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La source vive
Jane Fillion (traduit par), Bernard Fillaire (traduit par)
Date de parution : 01/03/2018
Éditeurs :
Plon

La source vive

Jane Fillion (traduit par), Bernard Fillaire (traduit par)
Date de parution : 01/03/2018
Dans le New-York des années 1930, deux architectes tentent de laisser leur empreinte sur la ville. Chacun choisira des méthodes radicalement différentes de l’autre, et construira sa propre destinée.
Deux jeunes architectes que tout oppose ou presque débutent à New-York. Peter Keating, ambitieux et sans grand talent, est prêt à toutes les bassesses pour réussir, tandis que Howard Roark, véritable... Deux jeunes architectes que tout oppose ou presque débutent à New-York. Peter Keating, ambitieux et sans grand talent, est prêt à toutes les bassesses pour réussir, tandis que Howard Roark, véritable génie intransigeant, est épris d’absolu. Alors que Keating accède peu à peu au succès, Roark lutte dans la misère contre les... Deux jeunes architectes que tout oppose ou presque débutent à New-York. Peter Keating, ambitieux et sans grand talent, est prêt à toutes les bassesses pour réussir, tandis que Howard Roark, véritable génie intransigeant, est épris d’absolu. Alors que Keating accède peu à peu au succès, Roark lutte dans la misère contre les affairistes et les financiers véreux.
Autour d’eux, dans une fresque grouillante de vie et d’action, gravitent d’autres personnages : Dominique Francon, une belle et riche journaliste qui cherche à se réaliser par elle-même au prix des pires expériences, ou encore le complexe Gail Wynand, un patron de presse qui tire les ficelles de l’opinion publique grâce à ses journaux tout-puissants.
Chacun, pris dans le tourbillon de la vie, de la réussite et de l’amour, se dirige inexorablement vers sa destinée…

Véritable épopée, grand roman d'amour et de mœurs, cette œuvre forte témoigne d'une époque bouillonnante, les années 1930, où New York se fabriquait. 
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EAN : 9782259264471
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 704
Format : 154 x 240 mm
EAN : 9782259264471
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 704
Format : 154 x 240 mm

Ils en parlent

À propos de La Grève : « Un livre qui ne peut susciter l’indifférence, à l’image de la pasionaria libertarienne que fut Ayn Rand.»
 
L'Express
À propos de La Grève : « Une des plus grandes oeuvres romanesques du XXe siècle.» (Antoine Bello)
 
Le Journal du Dimanche
"Indispensable pour comprendre l'origine du mouvement conservateur contemporain"
M le Magazine du Monde

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • StCyr 01/11/2022
    La Source vive plonge le lecteur, par le biais des destins croisés de quatre personnages principaux, dans l'univers fascinant de l'architecture, à l'époque où New-York voyait s'ériger quelques-uns de ses plus fiers gratte-ciels. Howard Roark est un jeune homme de grand talent, visionnaire, en avance sur son temps, que son aspect, sa personnalité et ses réalisations le désigne à la vindicte populaire. À l'opposé, Peter Keating, architecte sans originalité ni talent, mais conformiste et plein d'entregent, accumule les commandes et les succès faciles. Gail Wynand est un magnat de la presse, qui s'est fait tout seul à la force du poignet et sans s'embarrasser de scrupules, et dont les multiples quotidiens et revues sont les instruments qui lui permettent de forger et de manipuler l'opinion publique. Enfin la sculpturale et indomptable Dominique Francon, elle-même fille d'architecte, est l'inaccessible étoile que ses trois hommes auront comme point de mire dans l'horizon de leur ambition. Comme le montre la fin de l'intrigue, ce roman, véritable épopée de la modernité, est parcouru par l'aspiration nietzschéenne du surhomme. Il oppose la figure du créateur inspiré par des buts exigeants que le commun juge égoïstes et qui le portent aux réalisations élevées, à son antagoniste, le parasite, qui n'a que les mots "d'altruisme" et de "biens communs" à avancer et dont les aspirations ne mènent qu'au triomphe de la mediocratie. Ayn Rand de son vrai nom Alissa Zinovievna Rosenbaum, philosophe et émigrée échappée au cauchemar soviétique, farouche anticommuniste et opposée à toute forme de collectivisme a par ce roman aux proportions monumentales fort éloquemment illustré le combat de sa vie.La Source vive plonge le lecteur, par le biais des destins croisés de quatre personnages principaux, dans l'univers fascinant de l'architecture, à l'époque où New-York voyait s'ériger quelques-uns de ses plus fiers gratte-ciels. Howard Roark est un jeune homme de grand talent, visionnaire, en avance sur son temps, que son aspect, sa personnalité et ses réalisations le désigne à la vindicte populaire. À l'opposé, Peter Keating, architecte sans originalité ni talent, mais conformiste et plein d'entregent, accumule les commandes et les succès faciles. Gail Wynand est un magnat de la presse, qui s'est fait tout seul à la force du poignet et sans s'embarrasser de scrupules, et dont les multiples quotidiens et revues sont les instruments qui lui permettent de forger et de manipuler l'opinion publique. Enfin la sculpturale et indomptable Dominique Francon, elle-même fille d'architecte, est l'inaccessible étoile que ses trois hommes auront comme point de mire dans l'horizon de leur ambition. Comme le montre la fin de l'intrigue, ce roman, véritable épopée de la modernité, est parcouru par l'aspiration nietzschéenne du surhomme. Il oppose la figure du créateur inspiré par des buts exigeants que le commun juge égoïstes et qui le portent aux réalisations élevées, à son antagoniste, le parasite,...
