Dune : un chef-d'oeuvre de la science-fiction

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

• celindanae 24/11/2023

  Signaler
  En octobre 2020 paraissait Dune, un chef d’œuvre de la science-fiction de Nicolas Allard chez Dunod, un essai sur Dune. Puis en aout de cette année, Pocket publie un ouvrage du même titre et même auteur. Pourtant, l’auteur a remanié son livre pour cette nouvelle sortie, ajoutant et réécrivant des parties. L’ouvrage colle également plus à l’actualité puisqu’il intègre l’adaptation cinéma de Denis Villeneuve. Nicolas Allard est agrégé de lettres modernes et passionné d’imaginaire. Il a consacré plusieurs ouvrages à des œuvres de la culture pop comme Star wars, Game of Thrones, mais aussi à l’univers de Jules Verne. Son essai sur Dune est constitué de trois parties distinctes. La première partie s’intitule écrire et adapter Dune. Il est question de la genèse du roman ainsi que des différentes adaptations qu’il a engendré. Beaucoup d’adaptations ont failli voir le jour mais ont été abandonnées pour des raisons diverses. Le livre revient sur celle d’Alejandro Jodorowsky, puis celle de David Lynch (remplaçant à la dernière minute Ridley Scott). Les échecs furent cuisants, l’adaptation du roman s’avérant très difficile. Nicolas Allard explique très bien quelles difficultés un cinéaste peut rencontrer notamment avec le personnage d’Irulan. L’auteur donne ainsi une très bonne analyse de l’écriture du roman, de ses thématiques. Il aborde aussi le procédé d’écriture si particulier de Franck Herbert concernant les pensées et réflexions des personnages très présentes, et qui apportent un élément très difficile à adaptater. La seconde partie, intitulée une tragédie politique, féministe et écologique, s’attarde sur les thématiques du roman. Le roman était fort novateur pour son époque (1965) pour plusieurs raisons. Il donne une part importante aux femmes à travers les personnages de Jessica et Chani, mais aussi avec l’ordre du Bene Gesserit, une société matriarcale. L’écologie a une place prépondérante également avec la place de la nature, la rareté de l’eau et le respect de la faune et la flore. Herbert parle aussi du transhumanisme à travers la maîtrise de la génétique. Dune est aussi un roman à forte connotation politique avec la mise en garde de la recherche de la figure du héros sauveur au travers de la destinée de Paul. J’ai beaucoup aimé aussi la mise en avant de l’aspect tragédie de Dune et des inspirations de Herbert du côté de Shakespeare. Cette partie est vraiment passionnante, elle analyse de manière approfondie les thématiques de Dune, son univers, les personnages et l’écriture de Franck Herbert. La troisième partie intitulée Star Wars, Game of Thrones et la pop culture : les héritiers de Dune est intéressante mais m’a moins emballée que la précédente. Il y est question des œuvres qui ont pu être inspirées par Dune. La partie consacrée à Star Wars met en évidence les parallèles entre les deux sagas à travers les lieux, les technologies, les personnages, la politique et les ordres. Certains liens évoqués par la suite m’ont paru un peu capillotractés, notamment les liens entre Dune et Terminator ou encore Avatar. Concernant l’influence sur Game of Thrones, certains points sont forts pertinents, d’autres un peu moins. Après on peut voir des rapports dans tout et n’importe quoi, les thématiques se ressemblant assez souvent. Néanmoins, les analyses faites sur les œuvres mentionnées sont également très intéressantes. Dune, un chef d’œuvre de la science-fiction est ainsi un essai très riche et bien écrit. On apprend pas mal de choses, les analyses sont pointues et font référence souvent au texte de Franck Herbert. Par rapport au Mook Dune, je trouve que cet essai s’appuie plus sur le roman, il est destiné à ceux qui veulent approfondir le texte de base.En octobre 2020 paraissait Dune, un chef d’œuvre de la science-fiction de Nicolas Allard chez Dunod, un essai sur Dune. Puis en aout de cette année, Pocket publie un ouvrage du même titre et même auteur. Pourtant, l’auteur a remanié son livre pour cette nouvelle sortie, ajoutant et réécrivant des parties. L’ouvrage colle également plus à l’actualité puisqu’il intègre l’adaptation cinéma de Denis Villeneuve. Nicolas Allard est agrégé de lettres modernes et passionné d’imaginaire. Il a consacré plusieurs ouvrages à des œuvres de la culture pop comme Star wars, Game of Thrones, mais aussi à l’univers de Jules Verne. Son essai sur Dune est constitué de trois parties distinctes. La première partie s’intitule écrire et adapter Dune. Il est question de la genèse du roman ainsi que des différentes adaptations qu’il a engendré. Beaucoup d’adaptations ont failli voir le jour mais ont été abandonnées pour des raisons diverses. Le livre revient sur celle d’Alejandro Jodorowsky, puis celle de David Lynch (remplaçant à la dernière minute Ridley Scott). Les échecs furent cuisants, l’adaptation du roman s’avérant très difficile. Nicolas Allard explique très bien quelles difficultés un cinéaste peut rencontrer notamment avec le personnage d’Irulan. L’auteur donne ainsi une très bonne analyse de l’écriture...

