Erectus : Le livre de Xavier Müller

Et si un virus faisait régresser l’humanité ? Dans Erectus, Xavier Müller imagine une pandémie mondiale déclenchée par un mystérieux agent pathogène : les êtres humains infectés ne meurent pas, mais se transforment peu à peu… en homo erectus. Une régression évolutive qui bouleverse l’ordre établi, provoque la panique, et pousse les gouvernements à prendre des mesures extrêmes. Entre réactions politiques, tensions sociales, et peur viscérale de la différence, le monde bascule. Au cœur de ce thriller scientifique haletant, une course contre la montre s’engage pour comprendre l’origine du virus, trouver un remède, et sauver ce qui peut encore l’être. À travers les personnages de scientifiques et de militaires confrontés à l’inattendu, l’auteur dresse aussi un portrait critique de la gestion des crises sanitaires par les États. J’ai trouvé que ce livre se lisait très bien. Écrit avant l’arrivée du COVID-19, il résonne étrangement avec ce que nous avons tous vécu. Il évoque aussi la peur collective, le rejet de l’autre, et la façon dont une société réagit face à l’inconnu. Un thriller efficace, intelligent et angoissant, qui interroge notre rapport à l’évolution et à notre propre humanité.

Un coup de cœur captivant entre thriller scientifique et préhistoire ! Ce roman m’a totalement happée. Il mêle deux thèmes qui me passionnent : le thriller et la préhistoire. L’intrigue, brillante et originale, imagine un virus mystérieux provoquant une régression des espèces… jusqu’à Homo erectus. Le récit démarre en Afrique du Sud avec un échantillon de sang d’éléphanteau, porteur d’un virus inconnu. L’analyse déclenche une suite d’événements scientifiques et humains haletants. La tension monte d’un cran quand le premier cas humain survient. J’ai adoré suivre l’enquête menée par Lucas Carvalho, épaulé par Anna Meunier, une paléontologue mise à l’écart pour ses théories trop audacieuses. Le lien avec l’actualité du coronavirus renforce encore le réalisme du récit. Les réactions de panique, les mesures de confinement, le repli sur soi… tout sonne juste. La plume est claire, précise, fluide, même quand il s’agit d’expliquer des concepts scientifiques complexes. J’ai retrouvé ma fascination pour la préhistoire à travers des descriptions frappantes de réalisme. L’auteur parvient à rendre cette menace virale à la fois crédible, effrayante et passionnante. En résumé : un thriller palpitant, original et intelligemment construit, qui m’a tenue en haleine de bout en bout. Une vraie pépite que je recommande chaudement ! Ma chronique détaillée