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  • bobfutur 03/02/2021
    Une bonne manière de faire tourner la boîte-à-idées : aller voir ou revoir ce qui semble être de l'autre côté, en apparence l'opposé, faire ce pas pour enjamber le fossé, se baigner à l'embouchure de la Complexité... ... Ayn Rand, théoricienne de l'Objectivisme, terreau de la pensée "libertarian" américaine, dont France Culture lui a consacré une série d'émissions passionnantes cet été, n'est à priori pas du même bord. Je parle de moi, mais aussi des pensées progressistes ou humanistes, "de gauche", traditionnellement prévalantes par chez nous. En surface, bien-sûr, car les développements récents montrent un schisme de plus en plus profond... Mais cela n'est pas le sujet. ... Ce livre m'a été offert il y a une vingtaine d'année par une amie franco-bulgare dont la famille avait fui les persécutions du Bloc, elle-même ne les ayant vécues qu'à travers le récit de ses parents. Moi, passionné d'architecture et militant chez ATTAC, bref, un cadeau fort pertinent, dont la portée symbolique m'avait alors en partie échappé. J'avais alors plutôt apprécié l'histoire, sans vraiment me poser de questions, malgré un certain malaise quant à certains personnages, le prescripteur artistique Ellsworth Toohey en premier lieu, mais sans chercher plus loin, concentré par cette variation littéraire sur le grand architecte Frank Lloyd Wright. ... C'est une autre émission de FranceCu, sur les théories méconnues de villes-agricoles de FLW, qui m'a définitivement renvoyé vers la lecture de ce livre. Vous l'aurez compris en lisant autour, l'histoire et les personnages ne sont que prétextes à défendre une thèse, et cela se voit, fort. Manque de finesse littéraire ou philosophique ? Ou bien simple volonté de clarté, d'intelligibilité ? Toujours est-il qu' Ayn Rand ne s'embarrasse pas de nuances : c'est en cela qu'on peut lui "en vouloir", et plus facilement invalider sa pensée, destinée uniquement à l'émergence de "génies" face à une société normative supposée incapacitante. Simpliste, contradictoire — que l'usage soit adapté à l'exceptionnel et non au courant — tournée vers un élitisme comme état de nature... ... Pourtant, le livre tient bien debout, car l'identification quasi-inévitable au héros, l'idée du "seul contre tous", l'honnêteté intellectuelle face aux inévitables compromissions militantes et politiques, ne peuvent qu'emporter une partie de nous-même dans ce romantisme typiquement américain. ... Ellsworth Toohey est bien le personnage le plus intéressant, même si le "danger" qu'il représente pour la société pourrait aujourd'hui être inversé, par un savoureux effet de miroir déformant, la radicalité étant devenue depuis une forme de conformisme mou, démontrant ainsi que l'individualisme à tout prix, dans le milieu des arts, de la connaissance et de l'apprentissage, ne mène qu'à une dissolution d'une forme d'humanisme universaliste, à une relative disparition des mouvements créatifs collectifs, et à un essoufflement de ce système en général. ... Vous l'aurez compris, ce livre est à prendre comme le témoignage d'une époque, d'une idéologie, qui n'avaient probablement pas bien saisi tous les enjeux, confiant son avenir dans l'avènement de Grands Hommes, sans aucune prise en compte des limites de notre planète, imposant aux Hommes d'arrêter de se mentir. ... Ce billet se focalisant sur le fond, j'espère, ne découragera pas de se plonger dans la forme romanesque, assez réussie, de la Source Vive. Une bonne manière de faire tourner la boîte-à-idées : aller voir ou revoir ce qui semble être de l'autre côté, en apparence l'opposé, faire ce pas pour enjamber le fossé, se baigner à l'embouchure de la Complexité... ... Ayn Rand, théoricienne de l'Objectivisme, terreau de la pensée "libertarian" américaine, dont France Culture lui a consacré une série d'émissions passionnantes cet été, n'est à priori pas du même bord. Je parle de moi, mais aussi des pensées progressistes ou humanistes, "de gauche", traditionnellement prévalantes par chez nous. En surface, bien-sûr, car les développements récents montrent un schisme de plus en plus profond... Mais cela n'est pas le sujet. ... Ce livre m'a été offert il y a une vingtaine d'année par une amie franco-bulgare dont la famille avait fui les persécutions du Bloc, elle-même ne les ayant vécues qu'à travers le récit de ses parents. Moi, passionné d'architecture et militant chez ATTAC, bref, un cadeau fort pertinent, dont la portée symbolique m'avait alors en partie échappé. J'avais alors plutôt apprécié l'histoire, sans vraiment me poser de questions, malgré un certain malaise quant à certains personnages, le prescripteur artistique Ellsworth Toohey en premier lieu, mais sans chercher plus loin, concentré par cette variation littéraire sur le...
