Filles du vent : Le livre de Mathilde Faure

Un roman inspirant ! Je découvre l'autrice avec ce roman. Connaissant bien le domaine de la protection de l'enfance, j'avais un peu d'inquiétude par rapport au réalisme de l'histoire. Mais bonne nouvelle, l'autrice connait parfaitement son sujet puisqu'elle est éducatrice. Lina, Assa et Céline sont des adolescentes accueillies dans un foyer de protection de l'enfance. Chacune a son histoire qui l'a conduite à cet endroit et leurs caractères sont très différents. Toutes trois vont toutefois parvenir à se découvrir et à faire entendre leurs voix en fuguant. Ce qu'elles demandent ? De la visibilité sociétale, une réflexion et des propositions pour les jeunes filles placées. Une histoire de sororité très habilement menée. On découvre les failles et les difficultés familiales de chacune des adolescentes. Elles fourmillent d'idées et d'envie. Cette fugue est l'occasion de se construire et de réfléchir, j'ai vraiment apprécié cela. L'immersion est totale avec le langage jeune des filles et les musiques qu'elles écoutent. Un bon roman, il m'a néanmoins manqué quelque chose pour qu'il soit marquant.

Ça m’a fait un bien fou de lire ce roman qui met en avant l’histoire, le quotidien, la vie des jeunes filles placées dans un foyer dès leur plus jeune âge. C’est l’histoire de trois jeunes adolescentes, Assa, Céline et Lina, qui n’ont en apparence aucun point en commun à part leur logement, le foyer de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) à Argenteuil. Chacune à sa propre histoire personnelle, son vécu, une famille inexistante et pourtant, elles ont décidé de s’en sortir et vont se battre pour la même cause : une jeunesse oubliée, « Mineure placée, jamais à sa place » #jeunesfillesplacesencolere Filles du vent a été une lecture coup de poing, une lecture bouleversante, une lecture violente et forte en émotions. Mathilde Faure aborde des sujets forts sans aucune transparence et sans gêne tels que l’abandon, la maltraitance, le viol d’un enfant, la prostitution d’un mineur ou encore la violence physique et psychologique. Elle ne passe pas par quatre chemins et emploie des termes forts avec un vocabulaire cru et limite vulgaire. Ce que j’ai aimé : - Etant elle-même éducatrice spécialisée pendant plus de trois ans, l’autrice a transposé son quotidien dans ce roman. J’ai aimé que ses inspirations proviennent « de bribes d’histoires de toutes ces adolescentes révoltées, abîmées, joyeuses ou résignées, croisées sur son chemin » - J’ai été très touchée par chacune des histoires des filles et plus particulièrement celle de Céline - J’ai aimé apprendre sur un univers que je ne connais à peine, voire pas du tout : les foyers d’aide sociale à l’enfance. C’est un monde que je commence à côtoyer petit à petit grâce à mon métier car je travaille dans une école aidant les jeunes descolarisés à s’engager sur une dynamique d’insertion professionnelle. Dans l’ensemble, Filles du vent a été pour moi plus qu’une simple lecture mais plutôt une claque, une leçon de vie. C’est un roman représentant une vraie réalité des conditions de vies difficiles pour ces jeunes et invisibles pour toutes personnes ne côtoyant pas de près un foyer. Féminité, courage et force sont les mots qui résument cette pépite !

Sur les filles du vent, souffle un vent de liberté. Ces filles, ce sont Lina, Assa, Céline mais aussi toutes les autres : trois adolescentes placées à l’ASE dans un foyer à Argenteuil. Assa est l’intellectuelle qui se réfugie dans les livres ; Lina la bagarreuse ignore comment gérer sa violence et Céline, déscolarisée, fugueuse, se retrouve victime d’un proxénète. Si Assa est moins la figure commune et attendue ; Lina et Céline, elles ; font office de triste réalité. Ensemble au foyer, elles ne partagent rien, pas même les raisons de leur placement. Mais alors que le mouvement #metoo, les marches de Noustoutes prennent de l’ampleur, Lina se révolte de ne pas se retrouver dans ce Noustoutes. Elle voit les jeunes femmes parisiennes, bien habillées, défilées et elle se sent en marge. Son éducatrice lui indique qu’elle n’a pas sa place dans cette marche. Mais… où est la place des enfants placés ? Où est la place de ces jeunes filles placées dans le mouvement féministe, elles qui ont subi au prix de leurs corps et esprits souvent, la violence des hommes ? Le vent amène ces trois filles à fuguer et faire un tour de France pour créer leurs propres collages sur la jeunesse placée, en colère et délaissée. L’autrice, Mathilde Faure, a été éducatrice spécialisée auprès d’adolescents placés à l’ASE et ça se sent. On aperçoit la plume qui décrit le quotidien vécu dans le foyer : les insultes, les cris, les frustrations, les fugues… Chacune des trois adolescentes a sa propre voix et manière de s’exprimer mais elles crient à l’unisson. Sororité, j’écris ton nom comme dirait Paul Éluard. Il s’agit de son premier roman, inspiré de bribes de vies de ces adolescents à la fois révoltés et résignés, gais et désespérés, mais surtout invincibles, indestructibles. Ils ont une rage de vivre, d’être vus et entendus, visibles. La plume de l’autrice n’a pas été un coup de cœur pour moi. Toutefois, ce livre mérite d’être connu pour son engagement et son authenticité. Il met l’accent sur une réalité notamment trop peu connue : que deviennent les enfants de l’ASE à leurs 18 ans ? Ils sont lâchés en pleine nature, à un âge où un adolescent lambda est déjà perturbé pour choisir sa filière et son orientation professionnelle ; on demande à ces jeune l’impossible : devenir des adultes, quand ils n’ont connu souvent que des figures défaillantes.

Ce livre me donnait envie de le lire avec sa belle couverture, j’ai vite compris à quoi faisait référence ces jeunes filles qui se sentent libre et qui veulent exister :) C’est un coup de poing dans le sens où ces jeunes filles qui ont en commun le fait d’être mal aimé de leurs famille, des mauvaises rencontres qu’elles font vont avoir une belle idée de révolution à leurs manière :-) C’est beau, c’est touchant j’ai apprécié le langage utilisé, le fait qu’elles ne soient pas amies mais qu’elles le deviennent au fur et à mesure de leurs périples :) C’est vraiment un très beau roman et il mérite amplement le prix de l’héroïne engagée Bravo :-)))