Dans la chambre forêt : Le livre de Chiara Mezzalama

Ce matin-là, Chiara attend les retrouvailles avec son grand amour, marié à une autre. Après des mois de séparation et un confinement interminable, les deux amants impatients vont enfin se respirer, se toucher. Mais c'est la mort qui frappe à la porte. Si peu de temps après leur rencontre, le coeur d'Olivier a cédé. Tandis que tout s'écroule, que reste-t-il à Chiara sinon les mots pour faire seule ce deuil intime, illégitime aux yeux des autres ? Entre Paris, le sud de la France et Rome, entre moments clés de leur histoire passionnée et présent dévoré par la douleur et l'absence, la romancière revient à sa façon intime, poétique et délicate sur les moments clés de leur relation. •••••••••••••••••••••••••••••• Ce qu'on a aimé : la couverture magnifique de l'artiste Edyta Purzycka et ce titre poétique les mots de Chiara Mezzalama pour raconter cet amour qui n'est plus, avec une langue qui n'est pas la sienne. le pouvoir de l'écriture pour que cette chambre forêt continue de vivre et celui qui a disparu aussi. Encore un joli coup de cœur de la rédaction de cette rentrée littéraire 2025, à lire en complement ou en écho au roman également de deuil et de résilience de Rebeka Warrior.

Le roman d’un amour. Un amour secret, caché mais passionnément vécu par Olivier et Chiara. Ils sont amoureux, revivent ensemble une seconde jeunesse, se sentent amoureux comme lors de leurs 14 ans. On sent dès les premières pages qu’il est question d’un roman fort en émotions, l’écriture est délicate et oscille entre les moments que les amants ont passé ensemble et aujourd’hui. Pourquoi aujourd’hui ? Parce qu’Olivier est mort, c’est un ami en commun qui l’a annoncé à Chiara. Depuis elle n’est que tristesse et désespoir, car son amour n’a jamais pu être vécu librement alors dire adieu à son amour, elle ne pourra pas le faire non plus. Dans la chambre forêt est un roman sur l’amour, la souffrance, la séparation et le souvenir. Je ne pensais pas être touchée à ce point quand on m’a présentée le roman en juin dernier. J’avais à ce moment-là rencontré l’auteure qui était très émue de nous parler de son livre mais je pense que les mots transmettent des émotions franches qui remuent lors de la lecture.

Ce roman, c’est l’histoire du deuil de l’autrice. Je ne suis habituellement pas adepte des autofiction ou autre témoignage. Pourtant ici, je me suis laissée porter par la plume de l’autrice que j’ai trouvé poétique, sensible et qui nous touche. J’ai trouvé incroyable cette façon d’écrire dans notre langue alors que ce n’est pas sa langue natale. Au fil des pages l’autrice alterne entre le présent où elle doit faire face à l’absence, à la douleur, et des moments de leur relation. On découvre alors l’amour qui les liait. Au bout d’un moment cela tourne un peu en rond et je m’attendais à une évolution du personnage plus linéaire. Finalement ce ne sont que dans les dernières pages que l’autrice aperçoit enfin la lumière après de long mois dans les ténèbres. C’est un récit intime, tout en pudeur, plutôt triste mais avec une lueur d’espoir que la douleur s’atténuera. J’ai trouvé que ce n’était pas non plus mélodramatique, que l’autrice ne se place pas en victime et qu’elle n’en faisait pas trop. Elle a trouvé le juste milieu pour raconter sa peine sans tomber dans le pathos. Une jolie découverte de la rentrée littéraire.

Chiara attend avec impatience de retrouver son amant Olivier mais elle ne se doutait pas que leur communication téléphonique serait la dernière et que le cœur de son amoureux lâcherait a à peine 50 ans. Commence alors pour elle un deuil impossible. Impossible car elle n'est pas légitime en tant que maitresse à participer à ses obsèques. Impossible car en période de covid et ses joyeuses restrictions. Impossible car cet amour était trop fusionnel et trop fort et que Chiara ne peut s'imaginer vivre sans Olivier, son bel amour. Ce récit raconte donc toutes les phases du deuil de cette femme, qui heureusement sera très bien entourée par sa famille et ses amis, tous unis pour l'accompagner au mieux. On y ressent toute sa peur, son désarroi et son immense tristesse et on ne peut que compatir à sa douleur. C'est bien écrit malgré le sujet difficile mais il y a quelques longueurs/répétitions qui m'ont fait décrocher par moment.