Iliade : Le livre de Homère
La guerre de Troie s'éternise. Pâris le Troyen a ravi Hélène à son époux Ménélas et les Grecs s'acharnent à venger l'honneur de ce dernier. En abandonnant le combat, Achille, furieux après le rapt de sa captive bienaimée Briséis par le roi Agamemnon, compromet la victoire de son camp. Rien ne saurait apaiser sa colère, hormis la mort héroïque de son ami Patrocle qui le ramène à la raison...
Les hommes s'épuisent en vaines querelles, guerres, trahisons et massacres. Les dieux et les déesses, qui en font autant, disposent de leurs destinées. Huit siècles avant notre ère, un poète de génie légendaire nommé Homère, le premier magicien du verbe, chante la chanson épique de leurs exploits.
De (auteur) : Homère
Traduit par : Charles-Marie Leconte de Lisle
Expérience de lecture
Avis Babelio
Donstan
• Il y a 1 semaine
Demandez à vos comparses s’ils ont lu l’Iliade, la majorité vous répond gaiement en papelardises arguant se rappeler du fameux talon d’Achille du cheval de Troie. La tuile, aucun de ces deux événements ne figure dans le livre, ces deux légendes auraient été ajoutées a posteriori. En somme, comme Les Misérables, Notre Dame de Paris ou 1984, tous disent les avoir lus aucun n’en a tourné une page. Sur le livre, il faut l’avouer, sa lecture est loin d’être une sinécure. La versification ainsi que l’hellénisme abscons pour les non initiés fait qu’on peut etre coupé entre deux coups d’épées, aller-retour incessant entre les notes de fin de page qui sont en fin de livre (ce qui est insupportable messieurs les éditeurs foutez moi ces précisions sur les pages concernées). Du reste, l’Iliade c’est l’occident contre l’orient, le choc des Achéens et des braves d’Asie Mineure. Un jour il y’aura la mort d’un Patrocle, une goute d’eau qui fait déborder la jarre, alors la guerre de Troie aura bien lieu et n’aura plus de fin.
H-mb
• Il y a 2 semaines
L'Iliade et l'Odyssée, c'est le début d'un amour passionné pour tout ce qui touche à la Grèce antique, amour qui dure depuis soixante ans maintenant. Lire l'Iliade, c'est découvrir à chaque fois un trésor renouvelé, à manier avec révérence ;) C'est aujourd'hui l'occasion pour moi de découvrir une nouvelle traduction, par Pierre Judet de la Combe. Une vision assez tragique de l'homme, à la vie brève, manipulé par les dieux, qui peut atteindre au mieux à un souvenir glorieux, sinon aux ternes enfers où chacun s'étiole un peu plus dans une éternité obscure, ombre parmi les ombres. D'où l'importance de la vie sur terre, la vie brève mais la seule dont nous disposons. Pas de paradis pour les Grecs anciens, même les meilleurs. La seule survie possible, c'est par les poètes qui chantent la gloire éternelle des héros. A preuve, nous les lisons toujours, plus de 2600 ans après, et nous connaissons encore Achille, Ulysse ou Hector - sans oublier mon préféré, Diomède. Homère ne prend pas parti entre les deux camps. Les Achéens le plus souvent incarnent les figures les plus extrêmes et les plus inhumaines de la guerre. Ce sont les Troyens qui représentent le monde humain d'une cité. Hector est probablement le héros le plus riche, le plus humain de cette histoire. Achille peut être atroce, Ulysse polutropos n'est qu'esquissé dans l'Iliade. Le trait de génie de l'auteur : se concentrer sur un bref instant de la guerre qui dura 10 ans, la colère d'Achille. Achille qui ne trouve moyen d'être honoré par Zeus que par la destruction presque totale de la société qui n'a pas su lui reconnaître sa part d'honneur. C'est un moment-bascule dans le conflit, quand l'équilibre des forces qui s'était maintenu tout ce temps cède, d'abord à l'avantage des Troyens puis des Achéens lorsqu'Achille fait retour. Un moment où la nouveauté surgit, avec l'intervention massive des dieux qui se répartissent entre les combattants et prennent part à la guerre tout autant que les mortels. Ils sont omniprésents et très affairés, même s'ils ne décident pas