Après nous les oiseaux : Le livre de Rakel Haslund
Dans un monde en ruine, deux âmes ont survécu.
Une jeune femme dont on ne connaîtra pas le nom et celle qui l'a élevée, Am, à l'abri sur une île. Mais à la mort de cette dernière, la jeune femme décide de prendre la route pour affronter le vaste monde où la nature a repris ses droits. Commence alors le long chemin vers le littoral, seule, totalement seule, avec, pour unique compagnie, tous les oiseaux du ciel...
" Entre McCarthy, Hitchcock et Saussure, Rakel Haslund invente avec ce premier roman une route originale, sombre et poétique. "
Le Monde
" Il y a des moments remplis de suspense, des moments tragiques dans les souvenirs de ce qu'elle a perdu, et de la pure horreur à vous glacer le sang. Et énormément de poésie. " Les pipelettes en parlent
" Un texte poétique et beau comme une fin du monde. " L'Épaule d'Orion
Ce roman a remporté le Prix Michael Strunge
De (auteur) : Rakel Haslund
Traduit par : Catherine Renaud
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
jamiK
• Il y a 1 semaine
Elle est la dernière survivante de l'humanité, elle marche le long de la côte, dans ce monde submergé par les eaux, détruit par les incendies, pas d'humains, peu de mammifères, surtout des oiseaux qui ont repris la place laissée vacante, et des poissons. C'est une jeune fille tout juste pubère, on la suit dans ses réflexions, des réflexions simples sur le vent, l'air, les sons, les odeurs, avec un langage simple. On est pas dans le post-apocalyptique dur et violent, même si la survie est dure, les mots restent doux, apaisés. le sujet n'est pas la survie au sens matériel, c'est la survie des mots qui est au coeur du récit, le véritable combat, c'est la lutte contre l'immatérialité du langage, elle essaie de se raccrocher aux mots pour continuer à exister, et ce rapport au vocabulaire est décrit avec une poésie simple, ténue, sensuelle, minimaliste. J'ai adoré la fin, mais je n'en dis pas plus, c'est vite lu, alors ne vous en privez pas. PS. J'ai pensé à Rousse de Denis Infante, qui répond à ce livre comme un clin d'oeil, bien plus qu'à La Route de Cormac MacCarthy, le Mur invisible de Marlen Haushofer ou Anna de Niccolò Ammaniti...
rouxie
• Il y a 3 semaines
Je viens de vivre une expérience de lecture assez étrange, sensorielle, avec après nous les oiseaux. Je ne saurais dire si j'ai réellement apprécié et reste dubitative quant à mes impressions. Pour le cadre, ce roman post-apocalyptique se situe à la croisée des chemins de La route et d'Into the wild. Comment ne pas penser au roman de Cormac McCarty avec cette jeune fille qui marche avec son caddie de supermarché dans un monde dévasté? Il faut accepter ce postulat pour suivre ce personnage qui se retrouve seule depuis la disparition d'Am. Pas de dialogues, juste des pensées et souvenirs ainsi que l'omniprésence de LA nature. Son isolement entraîne une manifestation anthropomorphe des éléments comme l'eau ou le vent : le danger provenant essentiellement de l'environnement. Ce retour à la vie sauvage n'est pas choisi par un rejet de la société moderne puisqu'elle a été détruite auparavant par le grand incendie. La pêche ou la fabrication d'allumettes deviennent des tâches nécessaires à la survie sur les îles isolées qui forment le cadre de cette aventure. L'autrice dénonce ainsi les travers de la surconsommation avec des descriptions pestilentielles des montagnes de détritus qui inondent la Terre, odeur nauséabonde renforcée par la présence de cadavres. Cette nature nécrosée se régénère peu à peu et la narratrice la ressent au plus profond d'elle-même. Tout au long de sa balade en bord de mer, son état contemplatif se met au diapason du ressac de l'eau, entre le passé et le présent. Ses pensées se dérobent malgré elle, les mots d'avant se perdent et s'enfouissent profondément. La plume poétique apporte une belle réflexion sur la puissance et le pouvoir du langage. Enfin et surtout il reste les oiseaux. Leurs personnifications teintent le récit d'une touche onirique agrémentée de belles photographies en noir et blanc en fin d'ouvrage. Assez planant. Avons-nous juste suivi la migration des oiseaux à l'approche de l'hiver ?
