Conclave : Le livre de Robert Harris

Sombre, fascinant et spirituel… Plongée au cœur du Vatican avec Conclave de Robert Harris. Un huis clos magistral où 118 cardinaux doivent élire le prochain pape… mais les secrets, les ambitions et les révélations feront trembler les murs de la chapelle Sixtine. Entre suspense religieux et thriller psychologique, ce roman nous interroge sur le pouvoir, la foi… et les vérités qu’on préfère cacher. Et la finale… Inoubliable! Si vous aimez les intrigues bien ficelées et les univers secrets, ce livre est une bénédiction.

Rome, le Vatican, à la suite du décès du Pape, les cardinaux sont réunis en conclave afin d'élire un successeur. Ils sont 118, venus de tous les pays du monde. N'ayant pas le droit de communiquer avec l'extérieur, ils vivent en huis-clos, entre la Résidence Sainte Marthe où ils sont logés, et la Chapelle Sixtine où ils procèdent aux scrutins successifs. Certains désirent accéder au poste suprême, d'autres le redoutent. Les différents courants (réformistes contre traditionalistes) s'opposent. La révélation de secrets bien gardés va bouleverser les consciences et changer la donne. Ce livre est bien écrit, très agréable à lire. le lecteur se retrouve témoin et confident, et vit de l'intérieur un événement où l'humain se confronte au divin, où l'Esprit Saint censé inspirer des êtres faits de chair et de sang a du mal à trouver sa place.

Par où commencer. Néophyte, c’est la première fois que je me lance dans l’écriture. Toutes les histoires ont une fin, elles ont également toutes un commencement. C’est donc par l’analyse d’un livre de Robert Harris, Conclave, que celle-ci va débuter. Il est vrai que j’ai rencontré quelques difficultés à entreprendre la lecture de ce roman. Visuellement, thématiquement, j’ai eu peur de me lancer dans une aventure spirituelle et théologique, remplie de détails religieux que je craignais trop techniques, en tant que lecteur peu familier de ce milieu. C’est donc sceptique que j’ai entamé ma lecture, en me concentrant sur le vieil adage : « On ne juge pas un livre à sa couverture », attribué à George Eliot, célèbre romancière du XIXe siècle et pratiquante assidue… un signe ? Heureusement que la lumière des anciens continue de nous éclairer, car l’incrédulité s’est rapidement muée en une curiosité grandissante. J’ai compris très vite que le cœur du roman n’était pas religieux, mais politique, fait de rebondissements et de drame. Comme beaucoup de lecteurs, j’ai décidé de me plonger dans ce livre à la mort du pape François, avec l’ardent désir de mieux comprendre les enjeux de ce sacre pontifical suivi par plus d’un milliard de personnes. Quel est le rôle d’un cardinal ? Et d’un évêque ? Qui dirige l’archidiocèse ? Comment est élu le pape ? Autant de questions qui trouvent leur réponse, ou du moins leur écho, au fil d’un récit qui éclaire les coulisses feutrées du pouvoir spirituel, là où se mêlent intrigues humaines et enjeux théologiques. Robert Harris tente ici de nous faire découvrir le conclave de l’intérieur, avec ses jeux de pouvoir, ses alliances et ses antagonismes. Finalement, les hommes restent des hommes, quel que soit leur niveau de spiritualité ou leur rang ecclésiastique. C’est à travers le regard du cardinal Loméli, chargé d’organiser et de veiller à la bonne tenue du conclave, que nous nous immisçons dans l’élection la plus secrète de notre époque, vieille de presque mille ans. Tout au long du roman, son éminence Loméli est confrontée à des décisions théologiques complexes, mettant à l’épreuve sa foi en l’homme, en l’Église, et peut-être même en Dieu. En parallèle, le huis clos du conclave devient un théâtre où chacun joue sa partition, masque ses ambitions, tout en se croyant au service d’une force supérieure. Les jours passent, les tensions montent, et c’est alors que se révèlent les fractures d’une institution qui, malgré sa solennité, demeure profondément humaine. L’auteur soulève avec finesse les questions du rôle de la femme et de l’homosexualité, nous poussant à réfléchir aux contradictions d’une Église confrontée au monde moderne. Un livre riche et accessible, qui plaira aux initiés comme aux profanes, mêlant intrigue et réflexion sur notre époque, marquée par de profondes évolutions sociétales auxquelles l’Église doit, ou non, s’adapter. C’est un mercredi que je termine cette lecture, bien installé à l’ombre d’un pin. Ma première pensée est : « Tout est bien qui finit bien. » La fumée blanche a été lâchée, le cardinal Loméli a accompli sa mission. Je pose le livre sur la table à ma droite, et sors mon téléphone. Par réflexe, presque malgré moi, je l’allume et me rends immédiatement sur les réseaux sociaux. La première information qui apparaît est celle-ci : « Fumée blanche au-dessus du Vatican : Habemus Papam. »

Le Vatican. Lieu mystérieux et immensément riche au cœur de Rome où se nouent des intrigues secrètes lors de l'élection de chaque nouveau Pape.... Je n'avais pas vraiment envisagé cette lecture mais il y a eu d'une part un film sorti il y a quelques mois, adapté de ce roman et encensé par la critique mais également la nomination d'un nouveau Pape. Et me voilà, fébrile, guettant devant ma télé l'apparition du nouveau Souverain Pontife alors que je n'avais aucune connaissance de près ou de loin des cardinaux présents. Une chose en entraînant une autre, je me suis plongée dans ce livre, au cœur de la Chapelle Sixtine avec 118 autres cardinaux. Voilà la force de ce livre, un réalisme tel que nous ne nous contentons pas de découvrir ce processus et ceux qui y contribuent. Non, le lecteur se retrouve propulsé Cardinal au milieu des siens. C'est Magique. Il est obligé de choisir le futur Pape lors d'un moment unique, suspendu dans le temps, dans un endroit merveilleux, au terme d'un cheminement ponctué de fumées noires, de réunions secrètes et autres bulletins vote enfilés sur un fil dans un rituel immuable. A mon sens, ce livre a deux qualités majeures. Il est d'une part extrêmement bien documenté. Robert Harris a passé du temps au Vatican et a pu étudier la chronologie d'un conclave. Chaque lieu, chaque rituel est superbement dépeint et d'une véracité absolue. La deuxième force de ce livre réside évidemment dans son ou plutôt ses intrigues. Si vous pensez que ces Cardinaux sont avant tout des hommes parfois vaniteux, parfois faillibles et ayant du mal à tenir leurs vœux, et bien vous êtes encore loin de la vérité. Lecture passionnante et instructive, ce conclave se joue comme un véritable thriller tout en décrivant avec rigueur les rites de cet évènement incroyable.