  Lire la suite

  En lire moins
• Xapur 23/09/2023

  Signaler
  Cet essai se révèle très intéressant et met en avant les principaux thèmes de la sage de Dune, les analyse et les rapproche d’autres œuvres, tout en s’appuyant sur, principalement, la première partie de l’adaptation cinématographique de Denis Villeneuve. De quoi attendre sereinement la suite, j’ai de mon côté la lecture de la saga à continuer (enfin !) … (avis complet sur mon blog)
• SChaptal 12/09/2023

  Signaler
  Voici un livre que j’avais découvert en grand format, et dont j’avais promis de parler alors à l’occasion de la sortie de Les mondes extraordinaires de Jules Verne, du même auteur. Sauf que… entre-temps, le livre est ressorti en poche dans une édition augmentée. Et donc exceptionnellement, à l’occasion de ma relecture du livre, voici une critique en deux parties, la première concernant la première édition. Dans celle-ci, Nicolas Allard ne propose point d’explication sociologique ou scientifique de l’univers de Dune. L’auteur cherche avant tout à resituer Dune en tant qu’œuvre de fiction : dans quelles conditions Frank Herbert l’a écrite, les messages qu’il a voulu faire passer, ses différentes influences. Mais également en esquisser la descendance en littérature, au cinéma (avec notamment un chapitre entier consacré à Star Wars), en série et dans l’imaginaire de façon générale. Divisé en huit chapitres thématiques (le Jihad, l’écologie, les femmes, le mythe du héros, etc.), Dune, un chef-d’œuvre de la science-fiction fait un tour d’horizon complet, mais subjectif de l’œuvre en tant que création. Seul bémol, en dehors d’une couverture et de son pendant en noir et blanc fortes, les illustrations d’Emmanuel Brière Le Moan semblent bien ternes. Un peu trop inspirées par le travail d’Alejandro Jodorowsky sur Dune ? Avec sa ressortie en poche, le livre perd ses illustrations. Et le seul bémol de cette édition est là : la couverture noir et or est plus terne et attire moins l’œil que celle du grand format de Dunod. En revanche, Nicolas Allard a fortement retravaillé son texte en ajoutant toute une partie sur la descendance de Dune, avec en plus de Star Wars, Games of Throne et Nausicaä de la Vallée du vent, par exemple. La partie sur les adaptations de Dune sur grand écran est également étoffée en tenant compte du film de Denis Villeneuve, mais également de sa suite potentielle et des séries à venir. Et la bibliographie finale a été revue de fond en comble avec notamment un mini-guide de lecture pour le cycle, tant les livres écrits par Frank Herbert (et Nicolas Allard y ajoute Et l’homme créa un dieu), que ceux de Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Quelle édition choisir ? Tout dépendra de votre bibliothèque et de vos attentes. Si vous aimez les beaux rayonnages et préférez vous centrer sur la portée de Dune seul, alors prenez la première. Si vous êtes partisan de l’univers étendu et de tisser des liens avec le reste de la pop-culture, la version de poche est pour vous..Voici un livre que j’avais découvert en grand format, et dont j’avais promis de parler alors à l’occasion de la sortie de Les mondes extraordinaires de Jules Verne, du même auteur. Sauf que… entre-temps, le livre est ressorti en poche dans une édition augmentée. Et donc exceptionnellement, à l’occasion de ma relecture du livre, voici une critique en deux parties, la première concernant la première édition. Dans celle-ci, Nicolas Allard ne propose point d’explication sociologique ou scientifique de l’univers de Dune. L’auteur cherche avant tout à resituer Dune en tant qu’œuvre de fiction : dans quelles conditions Frank Herbert l’a écrite, les messages qu’il a voulu faire passer, ses différentes influences. Mais également en esquisser la descendance en littérature, au cinéma (avec notamment un chapitre entier consacré à Star Wars), en série et dans l’imaginaire de façon générale. Divisé en huit chapitres thématiques (le Jihad, l’écologie, les femmes, le mythe du héros, etc.), Dune, un chef-d’œuvre de la science-fiction fait un tour d’horizon complet, mais subjectif de l’œuvre en tant que création. Seul bémol, en dehors d’une couverture et de son pendant en noir et blanc fortes, les illustrations d’Emmanuel Brière Le Moan semblent bien ternes. Un peu trop inspirées...

