Lisez! icon: Search engine
Le Don paisible
Claude Frioux (postface de)
Date de parution : 04/03/1999
Éditeurs :
Omnibus

Le Don paisible

Claude Frioux (postface de)
Date de parution : 04/03/1999

Une immense fresque sur la Révolution russe qui valut le Prix Nobel à Mikhail Cholokov en 1965

1912 sur les rives du Don, pays de steppe balayée par le vent, de marais, de roseaux, où vit un peuple rude de paysans-soldats. Le récit commence par une brûlante...

1912 sur les rives du Don, pays de steppe balayée par le vent, de marais, de roseaux, où vit un peuple rude de paysans-soldats. Le récit commence par une brûlante histoire d'amour qui n'obéit pas aux lois ancestrales. Et bientôt, autour du Cosaque Gregori Melekhov, de son amante Aksinia, de...

1912 sur les rives du Don, pays de steppe balayée par le vent, de marais, de roseaux, où vit un peuple rude de paysans-soldats. Le récit commence par une brûlante histoire d'amour qui n'obéit pas aux lois ancestrales. Et bientôt, autour du Cosaque Gregori Melekhov, de son amante Aksinia, de sa femme Natalia, de son village et de sa terre, le vent de l'Histoire se met à souffler. De 1914 à 1922 il balaie tout sur son passage : les destinées individuelles et le monde ancien sont entraînés dans la guerre étrangère, la Révolution, la guerre civile, les premières années du pouvoir soviétique. Grigori hésite d'un camp à l'autre, se bat finalement au côté des Blancs puis, au terme d'une décennie de tourmente, rentre au village de Tatarski dévasté.

Ce livre connut un destin étrange : antibolchévique, il eut dans l'ex-URSS statut de livre officiel ; l'identité même de son auteur demeure incertaine. Poutant il brille d'un éclat inaltérable. Comparé dès sa parution à Guerre et Paix de Tolstoï, il apparaît aujourd'hui comme un superbe roman de la grande lignée russe. Son universalité fait de cette geste cosaque un des chefs-d'œuvre du XXe siècle.

