Croire aux forces de l'esprit : Le livre de Marie de Hennezel
" "Je crois aux forces de l'esprit. ' Éclairer cette phrase, je pouvais tenter de le faire, puisque j'ai eu la chance d'être témoin pendant douze ans de la soif spirituelle de François Mitterrand. Un témoin privilégié, qu'il avait choisi lui-même. "
En retraçant son étonnant dialogue avec l'ancien président de la République, Marie de Hennezel répond aux grandes questions spirituelles que nous nous posons tous. Et nous montre que l'engagement dans le monde n'est pas opposé à une quête du sens profond de la vie, et peut même s'en nourrir.
Marie de HENNEZEL est psychologue clinicienne. Pionnière du développement et de la reconnaissance des soins palliatifs, elle a travaillé dix ans auprès des malades avant d'être chargée de mission au ministère de la Santé sur les questions de la fin de vie. Elle a reçu les insignes de chevalier de la Légion d'honneur.
De (auteur) : Marie de Hennezel
Expérience de lecture
Avis Babelio
Enroute
• Il y a 11 mois
C'est très joliment écrit et très délicat sans que l'on puisse dire que l'on apprenne vraiment grand chose de l'ancien président qui n'est cité que par bribes au milieu des flots expressifs de son interlocutrice. La phrase de Mitterrand résonnait en effet à la manière d'une entité spirituelle unique, holistique dirait-on aujourd'hui, façon âme océanique de Jung ou Rolland (mais c'est Hennezel qui en parle et non lui), ou âme unique d'Avicenne - et j'avais pensé trouver des intuitions de cela dans ce livre (sans aller jusqu'à penser que la phrase pouvait prendre autre chose qu'une signifaction très personnelle) - mais je n'ai pas eu l'impression de les y avoir trouvées : il est beaucoup plus question de soutien psychologique que d'échanges intellectuels vraiment entre eux. Une partie du charme du récit vient sans doute également de ce que l'on retrouve le motif merveilleux de l'humble servante admirative du brillant prince... une spiritualité racontée à la façon d'un conte de fée (inversé puisque le prince n'éveille pas la belle qui aide le prince à s'endormir...). Une jolie lecture, même s'il est probable que ce plaidoyer contre l'euthanasie soit entièrement inventé...
Polomarco
• Il y a 1 an
La vie offre parfois des rencontres qui sont de tels cadeaux qu'on se demande comment ils peuvent être le fruit du hasard... C'est le cas de celle de Marie de Hennezel et de François Mitterrand, alors Président de la République. Dans ce court ouvrage, dont le titre se réfère aux derniers voeux aux Français prononcés par l'ancien président, le 31 décembre 1994, Marie de Hennezel fait le récit d'une relation hors du commun qui a duré près de douze ans, de 1984 à la mort de François Mitterrand, le 8 janvier 1996. Une relation initiée sur un terrain professionnel, Marie de Hennezel étant psychologue et psychanalyste, et qui prendra rapidement une tournure spirituelle, amicale, et finalement thérapeutique, hors de tout cadre protocolaire. Car au fil des rencontres et des discussions, François Mitterrand, malade dont les médecins disent qu'il devrait déjà être mort (pages 24-25), a partagé sa quête de spiritualité et de transcendance. L'approche de la mort le conduit à se poser la question de l'au-delà, et justement au-delà, de l'existence de Dieu. S'il se défend d'être une personne religieuse (page 69), il nuance en indiquant "je ne dis pas que je ne crois pas, je dis que je ne sais pas si je crois" (page 44). Il trouve en Marie de Hennezel une intelligence, une sensibilité et une culture proches des siennes. Alors qu'ils ont déjà en commun la lecture des ouvrages de Maurice Zundel, François Mitterrand fait découvrir à Marie de Hennezel la figure d'Etty Hillesum, jeune juive morte en déportation à Auschwitz en 1942, dont il admire la formule qu'elle utilise pour désigner Dieu : "Ce qu'il y a de plus profond en moi" (pages 83-84). de son côté, Marie de Hennezel lui apporte sa connaissance de l'accompagnement des mourants. François Mitterrand, se sachant condamné par les médecins, est très réceptif à ses témoignages. Il l'encouragera ainsi à développer les soins palliatifs, à l'opposé de toute idée d'euthanasie : "Vous savez, je n'ai pas aboli la peine de mort pour la réintroduire sous une autre forme" (page 94). C'est d'ailleurs au cours d'une de leurs rencontres que Marie de Hennezel demandera au président de préfacer son livre La mort intime. Croire aux forces de l'esprit. L'histoire d'une relation non dénuée d'une part d'ambiguïté, où on retrouve un François Mitterrand séducteur, alternant le vouvoiement et le tutoiement avec une femme de trente ans de moins que lui, mais d'une relation toujours spirituelle, qui ajouta de la vie à ses années et du sens à sa quête.
