Calvin et Hobbes tome 10 Tous aux abris : Le livre de Bill Watterson

Deuxième tome de Calvin et Hobbes si on suit l’ordre chronologique de parution des strips (3, 4 cases) et des planches dessinées par Bill Watterson. Pour résumer, Calvin est un petite garçon de 6 ans, insupportable et adorable produit de l’Amérique reaganienne des années 1980, nourri aux dessins animés. Il déteste l’école et préfère se réfugier dans des mondes imaginaires dans lesquels il est le héros. Il possède une peluche, le Tigre Hobbes, qui est une sorte d’ami imaginaire (mais un peu lus que ça, en fait !). A travers les aventures de ce duo, l’auteur dissèque avec lucidité, désillusions et un humour à tout épreuve, les contradictions de la vie américaine de cette époque (et je rajouterai de la notre, il suffit de remplacer la télévision par les smartphones). L’instruction scolaire, l’éducation parentale, la démocratie, la culture américaine, tout y passe. Mais aussi un peu de sagesse, de philosophie, de sociologie … Un petit cocktail dont l’objectif est bien évidemment de faire rire, mais aussi réfléchir. Et chaque lecture nous fait découvrir un thème, un dessin, une réplique qui nous avait échappé. « - Je suis sûr qu’il existe, quelque part en Russie soviétique, un petit garçon qui n’a jamais connu que la bâillon de l’oppression. Mais peut-être a-t-il entendu parler de l’Amérique, et rêve-t-il de vivre sur cette terre de liberté et de bonheur ! J’aimerais, un jour rencontrer ce petit garçon…. Et lui dire toute la terrible vérité sur cet enfer ! - Tiens-toi tranquille, Calvin, et finis tes épinards ! » Ce deuxième album (chronologiquement parlant) nous montre les débuts de la baby-sitter Rosaline, qui est aussi monitrice de natation, activité que Calvin déteste au plus haut point car nettement moins utile dans la vie que le Bobsleigh ou le tir aux pigeons. Chaque histoire peut évidemment se lire à diverses degrés. Les enfants riront aux facéties du duo, et les plus grands comprendront autre chose, au deuxième, troisième, quatrième degré. Ça peut aller très loin. « - Hobbes et moi, on peut aller jouer sous la pluie maman ? - non ! - Pourquoi non ? - Vous seriez trempés ! - Qu’est-ce qu’il y a de mal ? - Vous attraperiez une pneumonie, on aurait une grosse note d’hôpital à régler et vous traîneriez au lit pendant des mois avant de mourir. - J’oubliais qu’en demandant à maman, j’obtiens toujours le scénario d’un fil catastrophe - (Hobbes) Je n’imaginais pas que ces averses étaient si dangereuses ! » Au niveau des dessins, Bill Watterson réussit toujours à nous surprendre avec des expressions de visages, des scènes de mouvement. Quand il faut tout raconter en quatre cases, il faut être très performant dans une sorte d’expressionnisme en noir et blanc. Le trait de crayon s’améliorera par la suite, mais c’est déjà d’une très grande maturité artistique.

Décidément ce sale gamin (pourtant bien sympatique) de Calvin a de l'imagination: après la pluie il aime s'adoner au vercrabouillage sur les trottoirs mouillés. A quoi? demande Hobbes, son tigre en peluche. Ben l'écrabouillage des vers de terre, quoi d'autre? Pas étonnant que Rosalyn, la baby-sitter qu'ont engagée les parents de Calvin, préfère téléphoner des heures à ses copines au lieu de vérifier si le gentil garnement dort réellement dans sa chambrette... Une bande dessinée pleine d'humour! De courtes bandes tout à fait hilarantes. Je ris tout seul...