Lire la suite
En lire moins
EAN : 9782258051379
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1408
Format : 130 x 198 mm
EAN : 9782258051379
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 1408
Format : 130 x 198 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • chris132 19/10/2021
    "Au fond il faut bien peu de chose à l’être humain pour être heureux." Début du vingtième siècle. Le Don coule paisible, serpentant dans les plaines cosaques. Tatarski, village échoué depuis toujours sur ses berges, semble comme épargné des rets du temps. Mais les échos d’abord lointains de la guerre se rapprochent inexorablement. La guerre contre l’Empire austro-hongrois, puis la révolution, puis la guerre civile. Et tout le village finira par verser dans la folie du début de siècle. Grigori Mélékhov, Natalia son épouse, Aksinia, sa maîtresse, sa famille, ses amis, comme des fétus dans le vent de l’Histoire, n’échapperont à aucuns des drames et contradictions se jouant. Du soldat-paysan qu’est par essence le Cosaque, le vingtième siècle naissant ne lui laisse plus l’opportunité de saisir la faux. Ce n’est plus la terre qu’il s’agit de fouiller, ce sont les corps. "Mais que s’était-il passé? Des hommes s’étaient rencontrés sur le champ de mort, qui n’avaient pas encore l’habitude de détruire leurs semblables ; pris par une terreur animale, ils s’étaient heurtés, entrechoqués ; s’étaient portés des coups aveugles ; s’étaient estropiés, eux et leurs chevaux, et s’étaient enfuis, effrayés par le coup de feu qui tuait un homme ; s’étaient dispersés, moralement mutilés. C’est ce qu’on avait appelé un exploit." Grigori, tout comme il hésite entre deux femmes, ne sait quel camp choisir. Entre Blancs et Rouges, loin des intentions, des discours, des idéaux respectifs, la terreur commune qu’engendre les actes sur lesquels ils se fondent laisse le cosaque dans l’impossibilité d’arrêter un choix clair et pleinement conscient. Entre les deux folies, c’est dans un échec à la raison qu’il choisira finalement la blanche. Et y trouvera la gloire, le dégoût et presque l’ataraxie. "J’ai vécu et j’ai tout éprouvé pendant le temps que j’ai vécu. J’ai eu des femmes et des filles, j’ai foulé la steppe sur de bons chevaux, j’ai connu la joie d’être père et j’ai tué des hommes, j’ai moi-même risqué la mort, je me suis pavané sous le ciel bleu. Qu’est ce que la vie peut me donner de nouveau? Rien. Je pourrais mourir. Je n’ai pas peur. Je peux jouer à la guerre sans risque, comme un homme riche. L’enjeu n’est pas gros." Assassin malgré lui mais ne cherchant pas les faux-fuyants d’une excuse à bon compte que l’époque propose dans une idéologie justifiant de toute façon tout (Le tout est de savoir pourquoi on est un assassin, et qui on assassine), il sèmera la mort comme on sème, mais dans l’indifférence, une récolte future. Ses opposants tombés enrichissant la gloire d’un camp et la haine de l’autre. Comme un ferment nourricier. Comme le limon que laisse le fleuve se retirant. "La vie, sortant de ses bords, se partage en des bras nombreux. Il est difficile de prévoir lequel suivra son cours traître et malicieux. Là où la vie est basse aujourd’hui, si basse qu’on découvre son fond malpropre, elle coulera demain abondante et riche…" A la fois roman d’amour, récit de formation, fresque épique, ode à la nature, « Le Don paisible », dans la démesure et l’émotion de ses 1400 pages, donne à lire un des textes les plus essentiel du vingtième siècle car faisant de son centre même et le questionnant l’axe autour duquel le siècle a tourné tant bien que mal : qu’est ce qu’être libre? "Dans les steppes, dont la vue verte atteignait la limite du jardin, dans les fourrés de chanvre sauvage, à côté de la clôture de la vieille aire, on entendait sans cesse le bruit haché des batailles de cailles, et les rats de blé sifflaient, les bourdons vrombissaient, l’herbe murmurait, caressée par le vent, les alouettes chantaient dans la brume frémissante, et une mitrailleuse crépitait très loin dans la vallée sans eau, obstinément, méchamment, sourdement, proclamant dans la nature la grandeur de l’homme.""Au fond il faut bien peu de chose à l’être humain pour être heureux." Début du vingtième siècle. Le Don coule paisible, serpentant dans les plaines cosaques. Tatarski, village échoué depuis toujours sur ses berges, semble comme épargné des rets du temps. Mais les échos d’abord lointains de la guerre se rapprochent inexorablement. La guerre contre l’Empire austro-hongrois, puis la