misstoupin29
• Il y a 2 ans
Ce livre m'a appelé aujourd'hui et je l'ai lu d'une traite dans l'après midi. C'est magnifique témoignage à la fois sur la vie, sur le rapport au spirituelle avec en note de fond de tout cela qui est la mort. J'ai fort aimé le passage sur l'amité et sur les rapports aux relations humaines. Ce témoignage est rempli de profondeur et aussi d'une immense ouverture d'esprit. Marie de Hennezel nous indique pourquoi François Mitterrand était contre euthanasie C'est un magnifique témoignage.
frandj
• Il y a 8 ans
Marie de Hennezel révèle tardivement les entretiens privés qu'elle a eus avec le président Mitterand pendant douze années, c'est-à-dire pendant qu'il était malade (ce que la France ignorait). On savait que François Mitterand était un homme extrêmement complexe: politique ambitieux et souvent sans scrupule, laïc et marqué à gauche, homme à femmes, grand lecteur devant l'Eternel, maîtrisant une culture large et profonde. Mais presque personne ne se doutait qu'il était aussi, secrètement, un chercheur spirituel. Le seul indice qu'il a donné, c'est cette phrase « Je crois aux forces de l'esprit » qu'il a prononcée à l'occasion de ses derniers voeux adressés à la nation, au début de 1995. Dès qu'il se sentait motivé et disponible, il convoquait à l'Elysée Marie de Hennezel. Ses échanges avec elle font clairement apparaître sa finesse d'esprit et une vraie sincérité dans sa quête spirituelle. Au début, il évoque sa mère qui, juste avant sa mort, a dit: « J'offre mes souffrances pour l'âme de François » et on sent bien que, adulte, il n'a jamais oublié cette "offre". Mais surtout, il réfléchit à haute voix sur ses nombreuses lectures, par exemple celle de Maurice Zundel ou d'Etty Hillesum. A ce propos, il relève cette petite phrase « Si Dieu ne m'aide pas, c'est moi qui vais l'aider », qui donne beaucoup à méditer. Ailleurs, le président compare intelligemment la religion « qui divise » et la spiritualité « qui rassemble ». Le mysticisme est une expérience physique (« Dieu se respire ») qu'on peut rencontrer dans toutes les religions. François Mitterand énonce aussi ce jugement hardi: « La France n'est pas prête pour la laïcité, parce qu'elle n'a pas encore fait le chemin de l'intériorité ». Mais il n'est pas question pour moi de développer tous les aspects de ce livre particulièrement riche. Il mériterait notre attention, même si le principal personnage n'avait pas été chef de l'Etat. Quant à Marie de Hennezel, pionnière des soins palliatifs en France et auteure du livre "La mort intime" (paru en 1995 et préfacé par… Mitterand), elle a joué un rôle pour permettre au président d'exprimer discrètement ses préoccupations spirituelles pendant douze ans.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Bien-Être & Santé , Développement Personnel
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- EAN
- 9782266278430
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- Collection ou Série
- Évolution
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 160
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
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7,40 € Poche 160 pages