Dites aux loups que je suis chez moi : Le livre de Carol Rifka Brunt

Poche

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La chronique des années sida vues par les yeux d'une adolescente

1987, une banlieue new-yorkaise. Écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents absents, June rêve d'art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Quand il meurt du sida, inconsolable, l'adolescente se lie d'amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme " l'ami " de Finn. Confrontée au deuil, à la réalité d'une maladie encore honteuse et au malaise de sa famille, June bascule dans le monde des adultes et son hypocrisie.

" Roman d'apprentissage bouleversant, chronique des années sida vues par les yeux d'une adolescente, Dites aux loups que je suis chez moi révèle une auteur à la plume sensible et puissante. " Ouest France

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Axelle de La Rochefoucauld

De (auteur) : Carol Rifka Brunt
Traduit par : Marie-Axelle de La Rochefoucauld

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Roman d'apprentissage intense et bouleversant, mais aussi chronique d'une époque à travers les yeux d'une adolescente, Dites aux loups que je suis chez moi est un livre dont on se souvient. À la fois sensible et obsédant, cruel et émouvant.|Nathalie Seghair
Librairie Kléber

Avis Babelio

Delacocci

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Un bouleversant roman sur l'adolescence et toutes les questions que ce passage à l'âge adulte met en lumière : l'amour, l'amitié, les relations entre frères et sœurs, les parents, le deuil...le tout sur fond d'années "Sida" à New-York où l'on comprend que cette maladie, à l'époque méconnue, suscitait énormément de peurs, de fantasmes et surtout de honte. Pour sublimer le tout, l'écriture de l'auteure est absolument divine. Certains passages et certaines scènes de l'histoire sont tellement forts qu'il m'est arrivé de les relire. Preuve que la magie a opéré sur moi : j'ai été très triste de quitter les personnages à la fin de la lecture. Je vais recommander ce très beau roman autour de moi en espérant qu'il procure autant de plaisir à ceux qui seront tentés. Ne vous laissez pas impressionner par le titre peu racoleur, ce roman vaut vraiment le coup !

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kadeline

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Dites aux loups que je suis chez moi est un roman se déroulant au début des années sida mais plus qu’un roman sur le sida, on découvre une fresque familiale qui doit composer avec une personne décédée de celui-ci. Dans ce texte, tous les aspects sur la psychologie des membres de la famille et leurs interactions sociales sont développées. Comment survivre après un tel décès ? Comment gérer son deuil quand la cause du décès est « honteuse » et que tout ce qui est lié au défunt devient tabou ? Le récit est principalement centré sur June, une ado grosse et isolée qui s’est toujours senti différente du reste de sa famille. La seule personne qui trouvait grâce à ses yeux était son oncle, celui qui décède de cette nouvelle maladie terrifiante. Il l'emmenait souvent en sortie et elle en était limite un petit peu amoureuse. C’est donc une immense perte pour elle mais elle n’a le droit d’en parler à personne. Lors de l’enterrement, une personne tente de l’aborder, mais ses proches le font fuir. Elle finit par le rencontrer, c’était le petit ami de son oncle, il s'appelle Toby et est aussi complètement isolé, seul et déprimé. Ces deux personnes en deuil vont se rapprocher et c’est le début d’une grande amitié. Celle-ci est très bien amenée, elle est hyper réaliste : ils sont perdus sans l’être qui était au cœur de leur vie et s’apprivoisent petit à petit. Tout est fait en finesse, il est possible de comprendre, à défaut d’accepter, la réaction de chacun. A terme, même la réaction de la mère de June et son rejet de son frère fait sens. Dans ce roman, on ose expliquer pourquoi les gens en arrivent à se comporter de telle ou telle manière. C’est magnifique, touchant, poignant et avec une belle galerie de personnages dont la psychologie est fine et très bien amenée.

