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Les naufragés
Avec les clochards de Paris
Collection : Terre Humaine Poche
Date de parution : 06/02/2003
Éditeurs :
Pocket

Les naufragés

Avec les clochards de Paris

Collection : Terre Humaine Poche
Date de parution : 06/02/2003

Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont soûls et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux...

Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont soûls et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux aux visages ravagés ? Ce sont les clochards. Fous d’exclusion. Fous de pauvreté. Fous d’alcool. Et victimes surtout. De la...

Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont soûls et peinent à mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos regards se détournent. Qui sont ces marginaux aux visages ravagés ? Ce sont les clochards. Fous d’exclusion. Fous de pauvreté. Fous d’alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c’est contre la vie même qu’ils se révoltent. Hallucinés, ivres, malades, c’est un autre et impossible ailleurs dont ils s’obstinent à rêver furieusement.

Patrick Declerck, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des clochards de Paris durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France.


Patrick Declerck, né à Bruxelles en 1953, philosophe de formation, docteur en anthropologie de l'École des hautes études en sciences sociales, est psychanalyste, membre affilié de la Société psychanalytique de Paris.
Il a publié divers articles ethnologiques et psychanalytiques (Temps modernes, Esprit...) sur la désocialisation, l'errance et l'alcoolisme.