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  • Little_stranger 17/01/2021
    Un roman pas tout jeune et qui a donné une adaptation au cinéma avec Gary Cooper (Le rebelle de K. VIDOR). Un très beau roman que je suis ravie d'avoir trouvé par hasard ... C'est l'histoire de 2 jeunes gens dans l'Amérique des années 20 : - Howard ROARK va être viré de l'école d'architecture dans lequel il est censé apprendre les grands maîtres de l'Antiquité à la Renaissance, parce qu'il trouve qu'il ne faut pas se contenter de copier, mais qu'il faut créer l'architecture de demain ... - Peter KEATING, bon élève, mais laborieux, diplômé, qui ne remet pas en cause les règles, se contente de séduire et de suivre les dernières idées à la mode. Le bon élève va vite intégrer un cabinet prestigieux (de Guy FRANCON) et devenir le prodige à la mode, tandis que ROARK va s'instruire auprès de Henry CAMERON, architecte novateur, qui a vécu le même parcours que ROARK, mais qui en a été brisé Parce qu'il refuse les compromissions et croit en ses idées, ROARK (il a la particularité physique d'être roux ...) va perpétuellement être en butte à l'hostilité du plus grand nombre, la grande masse populaire qui pense ce qu'on lui dit et recrache les idées, les opinions qu'on lui a donné à manger via les médias (à l'époque, les journaux essentiellement , ici "L'étendard" le de Gail Wynand, un homme puissant issu d'un milieu très défavorisé et qui s'est construit lui même, comme ROARK). Passionné par son travail, ROARK n'hésite pas à faire tous les métiers du bâtiment pour apprendre comment se créé une maison, un building : il profitera toujours de ses longues périodes d'inactivité en temps qu'architecte pour apprendre ce que ne connaissent pas ces collègues : pas de maison sans ouvriers de tous corps de métier. Il y gagnera le respect des hommes et l'indépendance financière. Libre et détaché autant que faire ce peut des biens matériels, ROARK peut continuer son objectif de création, son objectif de vie : ce qui compose l'essentiel de son être. Sa richesse personnelle, son intelligence et sa confiance en lui lui permettront de mener à bien ses projets sans se trahir. J'ai beaucoup pensé à un architecte que j'aime beaucoup Frank Lloyd WRIGHT en lisant ce roman, créateur de maisons insérées dans la nature, aux lignes épurées (Falling Water House est à tomber) Un roman à redécouvrir pour sa puissance d'écriture et sa finesse d'analyse.Un roman pas tout jeune et qui a donné une adaptation au cinéma avec Gary Cooper (Le rebelle de K. VIDOR). Un très beau roman que je suis ravie d'avoir trouvé par hasard ... C'est l'histoire de 2 jeunes gens dans l'Amérique des années 20 : - Howard ROARK va être viré de l'école d'architecture dans lequel il est censé apprendre les grands maîtres de l'Antiquité à la Renaissance, parce qu'il trouve qu'il ne faut pas se contenter de copier, mais qu'il faut créer l'architecture de demain ... - Peter KEATING, bon élève, mais laborieux, diplômé, qui ne remet pas en cause les règles, se contente de séduire et de suivre les dernières idées à la mode. Le bon élève va vite intégrer un cabinet prestigieux (de Guy FRANCON) et devenir le prodige à la mode, tandis que ROARK va s'instruire auprès de Henry CAMERON, architecte novateur, qui a vécu le même parcours que ROARK, mais qui en a été brisé Parce qu'il refuse les compromissions et croit en ses idées, ROARK (il a la particularité physique d'être roux ...) va perpétuellement être en butte à l'hostilité du plus grand nombre, la grande masse populaire qui pense ce qu'on lui dit et...
