Et, refleurir : Le livre de Kiyémis

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Un premier roman qui rend hommage aux rêves déraisonnables, au courage d'une héroïne quittant le Cameroun pour s'accomplir en France

" Tu es spéciale, ma fille. "
Toute son enfance, le père d'Andoun lui a répété qu'elle n'était pas comme les autres. Dès lors, la jeune Camerounaise n'aura de cesse de dire " non ". Non au travail des champs. Non au mariage de raison. Non à la fatalité.
Des salons de beauté de Douala jusqu'à la grisaille parisienne, malgré le travail qui use et l'exil qui isole, Andoun tracera sa route de liberté.
Parce qu'un jour elle a rêvé de fleurs jaunes, des pétales de lumière brûlant comme des soleils.
Parce qu'il y a des rêves qui sont faits pour éclore – et pour éclore encore...

" Une épopée bouleversante. " Le Monde

" Un texte touché par la grâce. " Le Nouvel Obs

" Un premier roman où Kiyémis nous invite à danser la joie. " Libération

De (auteur) : Kiyémis

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Expérience de lecture

Avis des libraires

" Un texte touché par la grâce "
Le Nouvel Obs
" Un premier roman où Kiyémis nous invite à danser la joie. "
Libération
" Le destin d'une chasseuse de lumière : celui d'une femme irrigué par l'afro-féminisme et l'art de la poésie qu'on connaît à l'autrice. "
RFI
" Cette fresque épique et onirique se concentre sur la vraie vie de sa grand-mère Andoun, du village de Nyokon au Cameroun en 1954 jusqu'à Paris aujourd'hui, en passant par Douala. Grossesse involontaire, mariage forcé, parcours migratoire semé d'embûches, jobs alimentaires déconsidérés, mais surtout beaucoup de rêves : c'est une histoire de résilience sans aucune once de misérabilisme face au sexisme, au classisme et au racisme, qu'on trouve rarement en littérature française. "
Madmoizelle
" Le récit d'une femme flamboyante qui n'a pas eu peur de croire en son propre avenir. "
Vogue
" L'autrice ne se départit pas de ses talents de poétesse et nous offre des passages d'une grande beauté et d'une grande force qui m'ont particulièrement touchée. Laissez-vous transporter par cette ode faite aux rêves et aux rêveurs et aux rêveuses. Ce parcours à l'héroïne inspirante est aussi celui de nombreuses personnes immigrées qui ont tout risqué pour une vie meilleure et que Kiyémis fait passer de l'ombre à la lumière dans ce texte d'une grande justesse. "
Librairie à Soi.e
" Dans ce premier roman étincelant, Kiyémis retrace l'existence impressionnante d'une femme qu'elle connait bien: sa grand-mère. Entre un Cameroun flamboyant et un Paris un peu gris, nous la découvrons sous les traits d'une enfant pétillante, d'une jeune femme naïve, d'une mère aimante, d'une femme libre, déterminée et fière. La langue virevolte et les poèmes entrecoupant les chapitres sont splendides ! "
Librairie Nouvelle
" Une épopée bouleversante "
Le Monde

Avis Babelio

joellebooks

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Ce premier roman débute au Cameroun en 1958. Andoun vit dans un village à la campagne. Elle se sent différente des autres. Elle ne veut pas travailler dans les champs toute sa vie et suivre le destin immuable des femmes décidé par les hommes. Son rêve est d’aller à l’école. Son père décide de l’envoyer à la ville, chez sa sœur qui a fait un beau mariage. Elle l’aidera à s’occuper de ses enfants et de sa maison et, en contrepartie, elle pourra étudier. Mais la vie à Douala s’avère toute autre. Andoun, nommée Anne-Marie à la ville, n’ira jamais à l’école. Un événement inattendu change sa vie mais elle est déterminée à réaliser son rêve et à réussir. Elle redouble d’énergie, s’affirme, s’émancipe. Elle choisit sa vie et non celle imposée par les hommes et sa famille. On la suit du Cameroun à Paris, de désillusion en désillusion mais toujours avec une force de caractère et une capacité à rebondir. Elle avance vers son rêve malgré les obstacles et le racisme. Il y a de nombreux thèmes abordés dans ce roman féministe : le patriarcat, la maternité, la transmission, l’exil, la famille, les traditions, la condition sociale, le racisme, le mensonge, etc. C’est surtout un très beau portrait de femme libre. Andoun/Anne-Marie est attachante. Kiyémis s’est inspiré de la vie de sa grand-mère et la rend immortelle à travers ce livre. Il y a aussi de magnifiques poèmes insérés entre les chapitres. L’écriture de Kiyémis m’a beaucoup plu. Vous serez traversés par les odeurs de cuisine mais aussi par d’autres moins agréables, comme Andoun. Ce très beau roman vous fera voyager. Il fait partie des 5 finalistes du Prix Orange du Livre 2024 et il a déjà obtenu le Prix Régine Deforges 2024.

