AU BOUT DU ROULEAU : Le livre de Georges Simenon
Quand il arrive à Chantournais, en compagnie de Sylvie, une ancienne fille de bar qu'il a rencontrée dans le Midi, Marcel Viau traîne derrière lui un passé de ratages successifs. Fils d'un paysan, il a exercé un peu partout divers petits métiers, ce qui ne l'empêche pas d'affecter du mépris pour les gens arrivés, qu'il envie par ailleurs. A Montpellier, il a dérobé un portefeuille bien garni à la sortie d'un tripot...
Simenon chez Omnibus : les enquêtes du célèbre commissaire Maigret, et les très "noirs' Romans durs
De (auteur) : Georges Simenon
Expérience de lecture
Avis Babelio
Jaures95
• Il y a 1 mois
Un couple de fortune (un thème récurrent chez Simenon) débarque dans une petite ville de province. Etape de hasard d'une errance commencée quelques jours plus tôt. Tous les 2 plus ou moins à la dérive et en recherche d'un avenir à défaut d'avoir un passé très réussi. Désabusé , joueur buveur, il se confronte à la bonne société bourgeoise du lieu autour de la table de jeu d'un des cafés de la ville. Calme, clairevoyante et un peu manipulatrice, ses motivations sont un peu troubles mais sera l'accompagnatrice de la chute. Un bon Simenon.
Alya-Dyn
• Il y a 4 mois
Marcel Viau, personnage central d’Au bout du rouleau, est un être meurtri qui a grandi avec l’amertume et la rage au cœur et qui semble avoir décidé une fois pour toutes que le bonheur n’existait pas pour lui. Il traverse villes et villages en suivant les chaos de sa vie délinquante où l’alcool tient une place importante. À Toulouse, il fait la connaissance de Sylvie. Elle le suit jusqu’à Chantournais, ville proche de son lieu natal. Entre ces deux-là se noue une relation ambiguë où l’amour n’est pas tendre. La violence n’est jamais bien loin pour Marcel Viau : elle est tapie derrière ses trop rares paroles. Cet homme avare de ses mots ne peut se délivrer de son ressentiment ; il l’a accumulé et quand la soupape des émotions cède enfin sous la pression de l’ivresse, on peut redouter les pires excès. Depuis l’enfance, il a enfoui ses rancunes dans son cœur, mais arrive un moment essentiel de sa vie d’homme où les digues qui canalisaient sa haine rompent brusquement. À l’école de son village, on l’appelait le petit Viau, et cela le mettait en fureur. À Poitiers, on l’appelait le grand Viau, et cela l’humiliait ; tout l’humiliait, y compris que son père fût un paysan. Et cela l’humiliait encore, quand il était arrivé à Paris, de travailler dans un bureau mal éclairé de la rue de Paradis, chez un marchand en gros de faïences et verreries. Trois ans de faïences, de chambre meublée et de restaurants à prix fixe, les jours où il se payait le restaurant. Le temps d’amasser assez d’amertume pour prendre un billet de troisième classe pour Marseille et s’embarquer comme laveur de vaisselle à bord du Mariette-Pacha. Le temps d’enrager, de prendre l’habitude d’enrager, d’avoir mal à en crier devant une maison confortable et gaie, devant un couple bien habillé, devant les gens prospères, devant une auto au long capot luisant, devant… « Des larves !... » À Chantournais, Viau provoque très vite des réactions d’animosité : il perd au poker, puis, le lendemain, gagne avec de l’argent volé à M. Maurice, le chef cuisinier de l’hôtel. Il attire ainsi l’attention des gendarmes et se retrouve vite dans une situation périlleuse, son passé trouble le rattrapant avec violence. À l’instant final de sa capture, il cherchera le moyen de fuir et se défendra comme un diable. Peine perdue. Sa seule liberté, il la trouvera dans la solitude de sa geôle, ultime recours d’un homme « au bout du rouleau ».
PtitVincent
• Il y a 4 ans
Misanthrope, misogyne, buveur, violent (notamment envers les femmes), imbu de sa personne, voici quelques adjectifs qui pourraient définir le personnage principal de ce roman, Marcel Viau. Après avoir agressé un homme à Montpellier pour lui voler son argent (un argent dont il a du se débarrasser puisque les numéros des billets étaient notés et enregistrés !), il fuit dans différentes villes de France et se rapproche ostensiblement du lieu où habite encore son père. Arrivé à Chantournais, sorte de village de bout du monde, et accompagné de Sylvie, une jolie jeune femme récupérée dans une boîte de nuit de Toulouse (encore un de ces couples de hasard, récurrents chez Simenon), l’homme ne sait plus où aller, ni que faire. Souvent alcoolisé, il joue dans le café du coin, perd une somme importante, vole le cuisinier de l’hôtel pour rembourser ses dettes, avant de récupérer sa mise très largement. Ce qui attire la curiosité des gendarmes. Et que dire de cette femme ? Une entraîneuse qui suit l’homme, sans amour, supporte ses colères et sa violence et qui pourtant ne part pas, tente même de le remettre sur le bon chemin. Celle-ci reste énigmatique, une femme intelligente et soumise à la fois. Malgré les conseils de certains, Marcel Viau refuse de quitter ce petit bourg, de bouger encore une fois. Il déteste pourtant ses habitants, tout en souhaitant devenir comme eux, avec une vie simple, des ambitions modestes, une existence réglée, une place dans ce monde. Georges Simenon décrit ici un homme dont la vie est parsemée d’échecs, qui n’a jamais assumé ses origines modestes et n’a jamais trouvé sa place. Un homme aigri, dépressif, répondant par la violence et la colère, envers les autres et lui-même. Surtout un homme au bout du rouleau. Un roman sombre, limite déprimant dans un décor aux apparences bucoliques mais acerbe envers la petite bourgeoisie de province.
JML38
• Il y a 5 ans
Au bout du rouleau, tous les personnages de ce roman noir de Georges Simenon semblent plus ou moins l'être. À commencer par Marcel Viau, homme étrange qui attire tout de suite plus de compassion, voire de répulsion, que de sympathie, et se trouve apparemment en cavale suite à une mauvaise action dont il a été l'auteur à Montpellier. Sylvie ensuite, jeune femme qui suit Marcel depuis sa rencontre avec lui dans un bar de Toulouse, et dont les motivations pour attacher ses pas à un homme qui ne semble pas faire grand cas d'elle sont moins qu'évidentes. Mais également Monsieur Maurice, le tenancier de L'hôtel de Chantournais où le couple s'est installé, dont l'existence médiocre n'a peut-être pas toujours été le quotidien, et Monsieur Mangre, marchand de vin et joueur de poker invétéré, que Marcel affronte en quelques parties homériques qui illuminent un temps la morosité ambiante de cette petite ville et alimentent les conversations. Quand sa mère lui demandait ce qu'il faisait, Marcel enfant répondait : « Je me raconte des histoires ». C'est l'impression que j'ai eue tout au long du récit. Georges Simenon nous raconte les histoires que se raconte son personnage principal, sans que l'on sache vraiment où elles nous emmènent, ni quelle est la part de vérité dans les divagations souvent confuses de Marcel Viau. L'auteur réussit à subtilement égarer le lecteur tout au long d'un récit qui m'a semblé manquer un peu de souffle par moment. Le dénouement, que l'on peut craindre de ne pas voir venir, tient comme souvent toutes ses promesses en quelques lignes, pour clore un roman dans lequel la description de l'atmosphère et des personnages prime sur l'action, dans une lente mais inexorable dérive sombre
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782258097551
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Adobe DRM
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7,99 € Numérique 148 pages