Le don paisible : Le livre de Mikhaïl Cholokhov
1912 sur les rives du Don, pays de steppe balayée par le vent, de marais, de roseaux, où vit un peuple rude de paysans-soldats. Le récit commence par une brûlante histoire d'amour qui n'obéit pas aux lois ancestrales. Et bientôt, autour du Cosaque Gregori Melekhov, de son amante Aksinia, de sa femme Natalia, de son village et de sa terre, le vent de l'Histoire se met à souffler. De 1914 à 1922 il balaie tout sur son passage : les destinées individuelles et le monde ancien sont entraînés dans la guerre étrangère, la Révolution, la guerre civile, les premières années du pouvoir soviétique. Grigori hésite d'un camp à l'autre, se bat finalement au côté des Blancs puis, au terme d'une décennie de tourmente, rentre au village de Tatarski dévasté.
Ce livre connut un destin étrange : antibolchévique, il eut dans l'ex-URSS statut de livre officiel ; l'identité même de son auteur demeure incertaine. Poutant il brille d'un éclat inaltérable. Comparé dès sa parution à Guerre et Paix de Tolstoï, il apparaît aujourd'hui comme un superbe roman de la grande lignée russe. Son universalité fait de cette geste cosaque un des chefs-d'œuvre du XXe siècle.
De (auteur) : Mikhaïl Cholokhov
Postface de : Claude Frioux
Expérience de lecture
Avis Babelio
Coet01
• Il y a 6 mois
Une œuvre qui marque à tout jamais. Tellement d’actualité avec la guerre en Ukraine. C’est long et touffu bien sûr un vrai fleuve de mots mais quelle passion à suivre la saga de Cholobkov et le destin de Grigori Melekhov et sa famille. La guerre 14, les cosaques, l’entrée en scène des bolcheviques et la guerre civile russe. A lire absolument.
mariemeneguzzo
• Il y a 1 an
Bonjour, bonjour Un petit saut pour vous saluer. J'espère que vous allez bieng. Moi cha va #x1f643#x1f609 Le DON PAISIBLE, je ne voulais pas trop en parler. Si dur, si triste.. Mais deux amies m'ont demandé de l'envoyer alors voili, voilà TOUT CE DÉROULE ENTRE 1912 ET 1922, Dans le village Tatarski de la stanitsa Vechenska. Prokofi (le.cosaque) on entre dans la ferme Mélékhov qui aurait pu être une ferme remplie de tendresse et d'amour. Un jour le sang a coulé la mort a frappé. Un enfant est né une mère est y décédée. Une histoire de ragots de jalousie (le cosaque et sa turc voilà,.comment on jugeait, voilà comment on juge aujourd'hui ) Pantéléï n'a pas été un homme très heureux. Né prématuré boiteux et plus, il traînera derrière lui le sang de sa mère.. Marié à une cosaque, il aura un fils Pétro, puis Grigori, Douniachka . On y fait la.connaissance de Daria la femme de Pétro et son petit enfant, ceci était la seule famille Mélékhov. Une famille au bord du Don Cette famille confrontée à la Première Guerre mondiale et russe. Ce roman fait de cris,.de violences m'a énormément touché. Comment les.femmes pouvaient t'elles être traitées ainsi. De l'accouchement de Aksinia, aux travaux qu'elles enduraient. On pourrait dire que l'Égalité entre hommes et femmes c'était ça. " non merci" Roo bisous zamis ... Je n'avais jamais lu des écrivains russes. Sincèrement ils ont une belle plume littéraire.
