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Le Berceau des dominations
Date de parution : 08/04/2021
Éditeurs :
Pocket

Le Berceau des dominations

Date de parution : 08/04/2021
Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou... Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c’est une grande sœur avec sa petite sœur. Dans cette anthropologie de l'inceste, Dorothée Dussy se penche sur les mécanismes... Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c’est une grande sœur avec sa petite sœur. Dans cette anthropologie de l'inceste, Dorothée Dussy se penche sur les mécanismes complexes par lesquels l'inceste est couramment pratiqué dans l'intimité des foyers français.
À la faveur du réel, et de la banalité des abus sexuels commis sur les enfants, l'inceste se révèle structurant de l’ordre social. Il y apparaît comme un outil de formation à l’exploitation et à la domination de genre et de classe. Cinq ans d’enquête ethnographique sont restitués dans ce livre : un voyage subversif au cœur de familles que rien, ou presque, ne distingue des vôtres.

Préface de Charlotte Pudlowski
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EAN : 9782266318594
Code sériel : 18334
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 416
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782266318594
Code sériel : 18334
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 416
Format : 108 x 177 mm

Ils en parlent

« Il n’y a pas beaucoup de lectures plus décapantes que la lecture de ce livre-là. »
« C’est un grand livre et un grand travail. »
 
Françoise Héritier

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • jebookine25 08/09/2023
    Cette lecture était tout simplement fascinante. Je n'ai pas pour habitude de lire de la non fiction et des essais, mais cet ouvrage m'a été recommandé par une collègue et m'a profondément révoltée. On y comprend comment l'inceste, ou "l'exercice érotisé de la domination", comme l'appelle Dorothée Dussy, qui ne doit pas être confondu avec la pédophilie, est le reflet du système encore très (trop) patriarcal dans lequel on vit. L'inceste qui, bien que prohibé en façade, n'est finalement pas si bien répréhendé par la loi et encore trop protégé par une culpabilisation et une décrédibilisation massive des quelques victimes qui osent le dénoncer. Car ces pauvres enfants, qui ne parlent parfois que des années plus tard, bien après le délai de prescription et au prix de douloureux conflits intérieurs, sont bien souvent tenus pour responsables de l'éclatement de la cellule familiale. Et c'est la double peine. À tous ceux qui travaillent auprès d'enfants, de victimes ou même d'auteurs d'inceste, ou ceux que le sujet intéresse, tout simplement, je vous conseille vraiment cette lecture !
  • SednaSherazi 01/08/2023
    J’ai lu ce livre dans le cadre d’une réflexion plus larges sur les violence sexistes et sexuelles (VSS) et après l’écoute de plusieurs podcasts. Bien sûr, j’avais écouté avec passions les interventions de Dorothée Dussy dans les Couilles sur la table, la série documentaire « Ou peut-être une nuit » de Charlotte Pudlowski, et plusieurs épisodes d’Un podcast à soi, de Charlotte Bienaimé. Ceux sur l’inceste, évidemment, mais c’est sa dernière série sur le thème de la violence faite aux enfants combiné à la lecture l’article de la Déferlante sur l’inceste entre mineurs qui m’ont décidée. J’ai l’habitude de me documenter sur des sujets durs et cette lecture prend aussi place dans une réflexion plus globale féministe et j’ai l’habitude de me confronter à des sujets rudes. Mais j’ai redouté cette lecture plus que les autres pendant longtemps. Avec ce sujet vont de gros triggerwarning : viol, inceste, VSS, pour cette raison, je mets l’intégralité du reste sous les balises spoiler. [masquer] C’est un essai très éclairant sur un sujet encore très tabou (bien que finalement très ordinaire, comme il est démontré avec brio) et dont les mécaniques sont encore plus méconnues encore que