Et, refleurir : Le livre de Kiyémis

[masquer]À travers son œuvre, Kiyémis nous raconte les lourds secrets de nos aînées, nos mamans, nos grands-mères. Ces femmes qui ont traversé la vie avant nous, avec ses peines, ses surprises, ses joies. Ces femmes qui ont osé rêver et qui ont quitté l’Afrique seules pour s’accomplir en Europe, mais n’y ont trouvé qu’un champ de bataille désolé. À travers son œuvre, Kiyémis raconte aussi mon histoire. Celle de la fille d’une femme africaine immigrée qui doit sa rage de vaincre, son envie viscérale de « réussir » à la souffrance infinie de sa mère. Ma mère et Anne-Marie (Andoun) sont tellement similaires que ç’en est perturbant. Preya et moi le sommes également, au point même que nous avons toutes les deux fait une double licence de droit à Nanterre #x1f602. J’ai adoré accompagner Anne-Marie dans son parcours de vie. C’était comme si ma propre mère me racontait le sien. Un premier roman très réussi, mille mercis à Kiyémis ! [/masquer]

Ce livre m’a été recommandé par ma libraire suite à mon retour d’un voyage au Congo. Je lui décrivais les lumières et la chaleur de ce pays, et à quel point la grisaille française paraissait insupportable à côté. Elle m’a recommandé ce livre : Et, refleurir, épopée d’une jeune Camerounaise, depuis son village natal jusqu’à la ville de Douala, puis à son arrivée en France. Elle m’a dit : « Tu devrais y retrouver tes couleurs. » Je n’ai pas été déçue. Le livre est un magnifique roman qui alterne récit narratif et moments de poésie. On y lit le destin d’une femme née dans le Cameroun de la post-indépendance, et qui, dès l’enfance, aspire à son indépendance – désir qui se confronte au poids de la tradition et d’un conformisme culturel. Mais rien n’arrête la jeune Andoun qui voit en rêve un chant de fleurs jaunes l’appelant à un autre destin. Avec simplicité, Kiyémis nous fait comprendre, à travers ce personnage comment, presque par hasard, Andoun finit par construire sa vie dans le pays des autres, et donne un autre destin à sa fille, Freya. Que les migrantes d’Afrique subsaharienne des années 1970 en soient honorées.

Très belle histoire de la grand-mère de l'autrice, femme courageuse qui veut être libre dès son plus jeune âge. En principe au Cameroun, les femmes doivent épouser celui que les parents choisissent. Andoun (Anne-Marie), ne veut pas être comme sa soeur aînée, elle désire aller à l'école. La vie va en décider autrement. Elle va avoir un enfant très jeune, sans mari et désire décider de sa vie seule. Evidemment, c'est très difficile, mais quelle femme déterminée qui arrivera au bout de sa peine : sa fille va faire des études et réussir brillamment sa vie. Très beau livre, jolie écriture et une héroïne particulièrement attachante. Une belle découverte.

Ce roman est celui de la vie romancée de la grand-mère de l'autrice. Andoun est une jeune fille qui sait, dès son plus jeune âge qu'elle mérite mieux et aspire à une vie meilleure que celle qui lui est offerte dans la campagne camerounaise. A 15 ans, elle commence à se révolter à sa manière et refuse le travail dans les champs d'arachides car son avenir (radieux) et ailleurs. Surtout, elle veut étudier mais son environnement ne lui permet pas de s'émanciper. Elle entrevoit un espoir lorsqu'on l'envoie à Douala, dans la famille de sa soeur ainée. A Douala, elle passe de l'euphorie aux désillusions. Au lieu d'être scolarisée comme prévu, elle se retrouve bonne à tout faire et élève les enfants de sa soeur. Sa situation va changer lorsqu'elle se lie d'amitié avec une jeune fille de la haute bourgeoisie et qu'elle finit enceinte d'un militaire, qui refuse de reconnaître cet enfant. C'est d'ailleurs ce bébé qui va pousser Andoun à se rebeller, à affronter seule son destin et à s'affranchir de toutes les contraintes pour enfin s'émanciper et toucher du doigt sa liberté. Cette histoire est celle d'une jeune femme extrêmement forte et obstinée, qui fait preuve de courage et de résilience pour mener à bien sa vie. Elle affronte une société qui voudrait la mettre en cage et, surtout, la soumettre au joug d'un mari. de son village à Douala, puis à Paris, elle va faire preuve d'obstination pour élever sa fille, s'élever elle-même et essayer de garder courage, même dans les situations les plus compliquées. Andoun a toujours son objectif en tête et avec du travail et sa farouche volonté, elle avance à petits pas vers ses objectifs de vie.