Fils de tueurs : Le livre de Rachel Corenblit

J'ai été attirée par cette couverture toute bleue, avec sa porte fermée mystérieuse et ce titre évocateur "Fils de tueurs". Comme je l'avoue, j'écoute régulièrement des histoires de True Crime, je me suis dit "oh ce livre va me plaire", surtout que j'apprécie plutôt déjà l'auteure. C'est un roman facile à lire, dans le sens où ce n'est pas un style d'écriture compliqué, et je l'ai lu rapidement car j'ai été happé par l'histoire, comme on peut être happé quand on entend la chronique d'un fait divers type True Crime justement. Le héros de l'histoire, Clément Duval, est un enfant de tueurs, et il a été recueilli des années avant par une famille d'accueil aimante dans laquelle il se reconstruit. Alors qu'il est devenu un grand adolescent, il va être amené à revoir sa mère et faire face à son passé traumatique. "Dans ce roman, on essaiera de reconnaître des affaires criminelles, des faits divers, on tentera d'évoquer des vraies histoires, mais l'essentiel de mon texte demeure une fiction. Une fiction sur la famille.", voilà ce que précise l'auteure dans ses Remerciements. Comme beaucoup l'ont abordé dans leurs critiques, je trouve le concept un peu "malhonnête", dans le sens où même si on n'essaie pas où on ne tente pas de reconnaître les affaires criminelles, elles nous sautent aux yeux puisque Clément Duval, c'est clairement une transposition de Sélim Fourniret. Quand on connaît la vraie histoire, il y a trop de détails pour que ce soit seulement une vague ressemblance. De plus, ce nom de famille Duval, n'est pas innocent et renvoie forcément à l'affaire Alexia Duval, et je trouve qu'il n'y avait pas besoin d'en faire autant. Surtout, je trouve qu'il aurait été bienvenu d'assumer et de dire clairement que cette fiction est totalement tirée d'une affaire criminelle qui a existé, plutôt que de feindre que ce soit le lecteur qui trouve des ressemblances qui n'auraient peut-être pas lieu d'être (en tout cas c'est ainsi que je le ressens quand je lis ses mots). Cela n'enlève cependant rien à l'intérêt de la lecture, et au fait que oui, ce livre reste une fiction. J'ai trouvé le processus de résilience dans lequel chemine le jeune Clément, abordé de façon subtile et crédible. Je me suis attaché à ce personnage qui déploie un courage immense pour faire face aux démons de son passé, porté par la détermination altruiste de récolter de nouveaux aveux pour les familles des victimes. Au contraire d'autres lecteurs ici, je n'ai pas été gênée par la scène où Clément réunit toutes les familles de ses victimes, ça reste de la fiction, et en plus, cela a une fonction réparatrice dans l'histoire.

Un thriller psychologique captivant très proche de la réalité sordide de l'affaire des époux Fourniret. Le point de vue abordé dans cette fiction serait celui du fils, un angle original. Sa mère acceptant de donner nom et lieu de ses victimes contre des visites de son fils, celui-ci se retrouvera plongé dans les souvenirs de son enfance. Au vu du sujet abordé, le récit pourrait être totalement sombre, mais il apparait grâce aux personnages entourant Clément (le fils) une touche de lumière et d'espoir. Un roman à partir de 16 ans pour les adeptes des faits divers, true crime

Un roman qu'on n'a pas envie de lâcher après l'avoir commencé. Le fait que Rachel Corenblit écrit habituellement pour la jeunesse - ado se ressent quand même dans l'écriture. La psychologie des personnages n'est pas énormément poussée. L'histoire est terrible, ce jeune garçon qui a assisté aux horreurs perpétrées par son père et sa mère et qui doit aller rencontrer sa mère en prison pour lui faire avouer où sont cachés les corps des victimes... Je n'avais pas fait le parallèle avec l'affaire Fourniret, même si, maintenant que je l'ai lu dans plusieurs commentaires, ça semble évident. Et je reconnais que ça aurait pu être précisé par l'autrice. le roman se lit très vite, on veut savoir comment Clément s'en sortira. Mais ça reste assez superficiel, le côté psychologique n'est pas assez développé. Je suis restée sur ma faim à ce niveau-là.

Vous vous intéressez aux faits divers et au fonctionnement des tueurs en série ? Ce roman adressé aux adolescents à partir de quinze ans vous fera vivre une enquête « de l’intérieur », aux côtés d’un garçon ayant assisté aux meurtres perpétrés par ses parents. Une fiction largement inspirée par des affaires judiciaires ayant vraiment existé, comme l’affaire Fourniret (entre autres). « Comme si c'était possible, ne pas être terrorisé à l'idée de ce qui m'attendait. J'allais rencontrer la Veuve Duval. Ma Mère. La revoir. Elle. » Clément accepte de rencontrer sa mère, emprisonnée depuis dix ans pour complicité de meurtre. Elle a en effet aidé son mari, Etienne, à enlever et éliminer plusieurs jeunes filles. « Il restait huit corps. Huit. Les huit dernières victimes du couple Duval. Les huit mortes qu'ils avaient gardées pour eux. » La mère de Clément monnaye leurs rencontres à coups de révélations sur l’emplacement des corps ensevelis par elle- même et son mari. « Elle veut que je me souvienne de tout et, peu à peu, ça me revient. Ça remonte des profondeurs. Je crains de découvrir du sale. » Clément a trouvé la paix en étant accueilli par la famille Aubry, des agriculteurs ayant la main sur le cœur. Grâce à eux, il a trouvé un semblant d’équilibre, la possibilité de se projeter dans un avenir en oubliant son passé. La démarche de sa mère risque de mettre à mal la stabilité du jeune homme de dix- sept ans. Au final, un récit captivant. Personnellement, je ne me suis jamais projetée dans l’esprit d’un enfant de criminel et ce roman en donne un aperçu criant de vérité. Comment faire face au parent restant, insistant pour se justifier ? Que faire du conflit de loyauté ? Certains passages font froid dans le dos. Une lecture marquante.