Guetter l'aurore : Le livre de Julie Printzac

Un roman d'une justesse impressionnante. Nous sommes plongés au cœur de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte qui n'est que trop peu évoqué dans les romans de ce genre. Nous sommes à Saint-Girons, au pied des Pyrénées, en zone libre. un Nous allons suivre Esther, jeune juive, qui vient d'emménager dans le sud de la France après avoir fui la zone occupée, et Clara, juive également, qui devient son amie. Pourtant, alors qu'elles font tout pour vivre une vie aussi « normale » que possible, elles sont vite rattrapées par la réalité de ce conflit et le danger qu'elles et leurs familles courent. Ces deux jeune filles sont tellement attachantes. On ressent leurs émotions, on vit la peur avec elles, mais on vit aussi leur adolescence en leur compagnie. Ce livre a réussi à me transporter, j'avais un mal fou à le reposer. Leur résilience et leur caractère m'ont soufflé, chacune à leur manière. Vraiment, je ne suis pas prête d'oublier le personnage d'Esther qui m'a beaucoup touché par cette espèce de douceur parfois innocente en contraste avec cette hargne et cette envie de s'en sortir. Clara n'est, à l'inverse, pas forcément douce, elle est même beaucoup plus impulsive et dans l'action, mais elle a aussi cette pointe d'insouciance qui la rend attachante aussi. L'autrice a une plume qui va droit au but, pas de longueurs majeures à déplorer. J'ai lu ses mots avec envie et avec entrain, tellement j'étais prise dans son récit. Le rythme étant plutôt dynamique, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j'aurais pu dévorer ce roman en quelques heures si je n'avais pas fait l'effort de le déguster et de l'apprécier à sa juste valeur. Un pan de l'Histoire connu, mais un contexte bien moins raconté dans les romans: l'angoisse constante des juifs en zone libre. Ce sont des livres comme celui-ci qui me rappellent pourquoi j'aime tant lire sur cette période.

Ayant envie de lire un roman historique, je me suis tournée vers Guetter l’aurore de Julie Printzac, qui m’avait fait très envie lorsque j’avais rencontré l’autrice l’année dernière mais que j’avais laissé traîner dans ma PAL. Je suis bien contente de l’en avoir enfin sorti car j’ai adoré ma lecture ! A la suite de sa rupture avec Marco, Déborah quitte sa vie à Milan et vient s’installer chez sa mère. Elle y retrouve également sa grand-mère Esther : cette dernière a beaucoup de moments d’absence et de pertes de mémoire. Un jour, en pleine crise, Esther prononce le prénom de « Clara ». Certaine de n’avoir jamais entendu ce prénom de la bouche de sa grand-mère, Déborah décide de creuser le passé de son aïeule qu’elle a toujours gardé secret… . En parallèle de la recherche de Déborah sur l’histoire de sa famille, ce roman, à double temporalité, nous plonge dans le quotidien de la famille d’Esther, obligée de fuir dans un petit village des Pyrénées françaises pour échapper aux rafles. Malgré les privations et la peur constante, la famille Brodsky tente de vivre « normalement ». Nous suivons ainsi l’adolescence de la jeune Esther. Malgré la dureté du sujet, j’ai adoré ma lecture. La construction a double temporalité est parfaitement maîtrisé par l’autrice, on plonge avec aisance dans les recherches de Déborah comme dans le quotidien des Brodsky. J’ai particulièrement aimé les parties dans le passé car je me suis beaucoup attachée à cette famille, qui reste si forte, humaine et solidaire malgré les épreuves auxquelles ils sont confrontés. L’histoire m’a emportée, d’autant plus qu’avant de commencer le roman, je savais que l’autrice y racontait l’histoire de sa famille. Le savoir rend la lecture d’autant plus émouvante. J’ai également été impressionnée par le travail de recherches de Julie Printzac ; après avoir lu de nombreux romans sur la Seconde guerre mondiale, j’ai encore appris de nombreuses choses dans celui-ci. Guetter l’aurore est un roman fort et bouleversant, magnifiquement écrit. Je l’ai tout simplement adoré et je ne peux que vous recommander de le découvrir à votre tour !