EliePalimpseste
• Il y a 1 mois
Dans un monde post-apocalyptique, après le décès de son ami Am, une femme choisit de quitter son île en poussant un caddie plein du nécessaire pour survivre. Elle ne sait pas où elle va, elle prend la route et part, c’est tout. Partout, la suivent les oiseaux ; nulle part elle ne croisera d’autres humains. Un caddie, une route, le danger… Comment ne pas penser à une suite de « La Route » de Cormac McCarthy ? Cette fois-ci, le péril ne vient pas des hommes, mais de la nature qui a repris ses droits. Tout est inondé, dans une gigantesque flaque qui dessine des îlots où navigue notre narratrice. On comprend qu’elle a très peu connu le monde d’avant, elle cherche ses mots pour qualifier les objets sur la base des souvenirs de Am. On la devine mutique, se parlant à elle-même et aux oiseaux, la plupart du temps dans sa tête où fredonnant de vieille comptines dont elle a perdu le sens. Il ressort de ce roman une puissante poésie, quelque chose d’à la fois beau et terrible, une mélancolie sauvage, entre les tracas d’un bricolage de caddie et la contemplation d’un feu qui crépite ou d’une murmuration. La sagesse de Am soutient la femme et lui permet de s’ancrer en cherchant une paix intérieure dans un monde qui fut tumulte, et qui commence à s’oublier et tout dissoudre. Laissez-vous saisir par la beauté de cette solitude et l’angoisse de la survie.
boudicca
• Il y a 1 mois
Que restera-t-il après la fin du monde ? Voilà bien une question qui hante celles et ceux conscients des risques colossaux que fait peser le dérèglement climatique sur l’avenir de l’humanité. Nombreux sont les romans de SF à s’être emparés de cette thématique, certains dépeignant un monde en reconstruction dans lequel l’espoir est encore possible, d’autres brossant un portrait sombre et peu enviable de l’avenir, quand d’autres encore nous dépeignent un futur à peine reconnaissable. Le roman de l’autrice danoise Rakel Haslund pourrait appartenir à ces deux dernières catégories. On y suit une jeune adolescente (dont le nom nous restera inconnu jusqu’à la fin) qui s’est manifestement mise en tête de quitter le refuge qu’elle occupait depuis un moment. Peu à peu, on parvient à glaner suffisamment d’informations pour reconstituer le puzzle et comprendre que l’héroïne a survécu à l’effondrement avec sa mère avec qui elle était parvenue à se recréer un foyer, et que c’est la disparition de cette dernière qui a motivé sa décision de prendre le large. Le récit alterne ainsi entre le cheminement de la jeune fille, les désagréments et les nouveautés rencontrés en route, et des bribes de sa vie passée, que ce soit au moment du basculement ou ensuite, aux côtés de sa mère. Contrairement à la plupart des ouvrages post-apo qui se focalisent sur la façon dont les humains réagissent à la disparition de notre civilisation (et notamment sur la menace qu’ils sont susceptibles de représenter les uns pour les autres), « Après nous les oiseaux » nous dépeint un monde vide de (presque) toute présence humaine. Et, contrairement à des romans comme « La route » ou « Je suis une légende », la question de la survie ou non d’autres humains n’est jamais abordée comme étant une préoccupation majeure pour le personnage. La déambulation de cette jeune fille dans un monde calme et vierge de toute présence à l’exception de celle des oiseaux qu’elle croisera tout au long de sa route a quelque chose de saisissant et finalement d’assez angoissant. De nombreux vestiges de notre époque sont en effet toujours visibles et laissent entrevoir l’ampleur de ce qui a été perdu, même si l’autrice reste finalement assez floue sur la façon dont l’effondrement a eu lieu (la montée des eaux et des méga feux ont visiblement joué un rôle déterminant mais rien n’est jamais vraiment explicité). On éprouve beaucoup de peine pour l’héroïne, plongée dans une solitude d’autant plus palpable qu’elle a désormais perdu le seul être qui la rattachait à l’humanité et aux mots. Car si la perspective de croiser un autre être humain ne semble pas vraiment l’intéresser, celle de perdre l’usage et le sens des mots que sa mère lui a appris la terrifie, ce qui s’avère d’autant plus compliqué que la plupart de ces termes servaient à décrire des réalités qui n’existent tout simplement plus. Très contemplatif, le texte dégage une certaine poésie qui ne suffit malheureusement pas toujours à empêcher l’ennui de s’installer. Le parcours de l’héroïne est en effet assez peu rythmé, et c’est finalement davantage la curiosité d’en apprendre plus sur son histoire passée qui nous pousse à continuer plutôt que l’envie de connaître la façon dont son périple va se terminer. Difficile d’ailleurs de ne pas être déçu du manque de réponses fournies par l’autrice qui laisse de nombreuses de zones d’ombre, notamment concernant la mère du personnage qui emporte avec elle la plupart de ses secrets et dont le point de vue aurait pourtant apporté beaucoup au récit. Dans « Après nous les oiseaux », Rakel Haslund signe un roman post-apo original mettant en scène le périple d’une jeune fille dans un monde totalement vidé de toute présence humaine mais où les vestiges de notre civilisation sont omniprésents. Il se dégage beaucoup de poésie de ce texte qui marque tant par la solitude de son héroïne que par le calme angoissant de son décor. L’intrigue reste toutefois assez limitée et l’autrice reste évasive sur de nombreux aspects que j’aurais pour ma part aimé voir développé.
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Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
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- EAN
- 9782266324182
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- Collection ou Série
- S.F. Fantasy - Science Fiction
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 179 x 111 mm
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7,70 € Poche 160 pages