Bryanston Mews : Le livre de Anne Perry

Dans ce 28 ème volume, Thomas Pitt n'est plus un simple policier, il est désormais commissaire et il dirige la "Special Branch", c'est à dire les services secrets anglais et il s'occupe d'affaire politiques et de terrorisme. Thomas Pitt mène souvent ses enquêtes avec l'aide de sa femme Charlotte, qui est issue de la bonne société, car elle a les codes pour évoluer au sein de ce milieu, alors que Pitt est le fils d'un garde-chasse et il manque un peu de tact et de diplomatie. Dans ce tome, une femme de la bonne société va être attaquée chez elle, elle va être retrouvée morte, rouée de coups et mutilée. Ce meurtre va bouleverser toute la bourgeoisie de Londres, qui se croyait à l'abri chez elle, entourée d'une armée de domestiques. Il ne sera pas simple d'enquêter sur cette tragédie, car le viol est un sujet tabou, seules les femmes de petite vertu peuvent être victimes de ce type d'actes criminels, du moins c'est ce que pensent tous ceux que Pitt va interroger. Heureusement, Charlotte et sa soeur Emily viendront lui prêter main forte pour résoudre cette enquête. J'aime un peu moins les tomes de la fin de cette série, car les affaires politiques et le terrorisme m'intéressent assez peu, mais cette enquête est vraiment intéressante, car même s'il existe des liens avec la politique, on va surtout rencontrer des dames de la bourgeoisie, dans leurs jolis salons, passant leurs après-midi à échanger des conseils vestimentaires, des potins sur les futures unions de leurs amies ou leurs impressions sur une exposition florale. Le drame d'origine sera suivi de plusieurs autres et cela permettra de montrer que non, le viol ne concerne pas que des prostituées et que les violeurs ne sont pas toujours des vagabonds, des alcooliques ou des hommes pauvres et mal éduqués.

Dans la touffeur de l'été 1896, les agents de la Special Branch, Thomas Pitt en tête, sont au comble de l'effroi. Mrs. Quixwood, épouse d'un riche banquier, vient de succomber à un viol, et la mise en scène trop bien déguisée en suicide laisse peu de place au doute. Secondé par sa femme Charlotte, Pitt ouvre immédiatement l'enquête. Mais c'est sans compter sur les secrets que la victime a emportés avec elle et qui s'acharnent à brouiller les pistes... Été 1896, une enquête en pleine guerre des Boers, au sein de la bourgeoisie ruinée par les conflits en Afrique du Sud. Anne Perry s'attaque à un sujet délicat, le viol. L'auteur dissèque la psychologie de ses personnages avec finesse. Le respect de la dignité ne quitte jamais ses propos tout en restant explicite. C'est une oeuvre passionnée et passionnante qui évite les écueils, polémiques virulentes sur les classes sociales dominantes, pour garder élégance et surtout une belle efficacité. Le temps passe, les oeuvres se suivent sans jamais décevoir le lecteur. Encore un grand Anne Perry !