Dieu, la science, les preuves - L'aube d'une révolution : Le livre de Michel-Yves Bolloré, Olivier Bonnassies

J'étais sceptique du titre, je ne comptais pas lire ce livre. Frédéric Guillaud et Matthieu Lavagna, plus portés sur la philosophie, me semblaient plus adaptés. C'était mal juger cet ouvrage (que son titre racoleur dessert, je trouve). J'ai fini par m'y plonger sans rien en attendre : en fait, c'est très bien pour qui sait faire la part des choses et juger de bonne foi. Ne vous fiez pas au titre, il n'est absolument pas question de concordisme dans ces pages, mais plutôt d'illustrations "scientifiques" de principes philosophiques. Ainsi, les auteurs définissent d'abord ce qu'est une "preuve" : un élément de raisonnement qui penche dans la balance d'une intime conviction, comme en justice. Pour ce "procès" particulier, on raisonne par "faisceau d'indices grave et concordant". Et là, le titre fait sens. Il ne fait qu'étoffer les réflexions philosophiques de Saint Thomas d'Aquin. L'univers a eu un début (Big bang, rayonnement fossile, etc), il aura une fin (mort thermique) : il faut donc une cause en dehors de lui-même. Cette cause, les auteurs l'appellent Dieu. La théorie des multivers ou des cordes ? Elles ne font que décaler le besoin d'une cause incausée d'un cran. En bref, je conseille ce livre plus aux athées militants et aux agnostiques, pour qu'ils se posent sérieusement la question de cette force nécessaire qui a créé l'Univers. Et surtout, qu'ils se posent une question encore plus importante : les conséquences logiques et philosophiques de l'inexistence de cette force, qui sont de plus en plus dures à tenir.