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DOMS

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Années 50, Andoun est une jeune fille qui vit au Cameroun. Elle quitte vite sa famille pour s'installer chez sa sœur à Douala, son père lui a dit que là elle pourra aller à l'école. Un rêve avorté par la décision du beau-frère, l'école ? Trop cher pour y mettre les filles. Elle doit aider sa sœur et s'occuper des enfants et de la maison Mais elle s'est laissée séduire lors de sa première vraie sortie par un beau jeune homme portant l'habit militaire. Quel bonheur pour lui cette belle jeune fllle encore vierge. Tout est à découvrir, à lui faire découvrir. Lorsque quelques semaines plus tard elle se rend compte qu'elle est enceinte et lui demande de prendre ses responsabilités, il n'a qu'une réaction, la fuite. Comment annoncer à sa famille cette infamie. Car lorsque chacun saura qu'elle attend un enfant, il n'y aura plus de mariage possible. Dans sa communauté cela ne se fait pas. Ne lui reste qu'à essayer de cacher sa grossesse et aller accoucher ailleurs. Retour à la case départ. Hélas, ce nest pas si facile. Une fois son péché découvert, elle doit obéir à son père, qui lui a trouvé un mari... Elle doit se rendre dans cette nouvelle famille avec sa petite fille. Comment imaginer que cette jeune femme qui rêve de liberté pourrait accepter de devenir l'épouse d'un homme qu'elle n'aime pas, et qui en plus sent si fort le poisson. Après avoir essayé de se plier aux traditions, essayé de vivre avec cet homme qu'elle ne veut pas, dans une famille étrangère à ses aspirations, elle quitte tout pour tenter de vivre ses rêves. Qu'il est compliqué pour ces jeunes femmes de vivre libres, sans blesser ou provoquer leurs familles. Elle trouve un travail qui lui permet de faire vivre sa fille, mais rêve de faire des études à Paris pour monter son institut de beauté une fois qu'elle sera de retour au pays. C'est sans compter sur la paresse et les mensonges du frère qui n'hésite pas à voler sa propre sœur, sur la belle-sœur qui rechigne à apporter son aide sans recevoir de contrepartie, sans compter sur l'argent qu'il faut envoyer chaque mois à la famille restée au pays, sans compter sur tous ceux qui veulent respecter les traditions et qui ne souhaitent pas que d'autres sortent du chemin tout tracé par les pères, les hommes de la famille, les contraintes pécuniaires. En fait d'institut de beauté, et malgré ses diplômes, c'est dans les tours de bureaux qu'elle va passer sa vie à faire le ménage, rejetée par les employeurs potentiels en raison de sa couleur de peau. Ce qui démontre une fois de plus que l'on assigne parfois les femmes et les hommes à une condition dans laquelle nous les imaginons sans même savoir ce dont ils sont réellement capables. J'ai trouvé intéressante cette façon de nous montrer les rêves de ceux que nous continuons à appeler des migrants sans toujours nous rendre compte des difficultés qu'ils ont à traverser. Comment s'intégrer, s'adapter, si l'on reste prisonnier de ses habitudes, de ses traditions. Ces traditions qui empêchent de vivre une vie normale tant elles sont contraignantes et imposées à toutes les femmes, y compris par celles qui en ont également souffert. Pourtant, rien de vraiment nouveau dans ce roman. Seule une façon d'en parler, une écriture, qui donnent envie de continuer sa lecture en espérant qu'elle pourra voir enfin le bout du tunnel, sans se laisser enfermer par les règles dictées par les hommes. https://domiclire.wordpress.com/2024/05/23/et-refleurir-kiyemis/