AliceLG
• Il y a 1 an
"Le Don Paisible" est l'un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire. Je le place même au-dessus de "Guerre et Paix" par exemple, que j'adore. Le livre revient sur le parcours d'une communauté cosaque, celle du village de Tatarski, et particulièrement d'une des familles qui les composent, la famille Melekhov. La trajectoire de Grigori, l'un des deux fils de Panteleï Melekhov, constitue le fil rouge du roman et dans les premières parties, l'auteur nous propose le récit de ses amours contrariés, de sa passion pour l'une de ses voisines (mariée) Aksinia et de son mariage avec la sage et travailleuse, Natalia. On suit Grigori quand il part au service puis quand il est mobilisé en 1914. A travers l'évolution de Grigori, le livre décrit la vie des cosaques pendant la Première Guerre Mondiale, au moment de la Révolution puis pendant la guerre civile. J'ai aimé tant de choses dans ce livre que je renonce d'avance à l'exhaustivité. Et pourtant j'ai initialement eu un peu de mal à "rentrer" dans le récit. La première partie met admirablement en exergue les moeurs un peu rugueuses des cosaques, les activités quotidiennes des habitants de Tatarski, le statut des cosaques au sein de la Russie Tsariste (notamment l'espèce de compromis qui sous-tend leur acceptation de se soumettre au Tsar et de le servir) et leurs rapports aux autres communautés qui la composent. La place des femmes (entre vulnérabilité, exposition à toutes sortes de violences et liberté) est également très bien ressaisie au travers de différents personnages, de façon à la fois très crue et sans aucune caricature. Les parties consacrées à la Première Guerre Mondiale sont parmi les meilleures que j'ai pu lire sur le sujet. Là encore, le récit est très fin car il montre bien l'évolution d'un personnage comme Grigori, par exemple en ce qui concerne son rapport à la violence. Grigori est confronté à la violence des hommes qui lui apparaissent soudainement comme des loups au travers de diverses épreuves. Il en éprouve du dégoût tout d'abord, semble même traverser une phase dépressive puis à certains moments finit aussi par osciller entre une indifférence blasée et une rage forcenée. Mais il garde en même temps une sorte de "boussole" morale qui l'amène à constamment rester à distance de toutes les exactions dont il va être le témoin aussi bien sur le front que pendant la guerre civile. In fine, le texte démystifie en profondeur tout discours exaltant l'héroïsme des soldats. Le récit montre aussi très finement comment dès avant la guerre, des agitateurs (en l'occurrence surtout un ici qui deviendra un personnage majeur) s'installent dans les communautés cosaques pour les soulever contre le tsar et les rallier à la cause communiste. Les difficultés rencontrées lorsqu'il s'agit de les mobiliser ressortent très clairement au fil du récit. Les cosaques ne s'identifient ni aux paysans russes, ni aux ouvriers. Dès la révolution, ils éprouvent une certaine difficulté à se situer et souhaitent avant tout pouvoir rentrer chez eux et en finir la guerre. Le texte décrit les ressorts de l'insurrection des cosaques contre le pouvoir bolchevik et le ralliement d'une partie des cosaques à l'Armée du Don. On comprend bien que les intérêts des cosaques ne convergent ni avec ceux des bocheviks ni avec "les officiers" et les nobles des armées blanches. Leur principale motivation est d'éviter de se faire dominer par les uns ou les autres. On comprend pourquoi Grigori oscille constamment entre les deux camps. S'il a de la sympathie pour la cause bochevik, il ne supporte pas la pente dictatoriale du pouvoir des soviets et est particulièrement révulsé par la justice sommaire que ce dernier prétend mettre en oeuvre. Pour autant, il n'est pas dupe des prétentions à l'intégrité morale des insurgés et se révolte aussi assez vite contre la façon dont les cosaques sont instrumentalisés au sein des armées blanches. Là encore tout est très finement décrit à travers les yeux de ce personnage qui est devenu pour moi de plus en plus complexe et attachant. En particulier, les mécanismes et les effets de la guerre civile au sein d'une communauté comme Tatarski sont magnifiquement dépeints. A aucun moment, le livre ne verse dans le manichéisme. Il contient en creux une réflexion profonde sur le plan philosophique sur l'engagement idéologique et ses effets ainsi que sur les comportements humains en contexte de guerre. Mais les questions qu'il pose ne sont jamais exposées didactiquement (à la différence par exemple de ce que proposait Tolstoï dans Guerre et Paix qui est riche en moments quasi dissertatifs sur la philosophie de l'histoire). Elles ressortent de la description de situations très concrètes. C'est ce que j'ai grandement apprécié. A cet égard, il s'agit d'un livre très rare de par sa richesse: il a des aspects romantiques mais aussi des aspects relevant d'un "livre d'action", il a aussi un ancrage historique profond. A certains moments, on a l'impression de se retrouver en plein western. Le tout est décrit de façon imagée et poétique mais sans lyrisme échevelé au sens où les personnages ne sont en rien éthérés, au contraire ils sont profondément incarnés. Parfois aussi, au travers par exemple de certains personnages comme Prokhor Zykov, l'auteur nous permet de respirer en nous offrant quelques moments de légèreté. L'écriture m'est apparue à certains moments comme quasi cinématographique et d'ailleurs sur le fond le livre m'a fait penser à un film comme La ligne rouge de Terrence Malik. L'intention de Malik dans ce film était de présenter la nature comme une puissance inéluctable et indifférente aux intentions des hommes (en un sens quasi spinoziste). Or même si Le Don Paisible ne se laisse en rien réduire à un simple récit de guerre, il me semble porteur d'un propos assez proche. En témoigne la place accordée au Don qui est presque un personnage du roman et qui joue un rôle central. Mais aussi à la description du rapport des cosaques et notamment de Grigori à la nature (cette nature que parfois on redécouvre, comme certains personnages, quand on se rend compte qu'on va mourir ou quand on vient d'échapper à la mort). Bref je n'ai pas fini, je crois, de penser au Don Paisible qui fait partie de ces romans dont la lecture m'a tellement captivée que j'ai eu l'impression de vivre avec les personnages, avec Grigori et ses proches, de pleurer et rire avec eux. Et je ne saurais trop en recommander la lecture.
