Des poignards dans les sourires : Le livre de Cécile Cabanac

J’ai bien aimé mais….sans plus. J’ai ressenti quelques difficultés à rentrer dans l’histoire, dans l’enquête, peut être à cause du fait qu’ils aient mis du temps à identifier le corps démembré. D’ailleurs, à ce sujet, soyez prêts à voir pas mal de détails croustillants à souhait (si vous voyez ce que je veux dire… #129656;). Dans ce tome 1, malgré un fond intéressant, j’ai noté quelques longueurs qui n’ont pas réussi à me raccrocher à l’histoire, j’avais parfois l’impression de pas avancer comme je voulais (peut-être parce que j’étais vraiment pressée de connaître le dénouement de l’affaire!!) et la fin ne m’a finalement peu surprise. Zut ! J’ai néanmoins apprécié le duo d’enquêteurs et je prendrai plaisir à les suivre dans une prochaine enquête.

#9824; « Virgnie Sevran, tome 1 : Des poignards dans les sourires » - Cécile Cabanac #9824; Catherine Renon n’a plus vu son mari François depuis des jours et ne semble pas s’en émouvoir. Dans ce coin d’Auvergne où les rumeurs blessent et tuent, pas question de prêter le flanc à la calomnie. Et surtout pas à sa belle-mère, qui voue à son fils un culte tout en démesure. Virginie Sevran et Pierre Biolet, du SRPJ de Clermont-Ferrand, ont été appelés pour constater la présence d’un corps démembré et en partie brûlé au col des Goules. Quand l'enquête met un nom sur ce corps, celui de François Renom, les questions les plus folles surgissent. Débutés par des indications spatio-temporelles, les chapitres relativement courts sont parfaitement narrés. Au niveau des forces de l’ordre, j’ai bien aimé Virginie même si ses accès de mélancolie, ses doutes et sa mesquinerie épisodique m’ont parfois agacée. Opiniâtre et juste, elle entretient une relation pétillante tout en souplesse et affrontements avec la légiste - piquante mais sympathique. Cependant, selon moi, l’intrigue manque de "off" du côté des enquêteurs : quid de la nouvelle liaison de Virginie ? des problèmes familiaux de Biolet ? Au niveau de la famille au centre du drame, j’ai adoré Catherine pour sa capacité à rebondir même si son comportement précédent prouvait tout le contraire. La famille de son mari est haute en couleur, remplie de femmes toujours prêtes à se critiquer et s’attaquer. J’ai d’ailleurs apprécié la sensation de voyeurisme induite par l’analyse profonde de ce foyer ; les relations intrafamiliales sont scrutées, examinées, décortiquées, disséquées et tordues dans tous les sens. Néanmoins, l’avancement de l’enquête m’a semblé trop lent et plat, tout comme la découverte du meurtrier.

Je continue mes lectures du mois de Juin avec les Louves du Polar. Après Céline Denjean, place à Cécile Cabanac. De cette autrice, je n’avais lu que la nouvelle qu’elle a écrite pour le recueil des Louves. Ce roman narre l’histoire de Catherine Renon dont le mari disparaît mystérieusement. Contre toute attente, la femme ne s’inquiète pas outre mesure de cette disparition. Virginie Sevran et Pierre Biolet vont donc mener l’enquête. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui se penche sur les membres de la famille de Catherine et de son mari. Au fil des pages, on peut suivre les turpitudes de cette famille qui cache rancœurs et secrets. Il y a un certain nombre de personnages féminins assez forts, que l’on les apprécie ou non. J’ai beaucoup aimé cet aspect du livre. De plus, bien que j’ai eu une intuition qui s’est révélée (presque) correcte, l’autrice arrive à nous taire l’identité du coupable quasiment jusqu’à la fin ; la victime étant tellement infecte qu’il est compliqué de deviner l’intrigue. On termine donc sur une fin douce-amère, qui m’a fait un peu mal au cœur, je dois l’avouer. Merci à l’écrivaine pour cette pépite que je vous recommande.

Je me suis lancé dans “Des poignards dans les sourires” de Cécile Cabanac sans vraiment savoir à quoi m’attendre, mais très vite, j’ai été happé par cette histoire où chaque personnage traîne ses propres démons. L’intrigue, dense et tortueuse, tissée de secrets, de non-dits et de rancunes sourdes, m’a rapidement serré les tripes. L’auteure maîtrise avec brio ce savant équilibre entre tension et émotion, mêlant enquête policière et vie familiale de manière surprenante. Le découpage en chapitres alternés m’a d’abord déstabilisé, mais j’ai fini par apprécier ce rythme particulier, qui m’a forcé à m’immiscer dans le quotidien troublé de chaque personnage. Au fil des pages, j’ai découvert des personnages complexes, nuancés, loin de tout manichéisme. Leurs failles m’ont intrigué, parfois déstabilisé, mais surtout donné envie de comprendre ce qui les pousse à agir ainsi. Les thèmes, bien que classiques (disparition, famille dysfonctionnelle, couples en crise), sont abordés avec une touche personnelle qui donne au récit une profondeur saisissante. L’atmosphère, parfois malsaine, reste captivante grâce à la plume maîtrisée de Cécile Cabanac. L’enquête menée par Virginie Sevran et Pierre Biolet, deux flics loin des clichés, marqués par leurs passés mais profondément humains, apporte un souffle réaliste et sensible. Et puis cette famille Renon, derrière son vernis bourgeois, révèle peu à peu ses fractures, ses rancunes, ses secrets… Entre huis clos familial et enquête policière, ce premier roman, puissant et émouvant, s’impose comme une promesse de talent dans le thriller français. Une lecture que je recommande…