui-même mais assurément passionnant de bout en bout. Chroniques des années noires incarne le meilleur de l’uchronie et consacre son auteur, Kim Stanley Robinson, comme un géant de l’écriture. Bien davantage qu’une expérience historique totale, le roman brasse des thèmes essentiels et traités avec une intelligence hors du commun. Son titre si maladroitement traduit devient donc le premier jalon d’un message primordial, un premier pas hors des années noires, vers les Lumières d’une humanité renouvelée et réconciliée.Auteur prolifique et incontournable de la science-fiction, l’américain Kim Stanley Robinson est d’abord connu pour sa trilogie Martienne et, plus récemment, pour sa trilogie climatique. Pourtant, en 2002, l’auteur publie également une autre œuvre monumentale saluée par la critique et lauréate du Prix Locus : The Years of Rice and Salt. En France, c’est en 2003 que l’on découvre ce roman sous le titre étrange de Chroniques des années noires (qui fait en fait référence à la Grande Peste Noire du XIVème siècle). Uchronie poids lourd (1015 pages chez Pocket !), le livre vous emmène à travers les siècles pour un « What if… » ( « Et si…») incroyablement intelligent et passionnant. Resituons le contexte. Tout commence par l’histoire de Bold, un cavalier de l’armée du khan Tamerlan qui découvre une citée hongroise en ruines où les habitants ne sont plus que des cadavres décrépits. Bold va alors rapporter à Tamerlan la terrible nouvelle : la Peste Noire sévit en Europe et son armée pourrait rapidement être contaminée à son tour si elle n’abandonne pas ses rêves de conquête. Échappant à une tentative d’assassinat, Bold prend la fuite et erre dans une Europe de cauchemar ravagée par la maladie. C’est précisément sur...
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  • Rotkif 28/10/2020
    Une épopée à travers les âges.
  • SChaptal 07/04/2020
    Dans notre fil rouge 2018, septembre est placé sous le signe de l’uchronie. Étrangement, celle qui m’a le plus marqué récemment est signé de Kim Stanley Robinson, un auteur que je connais mieux pour ses œuvres se passant outre-Terre. Dans ses Chroniques des Années noires, il réimagine l’histoire mondiale à partir du Moyen-âge. Il prend en effet comme date de changement, l’année 1347 et le début de l’épidémie de peste noire en Europe. Celle-ci au lieu de tuer 30 à 60 % de la population européenne comme dans notre réalité, en détruit 75 à 90 %. Du coup, les royaumes occidentaux ne peuvent imposer leurs dominations économiques et culturelles sur le reste du monde, et l’histoire change complètement de visages. Pour Kim Stanley Robinson (et le titre en anglais du livre — The Years of Rice and Salt — est beaucoup plus explicite), ce sont les empires chinois, indiens et ottomans qui vont marquer de leurs dominations le monde en se livrant au fil des siècles une guerre tantôt larvée, tantôt bien active. Chroniques des Années noires est découpé en dix périodes et dix lieux différents, de l’Europe centrale de 1347 au 21e siècle, en passant par l’invasion du Japon par la Chine conduisant à la conquête des Amériques par la face ouest, ou Samarcande et le renouveau scientifique des Lumières. Dans chaque période, des personnages vont nous servir de guide, réincarnation des personnages précédents repérables par les initiales de leur nom. J’ai beaucoup aimé Chroniques des Années noires pour plusieurs raisons. Déjà, c’est une uchronie qui reste résolument tournée vers la science-fiction et qui ne part pas dans un monde steampunk (même si j’adore également le genre) ou fantastique où la science et la magie ne se distinguent pas l’un de l’autre. D’autre part, parce que celle-ci prend un point de départ original : ce n’est ni la non-chute de Rome, ni la vie de Napoléon, ni la Seconde Guerre mondiale. Et le fil choisi poursuit une certaine vraisemblance, si l’on écarte le mysticisme impliqué par les différentes réincarnations, dont une en tigre. Quelle que soit l’époque, le récit se lit très bien et les petites histoires mettent en avant la grande. Quitte à donner envie de se plonger dans la vie de personnages historiques réels méconnus en Europe comme le marin Zheng He.Dans notre fil rouge 2018, septembre est placé sous le signe de l’uchronie. Étrangement, celle qui m’a le plus marqué récemment est signé de Kim Stanley Robinson, un auteur que je connais mieux pour ses œuvres se passant outre-Terre. Dans ses Chroniques des Années noires, il réimagine l’histoire mondiale à partir du Moyen-âge. Il prend en effet comme date de changement, l’année 1347 et le début de l’épidémie de peste noire en Europe. Celle-ci au lieu de tuer 30 à 60 % de la population européenne comme dans notre réalité, en détruit 75 à 90 %. Du coup, les royaumes occidentaux ne peuvent imposer leurs dominations économiques et culturelles sur le reste du monde, et l’histoire change complètement de visages. Pour Kim Stanley Robinson (et le titre en anglais du livre — The Years of Rice and Salt — est beaucoup plus explicite), ce sont les empires chinois, indiens et ottomans qui vont marquer de leurs dominations le monde en se livrant au fil des siècles une guerre tantôt larvée, tantôt bien active. Chroniques des Années noires est découpé en dix périodes et dix lieux différents, de l’Europe centrale de 1347 au 21e siècle, en passant par l’invasion du Japon par la...
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