Accès direct à la plage : Le livre de Jean-Philippe Blondel

Vite lu. Bien lu. Vite oublié. Bien apprécié. Cela fait une semaine que j'ai terminé ce roman et déjà son souvenir se fait lointain. Ce tout petit roman retrace des destins qui s'emmêlent, se démêlent, s'entrechoquent, se croisent, s'enrichissent, se haïssent autour d'un bord de mer. L'idée et la mise en histoire - pour ne pas parler de scénario - est intelligente. L'écriture est fluide, agréable et sympathique. Les personnages sont nombreux mais un peu flous. Le contact du lecteur avec eux est très bref ce qui, hélas m'a perdue un peu. Au final, Accès direct à la plage est une "chouette" lecture comme on dit par ici. J'ai aimé faire ce bout de chemin aux côtés de Jean-Philippe Blondel, même si ce chemin ne va pas marquer beaucoup ma carrière de lectrice.

Il ne paie pas de mine ce court roman, 120 pages tout juste dans sa version Pocket, dont la couverture illustrée au crayon pastel par Redge nous annonce à l'aide d'une police fantaisie "Un accès direct à la plage". Sous la plume de Jean-Philippe Blondel, qui signait avec ce titre son premier roman, apparaissent différents personnages, multiples narrateurs de cette histoire aux quatre coins des côtes françaises : des plages landaises de Capbreton à celles d'Arromanches en Normandie, en passant par le sable chaud de la Côte d'Azur à Hyères et les étendues sableuses de Perros-Guirec en Bretagne. Ce récit étalé sur 30 ans de 1972 à 2002 fait part des anecdotes de vacances, petits fragments de vie de personnages simples que rien ne semble reliés, de leurs tourments, des leurs envies, de leurs souvenirs. Et pourtant tout au long du livre, nous allons retrouver ces protagonistes attachants à divers stades de leur vie, à travers les "pensées" des autres narrateurs et ainsi, nous rendent compte que ces multiples histoires n'en font qu'une. Talentueux, ce Jean-Philippe Blondel qui, depuis ce roman, en a écrit beaucoup d'autres, un univers que l'on a envie de découvrir après la lecture de cet "Accès direct à la plage" à l'écriture simple mais efficace, sans fioritures. Même s'il faut cependant, de temps à autre, feuilleter les pages dans le sens inverse de lecture, pour revenir en arrière et se remémorer tel ou tel personnage, qu'un autre narrateur évoque dans ses "pensées", rapprochements nécessaires pour être certain de tout comprendre de cette histoire débutant avec les impressions enfantines de Philippe Avril, jeune garçon de moins de 10 ans et qui finit, pour boucler la boucle, avec ce même narrateur, âgé de 39 ans. Une bien belle découverte que ce court roman qui ne paie de mine.

Petit livre passionnant. La vie de différents personnages est décrite en 1972,1982,1992 et 2002, dans des villes côtières différentes à chaque fois. On se perd un peu, on découvre la vie de certaines personnes à différentes époques, des surprises, la peinture réaliste de ces vacances en bord de mer et les relations qui se nouent. La fin est surprenante, rebondissement de dernière minute

Blondel nous propose un court roman émouvant tissé comme un patchwork. Ne vous fiez pas au titre qui célèbre la mer et les vacances. Même si tout se passe près des plages françaises, il s'agit ici plus d'une galerie de portraits dont l'auteur saisit avec une infinie habileté la complexité. Rencontres de hasard, amours de passage, déceptions, retrouvailles lors des vacances entre 1972 à 2002 sont détaillées au fil des pages. A tour de rôle chacun, quel que soit son âge, nous raconte son histoire et de fil en aiguille ils se croisent, s'apprécient ou se détestent depuis leur location, avec vue mer, entre sacs de plage, et transats. Les mensonges, les dissonances se déversent. Les vies blessées ne s'adoucissent pas toujours en vacances. Philippe Avril, enfant, observe le club Mickey avec envie. Mais ce n'est pas pour lui :trop cher ! Natacha, belle et frivole, tourne la tête des hommes sous le regard désapprobateur des épouses. Sous cette légèreté, elle cache un lourd chagrin. Hannah Gromer découvre la mer, elle vient d'Allemagne de l'est, a vu le mur s'effondrer.tout lui paraît plus facile à l'ouest. Elle bousculera avec bonheur la vie de Vincent. Le vieux Henri Cami vient de la montagne . Pas l'habitude du bruit de l'océan et de cette immense étendue d'eau . Sabrina n'aurait pas dû faire confiance aux copains de Benoit. Vulgaires et violents. Certains se retrouvent des années plus tard sur d'autres rivages. Certains disparaîtront sans laisser de traces,d'autres au contraire, laissent des traces, des mots, des souvenirs... sans hésiter partez à leur rencontre !