Le Réseau Jane : Le livre de Heather Marshall

Ce livre me fait encore depuis sa sortie et il m'attendais sagement dans ma Pal depuis ... Le challenge #readornextchallenge de ma @book_chouks m'a donné l'impulsion pour le sortir et bien m'en a pris. Ce roman était parfait pour le mois de Mars mettant à l'honneur les droits des femmes. Au travers de 3 histoires de femmes à différentes époques, l',autrice nous livre des messages sur la maternité, sur le choix voir le droit à cette maternité ou non-maternite. Alors on parle de sujet fort, comme les filles mères à cette époque où c'était une honte, de ces femmes qui risquent la vie pour avorter, de la difficulté à faire comprendre à la société que cela reste notre corps... Notre choix ! Ce roman parle avec pudeur m1is avec force er bienveillance de ce sujet et je l'ai trouvé vraiment bien écrit et percutant. Il m'a rappelé à quel point j'aime lire ce type de roman, et à quel point il est important de ne pas oublier les combats mené au cours de l'histoire... surtout en ces temps où les droits sont bafoués dans de nombreux états. Un roman que je conseille très fortement !

Quelle claque ! Une ode à la femme et au combat pour la maternité. Le combat que chaque femme a dû mener pour avoir le droit de disposer de son corps. Merci à l'auteure d'avoir décrit ce combat, si justement, au Canada. Je recommande tres largement ce roman qui nous embarque dans une histoire de femmes et de destins mêlés sans jamais tomber dans le pathos.

Canada 1960. Evelyn Taylor se retrouve devant la porte d’un établissement pour « filles perdues ». Cela ne se voit pas encore, mais elle est enceinte, et elle devra laisser son enfant à une famille adoptive. Toronto, 1980. Nancy Mitchell tombe enceinte alors qu’elle est étudiante. Elle ne veut pas garder le bébé, conséquence d’une soirée trop arrosée… À la suite d’une mauvaise expérience vécue par sa cousine dans un cabinet clauque, elle sait qu’elle doit appeler un médecin et demander Jane. Là, un réseau la prendra secrètement en charge. Toronto 2017. Angela espère pour la énième fois que son traitement va lui permettre de tomber enceinte. Gérante d’une boutique d’antiquités, elle trouve une lettre dans un tiroir de commode en vente. En la lisant, elle découvre les aveux d’une mère à sa fille : elle a été adoptée. Angela décide de découvrir le fin mot de cette histoire. Trois femmes, trois destins, et des liens qui constitueront une véritable histoire de la lutte pour le droit des femmes à disposer de leur corps au Canada. En cherchant une saga familiale distrayante à lire, je suis tombée sur « Le réseau Jane ». Le « distrayant » s’est changé en « instructif » et « poignant », et je ne le regrette pas du tout. Ce roman choral relate dans ses grandes lignes le combat des femmes à disposer de leur corps au Canada. Comme de coutume, les années 60 sont synonymes de « femme au foyer » et « mère attentive ». Pas d’échappatoire aux jeunes filles, c’est mariage et enfant obligatoires. Alors quand on se retrouve enceinte hors mariage, les explications sont inutiles : la fille est fautive, et direction les établissements spécialisés pour accueillir bébé et le mettre à l’adoption. Entre cruauté morale, indifférence du personnel, anonymat obligatoire et sous-alimentation, Evelyn Taylor essaie de survivre et sympathise avec Maggie, dans la même situation qu’elle. La naissance de leur enfant va les transcender et elles jurent de vivre pour retrouver leur enfant. Si les années passent, l’avortement ne sera légalisé au Canada qu’en 1988. Entre temps, des cabinets s’organisent clandestinement et essaient d’aider un maximum de femmes. Médicalement très sûrs car pratiqués par des médecins diplômés et acquis à la cause des femmes, les actes restent illégaux et la menace de la police est permanente. Nancy en fait l’expérience, et décide de s’impliquer avec les bénévoles de ces réseaux. On découvre alors l’ampleur de la tâche, la problématique des cabinets disponibles, les dénonciations de voisins, la bienveillance des anciennes patientes. Enfin, dernier aspect traité en lien avec la maternité voulue, nous avons Angela qui a des difficultés pour tomber enceinte. Entre tests négatifs et espoirs grâce à de nouveaux traitements, la jeune femme passe par tous les émotions. Son engagement pour résoudre le mystère de la lettre est comme un baume qui lui libère l’esprit de ses propres soucis. Si le roman est purement fictif, il se base sur les événements historiques ayant menés à la légalisation de l’avortement au Canada. Les notes de fin d’ouvrage de l’auteure sont d’ailleurs très intéressantes à lire. « Le réseau Jane » reste est un roman addictif, relatant trois destins de femmes qui luttent chacune à leur niveau pour leur droit de disposer de leur corps. Avec une écriture très fluide et travaillée, l’auteure nous livre une saga passionnante et pleine d’émotions, sur plusieurs générations. Une très belle lecture, au sujet toujours d’actualité.

L’autrice de ce roman se base sur de nombreux faits réels, donnant à son récit énormément de poids. Ce roman est très émouvant, violent et de nombreux passages m’ont remuée. À travers le récit de ces trois femmes et de celles qui les entourent, elle montre le chemin parcouru, le danger qui guette encore chaque droit gagné, mais donne aussi un peu d’espoir pour la suite.