Crime et châtiment : Le livre de Fedor Dostoievski
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE
Été 1865, Saint-Pétersbourg. Écrasé par la pauvreté, le jeune Raskolnikoff doit abandonner ses études. Arpentant la ville, désorienté, il se croit appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, fomente le meurtre de sa logeuse, une vieille usurière. Mais en réalisant ce " songe monstrueux ", il sombre : les conséquences de son acte le rongent. Jusqu'à ce qu'il finisse par se rendre et accepter la condamnation, seule voie de rédemption pour lui.
Œuvre majeure de la littérature russe,
Crime et Châtiment est le roman de la déchéance humaine, Raskolnikoff son témoin incarné. Écrivain de la conscience et du doute, Dostoïevski offre, avec cette plongée troublante dans la psyché d'un criminel, une vibrante réflexion sur la dualité de l'Homme, son mystère, et les possibles lueurs de son salut.
Traduit du russe par Victor Derély
@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE
De (auteur) : Fedor Dostoievski
Traduit par : Victor Derely
Expérience de lecture
Avis Babelio
augustinmicheltlz
• Il y a 2 mois
[masquer] Un roman passionnant qui entraîne le lecteur le long d'une spirale qui descend dans les meandres et les profondeurs de l'âme humaine ! Raskolnikov, cet étudiant convaincu de sa supériorité, convaincu d'être un "Napoléon" parmis les hommes communs, d'être destiné a s'illustrer et faire de grande chose ; se voit en héros lorsqu'il met au point son plan de meurtre d'une créancière et logeuse qui profite de la misère. Après le meurtre, on est happé dans les hontes, les angoisses, la peur d'être découvert par les inspecteurs et malgré tout les quelques accès de fierté et de sentiment de supériorité. La névrose qui se transforme vite en psychose se manifeste chez Raskolnikov dans sa précarité et avec une faiblesse maladive qui le plonge dans des tourments fiévreux. Sa petite chambre de bonne se transforme en prison dont il n'échappe que rarement en errant dans les rues de Saint Petersbourg, les gens qu'il connait deviennent a ses yeux des martyres dont le regard et la compassion lui rappellent son crime et le font souffrir. Dostoïevski parvient a manifester tout les contrastes et les contradictions de ses personnages par de longs monologues intérieurs ainsi que par les ambiances étouffantes des décors de la ville, souvent projection de l'esprit de Raskolnikov sur le monde qui l'entoure. [/masquer]
lucaaa
• Il y a 2 mois
Un chef-d’œuvre absolu de la littérature russe et universelle. Crime et Châtiment est bien plus qu’un roman policier ou un simple récit de culpabilité : c’est une plongée vertigineuse dans la psychologie humaine, les tourments moraux, et les contradictions de l’âme. Raskolnikov est l’un des personnages les plus complexes et fascinants jamais créés. Son combat intérieur, entre arrogance intellectuelle et abîme de culpabilité, déploie un suspense psychologique rare et poignant. Dostoïevski explore avec une intensité incroyable les thèmes de la justice, de la rédemption, de la souffrance et de la foi. Le roman mêle la crudité de la misère russe, la densité philosophique, et la finesse d’une observation sociale aiguë. Chaque chapitre est une montée en tension, un déchirement, une quête vers une forme de vérité difficile et souvent douloureuse. Je n’ai rien trouvé d’équivalent qui allie ainsi profondeur, humanité et puissance narrative. Un incontournable, lu avec admiration et émotion
balthasarperia
• Il y a 3 mois
D'aucuns considèrent ce livre comme un chef d'œuvre, et il faut bien avouer qu'on est tenté d'être d'accord après l'avoir lu pour la première fois, même en s'efforçant d'éviter tout biais. Ainsi, je ne m'échinerai pas à déverser un torrent de louanges déjà vues sur ce livre. Je vais simplement exposer ce que j'en ai retenu personnellement. Ce que j'ai aimé : L'environnement. Crime et châtiment nous hante par le misérable Pétersbourg du XIXème siècle. Ce n'est pas la ville qu'on imagine lorsque l'on tape son nom sur Google. Non, ici c'est bien un air de bagne géant ou de post apocalypse qui est peint : La banalité de l'indigence jusque dans les rues avec des ivrognes à n'en plus compter, la prostitution parfois enfantine (le personnage Svidrigaïlov lui-même est, on peut le dire, péd*phile), le dénuement le plus total de certaines familles dont les enfants sont parfois voués à mourir dans les rues, le manque d'hygiène avec la crasse et l'immondice présente dans les rues mais aussi les parties communes (passage des coquilles d'œuf dans les escaliers menant au commissariat, mouches sur les viandes dans les hôtels), l'air chaud et pollué, irrespirable, les logements qui pour beaucoup se résument à de minuscules réduits, etc. Et tout cela semble banal et commun. Qu'on n'aime ou non l'intrigue et les thèses du roman, il faut bien admettre que c'est un véritable voyage dans un autre pays, à une autre époque. Fascinant et effrayant. Alors bien sûr, l'environnement annonce la couleur pour l'intrigue. Les questions soulevées. Une des questions centrales est celle du crime commis et de sa légitimité. Je ne donnerai évidemment pas mon avis sur la question, ce qui est certain c'est que j'ai été tenté de prendre le parti de Raskolnikov, personnage principal, tant il est dévoué, intimement convaincu par son raisonnement. Mais ce n'est pas si simple, heureusement. La question va plus loin, et Dostoïevski, à travers Raskolnikov, dit qu'il