directement du sort des hommes. Cette fois-ci, je me suis attachée dans ma lecture aux fameuses comparaisons homériques, qui se déroulent comme un fleuve puissant et sont d'une poésie sublime. Elles disent la guerre dévastatrice le plus souvent bien sûr. Comparaisons naturalistes, animalières fréquemment, tirées des activités familières, la chasse, la navigation, l'agriculture. Elles ouvrent le texte vers le hors champ de la bataille. Elles nous permettent de sortir du carnage toujours renouvelé sur le champ de bataille, quand les descriptions graphiques de la mort deviennent un peu trop violentes pour mon goût. Homère n'euphémise pas la guerre même si ses héros se lancent dans de grands discours à l'adversaire avant de jeter leur lance et de tirer l'épée ;) Par-là, l'Iliade permet de mettre des mots sur l'expérience traumatique de la guerre. "[Diomède] pareil à un fleuve grossi des flots de l’hiver, qui de son flot vif disperse les talus. Ni les talus érigés en barrages ne l’arrêtent, ni ne le retiennent les enclos des jardins en pleine pousse, lui qui surgit en un instant, quand la pluie de Zeus s’abat de tout son poids. Sous lui, les beaux travaux des hommes robustes s’écroulent en masse. De même, sous le fils de Tydée chaviraient les phalanges compactes des Troyens." La traduction de Judet de la Combe est un peu rude, au plus près du texte original me semble-t-il (je ne suis pas spécialiste du grec ancien), de son rythme, de sa structure. Elle prend en compte le fait que l'Iliade est faite pour être dite devant une assemblée, dans un cadre qui peut être religieux, c'est une performance faite par un aède, qui se renouvelle à chaque "représentation" de l'œuvre. De fait, elle passe plutôt bien à l'oral.
Batuco
• Il y a 1 mois
L’Iliade est une œuvre immense, riche et complexe, qui ne se laisse pas aborder facilement. Se lancer dans l’aventure sans s’être préalablement préparé, c’est prendre le risque de ne pas dépasser le chant I, refermer le livre et le remettre à sa place dans la bibliothèque en se disant qu’on retentera un peu plus tard. Et puis les années passent… En ce qui me concerne, je souhaitais vraiment lire l’Iliade même si cela m’effrayait un peu. Je redoutais de tomber sur un texte aride, difficile à lire, trop poétique, trop abstrait ou trop métaphysique… Et je dois reconnaître que la lecture des premières pages, que dis-je des premiers vers !, a été un vrai défi. L’enjeu est de passer ce premier obstacle, de s’habituer au style, de rentrer dans cet univers si lointain et étranger. Mais j’y suis parvenu et j’ai été récompensé. Une fois imprégné de ces vers homériques, la lecture devient fluide, naturelle, la beauté de l’œuvre se dévoile et le récit devient passionnant. L’Iliade (ou Iliade) n’est pas un livre, ce n’est pas une œuvre écrite et destinée à être lue. Il s’agit d’un poème épique composé en vers et appartenant à la tradition orale. Il était récité par des aèdes, les poètes de la Grèce antique qui chantaient les mythes et légendes à leur auditoire. Homère (s’il a jamais existé en tant qu’individu) n’était donc pas un écrivain mais un aède, un poète. Ce n’est pas lui qui a « écrit » ces milliers de vers, il les a « composé ». Il a fallu attendre le VIe siècle avant notre ère, sous le règne de Pisistrate à Athènes, pour qu’une première version écrite soit réalisée, figeant ainsi une forme qui traversera ensuite les siècles pour nous parvenir. L’Iliade n’est pas non plus le récit de la guerre de Troie, cette ville qui porte aussi le nom d’Ilion et qui donne son titre au poème. Celui-ci se concentre sur un épisode bien particulier de cette guerre, la colère d’Achille, et de ses conséquences. Nous ne voyons ni le début ni la fin de cette guerre. La ville tombera aux mains des achéens (les « grecs ») mais nous ne la verrons pas tomber. Le fameux cheval de Troie n’y est même pas mentionné. Achille doit mourir mais nous le quitterons bel et bien vivant. L’Iliade fait