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zazy

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

« A toutes les danseuses, les rêveuses, présentes ou passées, qui méritent d’être illuminées, nous vous construirons, mot par mot, de nouveaux panthéons. » Très bel incipit du livre Le livre commence dans les années cinquante, le Cameroun est alors une colonie française. Andoun vit avec sa famille à Nyokon et aller travailler aux champs n’est pas sa tasse de thé « Malgré des années de pratique, elle n’arrivait pas à maîtriser l’outil. Elle tapait à côté, dépouillait les feuilles des plants ». « Andoun, tu n’es pas comme les autres » lui répète son père. Andoun rêve d’une autre vie, soutenue par son père qui reconnaît en elle un besoin de s’émanciper, elle va chez sa sœur et son mari pour aller à l’école, apprendre. Las, elle sert de bonniche et est refusée à l’école car elle vient avec sa petite nièce bébé… Cela ne se fait pas. Elle désire toujours apprendre mais une grossesse à seize ans l’oblige à dire adieu, temporairement à ses rêves. Andoun, active, ne se laisse pas aller et devient manucure à domicile. Cela ne lui suffit pas, avec sa fille, elle part à Paris pour une école esthéticienne et pense revenir au pays pour avoir son propre institut. À Paris, son frère, marié, chez qui elle vit lui pique passeport et économies. encore, projet contrarié. Elle est noire et, voyez-vous, cela ne se fait pas dans une bonne maison d’esthétique. Elle devient donc, ce à quoi les blancs la destine : femme de ménage. Elle ne baisse pas les bras et fait tout pour que sa fille puisse étudier. Les déboires ne l’empêche pas d’avancer. Côté mec, ce n’est pas mirobolant. Le père de sa fille la laisse tomber. Elle fuit le mari qu’on lui impose, rembourse la dot. A Paris, son frère veut la caser et, ma foi, elle pense avoir trouver une âme compatissante. Une fois de plus, désillusion. Renaud, qui fait des études d’ingénieur, la laisse avec des loyers impayés. Son bel amant, rencontré lors de son seul retour au Cameroun la prendrait peut-être comme seconde épouse. Et puis, ne pas oublier d’envoyer de l’argent au pays, sa sœur, veuve Basta, Andoun décide de vivre seule avec sa fille dans son petit appartement HLM. Andoun, illettrée, a réussi ce qu’elle voulait ; sa fille a fait des études et travaille dans l’administration française. Ses petits-enfants apprécient qu’elle leur raconte son Cameroun. Que de luttes tout au long de sa vie. Les hommes ne sont pas fiables, la famille veut qu’elle rentre dans le rang et épouse le pêcheur qui sent si mauvais. En France, on l’assigne à ce qu’elle représente, une bonniche invisible et non pas ce qu’elle est. J’ai aimé la façon dont Kiyémis narre l’histoire de sa grand-mère, j’ai apprécié les poèmes qui scandent l’histoire. Kiyémis raconte la difficulté des immigrés, même légaux, face à un pays dont ils ne connaissent pas les codes. Andoun, femme de courage et de détermination qui a toujours refusé de se plier à des traditions qui veulent l’asservir à un homme, vous êtes un modèle de ténacité, la foie chevillée au corps, malgré toutes les chausse-trappes. Andoun vous pouvez être fière de votre petite-fille et de vous. Un très bon livre. « Et, refleurir » figure dans la sélection finale du Prix Orange du Livre en Afrique 2024.