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  • ofou 28/06/2020
    Ayn Rand, La Source Vive, 1943, 1945 pour la version française, que j'ai découverte en 1965 et souvent relue depuis pour la force qu’elle m'a insufflée. Dans ce roman l'auteure, philosophiquement et politiquement engagée, fait l'éloge de la farouche ténacité du créateur qui défend avec acharnement ses convictions et son indépendance, qu'elle oppose à la médiocrité et au conformisme de la société dans laquelle il vit et se débat. C'est la lutte désespérée contre vents et marées de l'individu habité par une compréhension novatrice de son art et dont la passion confine au martyre en se heurtant et s'opposant à celle, classique mais à la mode, de son groupe social, troupeau mécanique qui constitue la majorité. Il ne s'agit pas ici de l'éloge de l'individualisme mais de l'individualité, honnie, détestée par le courant socialo-communiste égalitaire qui voit dans toute originalité un adversaire, un opposant à l'uniformité totalitaire qui est son essence ; il s'agit ici de la défense de cette pensée individuelle qui a façonné les civilisations, toutes les grandes œuvres comme tous les progrès, en dépit de l'opposition et des obstacles que dresse le conservatisme protecteur de toute société, de ses codes comme de ses lois, de ses coutumes comme de ses croyances. La société, ce troupeau imbécile qui suit au lieu de précéder, est bien sûr constituée d'individus qui ont chacun une individualité propre mais qui ne s'exprime pas, ne se manifeste pas, en sommeil ou paralysée par les circonstances, par le dressage socio-culturel de l'éducation ou par quelque autre accident de la vie. D'autre part, le conservatisme de la société, qui impose ses règles par les automates que sont nécessairement les fonctionnaires, les militaires, les forces de l'ordre et les prêtres des différents clergés, est indispensable à son équilibre et à sa survie. D'où le dilemme si bien décrit dans La Source Vive. Au sein de la reproduction mécanique d'une espèce vivante cet individu différent n'est-il pas le produit d'une mutation, comme il en est des mutations dans la chaîne de l'évolution ? Ceci n'est peut-être pas une analogie. Et toute mutation, négative ou positive, est un drame ou un espoir incertain.  Alors que, d'une façon générale, nous ne faisons qu'appliquer ce que l'on nous a appris, c'est-à-dire dupliquer nos connaissances, notre dressage, de très rares exceptions dérogent en effet à cette règle en innovant, c’est-à-dire en apportant une nouveauté, une invention qui, avec plus ou moins de bonheur, modifiera la chaîne de production. C'est cette mutation que nous appelons le progrès. En ce sens le créateur est un mutant. D'où le rejet, pour non conformité, qu'il suscite. C'est le Howard Roark du roman de Ayn Rand, ce héros détesté qui ne peut s'exprimer, certes avec difficultés, que dans un système social relativement ouvert, c'est-à-dire de structure libérale, contrairement à un système fermé de type totalitaire qui n'accepte pas la différence, à l'exemple des régimes socialo-communistes. Dans les sociétés primitives, très conservatrices, le mutant est éliminé. C'est aussi le cas dans les théocraties radicales et les dictatures administratives ou militaires, au sein desquelles tout progrès est quasiment impossible. À l'inverse, ce sont les pays libres qui produisent le plus d'avancées dans tous les domaines, dont les USA sont le meilleur exemple. C'est là tout l'objet du roman de Ayn Rand qui défend avec une rare vigueur l'individu dans un pays libre, en opposition à une culture de la tradition, paralysante, sclérosante, que l'on peut observer dans certains vieux pays européens résolument tournés vers leur passé. Ayn Rand s'est en partie inspirée du père de l'architecture organique contemporaine que fut Frank Lloyd Wright pour transposer son propre ressenti, elle-même être d'exception – tout comme Donald Trump aujourd'hui pour qui ce roman est sa bible. On retrouvera la mise en scène de tels êtres exceptionnels passionnés dans les romans Martin Eden de Jack London et L'Œuvre d'Émile Zola. Vilamoura, le 28 juin 2020 Olivier FougeratAyn Rand, La Source Vive, 1943, 