existe 2 catégories de gens en société. Les "ordinaires" qui sont dociles et aiment obéir. Ils sont conservateurs. Parmi eux, certains se prennent pour des héros et iront jusqu'à commettre des petits crimes pour tenter de sortir de l'ornière. Mais ces êtres ordinaires ne servent qu'à augmenter l'humanité numériquement, qu'à se reproduire et fait n'avancer en rien sa pensée. Puis il y a les êtres extraordinaires. Ceux-ci apportent une parole nouvelle à l'humanité, une idée novatrice. Ils ne sont souvent reconnus qu'a posteriori, post mortem. Mais à quel prix ? Ils doivent verser du sang pour imposer leur idée nouvelle. Et c'est peut-être tant mieux, ils ne doivent pas s'en empêcher, car pour servir l'humanité toute entière, ils peuvent se permettre certains crimes. En tuer 1 pour en servir 1000, en gros. Ce qui ne veut pas dire qu'ils peuvent tuer à outrance bien sûr. Or, Raskolnikov est intimement convaincu qu'il est appelé à un grand destin et transgresse la loi pour commettre l'irréparable. Cette question est très intéressante et pertinente aujourd'hui encore à mon sens. D'ailleurs Dostoïevski illustre cette idée en comparant avec Napoléon qui a été à l'origine de grandes choses à l'échelle de la nation mais aussi moult crimes. Alors cette idée est-elle plausible ? Eh bien, on sait que l'auteur s'opposait au nihilisme, qui pour lui était synonyme d'anarchie. Mais à travers son roman, il n'est pas aussi péremptoire et son parti pris n'est pas si évident. En fait, Dostoïevski nous laisse comme le choix et s'évertue à donner autant de crédibilité au personnage principal, qui expose son idée de gens ordinaires et extraordinaires, qu'à Sonia, qui représente l'inverse de Raskolnikov en beaucoup de points. C'est une différence énorme que j'ai remarqué avec Balzac où, dans César Birotteau par exemple (c'est le seul que j'ai lu pour l'instant hélas) il est un tantinet moralisateur selon moi. Dostoïevski lui, offre davantage de liberté au lecteur et n'impose rien. Ensuite, lorsque l'on approche de l'épilogue, on sent de plus en plus la question de la souffrance qui se pose. Est-elle juste un châtiment comme le titre le suggère ? Ou bien un remède ? La souffrance est décrite surtout pendant l'épilogue, comme une quête de la vérité, pour retrouver une vie, pour se retrouver soi-même. Ce n'est qu'en acceptant sa souffrance qu'on est purifié. Raskolnikov ne le comprend qu'à la fin, lors de son passage au bagne. La psychologie à l'extrême. Ce que j'ai le plus aimé, c'est le côté psychologique du livre. C'est ce qui le caractérise le plus à mon sens. Des pages entières décrivent ce que Raskolnikov pense. Aussi, il y a une description fine de ses traits physiques, de ses sourires, qu'ils soient malicieux, caustiques, généreux, haineux, etc. Un bras de fer psychologique entre Raskolnikov et plusieurs personnages, notamment Svidrigaïlov, mais surtout Porphyre Petrovich, le juge d'instruction, qui dans sa façon de le questionner, éminemment sournoise et déguisée en simple conversation, nous fait presque douter (le passage où il discute de l'article publié par Raskolnikov pour lui tendre un piège). On est tellement pris, on est tendus, tenus en haleine, on est dans la tête de Raskolnikov, littéralement, comme un spectateur et donc on ressent beaucoup de choses. Par ailleurs, il y a cette opposition entre Raskolnikov qui est désabusé mais révolté, fou mais lucide sur la situation, criminel et altier mais généreux avec les pauvres et puis Sonia qui symbolise la foi chrétienne, la bonté quasi infinie, la candeur, c'est presque un ange tutélaire. Mais Raskolnikov n'est pas non plus tout blanc ou tout noir. En fait, il s'oppose aussi à lui-même. Il se traite de lâche, il pense être un être extraordinaire mais découvre qu'il n'en est pas un, il renonce à cette vie mais pourtant perd son courage face au suicide, il tue mais donne et protège. Il a, et je dirai même il est, un questionnement incessant, tout au long du livre. Lors de l'une de ses visites chez Sonia, il ne comprend pas pourquoi elle se laisse traîner dans la prostitution, la souillure, la fange. Il ne comprend pas son inaction. Pour lui, Sonia devrait soit tuer soit se suicider et en finir. Pour lui, elle n'a aucune voie vers le bonheur. Face à cela, il dit baise ses pieds et dit "Ce n'est pas devant toi que je me suis prosterné, mais devant toute la souffrance humaine". Et ce n'est qu'à la fin, qu'au bagne, qu'au moment de l'acceptation de sa souffrance et du renoncement à son orgueil que Raskolnikov retrouve le chemin de la vie, guidé par la foi de Sonia. On retrouve ici le zèle christique de Dostoïevski, incarné par Sonia. C'est l'objet de l'épilogue que j'ai aimé et moins aimé... Ce que j'ai moins aimé : L'épilogue. Un peu précipité selon moi, d'ailleurs Dostoïevski conclut en disant explicitement que la suite pourrait faire l'objet d'un nouveau récit... Pour conclure : Finalement, qu'est-ce qui fait qu'une œuvre est un chef d'œuvre, outre le fait que tout le monde en parle même des siècles après ? Une intrigue haletante, une ou plusieurs questions soulevées, des idées intéressantes et parfois novatrices pour l'époque, une histoire dont on va se souvenir et qui aura un impact sur notre vie, etc. À bien des égards, Crime et Châtiment réunit ces critères. C'est un livre que j'ai adoré, adoré, adoré, et pourtant... j'avais hâte de le terminer tant il est contagieux et impactant de par son côté sombre... C'est dire.