dans d’autres types de VSS. Dans l’imaginaire collectif, les relations incestueuses se parent souvent d’un mythe de relations amoureuses consenties et l’inceste est souvent représenté dans une adelphie, rarement d’un parent sur son enfant. On a en tête la relation qualifiée de sulfureuse de Jamie et Cersei Lanister dans Game of Thrones ou encore Lucrèce dans The Borgias. On a aussi en tête des faits judiciaires glaçants comme l’affaire Dutroux ou Outraux. Ce que j’ai principalement retenu, c’est que contrairement à ce qu’affirme Levi-Strauss et ce qui est encore largement enseigné dans les facs d’anthropologie (et plus largement en sciences humaines), c’est que la prohibition de l’inceste n’est pas au fondement des sociétés. Ce qui est interdit c’est d’en parler. Le silence et le secret autour de l’inceste sont au cœur du livre et des mécaniques déployées par les incesteurs sur les incestés et leurs proches pour conserver l’équilibre familiale/relationnel. C’est le silence qui fait le tabou et l’emprise. C’est un silence qui « va de soi », les incesteurs savent que leurs victimes n’auront pas les mots pour dire l’inceste. L’âge du premier viol est en moyenne à 9 ans, à cet âge un enfant n’a pas les mots pour parler de sexualité, il ne saurait pas quoi dire ni comment le dire, les enfants n’ont pas encore les bons mots pour définir clairement leurs limites. Il faut ajouter à cela la sidération et la peur associée l’agression, puis la culpabilité ne de pas avoir dit stop et de ne pas avoir parlé plus tôt. C’est de cette façon que s’installe le système silence. C’est le silence qui permet de maintenir le système d’inceste. Il survient systématiquement dans une famille où l’inceste est déjà présent : un incesteur ne sera jamais le premier à agresser un enfant, il y a toujours une tante, un frère, un oncle. Dans les familles où l’inceste existe, on grandit avec un proche qui a été incesté (et donc un proche incesteur). Ils grandissent avec l’injonction au silence. C’est ce qui explique aussi les non-réactions des proches face aux conséquences physiques ou les formulations des enfants. Les proches ne questionnent pas. C’est dire l’inceste qui permet d’interrompre le cycle de l’inceste. L’enjeu est alors de réussir à dire et se faire entendre. La levée du silence intervient lors d’évènements importants dans la famille (naissance ou décès), un suivi thérapeutique ou alors la levée de l’amnésie. Et il faudrait encore s’attarder sur les conséquences de la levée du silence. Dans cet essai, Dussy démontre que l’inceste est toujours une relation de pouvoir et de domination d’un aîné sur un cadet. L’inceste « heureux » ou « consenti » n’existe pas. Un autre point édifiant dans cet essai est la retranscription des entretiens que Dorothée Dussy a mené avec plusieurs hommes incarcérés et condamnées pour de l’inceste. L’immense majorité d’entre eux si ce n’est tous n’associent pas leurs actes à du viol. Pour eux, un viol ou une agression sexuelle est un rapport forcément hétérosexuel avec pénétration vaginale. Si bien qu’on se retrouve avec des témoignages complètement lunaires, comme celui d’un père racontant avoir sodomisé sa fille pour lui épargner un viol. Comme Dussy l’explique, beaucoup d’entre eux ont la sensation de s’être fait piéger par la loi : ils ignoraient qu’ils pouvaient être condamnés pour leurs actes, de la même façon qu’ils ignoraient qu’imposer une fellation, entrer un doigt ou une main dans un vagin ou un anus n’est pas qu’un attouchement ou une « caresse. » On retrouve d’ailleurs dans le système inceste exactement les mêmes rouages que pour les autres VSS. Pour qu’il y ait viol il faut un profil de violeur, il faut une intention de nuire, de la violence. Eux, sont de bons pères de familles, des oncles aimants, des voisins sympas ou des collègues agréables. Pas des violeurs. Ce sont des mecs biens. Le dernier point qui m’a marquée, est d’ailleurs la façon dont on parle de l’inceste quand il est abordé : on parle de « caresses », « d’attouchement », de « jeux sexuels » quand c’est dans le cadre d’inceste dans une adelphité, de « découverte ». Le vocabulaire utilisé est toujours ou presque celui de la tendresse, jamais de l’agression et cela même dans les cours de justice. « Au cours d’un procès d’assises, le mot « viol » n’est prononcé qu’à la lecture des chefs d’accusation, par la plaignante et par son avocat. Sinon, il lui est presque systématiquement substitué l’expression « rapport sexuel » par la défense et la Cour. » Cette « difficulté » de langage, Dorothée Dussy le rencontre quand elle parle de son travail et elle doit trouver des manières détournées d’en parler sans le rendre « insupportable. » C’est un système de domination totalement érotisé. [/masquer] J’ai lu ce livre dans le cadre d’une réflexion plus larges sur les violence sexistes et sexuelles (VSS) et après l’écoute de plusieurs podcasts. Bien sûr, j’avais écouté avec passions les interventions de Dorothée Dussy dans les Couilles sur la table, la série documentaire « Ou peut-être une nuit » de Charlotte Pudlowski, et plusieurs épisodes d’Un podcast à soi, de Charlotte Bienaimé. Ceux sur l’inceste, évidemment, mais c’est sa dernière série sur le thème de la violence faite aux enfants combiné à la lecture l’article de la Déferlante sur l’inceste entre mineurs qui m’ont décidée. J’ai l’habitude de me documenter sur des sujets durs et cette lecture prend aussi place dans une réflexion plus globale féministe et j’ai l’habitude de me confronter à des sujets rudes. Mais j’ai redouté cette lecture plus que les autres pendant longtemps. Avec ce sujet vont de gros triggerwarning : viol, inceste, VSS, pour cette raison, je mets l’intégralité du reste sous les balises spoiler. [masquer] C’est un essai très éclairant sur un sujet encore très tabou (bien que finalement très ordinaire, comme il est démontré avec brio) et dont les mécaniques sont encore plus méconnues encore que dans d’autres types de VSS. Dans...
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  • Plume_de_Bleuet 23/02/2023
    《 C'est incroyable comme des paroles peuvent faire l'effet d'une odeur, d'une madeleine pourrie qu'on vous a forcée à avaler et qui vous fait dégueuler chaque fois qu'on vous en remet une sous les yeux.》Je crois que c'est l'impression que pourrait vous laisser ce livre si vous l'aviez vécu, de près ou de loin, si vous n'avez pas oublié. Pour les autres, je dirais que l'impression doit être une sensation d'oppression, proche de l'étouffement, devant la mécanique bien huilée de ce silence si assourdissant. Bonne lecture à ceux qui oseront (et auront raison de le faire !), n'hésitez pas à faire quelques pauses au besoin...
  • adalisse 16/01/2023
    Un livre bouleversant, dans lequel l’auteur ne prend pas de gants. Elle va droit au but, l’ouvrage est concis sans éparpillements. Pour moi, je considère que l’ouvrage est pratiquement complet, et plus que nécessaire pour se faire une idée sur le sujet.
  • Aurelire 10/12/2022
    J'ai découvert Dorothée Dussy en écoutant un podcast des "Couilles sur la table" et j'avais été surprise et choquée des chiffres de l'inceste évoqués et de l'importance du phénomène dans la société française (et pas que). Dorothée Dussy y aborde dès les premiers mots et de façon brutale le phénomène sociétal qu'est l'inceste ("Tous les jours, près de chez vous, à Lyon, à Paris, à Barcelone, à Toronto, à Mexico ou à Dallas, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c'est un oncle avec son neveu. Ou une grande soeur avec sa petite soeur." Cette étude, basée sur une bibliographie très conséquente mais aussi sur des entretiens réalisés auprès d'incesteurs condamnés à des peines de prisons, est très complète, décortiquant petit à petit l'ampleur de ce phénomène et surtout le silence autour de ce fléau. C'est un livre difficile, bien sûr, à la fois par la description de ce que certain•es ont vécu, mais aussi parce qu'on se rend compte de l'énormité du phénomène : en