Court toujours : Souviens-toi de nous toujours : Le livre de Sylvie Allouche

Zoé, très malheureuse, revient sur les raisons de son mal-être, le temps de plusieurs tours de grande roue à la fête foraine. J'ai beaucoup aimé ce texte au titre intrigant et à l'héroïne au franc-parler très drôle, qui explore plusieurs thèmes pouvant être reliés au mal-être adolescent (le divorce des parents, l'amitié et l'amour déçus) et surtout, comment les sentiments peuvent être exacerbés à cet âge. Sans être caricatural mais avec un peu de cynisme dans sa chute, un texte court réussi !

Une fête foraine, c'est un endroit plutôt joyeux, non ? C'est le lieu qu'a choisi Zoé, une adolescente de seize ans, pour mettre fin à ses jours. Elle a avalé des médicaments, pris quelques tickets pour la grande roue, et la voilà qui revit quelques souvenirs... Le divorce de ses parents, quand elle avoat douze ans, qui a tout enclenché. La double vie, et ses conséquences. Le harcèlement qu'elle a vécu au collège. Et puis... *** Le récit oscille entre passé et présent, entre la douleurs des souvenirs, et cette petite fille, qui surgit, devant elle... Avec son style efficace habituel, Sylvie Allouche dépeint cette adolescence douloureuse, ce mal-être caché, ces pensées enfouies mais bien présentes, ces instants fugaces où tout peut basculer. C'est, à l'instar de nombreux titres de cette collection Court toujours, un livre qu'on ne lâche pas une fois commencé. Une histoire qui nous happe, et laisse un goût amer.

Ce roman suit Zoé, une jeune femme qui, après une tentative de suicide, se retrouve dans une cabine de grande roue, suspendue entre ciel et terre, pour attendre la fin. À travers les différents tours de la roue, elle revisite les événements marquants de sa vie, confrontant ses épreuves et ses blessures. L’alternance entre le présent et les souvenirs crée une tension dramatique forte, et le compte à rebours imposé par la prise de médicaments renforce l’urgence du récit. Ce cadre suspendu dans le temps devient l’occasion d’un bilan de vie poignant. Zoé, bien que touchante, souffre parfois d’un manque de profondeur, et sa détresse est parfois trop caricaturale. Le roman explore des thèmes forts comme la dépression, la solitude et la résilience, tout en interrogeant notre capacité à percevoir la souffrance des autres. La grande roue, en tant que cadre, joue un rôle symbolique important, illustrant le cycle des émotions de Zoé et l’enfermement mental qu’elle ressent. L’atmosphère de huis clos en hauteur donne au récit une dimension introspective et vertigineuse, rendant cette réflexion sur la souffrance humaine particulièrement poignante. https://www.litteraturesadolescentes.fr/souviens-toi-de-nous-toujours-sylvie-allouche

Je continue mon exploration de cette collection Court toujours. Chaque roman m’a bousculée par sa force et l’impact qu’il provoque. Ce dernier titre n’échappe à la règle, c’est une déflagration habilement amenée. Sylvie Allouche est coutumière du fait, on sait avant même d’ouvrir ses romans, que les sujets seront forts. On sait par avance qu’ils seront traités avec délicatesse, mais avec son style aussi élégant qu’incandescent qui peut bousculer. Elle arrive toujours à brosser des portraits très fins et à des décrire des émotions parfois contradictoires et chamboulées comme c’est le cas ici. On comprend vite que Zoé va prendre une décision difficile, seule dans la cabine de la grande roue et elle va progressivement expliquer ce qui l’a poussée à faire ce geste. Sa dignité a été plus d’une fois malmenée, sa vie de famille a été fragilisée et ce qu’elle croyait être une histoire d’amour n’était qu’une illusion... Ces petits romans peuvent également être écoutés car une version audio est accessible gratuitement pour les lecteurs qui le souhaitent. Bien entendu, un accompagnement est préférable pour les adolescents qui auraient besoin d’échanger. A mon sens, un roman qui bouscule remplit pleinement son rôle car il enjoint à réfléchir et permet d’en discuter…