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fabienne2909

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Lorsque June est confrontée à la perte de son oncle Finn, causée par le sida, sa tristesse est immense, tant Finn représentait pour elle, au-delà du lien de parenté, un meilleur ami mais aussi, malgré sa répugnance à se l'avouer, un premier amour. C'est ainsi un double deuil que June expérimente, celui de la mort d'un proche mêlé au dépit amoureux quand elle se rend compte qu'elle ne savait pas tout de Finn, notamment une information importante : l'existence de son compagnon, Toby. Quand celui-ci entrera en contact avec elle, même si spontanément, elle le déteste, elle verra aussi l'occasion à travers lui de mieux connaître Finn. Ce sera le cas, mais elle fera aussi la connaissance de Toby et des secrets qui entouraient sa relation avec Finn, lui ouvrant de nouvelles perspectives et des clés de compréhension du monde qui l'entoure, ce qui n'est pas rien quand on vient d'entrer dans l'adolescence… « Dites aux loups que je suis chez moi » est un premier roman très riche, qui mêle des sujets assez lourds et difficiles à traiter. le roman se passe dans les années 1980, à l'époque où le sida était une source d'angoisses et de clichés stigmatisants, en plus de perturber la vie des adolescents de l'époque (« le mercredi suivant était le 1er avril. le président Reagan passait à la télévision pour faire un grand discours sur le sida. C'était la toute première fois. Apparemment, il en connaissait un rayon sur le sujet depuis un moment, mais il avait préféré garder le silence. Ce qu'il a dit, c'est que tout le monde – et en particulier les adolescents – devait arrêter de faire l'amour. Il ne s'est pas exprimé précisément en ces termes, mais en gros, c'était ce qu'il voulait dire. ») Mais en réalité, ce n'est pas vraiment un roman sur cette époque, même si elle lui donne son contexte, en tout cas je l'ai ressenti ainsi, mais plutôt un roman sur une jeune fille qui tout simplement grandit et qui apprend, en traversant son épreuve personnelle, à s'ouvrir aux autres. En effet au début du roman, June est une adolescente un peu geek, solitaire, qui aime d'une manière exclusive (« […] j'ai toujours été comme ça. Je n'ai besoin que d'une personne sur qui compter. »), et qui est passionnée par le Moyen Âge, ou plutôt ce qu'elle en perçoit : un monde plus simple, où fuir un présent qu'elle peine à comprendre (« […] si je scrutais avec assez d'insistance, les morceaux du monde se rassembleraient peut-être pour former quelque chose que j'arriverais à comprendre »). Elle entretient des relations classiquement – du moins à cet âge – compliquées avec sa soeur Greta, d'un an son aînée, laquelle est clairement jalouse de la relation que June a pu avoir avec leur oncle, et dont elle a été exclue. Dans la première partie, jusqu'à ce qu'elle rencontre Toby, June m'a ainsi semblé étrangement fermée aux autres. Elle semble se rendre compte que Greta aimerait avoir plus de relations avec elle mais elle n'en fait rien, persuadée que sa soeur la déteste. Elle ne sait pas pourquoi elle accepte de rencontrer Toby malgré l'envie d'en savoir plus sur la vie de son oncle, mais à son contact, elle se rend compte que les choses ne sont pas binaires, et qu'elle aussi, elle peut offrir quelque chose aux autres. Son évolution transparaît ainsi dans sa manière de nous faire percevoir Toby : au début, je me suis sentie méfiante envers ce personnage trop gentil, trop coulant, aux intentions pas très claires (que veut-il de June ?). Mais peu à peu, il a fini par me toucher car il essaie de toutes ses forces de se fondre dans les attentes de June à son égard : qu'il soit le gardien du monde de Finn tel qu'elle le connaissait, c'est-à-dire sans sa présence à lui, avant qu'elle l'accepte tel qu'il est. Le coup de coeur est lentement venu à la lecture de ce roman très mélancolique, dont je me souviens avec des couleurs grises et mornes, comme l'hiver auquel June tient tant, car il cadre mieux avec l'idée qu'elle se fait du Moyen Âge. Carol Rifka Brunt a réussi à trouver la voix de June, celle d'une adolescente observatrice, parfois ironique, mais pleine d'esprit et retranscrit par son biais, de manière très crédible, les affres de l'adolescence, quand on cherche sa place, son identité dans un monde difficilement compréhensible. Il y est ainsi beaucoup question du temps, celui qui passe et qui ne revient pas, qui nous fait évoluer malgré la résistance qu'on lui oppose, quand on sait que la personne que l'on est aujourd'hui ne sera plus déjà plus la même dès le lendemain. de cette évolution à marche forcée que Carol Rifka Brunt décrit si bien sourd une petite musique mélancolique qui fait le charme de ce roman : June semble être condamnée à grandir dans le deuil et l'urgence du temps qui passe et qu'on ne peut rattraper. C'est beau et c'est tragique à la fois. N'hésitez pas à dire à votre tour aux loups que vous êtes chez vous ! Qui sait ce qu'ils pourraient vous répondre ?

