Dernier meurtre avant la fin du Monde - tome 1 : Le livre de Ben H. Winters

« Dans mon rêve incessant, la balle (…) devient une boule de feu et de roche qui traverse la fragile croûte terrestre, creusant des tranchées dans le paysage, explosant les roches et le sous-sol sédimentaires, éventrant le fond des mers et projetant des panaches de vapeur océanique. Toujours plus loin, elle s'enfonce, traçant son chemin, libérant ses stocks énormes d'énergie cinétique, de même qu'une balle traverse une cervelle, arrachant des caillots tièdes de matière grise, tranchant des nerfs, créant des ténèbres, entraînant les pensées et la vie dans son sillage. » (p. 72) Concord, New Hampshire. Un funeste compte à rebours est lancé : dans six mois et onze jours, Maïa, un astéroïde de 6,5 km de diamètre, percutera la Terre, détruisant tout sur son passage. C'est dans ce climat de fin du monde où le désespoir règne que le narrateur, Henry Palace, fraîchement promu inspecteur après une année comme agent de patrouille - un avancement facilité par la vague de départs au sein de la police - enquête sur la mort d'un homme : le corps de Peter Zell, un actuaire travaillant pour une compagnie d'assurances, a été retrouvé pendu dans les toilettes d'un McDo clandestin. Malgré les apparences, le taux de suicide étant à la hausse, Palace doute de cette thèse, l'homme présentant des ecchymoses au visage. Il lui faudra une détermination sans faille pour suivre son intuition, dans un monde gagné par la violence des uns, ainsi que par l'indifférence des autres… Dernier meurtre avant la fin du monde, premier tome de la trilogie éponyme de Ben H. Winters, a suscité mon intérêt lorsque je l'ai découvert, d'une part parce qu'il se déroule avant la catastrophe et que je connais peu de romans du genre, d'autre part parce qu'il présente un héros mis face à une situation singulière, qui s'accroche à ses valeurs malgré l'imminence de sa fin. L'auteur réussit bien à traduire l'angoisse qui étreint les personnages - sans doute l'aspect du roman que j'ai trouvé le plus poignant - et on ne peut que s'interroger sur ce qu'il en serait de vivre avec une telle menace. J'ai bien hâte de voir ce qui attend Henry dans la suite, que je ne vais pas tarder à lire… après une petite pause.

Surprenante lecture avec cette histoire de fin du monde annoncée. Oui c’est pour bientôt et on pourrait croire que les gens vont tous partir en vrille et faire n’importe quoi. Tous? Pas tout à fait. Il y a un homme, un jeune inspecteur de police qui continue de vivre comme si tout était normal. Il a un job à faire et il le fait. Hank Palace décide de mener son enquête sur ce mort découvert pendu dans les toilettes d’un Mac Do. Suicide ? C’est tellement monnaie courante que c’est la conclusion la plus évidente. Mais pas pour Hank, oh que non. Raillé par ses collègues il s’acharne à décortiquer le moindre mouvement de cet homme qui pour lui ne s’est pas suicidé. Il fouille, il gratte, il questionne, une véritable obsession. Il est incroyable le gars car il ne lâche rien du début à la fin. Et pour quel résultat ? Pour le savoir il faut lire ce livre. Franchement je ne dirais pas que j’ai adoré car Hank devient parfois énervant à force d’obstination et il nous en retournerai presque le cerveau. Mais c’était intéressant comme approche de fin du monde.