1945 pour la version française, que j'ai découverte en 1965 et souvent relue depuis pour la force qu’elle m'a insufflée. Dans ce roman l'auteure, philosophiquement et politiquement engagée, fait l'éloge de la farouche ténacité du créateur qui défend avec acharnement ses convictions et son indépendance, qu'elle oppose à la médiocrité et au conformisme de la société dans laquelle il vit et se débat. C'est la lutte désespérée contre vents et marées de l'individu habité par une compréhension novatrice de son art et dont la passion confine au martyre en se heurtant et s'opposant à celle, classique mais à la mode, de son groupe social, troupeau mécanique qui constitue la majorité. Il ne s'agit pas ici de l'éloge de l'individualisme mais de l'individualité, honnie, détestée par le courant socialo-communiste égalitaire qui voit dans toute originalité un adversaire, un opposant à l'uniformité totalitaire qui est son essence ; il s'agit ici de la défense de cette pensée individuelle qui a façonné les civilisations, toutes les grandes œuvres comme tous les progrès, en dépit de l'opposition et des obstacles que dresse le conservatisme protecteur de toute société, de ses codes comme de ses lois, de ses coutumes comme de ses croyances. La société, ce troupeau...
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  • Nomic 23/05/2019
    Après avoir lu Anthem, je me demandais si les romans suivants d'Ayn Rand seraient plus matures. Alors ? Oui et non. Non, parce que la philosophie déployée par Ayn Rand est toujours aussi peu subtile. Quelques exemples tirés du discours de fin d'Howard Roark, l'architecte de génie qui doit lutter contre un monde qui maltraite les individualistes comme lui : « All that witch proceds from man's independant ego is good. All that witch proceds from man's dependance upon men is evil. » (p.668) Rand fait des absolus. le bien et le mal sont clairs, nets, séparés. « The creator originates. The parasite borrows. The creator faces nature alone. The parasite faces nature through an intermediary. » (p.679) D'un côté il y a les bons, les forts, les indépendants, les héroïques. de l'autre, les dépendants, les socialistes, les travailleurs sociaux : des parasites. Une division du monde aussi claire, c'est agréable, certes. Il est plaisant de tout catégoriser de façon aussi limpide. Mais c'est illusoire. le monde est gris. Complexe. Quoi qu'il en soit, cette division est erronée. D'un point de vue évolutif, l'homme de base qui lutte pour la survie de son groupe, par dépendance envers son groupe, est tout aussi important que le rare génie qui invente la roue ou domestique le feu. Il y a du bon dans cet amour de l'égo, cet amour de l'indépendance. Je le sais intimement. Cultiver l'individualité, c'est cultiver un esprit critique, une pensée honnête, un précieux goût pour l'originalité. Mais mettre l'extrême individualité sur un piédestal, c'est se leurrer. Prenons par exemple la fameuse, ou malfamée, scène du viol. Roark, avatar de l'homme parfait selon Ayn Rand, désire Dominique. Alors il viole Dominique. Pas de souci : c'était ce que Dominique voulait. Un fantasme, en gros. Et Roark l'a de deviné. Très bien, Roark ne peut pas se tromper : étant lui-même le fantasme d'Ayn Rand, il est parfait. Mais le problème, c'est que dans la vie réelle, les gens se trompent. Dans la vie réelle, peut-être que le fantasme de Dominique serait un diner aux chandelles, ou un sensuel massage des orteils. Et c'est pour ça que les gens se parlent, communiquent, cherchent le compromis. le compromis n'est pas nécessairement un mal, comme l'affirme Rand. C'est un outil capital de paix, d'entente, de vivre ensemble. Roark ne fait jamais de compromis. C'est le meilleur architecte du monde, point final, et les autres doivent accepter intégralement sa vision ou se passer de ses services. Et si tous les professionnels se targuant d'être bons faisaient pareil ? Et si les bons libraires décidaient pour le lecteur ce qu'il doit lire ? Serait-on mieux servi que dans le communisme qui a traumatisé Rand ? Ensuite, cette notion de « meilleur ». Roark est le meilleur parce qu'il est né ainsi. Il est né intelligent et indépendant. Pourquoi