France, le nombre de victimes d'incestes est évalué à 3 millions de personnes (et ce livre datant de 2013, il faut quand même noter que de récentes études menées par l'INED et IPSOS évaluent ce chiffre à 6,7 millions de personnes, soit un homme sur huit et une femme sur cinq incesté•es avant leurs 18 ans). Au-delà de ces chiffres effarants, c'est le peu de condamnations et de dénonciations qui choquent, le silence familial qui est le coeur même du phénomène de l'inceste. Dorothée Dussy y explique clairement comment l'incesté est parfois mis au ban de la famille car il a osé "briser la famille" en révélant l'inceste (alors que dans le même temps, l'incesteur n'est que peu critiqué ou rejeté). Elle y montre la véritable omerta familiale qui se tisse autour de ce phénomène et qui détruit encore plus les victimes. Ce livre est aussi l'occasion de montrer que ce phénomène est un vrai phénomène sociétal, lié à la domination, qui se reproduit souvent dans les familles qui connaissent plusieurs cas d'incestes, ceux-ci n'étant pas forcément liés (l'incesté ne devient pas forcément incesteur, mais il y a souvent plusieurs incestés et plusieurs incesteurs dans une même famille). Elle y décrit aussi le phénomène consistant a minimiser ces actes, surtout quand ils sont commis par des enfants ou des adolescents, définis très souvent comme des "jeux" alors qu'ils créent un vrai traumatisme aux victimes. Elle y montre également que les incesteurs minimisent souvent leurs gestes, et que bien que la plupart aient conscience que leurs gestes sont interdits par la loi et peuvent les mener en prison, ils savent aussi que les condamnations sont rares et qu'ils ont de grandes chances de passer au travers des mailles du filet. Enfin, elle décrit la prévalence de ce phénomène dans la société, s'appuyant notamment sur l'exemple du procès d'Outreau, dont la plupart des gens ont retenu l'erreur judiciaire, en occultant complètement que des enfants avaient vraiment été violés et que c'est finalement ça le plus grave... Et que depuis ce procès, la parole des enfants est souvent remise en cause alors que les fausses déclarations restent pourtant extrêmement rares. Il y aurait des lignes et des lignes à écrire sur ce livre alors plutôt que de tout résumer, je vous invite vraiment à le lire. Cet ouvrage est magistral, à la fois parce qu'il analyse en profondeur ce phénomène, mais aussi parce qu'il s'appuie sur de nombreux témoignages d'incesteurs et d'incestés et qu'ils nous permettent de mieux comprendre pourquoi ce phénomène est si ancré dans nos sociétés, et par-là même, en en ayant conscience, de pouvoir peut-être lutter plus efficacement pour la protection des enfants (mais au vu de la décision du Sénat d'hier, qui a refusé la création d'une délégation aux droits des enfants, il semblerait que le chemin soit encore long...).J'ai découvert Dorothée Dussy en écoutant un podcast des "Couilles sur la table" et j'avais été surprise et choquée des chiffres de l'inceste évoqués et de l'importance du phénomène dans la société française (et pas que). Dorothée Dussy y aborde dès les premiers mots et de façon brutale le phénomène sociétal qu'est l'inceste ("Tous les jours, près de chez vous, à Lyon, à Paris, à Barcelone, à Toronto, à Mexico ou à Dallas, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c'est un oncle avec son neveu. Ou une grande soeur avec sa petite soeur." Cette étude, basée sur une bibliographie très conséquente mais aussi sur des entretiens réalisés auprès d'incesteurs condamnés à des peines de prisons, est très complète, décortiquant petit à petit l'ampleur de ce phénomène et surtout le silence autour de ce fléau. C'est un livre difficile, bien sûr, à la fois par la description de ce que certain•es ont vécu, mais aussi parce qu'on se rend compte de l'énormité du phénomène : en France, le nombre de victimes d'incestes est évalué à 3 millions de personnes (et ce livre datant de 2013, il...
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