J-77 Dernier meurtre avant la fin du monde - tome 2 : Le livre de Ben H. Winters

Deuxième tome de la trilogie Dernier meurtre avant la fin du monde, J-77 emprunte son titre au terrible compte à rebours qui est désormais irréversiblement enclenché, avant que Maïa, l’astéroïde de 6,5 kilomètres de diamètre qui menace la Terre, ne la percute. Alors qu’il n’y a plus ni électricité ni réseaux de communication, que le réseau d’aqueduc est en bonne voie de rupture et que les ressources se raréfient, le temps n’est plus tant au désespoir qu’à la survie. Les forces de l’ordre assurant un service minimal, les actes de violence et de pillage se multiplient, et le chaos s’installe dans les rues, qui ne sont plus sûres. Ancien inspecteur de la police de Concord, un poste qu’il a très brièvement occupé, Henry Palace est approché par Martha Milano, sa gardienne lorsqu’il était petit : elle lui demande de retrouver Brett Cavatone, son mari, qui a mystérieusement disparu… J’avais hâte de voir comment l’auteur allait continuer l’histoire commencée dans le premier tome, «#8201;Dernier meurtre avant la fin du monde#8201;», qui m’avait profondément captivée par sa représentation saisissante d’un monde en train de s’éteindre. Ben H. Winters, qui s’en tire fort bien, d’un ton réaliste et bien dosé, lance son personnage principal, Henry Palace, dans une enquête qui, au vu des circonstances, pourrait sembler dérisoire - voire absurde -, qu’il mène cependant avec détermination, au péril de sa vie. C’est ce qui le rend attachant : fidèle à lui-même, il se montre intègre et digne, même alors que tout s’effondre autour de lui, ce qu’il accepte, s’y résignant: « Je m’attarde un peu là, dans l’abri sans toit, en écoutant le murmure du ressac. C’est donc à cela que ressemblera bientôt le monde : une coquille vide, abandonnée, des signes d’une ancienne vie, des animaux curieux errant dans les ruines, la vie sauvage envahissant tout, partant à la conquête des structures et constructions humaines. Dans cinquante ans, tout sera ainsi, désolé, silencieux, couvert de verdure. Pas même dans cinquante ans… l’an prochain, à la fin de cette année-ci. » J’ai bien hâte - et un peu peur - de découvrir le sort que Ben H. Winters réserve à l’humanité dans Impact, la conclusion de cette trilogie préapocalyptique.

J’ai préféré ce tome au premier, j’ai trouvé l’intrigue de celui-ci plus intéressante. J’ai bien aimé l’écriture simple mais agréable. J’ai toujours un petit soucis avec le personnage principal pour lequel je n’ai pas d’empathie et dont l’attitude désinvolte face à la fin du monde en approche me laisse perplexe. Dans le premier tome l’enquête était clairement au premier plan et les aspects relatifs à la fin du monde en second plan pour ne pas dire anecdotiques. Dans le tome 2 c’est toujours un peu le cas mais la catastrophe en approche prend plus de place. J’espère que ce sera encore plus le cas pour le 3ème est dernier tome.

2ème tome de cette trilogie pré-apocalypse et la constance d’Henri Palace m’étonne toujours autant. Ce désormais ex-flic se lance à nouveau dans une enquête improbable et cette fois il doit tenter de ramener auprès de sa femme un mari qui s’est volatilisé. En ces temps plus que troublés, où pour la plupart des gens plus rien n’a d’importance à part une hypothétique survie, un seul homme continue encore et toujours à faire son job, envers et contre tout, et toujours aussi obsessionnel. Il se triture le cerveau pour comprendre le pourquoi de ce départ, qui finalement sera relié à sa sœur, toujours, elle, dans de secrets agissements pour sauver la planète. Et j’ai encore une fois l’impression de lire une histoire qui ne sert pas à grand chose, où rien n’a de sens que l’entêtement d’Henri à mener à bout sa mission. Une fois arrivé au bout du truc l’auteur lance une autre hameçon. Ben oui il reste encore un mois et demi avant la fin du monde alors faut bien qu’Henri s’occupe l’esprit. Et si il se disait que sa sœur avait peut-être besoin d’aide finalement ? Allez c’est parti, en route vers le 3 ème et dernier tome de cette déroutante trilogie.