ERECTUS XAVIER MÜLLER En Afrique du Sud, dans un laboratoire de recherche sur les zoonoses (maladies transmissibles entre animaux), situé à Mpumalanga, un événement s’est produit qui entraine la fuite éperdue du personnel sauf du gardien, un certain Willems, qui veut savoir ce qu’il se passe… En vérité, sous couvert et en toute discrétion, la multinationale Futurabio moissonne les fosses océaniques afin de faire main basse sur de nouvelles molécules. L’une d’entre elle logée dans un poulpe des profondeurs arrive au laboratoire de Mpumalanga. Une série de coïncidences malheureuses, une mauvaise manipulation va causer une tragédie sanitaire. Un mois plus tard à Prétoria, Cathy Crabbe, une chercheuse en épidémiologie, découvre que dans un échantillon de sang reçu prélevé sur un éléphant qui présente des malformations, il y a des anomalies stupéfiantes : du jamais vu sous son microscope ! Et la mise en hémoculture va lui révéler un agent pathogène inconnu… Et l’injection de routine réalisée entre temps par son aide Mike sur Kanzi, son petit gibbon préféré, provoque à terme une étrange métamorphose de l’animal. Anna Meunier, paléontologue au Muséum de Paris, alors en mission en Nouvelle Guinée pour mettre à jour des vestiges datant de l’époque des dinosaures, est rejointe par un biologiste envoyé de l’OMS de Genève, un certain Lucas Carvalho, afin qu’elle parte avec lui en Afrique du Sud pour donner son avis sur les déformations dont souffre l’éléphant et le gibbon. Anna vit en couple avec Yann, biologiste de la vie marine, en missions actuellement en Nouvelle-Calédonie. Elle espérait qu’ils allaient se retrouver bientôt, mais ce départ obère cette éventualité… Les travaux d’Anna en Nouvelle Guinée ont permis de mettre au jour un genre d’archéoptéryx vieux de dix millions d’années enfoui dans des couches géologiques datant de soixante millions d’années (fin du crétacé de l’ère secondaire). Or cette espèce a en principe disparu depuis la fin du secondaire ! Une extravagance nichée au cœur de la roche !! Anna en a déduit que ce dinosaure à plumes était apparu à cause d’un phénomène de régression évolutive, théorie qui va à l’encontre de l’avis de tous les spécialistes et notamment de son patron, un certain Bareski. Anna est accueillie en Afrique du sud par Stephen Gordon, le patron du département des maladies transmissibles de l’OMS. Quand elle découvre au parc Kruger le petit éléphant à quatre défenses, elle voit là un gomphothérium du secondaire !!!L’ancêtre de l’éléphant actuel. Selon le directeur du parc, Dany Abiker, l’animal est né normal puis a subi une métamorphose suite forcément à une contamination par un virus qui provoquerait donc une régression accélérée. Et le gibbon qui a reçu le sang de l’éléphant a subi le même sort. Il existerait donc selon Anna un virus régressif, idée qui déjà lui trottait dans l’esprit suite à ses découvertes en Nouvelle Guinée. Elle avait là la preuve vivante de ce qu’elle avançait depuis un certain temps. Un virus semblable causant une régression dans la trame de l’évolution avait frappé il y a dix millions d’années ! Et l’on s’aperçoit que le règne végétal est aussi touché par le virus ! Et peu de temps après on est bien obligé de constater que la race humaine est concernée à son tour…Contaminée par un mutant, une souche humaine tout aussi virulente que la souche animale ! Les scientifiques tombent d’accord sur le fait que la métamorphose de l’homo sapiens donne un homo erectus qui vivait sur terre il y a un million et demi d’années ! L’Afrique est la première touchée puis l’Asie et bien tôt l’Europe et le monde entier, et le rat est le premier vecteur du virus sans parler de la contamination directe par un malade. Il apparait au fil des jours qu’il y a à présent deux espèces humaines sur Terre et que chacun va devoir choisir son camp. Les malades sont de vraies bombes à retardement, ce ne sont plus vraiment des hommes. Ils vivent en meutes, semant la panique dans la population. Alors la question se pose : les erectus sont-ils encore des hommes ? Faut-il les considérer comme des ancêtres à protéger ou des bêtes sauvages à éliminer ? Ce roman passionnant, un vrai thriller, a été publié en 2018, soit un an avant la pandémie de Covid 19 ! On peut sans hésiter, dire qu’il y a là une réflexion prémonitoire et que Xavier Müller est un visionnaire ! Certes les deux virus sont très différents quant à leurs effets, mais il faut savoir que les paléontologues ont effectivement observé des phénomènes de réversion au cours des âges géologiques ! Un tel virus pourrait bien dormir quelques part sur Terre depuis des millions d’années.

Superbe roman nous interrogeant sur l'origine de la vie, nos origines, et l'évolution des espèces. Je découvre cet auteur avec ce roman que m'a offert une amie, roman que je ne classerais pas dans les polars, mais plutôt dans une genre thriller scientifique. Cela change des enquêtes policières. Néanmoins, la lecture est additive, le lecteur ne peut que se questionner quant à la théorie de la "régression".... l'humain à force de jouer avec la technologie, ne risque-t-il pas de provoquer l'effet inversement désiré? Très bon moment de lecture. Je lirai les 2 romans suivants, sans aucun doute.