LaLisiere
• Il y a 3 mois
Publié en 1866, "Crime et Châtiment" est l’un des romans les plus célèbres de Fiodor Dostoïevski et un pilier de la littérature mondiale. À travers le parcours de Rodion Raskolnikov, jeune étudiant pauvre de Saint-Pétersbourg, Dostoïevski interroge les fondements de la morale, la culpabilité, la justice et la rédemption. Ce roman, dense et profondément psychologique, constitue autant une enquête sur le crime qu’une plongée vertigineuse dans la conscience humaine. L'intrigue du roman repose sur un fait central : le meurtre d'une vieille usurière commis par Raskolnikov, convaincu que certains hommes « extraordinaires » ont le droit de transgresser la loi pour accomplir une mission supérieure. Le suspense ne réside pas dans l'identité du criminel, connue dès le départ, mais dans les conséquences morales, psychologiques et sociales de cet acte. Dostoïevski ne se contente pas de raconter un crime ; il le déconstruit, l’analyse, en fait le point de départ d’une réflexion sur la responsabilité individuelle, le libre arbitre et les limites de la pensée rationaliste. Le roman devient ainsi un débat philosophique incarné, où chaque personnage semble représenter une vision du monde, une position éthique ou une tension intérieure. Le génie de Dostoïevski réside dans sa capacité à sonder l’âme humaine avec une rare intensité. Raskolnikov est un personnage complexe, à la fois orgueilleux et torturé, intelligent mais instable, oscillant entre révolte et culpabilité. Son parcours est une descente aux enfers marquée par la fièvre, la solitude, les hallucinations et la honte. Autour de lui gravitent des figures tout aussi marquantes : Sonia, incarnation du sacrifice et de la foi chrétienne, le juge Porphyre, fin psychologue et figure de la justice morale, ou encore Svidrigailov, double sombre de Raskolnikov, cynique et désabusé. À travers eux, Dostoïevski explore une vaste palette de sentiments humains – honte, rédemption, peur, amour, désespoir – en les articulant toujours à des dilemmes moraux profonds. Le roman se situe dans le contexte intellectuel de la Russie du XIXe siècle, traversée par des débats sur le nihilisme, le socialisme, la religion et la science. Raskolnikov, influencé par des idées modernes et radicales, incarne cette jeunesse tentée par la transgression des normes traditionnelles. Pourtant, au fil du roman, c’est vers une forme de spiritualité qu’il est conduit – non pas par la religion dogmatique, mais par une rédemption lente et douloureuse, symbolisée par Sonia et la figure du Christ. Dostoïevski ne livre pas une morale simple. Il ne condamne pas son héros, il l’humanise. Le roman repose ainsi sur un équilibre subtil entre la dureté du monde réel et l’espoir d’une renaissance intérieure. Le style de Dostoïevski, profondément ancré dans l'oralité et le flux de conscience, peut désorienter. Le lecteur est souvent plongé dans le monologue intérieur des personnages, leurs obsessions et leurs contradictions. Cela demande une lecture attentive, mais rend l'expérience d’autant plus immersive. L'atmosphère du roman, marquée par la misère, l'étroitesse des chambres, la chaleur étouffante de l’été pétersbourgeois, contribue à créer un sentiment d’angoisse. La ville devient un décor mental, reflétant la confusion et le tourment du héros. "Crime et Châtiment" est une œuvre magistrale, à la fois roman psychologique, récit philosophique et drame moral. Dostoïevski y déploie une profondeur d’analyse rare, explorant les zones troubles de la conscience humaine sans jamais tomber dans la simplification. C’est un roman exigeant mais d’une richesse inépuisable, qui interroge encore aujourd’hui la justice, la liberté et la dignité humaine. Lire "Crime et Châtiment", c’est faire l’expérience d’un grand bouleversement intérieur, à la mesure des grandes œuvres universelles.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
-
- EAN
- 9782266286121
-
- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 752
-
- Dimensions
- 179 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
7,50 € Poche 752 pages