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EAN : 9782266129893
Code sériel : 11846
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 464
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782266129893
Code sériel : 11846
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 464
Format : 108 x 177 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Apoapo 25/06/2022
    Cet essai, publié en 2001 mais issu d'une thèse de doctorat dont les recherches se sont étendues entre 1982 et 1995 durant lesquels ont été réalisés entre 1500 et 2000 entretiens et plus de 5000 consultations de médecine à Nanterre, demeure un véritable monument, un classique de l'étude des sans-logis à Paris et de leur prise en charge médico-sociale. Phénomène ambigu s'il en est, mêlant l'exclusion sociologique et la pauvreté extrêmes aux problématiques psychopathologiques de la désocialisation et des addictions, il est traité dans cet opus en deux parties : « Routes », qui est descriptive, laisse une large place à l'étude de cas et des lieux, en donnant également la parole à quelques sujets (par des verbatims et de leurs textes écrits) ; et « Cartes », qui est centrée sur l'analyste clinique et psychanalytique des soignés mais également des soignants, et notamment sur le fonctionnement du Centre d'accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre, qui a conservé certaines règles et mentalités de l'époque encore récente (jusqu'à 1992) où le vagabondage était considéré comme un délit, la Maison de Nanterre était régie par une logique pénale, et le « ramassage » était coercitif. Grâce à ces deux parties complémentaires, toutes deux nécessaires et merveilleusement explicatives, commencent à se déconstruire les images confuses et angoissées que nous possédons tous, construites socialement et inconsciemment, d'un public inquiétant, et de politiques publiques que nous pressentons comme inefficaces et peut-être volontairement inadaptées, mais dont les causes d'inadéquation voire de perversion inconsciente ne peuvent apparaître qu'à la lumière d'une connaissance profonde, d'une proximité bienveillante et d'une analyse furieusement lucide, telles que celles de Declerck, formé à la philosophie et à la psychanalyse. De même qu'une approche uniquement sociologique (et politique) désubjectivante et victimisatrice des errants ne suffit pas à rendre compte du phénomène, de même l'idéologie qui fausse notre jugement et tend vers un totalitarisme prescriptif est insuffisante à la compréhension de la dimension inconsciente de nos peurs projectives face à cette altérité qui remet violemment en cause nos normes de vie. Cette publication a trouvé sa place dans une collection d'ethnologie et d'anthropologie militantes : « Terre humaine » fondée et dirigée par Jean Malaurie. Une postface – que j'ai lue en premier – constituée d'une lettre de Malaurie à Declerck et de la réponse relative, fait état d'une relation d'amitié au moins décennale de ces deux hommes, et d'une interrogation fort compréhensible auprès du lectorat sur la motivation de l'auteur à consacrer une grande partie de son activité professionnelle à un public aussi inhabituel : y aurait-il une vocation religieuse ? ou au moins une philanthropie exacerbée ? L'auteur (cf. infra cit. 8) répond par la négative, avec l'expression de sentiments que les lecteurs de Declerck ont pu connaître par ses ouvrages (y compris fictionnels) postérieurs, mais qui laissent pantois sachant que, durant ses années de formation universitaire, l'auteur a su se faire passer pour lui-même un clochard afin de pénétrer dans la Maison de Nanterre et en voir le fonctionnement du point de vue d'un soigné... Aime-t-il les SDF ? La beauté du réel dans toute son abjection. Renie-t-il sa propre composante sadique ? Même pas. Le fait est que sans doute situés à l'extrême du spectre des psychopathologies sociales, les errants et leur étude nous renvoient comme sous une loupe agrandissante à nos propres dysfonctionnements à la fois sociaux et psychiques, en ceci que, conformément à l'aphorisme de Wittgenstein cité en exergue de l'épilogue : « Ils sont pour ainsi dire tous méchants et tous innocents ». PS : Gros regret pour le fait que les nombreuses illustrations dans le texte, particulièrement celles des œuvres picturales, aient une si piètre qualité d'impression.Cet essai, publié en 2001 mais issu d'une thèse de doctorat dont les recherches se sont étendues entre 1982 et 1995 durant lesquels ont été réalisés entre 1500 et 2000 entretiens et plus de 5000 consultations de médecine à Nanterre, demeure un véritable monument, un classique de l'étude des sans-logis à Paris et de leur prise en charge médico-sociale. Phénomène ambigu s'il en est, mêlant l'exclusion sociologique et la pauvreté extrêmes aux problématiques psychopathologiques de la désocialisation et des addictions, il est traité dans cet opus en deux parties : « Routes », qui est descriptive, laisse une large place à l'étude de cas et des lieux, en donnant également la parole à quelques sujets (par des verbatims et de leurs textes écrits) ; et « Cartes », qui est centrée sur l'analyste clinique et psychanalytique des soignés mais également des soignants, et notamment sur le fonctionnement du Centre d'accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre, qui a conservé certaines règles et mentalités de l'époque encore récente (jusqu'à 1992) où le vagabondage était considéré comme un délit, la Maison de Nanterre était régie par une logique pénale, et le « ramassage » était coercitif. Grâce à ces deux parties complémentaires, toutes deux nécessaires et merveilleusement explicatives, commencent...