révolution, puis la guerre civile. Et tout le village finira par verser dans la folie du début de siècle. Grigori Mélékhov, Natalia son épouse, Aksinia, sa maîtresse, sa famille, ses amis, comme des fétus dans le vent de l’Histoire, n’échapperont à aucuns des drames et contradictions se jouant. Du soldat-paysan qu’est par essence le Cosaque, le vingtième siècle naissant ne lui laisse plus l’opportunité de saisir la faux. Ce n’est plus la terre qu’il s’agit de fouiller, ce sont les corps. "Mais que s’était-il passé? Des hommes s’étaient rencontrés sur le champ de mort, qui n’avaient pas encore l’habitude de détruire leurs semblables ; pris par une terreur animale, ils s’étaient heurtés, entrechoqués ; s’étaient portés des coups aveugles ; s’étaient estropiés, eux et leurs chevaux, et s’étaient enfuis, effrayés par le coup...
    Lire la suite
    En lire moins
  • YanLam 03/10/2021
    un choc littéraire... ma belle famille de l'Est européen m'avait peint le livre en noir (ennuyeux) certainement du fait que c'était une lecture obligatoire quand ils étaient étudiants au final, un des livres les plus puissants que j'ai jamais lus, notamment une force psychologique exceptionnelle
  • Libellule41 08/02/2021
    Grande fresque historique et familiale se déroulant sur 10 ans, de 1912 à 1922, une période riche en évènements dramatiques où se succèdent la première guerre mondiale sur son flanc oriental, la chute du tsarisme et du monde ancien, et la guerre civile. Mickhail Cholokhov dépeint ici le quotidien d'une famille paysanne cosaque vivant dans un village des bords du Don. Ce "Don paisible" des chansons et des légendes cosaques devient ici le symbole de la continuité du monde, alors même que toutes les valeurs s'étiolent au coeur de ces temps troublés. La famille Mélékhov est, quant à elle, représentative du peuple cosaque, à la fois paysan et guerrier, et qui paiera très cher le prix de ces drames. Le héros du roman, Grigori Mélékhov ne rejette rien d'emblée , mais, malgré son professionnalisme et son courage, il exprime souvent son désarroi devant les excès des uns et des autres et plus généralement la difficulté de trouver sa place dans un monde en bouleversement. Un bémol à cette veste fresque intéressante: sa longueur (1400 pages).
  • majero 02/06/2020
    On ne peut qu'aimer la première partie, la vie des cosaques, la terre, les chevaux, les amours parfois adultères, mais aussi l'angoisse des mères et des épouses en 14 et puis comment commencent à s'insinuer les idées révolutionnaires. A l'instar d'un journal d'officier, la deuxième partie décortique l'enlisement face aux Allemands, le front dégarni en 17 par les officiers 'Blancs' pour tenter un coup d'état, les Cosaques fatigués par trois ans de guerre, pactisant avec les rouges puis faisant cécession, et l'armée rouge des Bolchevicks face aux Allemands, aux Cosaques, aux Blancs soutenus par les Alliés anglais et français... J'ai moins aimé la troisième partie, la débâcle devant les Rouges, comme si, écrite 20 ans plus tard, l'auteur avait perdu le feu sacré et compensait un manque d'inspiration par un dégoulinant bavardage, ou comme le démontre la très intéressante postface, la dernière partie était la seule à attribuer à Cholokhov!
  • Bobby_The_Rasta_Lama 09/08/2019
    "En ce temps de trouble et de misère, frère, ne jugez pas vos frères." Me voilà devant ma deux-centième critique. Ce n'est pas grand-chose, mais pour marquer ce petit jubilé personnel, permettez-moi de choisir un livre exceptionnel, et d'en faire un billet particulièrement éloquent. "Le Don paisible" de Mikhaïl Cholokhov brille dans ma carrière de lectrice non seulement par le fait que c'est probablement le plus long roman que je n'ai jamais lu, mais aussi parce que c'est le seul bouquin qui m'a fait verser une belle larme à la fin. Pourtant, mon chemin vers ce trésor oublié de la littérature russe n'était pas des plus aisés. Va savoir pourquoi, pendant le régime totalitaire, ce livre était considéré comme un "roman communiste" par excellence. Ceci, en plus de sa longueur, était déjà suffisant pour décourager plus d'un. Mais mon grand-père lisait "Le Don paisible" en boucle, et ce sont les épisodes qu'il racontait (notamment la glaçante histoire d'Aksinia et de la faux) qui m'ont fait changer d'avis et me dire que moi aussi, peut-être que je devrais... Je voulais d'abord tricher en regardant le film qui ne dure que six heures, mais au bout de la première demi-heure j'étais touchée au point de courir chercher tous