chris132
• Il y a 3 ans
"Au fond il faut bien peu de chose à l’être humain pour être heureux." Début du vingtième siècle. Le Don coule paisible, serpentant dans les plaines cosaques. Tatarski, village échoué depuis toujours sur ses berges, semble comme épargné des rets du temps. Mais les échos d’abord lointains de la guerre se rapprochent inexorablement. La guerre contre l’Empire austro-hongrois, puis la révolution, puis la guerre civile. Et tout le village finira par verser dans la folie du début de siècle. Grigori Mélékhov, Natalia son épouse, Aksinia, sa maîtresse, sa famille, ses amis, comme des fétus dans le vent de l’Histoire, n’échapperont à aucuns des drames et contradictions se jouant. Du soldat-paysan qu’est par essence le Cosaque, le vingtième siècle naissant ne lui laisse plus l’opportunité de saisir la faux. Ce n’est plus la terre qu’il s’agit de fouiller, ce sont les corps. "Mais que s’était-il passé? Des hommes s’étaient rencontrés sur le champ de mort, qui n’avaient pas encore l’habitude de détruire leurs semblables ; pris par une terreur animale, ils s’étaient heurtés, entrechoqués ; s’étaient portés des coups aveugles ; s’étaient estropiés, eux et leurs chevaux, et s’étaient enfuis, effrayés par le coup de feu qui tuait un homme ; s’étaient dispersés, moralement mutilés. C’est ce qu’on avait appelé un exploit." Grigori, tout comme il hésite entre deux femmes, ne sait quel camp choisir. Entre Blancs et Rouges, loin des intentions, des discours, des idéaux respectifs, la terreur commune qu’engendre les actes sur lesquels ils se fondent laisse le cosaque dans l’impossibilité d’arrêter un choix clair et pleinement conscient. Entre les deux folies, c’est dans un échec à la raison qu’il choisira finalement la blanche. Et y trouvera la gloire, le dégoût et presque l’ataraxie. "J’ai vécu et j’ai tout éprouvé pendant le temps que j’ai vécu. J’ai eu des femmes et des filles, j’ai foulé la steppe sur de bons chevaux, j’ai connu la joie d’être père et j’ai tué des hommes, j’ai moi-même risqué la mort, je me suis pavané sous le ciel bleu. Qu’est ce que la vie peut me donner de nouveau? Rien. Je pourrais mourir. Je n’ai pas peur. Je peux jouer à la guerre sans risque, comme un homme riche. L’enjeu n’est pas gros." Assassin malgré lui mais ne cherchant pas les faux-fuyants d’une excuse à bon compte que l’époque propose dans une idéologie justifiant de toute façon tout (Le tout est de savoir pourquoi on est un assassin, et qui on assassine), il sèmera la mort comme on sème, mais dans l’indifférence, une récolte future. Ses opposants tombés enrichissant la gloire d’un camp et la haine de l’autre. Comme un ferment nourricier. Comme le limon que laisse le fleuve se retirant. "La vie, sortant de ses bords, se partage en des bras nombreux. Il est difficile de prévoir lequel suivra son cours traître et malicieux. Là où la vie est basse aujourd’hui, si basse qu’on découvre son fond malpropre, elle coulera demain abondante et riche…" A la fois roman d’amour, récit de formation, fresque épique, ode à la nature, « Le Don paisible », dans la démesure et l’émotion de ses 1400 pages, donne à lire un des textes les plus essentiel du vingtième siècle car faisant de son centre même et le questionnant l’axe autour duquel le siècle a tourné tant bien que mal : qu’est ce qu’être libre? "Dans les steppes, dont la vue verte atteignait la limite du jardin, dans les fourrés de chanvre sauvage, à côté de la clôture de la vieille aire, on entendait sans cesse le bruit haché des batailles de cailles, et les rats de blé sifflaient, les bourdons vrombissaient, l’herbe murmurait, caressée par le vent, les alouettes chantaient dans la brume frémissante, et une mitrailleuse crépitait très loin dans la vallée sans eau, obstinément, méchamment, sourdement, proclamant dans la nature la grandeur de l’homme."
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
-
- EAN
- 9782258051379
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
-
- Nombre de pages
- 1408
-
- Dimensions
- 198 x 132 mm
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35,00 € Grand format 1408 pages