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  • Denis3 25/06/2022
    Le billet d'Apoapo me rappelle ce livre, lu il y a plusieures années. Il documente, en détail, la lente déscente aux enfers que constitue la déstruction d'un être humain par la négligence. Se retrouver à la rue, comme un sac poubelle. Jeté, refusé, éliminé. La honte, la colère, le chagrin, la pitié, la solitude, la peur et bien d'autres choses encore .... Il y a quelques années, j'étais volontaire dans un hopital Bruxellois. Situé près de la gare du Nord, un quartier qui comptait pas mal de sans-abri. On en voyait régulièrement à l'hopital. Bien sur, on parlait avec eux. Ceux qui n'étaient à la rue " que" depuis quelques mois pouvaient encore exister dans un environnement ordonné. Car, c'est évident, dans un hopital on se lève plus ou moins tous à la même heure, il y les premiers soins, la toilette, le petit déjeuner, suivi d'examens, de traitements, de repos, de visites. Et il faut rester dans sa chambre, être à disposition pour examens et traitements. Alors, quand la vie est devenue un chaos, une quête continue de nourriture, boisson ou drogue, de vêtements, de compagnonnage, d'un endroit où dormir, tout ca est surréaliste. Rester dans une chambre toute la journée, moi ? Faire tout sur commande, manger, debout, assis ? Impossible ! Je me souviens de scènes cocasses, tragiques, folles. Beaucoup allaient fumer devant l'entrée principale, seul endroit où c'était toléré. Je me souviens de ce bonhomme. Admis à l'hopital, il faisait la manche à l'entrée, dans son pyjama au ras des fesses, avec son mât de perfusion. Il était content : "ca rapporte bien ici, ce matin je me suis déjà fait vingt euros ! " L'hopital ,bon enfant, inséré dans ce tissus social de la Gare du Nord, fermait les yeux ... Telle autre, hospitalisée avec son compagnon. le compagnon avait huit ans de rue. Il savait ce qu'il fallait faire pour survivre. Elle était en quelque sorte son apprentie - moins d'un an à la rue. C'est pourtant elle qui était difficile. Jamais a la chambre... Vous vous imaginez... "Mme. Dupuis à la radiographie ... comment VOUS NE SAVEZ PAS OU ELLE EST ?! C'est le bordel dans votre service ? !" . Et, bien entendu, à l'entrée principale, elle rencontrait ses copains, avec leurs caddies, caddies bourrés de canettes de bière. Quand elle a commencé à rentre ivre morte, il a fallu sévir . " Ce service est un service de chirurgie, les gens sont déjà nerveux, anxieux, parce qu'ils vont être opérés. Alors rentrer comme ca en beuglant à 23:00 heures, c'est inadmissible ! Un peu de respect pour les autres ! Si tu recommences, on ne peut pas te garder ! ". La nuit suivante, même histoire. On a fini par trouver un hopital qui l'acceptait encore. Ce mélange - ingérable - de tragédie, de farce, de folie, d'anarchie ... C'est cela, c'est aussi cela. La kermesse de l'horreur.Le billet d'Apoapo me rappelle ce livre, lu il y a plusieures années. Il documente, en détail, la lente déscente aux enfers que constitue la déstruction d'un être humain par la négligence. Se retrouver à la rue, comme un sac poubelle. Jeté, refusé, éliminé. La honte, la colère, le chagrin, la pitié, la solitude, la peur et bien d'autres choses encore .... Il y a quelques années, j'étais volontaire dans un hopital Bruxellois. Situé près de la gare du Nord, un quartier qui comptait pas mal de sans-abri. On en voyait régulièrement à l'hopital. Bien sur, on parlait avec eux. Ceux qui n'étaient à la rue " que" depuis quelques mois pouvaient encore exister dans un environnement ordonné. Car, c'est évident, dans un hopital on se lève plus ou moins tous à la même heure, il y les premiers soins, la toilette, le petit déjeuner, suivi d'examens, de traitements, de repos, de visites. Et il faut rester dans sa chambre, être à disposition pour examens et traitements. Alors, quand la vie est devenue un chaos, une quête continue de nourriture, boisson ou drogue, de vêtements, de compagnonnage, d'un endroit où dormir, tout ca est surréaliste. Rester dans une chambre toute la...
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  • noxwild 17/02/2020
    J'ai lu ce livre assez rapidement pour mon TFE à l'époque. J'ai bien pu voyager au côtés de l'auteur dans tout son périple. Je le trouve facile à lire et à comprendre. Assez abordable niveau prix. Si le sujet des sans abris vous intéresse et que vous avez envie d'en connaitre un peu plus, ce livre est à conseiller. Je suis infirmière en santé mentale et psychiatrie et ce livre m'a aidé à enrichir mes connaissances et à adapter ma façon de prendre en soin mes patients sans abris.
  • Idasha 10/02/2020
    Une réflexion passionnante quant aux conditions de vie des "gens de la rue", dotée d'un positionnement éthique et politique des plus appréciables lorsqu'on s'intéresse à ceux "dits" en marge de la société. La proposition théorique impose de penser, de s'extraire d'une logique binaire pour approcher l'autre, lui-aussi humain.
  • Chewkate 31/01/2019
    Un tour complet de la rue, de la mocheté de ce qui est proposé sans langue de bois. Ce qui fait que l'essai est bon, c'est que son auteur s'autorise le jugement, qu'il révise (ou pas), le glissement, la honte. Au coeur de l'humanité, celle qu'on ne veut plus voir. Et d'avoir honte avec lui. (déformation pro peut être.) Toujours tristement d'actualité.
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