les quatre tomes chez le grand-père victorieux. Voilà comment a commencé mon roman avec "Le Don paisible". A vrai dire, ça m'est égal combien de chapitres sont écrits par Cholokhov et combien par quelqu'un d'autre, et même si Cholokhov l'a écrit tout court... ce livre serait parfait même de la plume de Danielle Steel. Cholokhov (ou X) a créé des caractères incroyablement humains. Même si le lecteur penche en faveur de tel ou tel côté, l'auteur lui démontre que les deux ont leur pile et leur face. Tous ses personnages ont une profondeur et une belle palette de couleurs; aucun n'est que noir ou que blanc. Il n'y a personne envers qui vous pourriez ressentir le dédain total, ou l'aversion absolue. Mikhail Koshevoï détesté, cet indic et couard, assassin de Piotr Melekhov / Mikhail Koshevoï souffrant de malaria, qui fabrique un râteau d'enfant pour le petit Michatka. Ievgeni Listnitski faux charmeur, essayant de séduire Aksinia usée et malheureuse, détruite par la mort de sa fille / Ievgeni Listnitski se suicidant après la trahison de sa propre femme avec un général. Pendant des semaines de lecture, vous vivez pratiquement avec les personnages; parfois vous avez presque l'impression que vous êtes assis dans une misérable chambre aux côtés du vieux Panteleïmon, et vous l'écoutez crier à sa femme : Que le Diable t'emporte !" Vous faites tout avec eux, mais vous n'arrivez toujours pas à comprendre comment ils arrivent à supporter toute cette souffrance et tous ces malheurs. Il y en a autant que d'eau dans le Don, et à la fin, ils sont tous desséchés et vides, comme une rivière après un été cruel. "Le Don paisible", c'est la tragédie d'une nation, dévastation de la Russie, des cosaques, et des vies humaines dans les années 20-30. Déchirement d'un pays et des relations humaines en morceaux, la fin des valeurs anciennes qui partent en fumée en même temps que la steppe brûlée. Le héros principal, Grigori Melekhov, est comme le docteur Jivago : il cherche la vérité et son but dans la vie dans une époque qu'il déteste, mais de laquelle il ne peut pas s'échapper. L'épave humaine à la fin ne rappelle plus en rien le jeune Grishka énergique du premier tome. Bref, si vous voulez savoir comment la guerre prive les êtres humains de la dernière goutte de leur sang, lisez "Le Don paisible". Si vous voulez comprendre comment vivent les cosaques et qu'est que c'est que cette engeance, lisez. Si vous avez envie de rencontrer des femmes fières et fortes (Aksinia, Dounia, Ilinitchna) qui n'ont pas peur du risque et sont prêtes à tout sacrifier pour leur famille et pour l'amour, lisez. Etes-vous intéressés par l'amour de Grigori et d'Aksinia, si fort que rien ne peut le briser ? Alors, lisez. Et si vous voulez lire sur les hommes (Blancs ou Rouges, peu importe) qui souffrent à cause de la guerre qu'ils ne comprennent pas, et qui sont en train de se noyer en nageant entre deux rives, prenez "Le Don paisible". Vous y trouverez tout ce que vous voulez. Ce livre est amer comme la vie elle-même. Prix Nobel. 5/5. PS : Excusez mon enthousiasme déplacé, mais pour une fois.... (Et ce film de 1956-58 est excellent.)"En ce temps de trouble et de misère, frère, ne jugez pas vos frères." Me voilà devant ma deux-centième critique. Ce n'est pas grand-chose, mais pour marquer ce petit jubilé personnel, permettez-moi de choisir un livre exceptionnel, et d'en faire un billet particulièrement éloquent. "Le Don paisible" de Mikhaïl Cholokhov brille dans ma carrière de lectrice non seulement par le fait que c'est probablement le plus long roman que je n'ai jamais lu, mais aussi parce que c'est le seul bouquin qui m'a fait verser une belle larme à la fin. Pourtant, mon chemin vers ce trésor oublié de la littérature russe n'était pas des plus aisés. Va savoir pourquoi, pendant le régime totalitaire, ce livre était considéré comme un "roman communiste" par excellence. Ceci, en plus de sa longueur, était déjà suffisant pour décourager plus d'un. Mais mon grand-père lisait "Le Don paisible" en boucle, et ce sont les épisodes qu'il racontait (notamment la glaçante histoire d'Aksinia et de la faux) qui m'ont fait changer d'avis et me dire que moi aussi, peut-être que je devrais... Je voulais d'abord tricher en regardant le film qui ne dure que six heures, mais au bout de la première demi-heure j'étais touchée au point de...
    Lire la suite
    En lire moins
Inscrivez-vous et recevez toute l'actualité des éditions OMNIBUS
Revivez chaque mois les chefs-d'œuvre classiques et populaires.