Corruption ordinaire : Le livre de Christophe Gavat

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Plon

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Tous pourris. C'est le sentiment qui prévaut dans cette commune du Sud-ouest quand le maire et ses adjoints sont arrêtés à la sortie d'un conseil municipal, comme de vulgaires voyous. Robert Delacour ne comprend pas. L'édile pensait être protégé. C'était sans compter sur deux flics, Christian Chabreuil et David Vallespir, qui n'ont que faire du poste occupé par cet homme, Mais qui vont devoir subir pressions, mensonges et trahisons pour mener à bien leur enquête.

Une commune du sud-ouest de la France. Tous, maires, premier adjoint, élus, cadres administratifs, chefs d'entreprises de la région, se connaissent et font des affaires ensemble. Ils sont tous mouillés dans un dossier de corruption qu'une équipe de flics a pris en main avec une idée : traquer ces élus comme ils le feraient avec les grands voyous. En détention provisoire, le maire qui, au fil du temps, s'est transformé en petit empereur local, se suicide. Provoquant la polémique, mais aussi obligeant ses "amis" et ses "ennemis" à se dévoiler. Trahisons, mensonges, pressions politiques. Tout y passe dans ce roman mené tambour battant, qui dénonce un système politique qui favorise la corruption et l'abus de biens sociaux.