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Christophe_bj

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

En 1987, nous faisons connaissance avec la famille Elbus, qui habite Westchester, la banlieue nord de New York, avec les parents qui sont comptables et les deux filles, Greta, quinze ans, et June, quatorze ans. le frère de la mère, Finn, est un peintre célèbre qui a arrêté d'exposer – mais pas de peindre – depuis une dizaine d'années, et vit dans l'Upper East Side, un des quartiers chics de Manhattan. Une relation de grande affection s'est développée entre Finn et June. Mais Finn, homosexuel, est atteint du sida, et n'en a plus pour longtemps. Avant de mourir, il tient à peindre un dernier tableau : le portrait de ses deux nièces, qu'il fait poser chez lui. Lorsqu'il meurt, il laisse derrière lui son « ami particulier » (comme l'appelle sa soeur qui le déteste et l'accuse de l'avoir tué en le contaminant), Toby, un Anglais. #9679; Ce roman nous replonge dans un temps où le sida était considéré comme le « cancer gay », où certains soignants refusaient ces patients de peur d'être contaminés, où on parlait des « 4H » pour désigner les victimes (Homosexuels, Héroïnomanes, Haïtiens, Hémophiles), où les États refusaient de financer la recherche médicale et de s'intéresser au sort des malades, à commencer par Reagan, mais aussi Mitterrand. #9679; On peine à imaginer aujourd'hui combien de malades on a laissé mourir dans l'isolement le plus total, dans des ailes d'hôpitaux où ils étaient à peine soignés, tout cela dans les pays les plus riches du monde. Les familles elles-mêmes considéraient cette maladie comme un déshonneur et reniaient leur progéniture mourante marquée du sceau de l'infamie. #9679; Car oui, quarante ans avant le Covid, il y a eu une autre pandémie, mais pour celle-là on n'a pas fait grand-chose, on était très, très loin du "quoi qu'il en coûte" , les victimes étant « des pédés et des drogués » : pas intéressants. #9679; Bref, ce roman nous replonge dans cette atmosphère, mais sans discours militant, en se contentant de brosser le contexte qui paraît alors tout à fait normal. #9679; C'est surtout des répercussions du sida sur une famille lambda des lotissements américains du style Wysteria Lane qu'il est question. « J'imagine que nous étions les premières personnes à avoir un rapport avec ce truc énorme qui passait sans cesse aux informations. Les premiers que les gens connaissaient, en tout cas, et ça semblait les fasciner. Quand ils me posaient des questions, il y avait toujours un soupçon d'admiration dans leur voix. Comme si le fait que Finn soit mort du sida m'avait rendue plus cool à leurs yeux. » #9679; le roman montre avec beaucoup d'acuité et de délicatesse les rapports au sein de cette famille, notamment entre les deux jeunes soeurs, Greta et June, mais aussi, en miroir, entre Finn et sa soeur, la mère de Greta et June, et bien sûr la relation entre Finn et June, puis entre Toby et June. #9679; C'est un roman d'apprentissage qui montre June de plus en plus confrontée à des choix difficiles, la faisant entrer dans l'âge adulte, sa soeur Greta y étant déjà de plain-pied. le personnage de June est riche et d'une belle complexité. Sa fascination pour le Moyen Âge et son besoin de solitude, notamment, en font quelqu'un d'étonnant, surtout aux Etats-Unis. Mais les autres personnages sont également travaillés et intéressants. #9679; J'ai beaucoup aimé ce roman, malgré ses longueurs dans les deux premiers tiers : il était peut-être inutile d'illustrer autant la relation entre June et Toby pour que le lecteur comprenne de quoi il retourne. #9679; A la moitié du livre, je pensais que le récit irait dans une tout autre direction et j'ai été content qu'il ne prenne pas cette voie trop évidente : [masquer] la découverte de la relation entre June et Toby et le renfermement de la famille sur elle-même. [/masquer]. #9679; La dernière partie est très réussie. Bref, une très bonne lecture, je conseille !

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782264067463
  • Collection ou Série
    Littérature étrangère
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    504
  • Dimensions
    178 x 108 mm

L'auteur

Carol Rifka Brunt

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9,50 € Poche 504 pages