On dirait des hommes : Le livre de Fabrice Tassel

On dirait des hommes Fabrice Tassel roman (polar) 4 Pocket, 2024, 254p Livre qui plaît et prend d’emblée. Il parle de genre, d’éducation selon les sexes, de la place de la femme dans la société, de lâcheté masculine, d’extrême lâcheté ou de désespoir. Le suspense est là, on veut découvrir ce qui s’est passé, et en même temps on a peur de le découvrir, et si en fin de compte on le découvre, le découvre-t-on de la même façon, et comprend-on vraiment pourquoi cela s’est passé ? Quand on a fini le livre, on se pose encore des questions, on réfléchit. J’avais dit que le livre prenait. Fabrice Tassel est un journaliste et un romancier d’origine bretonne. C’est un voyageur dont le rêve est d’arpenter cent pays. L’action se passe en Bretagne. Un enfant de dix ans s’est noyé un soir de tempête en trébuchant sur une bitte d’amarrage. Son père, excellent nageur, a tenté en vain de le sauver. L’avocat a conseillé aux parents de porter plainte contre les autorités du port. La bitte est-elle bien placée ? Les parents, en état de choc, ont écouté l’avocat. Le dossier judiciaire est sur le point d’être fermé. Mais la juge craint de se tromper. Ne s’est-elle pas trompée dans l’affaire du bébé confié à la mer sur la plage de Berck ? Pour le moment, elle s’occupe d’une jeune femme battue par son mari. Elle en a enfin parlé aux gendarmes. La juge interroge une fois de plus le père de l’enfant noyé, qui lui paraît étrangement très calme, comme s’il n’était pas concerné. Ce dernier dit à sa femme qu’il a mouché la juge. Celle-ci interroge la mère qui lui avoue que son mari et elle s’étaient disputés avant la promenade funeste du père et de son fils sur la digue. La mère se sent en confiance auprès de cette juge. La juge reçoit le mari qui bat sa femme avant de le mettre en garde à vue. Il dit que cela ne se serait pas passé ainsi si celui qui juge avait été un homme. Alors on entre dans le passé du couple meurtri par la mort de l’enfant. La femme réussit dans sa vie professionnelle, amoureuse, maternelle. Le mari ne fait que rater. Il ne sait pas garder un boulot, manque d’intégrité, son fils lui enlève une amante. Il essaie d’aller voir auprès d’une ancienne copine qui ne se souvient pas même de lui. Il ment à sa femme concernant son travail, et prend même plaisir à mentir. Il s’enfonce dans la solitude et le silence. Il n’est à l’aise que dans l’eau. Un jour, il propose ses services aux Restos du Cœur, où il rencontre furtivement la femme battue. C’est ainsi que les deux femmes apprendront à se connaître. La mère de l’enfant noyé conduira la femme battue auprès de la juge, avec qui elle conversera volontiers. Le livre, on ne le lâche pas, même quand on l’a terminé. Un très bon livre.

Roman policier qui démarre par la mort accidentelle du petit Gabi sous les yeux de son père, un soir de novembre en Bretagne. Une juge d instruction Dominique, une femme battue Iris et Anna , la mère du petit Gabi sont les 3 femmes de ce roman , en face Thomas ,Antoine et Patrice les hommes . Je dois reconnaître que ce roman écrit par un homme fait la part belle aux personnages féminins. C est un roman qui m a mise mal à l'aise, mais dont la fin m a particulièrement plu. Et je pense que je vais garder cette histoire longtemps.

Chronique de Flingueuse : Les lectures de Miss Aline pour Collectif Polar On dirait des hommes, Fabrice Tassel L’après lecture : Gabi, 10 ans, est mort emporté par les flots. Thomas, très bon nageur, n’a pu le sauver. Un accident. Une famille à la dérive. « L’intime conviction » , la juge d’instruction Dominique Bontet la recherche pour enfin fermer ce dossier. Fabrice Tassel nous entraîne dans les méandres psychologiques de ses personnages. Il titille mon esprit, quelque chose se trame derrière ce drame. Quoi ? Qui ? Au fil des pages, je m’attache, je cherche, je fouine, j’extrapole. La nature humaine dans toute sa complexité étalée au fil des pages. L’intime conviction flirte avec le doute, les vérités tronquées, les souvenirs tenaces, les interrogations insidieuses. L’auteur ne va pas me livrer la fin que j’attendais. A quoi pouvais-je m’attendre car au final « ils ne sont que des hommes ». Je remercie Net Galley pour cette lecture immersive dans l’âme humaine.

Un roman court et efficace. Bon c’est un roman féministe puisque les méchants et les lâches sont des hommes. J’aurais dû m’en douter vu le titre, et vu qu’aujourd’hui, une fois sur deux c’est le thème retenu pour les sorties depuis quelques temps. Aucun souci pour cela, quoi que maintenant, je regarde quand même pour pas enchainer des romans qui ont toujours la même thématique (aussi important que soit le sujet). Mais ici la trame intéressante car les sujets sont amenés par une construction intéressante et j’aime bien cette ambiguïté tout au long du roman. Et puis le style est très bin , et du coup cela fait un très bon moment de lecture pour ma part.