pas : nous naissons tous différents, d'esprit comme de physique. Mais ici, le physique est lié à l'esprit. Roark est beau, mince, musclé. A l'inverse, le méchant communiste, Toohey, est frêle et faible. C'est le genre d'association qu'on tolère dans les productions de divertissement américaines qui ont forgé les opinions de Rand, mais qui devient problématique quand on prétend faire de la philosophie. Le système de Rand est un fantasme. Les inclinaisons personnelles entre dépendance et indépendance sont bien réelles : Rand, traumatisée par le communisme où, née indépendante, elle est violentée par le règne de la dépendance, rêve de l'individualisme total et parfait. Dans sa préface, elle raconte une scène où son mari la réconforte longuement alors qu'elle désespère de finir son roman, ce qui lui redonne de la force. Mais dans le roman en question, Roark est en conflit professionnel terrible avec son amante : elle veut le ruiner en tant qu'architecte, car elle pense que le monde ne mérite pas son génie, ou quelque chose comme ça. Roark, comme il est parfait, aime ça : ça lui fait juste du défi en plus. Rand aurait-elle aimé que son mari se comporte ainsi ? Non : parce que dans la vraie vie, même quand on est très indépendant, l'entraide, c'est positif. Et pas seulement l'entraide basé sur l'intérêt personnel, comme le conçoit Rand. Alors, The Fountainhead est donc un mauvais roman ? Pas du tout : c'est excellent. J'ai adoré. C'est en cela que c'est une oeuvre mature : Rand parvient dans la fiction à donner une intense cohérence à sa philosophie douteuse. Tous ses personnages sont les incarnations d'une position par rapport à son système. Roark est l'absolu, guidé par une inaltérable force intérieure. Dominique est proche de l'absolu, mais trop éloignée pour affronter le monde : alors elle le hait et entretient avec lui une relation provocatrice et auto-destructrice. Keating est l'homme de la foule, celui qui renie son identité pour suivre le flot des masses. Wynand est l'homme grandiose mais résigné, qui a mis son génie au service de la foule, seule façon de ne pas se faire dévorer par elle. Et Toohey est le vil socialiste, incarnant toute la haine de Rand pour collectivisme. Ces personnages sont extrêmes, et c'est ce qui fait leur charme. On se laisse aisément prendre à leur quête d'individualité, et pour Toohey, à sa quête de pouvoir. Toohey est d'ailleurs le vecteur d'un brillant monologue sur le totalitarisme soviétique. Les idées sont des armes, et le monde un champ de bataille métaphoriquement sanglant, jonché de victimes et de soldats fanatiques, où s'affrontent individualisme et collectivisme. Une vision terriblement réductrice, mais qui le temps d'un long roman à idées diablement bien mené emporte aisément par sa fougue narrative tout en stimulant abondamment l'esprit, et l'esprit critique en particulier en ce qui me concerne. J'ai hâte de lire Atlas Shrugged. Après avoir lu Anthem, je me demandais si les romans suivants d'Ayn Rand seraient plus matures. Alors ? Oui et non. Non, parce que la philosophie déployée par Ayn Rand est toujours aussi peu subtile. Quelques exemples tirés du discours de fin d'Howard Roark, l'architecte de génie qui doit lutter contre un monde qui maltraite les individualistes comme lui : « All that witch proceds from man's independant ego is good. All that witch proceds from man's dependance upon men is evil. » (p.668) Rand fait des absolus. le bien et le mal sont clairs, nets, séparés. « The creator originates. The parasite borrows. The creator faces nature alone. The parasite faces nature through an intermediary. » (p.679) D'un côté il y a les bons, les forts, les indépendants, les héroïques. de l'autre, les dépendants, les socialistes, les travailleurs sociaux : des parasites. Une division du monde aussi claire, c'est agréable, certes. Il est plaisant de tout catégoriser de façon aussi limpide. Mais c'est illusoire. le monde est gris. Complexe. Quoi qu'il en soit, cette division est erronée. D'un point de vue évolutif, l'homme de base qui lutte pour la survie de son groupe, par dépendance envers son groupe, est tout...
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