De (auteur) : Christophe Gavat

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Expérience de lecture

Avis Babelio

KinouGo

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Une corruption. Si en plus elle est qualifiée de ‘ordinaire’… Non je ne suis pas corrompue, pas encore. #128522;. Je voudrais ce soir vous parler, une fois de plus, du premier livre d’un auteur. Il s’agit de Christophe GAVAT. « Corruption ordinaire » est son premier livre, son premier polar. 426 pages tout de même, pour un premier roman, bravo. Avant ce roman Christophe avait déjà écrit deux livres, des témoignages sur son expérience. Tout commissaire qu’il soit, il s’est retrouvé en GAV. Je vous avais retracé son périple avec « 96 h ». Il y a une suite que je viens enfin d’obtenir, « Flic un jour, flic toujours : la 97ème h ». J’ai découvert sa plume au travers d’une nouvelle que ce flic avait écrite pour le recueil de Éric DUPUIS « 22 V’là les flics » il y a trois ans maintenant « Entre deux tours ». Christophe a aussi été primé avec le Prix du Quai des Orfèvres 2021 pour son roman « Cap canaille ». Jeune retraité depuis quelques semaines après avoir passé plusieurs décennies dans les forces de l’ordre de Paris à Marseille en passant par Lyon, il peut désormais se consacrer à l’écriture. D’ailleurs, Christophe et son ami Jean-François PASQUES sont les deux premiers auteurs à inaugurer une nouvelle collection chez Fayard dédiée aux anciens lauréats du prix du Quai des Orfèvres avec « Héritage » pour l’un et « L’avocat du diable » pour Jeff. La maison d’édition sortira deux livres par an. Mais grâce à toi Christophe j’ai pu voir en réel une brème. Merci #128521;. Je vous embarque ? La couverture tout d’abord. Sur fond noir. Deux mains menottées dans le dos. Visiblement pas celles d’un jeune délinquant. Couverture qui inspire l’échec, le non-retour. Pas de rouge ou blanc. Une couleur très agréable et douce se rapprochant du vert. Couverture sobre pour un sujet délicat. Dès le départ l’auteur nous prévient, de manière un peu ironique que ce livre est une œuvre de fiction, inspirée tout de même de faits réels d’affaires que ce commissaire a suivies. Il a tout simplement puisé son imagination dans la réalité et le quotidien de sa vie professionnelle. Ça fait un peu froid dans le dos. Il ne sera pas question de sang versé, de corps déchiquetés. Ici les voyous se trouveront non pas à l’Hôtel de police, mais à l’Hôtel de ville. Une délinquance en cols blancs. L’auteur a fait le choix de ne pas nous donner d’indication en début de chapitre pour nous situer dans le temps. C’est un peu perturbant au début mais l’histoire est menée tambour battant et on retombe vite sur nos pieds dans la gymnastique des allers-retours, ou simple retour dans le passé. Dans le prologue un homme éprouve une grosse rancœur. Il s’est senti abandonné par ses confrères quand il en avait le plus besoin. Il est actuellement dans 10 m2. Dans son enfance chez les scouts, il a appris durement mais sûrement à faire des nœuds. Surtout le nœud coulant. Il tend la corde, un dernier regard en arrière et se lance. Premier chapitre nous découvrons Robert Delacour. Cet homme est en cellule. ‘’Nostalgique’’ sur ce qu’il a été. Heureusement sa femme lui a offert une robe de chambre pour qu’il puisse se réchauffer. Déjà 4 mois qu’il est là. Il est ‘’nostalgique’’ de ce qu’il a toujours fait pour SA ville, Sainte Jeanne dont il est le maire depuis 20 ans. Lui ce passionné d’art qui a voulu ouvrir les yeux de ses concitoyens sur la beauté d’une toile ou d’une sculpture. Tout comme cette œuvre de Devinsky dans son bureau ‘La femme’. En lisant ce passage je ne peux m’empêcher de penser à une nouvelle de Prosper MERIMEE « La Vénus d’Ille », lue lorsque j’étais au collège. Ce contact physique entre l’homme et la femme statufiée. Je vous invite à découvrir cette courte histoire d’une petite centaine de pages écrite en 1837. Fin de la parenthèse. Le maire va se retrouver avec son conseil Maître Feldou dans le bureau du juge d’instruction Éric Vallud. Véritable combat de coqs entre les deux hommes, l’élu municipal qui n’a pas l’habitude que quelqu’un lui dise ‘Non’, et le magistrat qui a tout pouvoir dans cette situation. Car il va y avoir matière dans ce dossier pour plusieurs mois d’enquêtes, voire années. Au vu des malversations mises au jour le maire se retrouve mis en examen pour « détournements de fonds publics, corruption passive par personne ayant autorité… » Bref, détention provisoire pour l’élu. Mais ce dernier reste stoïque, et se permet même d’offrir un cours d’histoire de l’art au juge qui, décidément ne fait pas la différence entre Picasso et Dalí. Pour info, si un homme meurt (se suicide ou autre, le résultat est le même) avant son procès, il meurt « innocent ». Il en est de même pour un homme qui aurait disparu, comme Xavier Dupont de Ligonnès, par exemple. On tourne la page et pfff on se retrouve quelques mois en arrière. Le capitaine David Vallespir chef de groupe et son boss Stanislas Midlak commissaire chef de l’antenne PJ de Bayonne sont en charge de l’exécution d’une commission rogatoire à l’encontre du maire, et de sa femme la bien nommée Jeanne (je vous rappelle que Delcourt est maire d’une ville qui s’appelle Sainte Jeanne #128522;). Un dimanche matin, François Gabelle, premier adjoint du maire se dirige vers le marché comme à son habitude. Il est directeur d’une succursale de banque dans une commune voisine, à Cachin. Pas une grosse entreprise, (juste 3 employées que des femmes), qui gère les patrimoines de monsieur tout le monde. Le maire a tellement confiance en lui qu’il y a même ouvert deux ou trois comptes. Depuis 20 ans François travaille dans l’ombre du maire. Fidèle, mais ambitieux tout de même. Et puis il y a 4 mois, en décembre il y a eu les ‘’évènements’’, (comprenez ‘mise en détention du premier élu de la commune’. C’est dingue de dire ‘évènements’. Comme pour la Guerre en Algérie où l’on parlait des ‘évènements’). Tous ses collègues ont du souci à se faire, ne sont pas de blanches colombes. Mais pas lui. Toujours propre et droit. De plus, le maire a toute sa confiance et lui fait signer des documents, même s’il ne comprend pas toujours le sens de ce qu’il signe. C’est le maire tout de même. Il y a aussi Patrick Périti, depuis 6 ans au conseil municipal, opposant au maire. Il se vante doucement d’être justement à l’origine d’une distribution de tracts loin d’être anodins. Des flyers interrogeant sur l’absence d’œuvres d’art achetées par la commune les années précédentes. Le premier grain de sable de la dune. Du côté des forces de l’ordre nous avons le commissaire Stanislas Midlak, le capitaine David Vallespir, mais il y aura également le major Paul Monra dit « Paulo » sans oublier le brigadier-chef Olivier Mérou dit « Poisson ». D’autres éléments de d’autres services comme Valérie brigadier-chef de la crim’ viendront donner un coup de main. Il y a aussi celui qui, j’ai envie de dire, ne sert à rien : Hervé Lavoisière de la brigade financière. D’où la reprise du dossier du maire par la BRB. Quelques pages plus loin on remonte encore dans le temps, au tout début de l’enquête, avant la mise en garde à vue de l’élide. Et nous allons découvrir en même temps que ces flics toute une corruption passée sous silence, genre tout le monde sait, savait, mais ne disait pas grand-chose. Avouez que si l’on vous propose un boulot payé 4000€ net par mois contre fermer les yeux, ou un appartement dit pour famille en difficulté de 175 m2 pour 250€ mensuels… il parait facile d’avoir des absences. On est loin du café offert à Monsieur le maire tous les jours, ou un billet de 10€ pour faire passer un dossier au-dessus d’une pile, ou une bouteille d’alcool anisé pour oublier une contravention. Les flics vont aller de surprises en surprises, tirant sur le fil d’une bobine qui n’en finit plus de se dérouler, même s’ils sont conscients qu’ils ne pourront mettre à jour que 10% des malversations qui pèsent sur cette commune. « Tel un cancer incurable, la corruption se propage de la tête à la base ». En fil rouge il y aura une autre histoire dans ce roman, des braqueurs de DAB (Distributeurs Automatiques de Billets), qui sous la menace d’armes ordonneront au dabiste de ‘décharger’ au lieu de ‘réapprovisionner’ la machine, et tout mettre dans un sac. Contrairement à l’affaire Delacour où tout est minutieux, pointilleux, avec les braqueurs nos flics vont sentir l’adrénaline monter à la recherche de Rachid Zerkawi ancien boxeur déjà sorti de prison, Jean-Louis Bastide et les autres. Les flics vont filocher, attendre, se montrer patient car c’est bien connu, à un moment les braqueurs vont merder. Mais force est de constater que chez les truands, la parole est d’or. Contrairement aux cols blancs. #8195;

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Spitfire89

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le commissaire Stanislas Midlak et son équipe, nous plonge dans une affaire de corruption et d'abus de biens sociaux. Avec des protagonistes attachants et dévoués on est dans un polar sur fond de trahisons, pressions, arrangement entre élus et patrons, qui sont les amis et les ennemis ? Une intrigue fluide et réalistes, une réflexions social et politique, le personnage de Stanislas est inspiré d'un vrai flic et il est construit de façon réaliste, l'écriture est souple et dynamique. Ce livre est une bonne découverte de la face caché de la politique au niveaux des élus, des patrons et du grand banditisme dans une vision nauséabonde.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Policiers & Thrillers , Thrillers
  • EAN
    9782259264419
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Christophe Gavat

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