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clesbibliofeel

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

C’est un premier roman remarquable rendant hommage aux rêves d’une vie meilleure, hors des sentiers tracés par des sociétés conservatrices où la femme n’est pas en capacité de choisir sa vie. Le sujet a été souvent traité ces dernières années mais ici la forme et le style étonnent… J’ai été immédiatement captivé par le souffle puissant de la narration. L’histoire du personnage central, Andoun ou Anne-Marie (changer de prénom pour s’inventer une nouvelle vie…) est inspirée de celle de la grand-mère de Kiyémis. D’ailleurs le pseudonyme de l’autrice est la contraction des prénoms de sa mère et de sa grand-mère. Andoun naît à Nyokon au Cameroun, village à la vie rythmée par le travail de champs vert émeraude des cultures d’arachides. Son père, très aimant, la qualifie de fille spéciale. Elle a en effet une forte personnalité et n’entend pas rester dans la routine de sa famille. Elle n’abdique jamais alors que les obstacles sont nombreux : volonté d’étudier contrariée, grossesse imprévue, dépendance à un mari imposé… Chaque pas vers une nouvelle étape de sa vie la transforme, elle et ceux qui croisent sa route. De Nyokon à Douala, puis Paris où elle rejoint son frère Stéphane, Andoun affronte avec panache la résistance d’un environnement contraire à ses projets. Tiraillée entre son envie d’appartenance et ses désirs, elle tente de dépasser les préjugés. De 1954 à une période récente, on suit une femme libre au prise avec son envie d’émancipation. La cuisine est très présente ici, avec des mets typiquement camerounais. Il est question de salade de papaye et tapioca, de miondo (bâton de manioc) accompagnant le poisson braisé, de plantains frits, de délicieux ntoumba (gâteau de manioc frais fermenté, malaxé et mélangé à l'huile de palme rouge, cuit à la vapeur). Évoqué habituellement pour ses problèmes politiques apparaît ici un Cameroun méconnu, avec son environnement foisonnant, ses richesses, un véritable grenier à provision généreux avec des « forêts aux arbres d’un vert d’or », des champs de tomate, d’arachide... Les hommes offrent leur protection afin de séduire des femmes en manque de droit propre. Elles peuvent être des proies faciles. Avantage d’être en uniforme comme Roger, une première expérience avec à la clé la naissance de la petite Freya. Ensuite Andoun est mariée avec le marchand de poisson, Isaire Koundéré, qu’elle rejette. Attirée par l’aventure et ses désirs, elle croise la route de Solè, l’homme de pouvoir aux promesses envoûtantes. Il y a aussi à Paris, Renaud, l’éternel étudiant et dernier recours pour Anne-Marie et Freya avant la rue quand son frère Stéphane lui a dérobé toutes ses économies. Les personnages sont bien campés, complexes et divers, permettant au lecteur de voyager dans des thèmes universels mais avec une forme peu rencontrée jusqu’alors. Les femmes suivant leurs désirs d’indépendance doivent jouer de leur beauté, séduire pour survivre à défaut d’autre carte à jouer (Stéphane lorsqu’il l’accueille dans son petit logement en banlieue parisienne lui confisque son passeport). A Paris elle rencontre Johanne qui lui montre le chemin : Langue fleur, langue paradis, le style capte la poésie de l’instant ; de courts paragraphes alternent avec des retours constants à la ligne pour des vers libres, puis des poèmes – alignés à gauche ou à droite, cherchant leur place ? – reprenant le récit sous une autre forme. Des ouvertures de guillemets jamais refermées, comme des paroles qui ne s’éteignent pas. De cette forme foisonnante émergent des fleurs rares de langage que le lecteur cueille et réunit comme il l’entend dans des bouquets multicolores et sensibles : « Baignée par la lumière des pétales, elle avait l’impression de danser avec des milliers de soleil. » Kiyémis est née en région parisienne de parents originaires du Cameroun. Elle est un sacré numéro, une femme « spéciale », si je reprends l’expression utilisée par le père d’Andoun concernant celle qui est pour une partie le double de la grand-mère de Kiyémis dans le récit. En 2017, elle est inscrite en master d'histoire et de sciences politiques à l'Université Paris-VIII. En 2018, elle publie son premier recueil de poèmes, "À nos humanités révoltées". Blogueuse féminisme, engagée dans l’antiracisme et de la lutte contre la grossophobie, "afropéenne qui fait du bruit", elle est une femme très talentueuse, ce premier roman particulièrement attachant le montre amplement qui parvient à donner une si belle floraison à notre littérature. Et, refleurir est un superbe message incitant à continuer de lutter contre la fatalité que seraient les dominations. J’ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C’est un des livres qui m’ont fortement impressionné. Il pourrait bien être dans la sélection des 5 finalistes le 13 mai prochain ? Réponse le 14 mai...

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782266347532
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    400
  • Dimensions
    180 x 110 mm

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

9,30 € Poche 400 pages