  Lire la suite

  En lire moins
• JessieL 09/09/2023

  Signaler
  Agrégé de lettres modernes et grand passionné de fantasy et science-fiction, Nicolas Allard cumule depuis quelques années les essais s'intéressant à la pop culture avec Star Wars, un récit devenu légende (Armand Colin, 2017), L'Univers impitoyable de Game of Thrones (Armand Colin, 2018), ainsi que Les Mondes extraordinaires de Jules Verne (Armand Colin, 2021). C'est donc tout naturellement qu'il s'est penché sur Dune de Frank Herbert et nous en propose une analyse fine et très documentée, découpée en trois parties. Il commence par s'intéresser à l'écriture de Dune en insistant sur les difficultés pour adapter ce monument littéraire. En effet, beaucoup s'y sont cassés les dents comme aime nous le rappeler dès le début de son essai Nicolas Allard qu'il qualifie lui-même d'adaptation maudite. Le premier à avoir vu le potentiel de cette œuvre est Arthur P. Jacobs, à qui l'ont doit La Planète des Singes. Seulement, le projet connait des difficultés et est finalement abandonné au décès du producteur. La franchise Marvel était également intéressée mais elle a essuyé un refus par Frank Herbert en personne qui estimait que seul le 7e art pouvait faire honneur à sa saga. De même, Alejandro Jodorowsky n'a pas su convaincre Hollywood mais il faut dire qu'il proposait un film de 10 heures. Finalement, le premier film est produit par l'Italien Dino De Laurentiis qui a acquis les droits sur le conseil de sa fille, grande amatrice du cycle et est réalisé par David Lynch remplaçant à la dernière minute Ridley Scott. Mais, le succès attendu n'est pas au rendez-vous et la critique est sévère au point que David Lynch ait renié son film. Il aura donc fallu attendre 2021 et la proposition de Denis Villeneuve pour voir l'adaptation la plus crédible de Dune même si lui-même reconnaît que le format série serait plus adapté pour le déroulé des intrigues. C'est pourquoi Dune : The Sisterhood est déjà prévue et portera sur l'ordre du Bene Gesserit comme l'a annoncé justement Denis Villeneuve dans un communiqué de presse. On l'aura compris, réaliser un film à la hauteur de l'esthétisme et de la complexité des intrigues n'a pas été chose aisée, seul l'avenir nous dira si l'objectif est pleinement atteint en faisant de Dune le nouveau phénomène pop culture. Dans sa deuxième partie, Nicolas Allard détaille le roman de Frank Herbert en mettant en lumière la richesse des thématiques abordées. Le texte est passionnant et novateur. Il est porteur d'un message féministe et écologique. L'auteur donne une réelle importance aux femmes dans son récit à travers cet ordre du Bene Gesserit qui n'est ni plus ni moins une société matriarcale. Dans Dune, Frank Herbert a une vraie conscience écologique en défendant la vision d'humains vivant en bonne intelligence avec la nature dans le respect de la faune et la flore. De même, le noyau de l'intrigue de Dune permet à l'auteur d'alerter sur des sujets qui l'inquiètent comme le transhumanisme à travers la maîtrise de la génétique. Ce n'est pas pour rien qu'il a projeté son récit dans un futur lointain où l'humanité a mis fin à l'intelligence artificielle pour se replier sur elle-même et développer ses propres capacités afin d'être autonome. Enfin, il met en garde sur cette recherche perpétuelle de la figure du héros comme sauveur que les électeurs ont d'ailleurs tendance à rechercher dans l'homme politique, quitte à en perdre sa liberté. Dune est non seulement une aventure captivante qui nous emmène sur une autre galaxie, mais c'est aussi un texte d'une grande sagacité qui mérite d'être grandement médité. Enfin, Nicolas Allard conclut son essai sur le parallèle qu'il fait entre Dune et Star Wars car la saga de George Lucas est bien un enfant du roman de Frank Herbert. Les lecteurs de la première heure y voit même dedans une réécriture de Dune. Frank Herbert lui-même y avait remarqué pas moins de seize similitudes comme le lieu de l'action, une planète désertique, l'introduction de technologies avancées ou encore la construction politique tournant autour d'un homme de pouvoir. A la lumière de ses analyses, on mesure l'influence colossale que Dune a pu exercer sur des générations d'auteurs et d'artistes dans la genèse de leur processus de créations. Dune demeure une œuvre intemporelle qui n'a sans doute pas fini de faire parler d'elle... suite sur Fantasy à la Carte Agrégé de lettres modernes et grand passionné de fantasy et science-fiction, Nicolas Allard cumule depuis quelques années les essais s'intéressant à la pop culture avec Star Wars, un récit devenu légende (Armand Colin, 2017), L'Univers impitoyable de Game of Thrones (Armand Colin, 2018), ainsi que Les Mondes extraordinaires de Jules Verne (Armand Colin, 2021). C'est donc tout naturellement qu'il s'est penché sur Dune de Frank Herbert et nous en propose une analyse fine et très documentée, découpée en trois parties. Il commence par s'intéresser à l'écriture de Dune en insistant sur les difficultés pour adapter ce monument littéraire. En effet, beaucoup s'y sont cassés les dents comme aime nous le rappeler dès le début de son essai Nicolas Allard qu'il qualifie lui-même d'adaptation maudite. Le premier à avoir vu le potentiel de cette œuvre est Arthur P. Jacobs, à qui l'ont doit La Planète des Singes. Seulement, le projet connait des difficultés et est finalement abandonné au décès du producteur. La franchise Marvel était également intéressée mais elle a essuyé un refus par Frank Herbert en personne qui estimait que seul le 7e art pouvait faire honneur à sa saga. De même, Alejandro Jodorowsky n'a pas su convaincre Hollywood mais...

  Lire la suite

  En lire moins