en réalité partie d’un ensemble de poèmes, le Cycle troyen, dont la majorité des textes a été perdue, et qui racontait cette guerre dans son ensemble. L’Iliade était précédé par d’autres poèmes qui en présentaient l’origine et les débuts. Pourquoi lire l’Iliade ? - Parce que c’est un texte fondamental de notre culture et de notre langue. Il pose les jalons de ce que l’on nomme la mythologie grecque et l’on retrouve aujourd’hui encore un nombre incalculable de références à ces mythes. - Parce que c’est aussi une des premières épopées écrites de l’humanité (la toute première étant L’épopée de Gilgamesh, écrite sur des tablettes d’argile en écriture cunéiforme par les sumériens au IIe millénaire avant notre ère). - Parce que l’Iliade est un récit universel, intemporel qui traite des passions humaines : l’amour, la colère, l’amitié, la douleur… Et puis la mort, la postérité. Que reste-t-il de nous après notre trépas ? Achille préfère une vie courte mais glorieuse à une existence longue et paisible mais sans renommée tandis qu’Hector, lui, aspire à la paix et à la sécurité de sa famille et des troyens. - Et enfin parce que c’est une très belle histoire, très prenante et magnifiquement écrite. Il existe de nombreuses traductions françaises de l’Iliade, elles peuvent être très anciennes ou récentes, en vers (divers) ou en prose, fidèles ou très libres… L’expérience de lecture peut être très différente selon la traduction choisie. Aussi, avant même d’entamer la lecture de l’Iliade, il convient de choisir une traduction qui nous convienne pour s’assurer d’une lecture la plus plaisante possible. Lire un texte ancien comme l’Iliade peut parfois dérouter et un lecteur moderne pourrait avoir des difficultés à entrer dans le récit et surtout ne pas l’abandonner en cours de route. En ce qui me concerne, j’ai choisi la traduction de Jean-Louis Backès qui date de 2013, dans la collection Folio classique de Gallimard. J’ai été séduit par sa démarche qu’il expose dans un article intitulé « Ne pas renoncer aux difficultés de l’exactitude ». Elle peut se résumer à la fidélité au texte original, à la fois en respectant la structure des vers en utilisant la forme du vers libre en français et les mots utilisés par Homère, et à la simplicité de la langue. Pour profiter pleinement de cette œuvre, je conseille aussi de se renseigner sur la mythologie grecque auparavant. Par exemple, l’excellente émission radiophonique « Quand les Dieux rodaient sur Terre » de Pierre Judet de La Combe diffusée sur France Inter apporte beaucoup de clés de compréhension. En conclusion, je recommande vivement la lecture de l’Iliade, une œuvre exigeante mais magnifique et incontournable.
Broyeuse
• Il y a 3 mois
L’Illiade n’est pas un livre aussi difficile à lire que je pensais, malgré ses 600 pages (en version Poche) et les siècles qui nous séparent d’Homère. Le travail de traduction est incroyable et j’ai été facilement plongée au cœur des combats et injures échangés entre les héros et dieux. Les batailles sont très détaillées et retranscrivent parfaitement la réalité brutale de ces guerriers se battant pour la gloire. Mais l’Illiade exige, plus souvent qu’il n’y parait, une connaissance approfondie de la mythologie grecque. Malheureusement, j’ai parfois eu du mal à m’imprégner de certaines parties. Certains dialogues sont entrecoupés de références aux parents de l’interlocuteur. Même si ce personnage n’a jamais été mentionné auparavant et ne reviendra plus, le lecteur a droit à un portrait détaillé de ses exploits. Je comprends le désir de l’auteur de ne pas anonymiser ces héros et de montrer combien périssent, mais ces interruptions ont souvent fait retomber en moi la fièvre du combat. Les combats ne se livrent pas uniquement entre mortels, plusieurs chapitres sont dédiés aux querelles divines. Cocasses, ils montrent à quel point les guerriers ne sont que les marionnettes des dieux. Par exemple, c’est Patrocle qui, bousculé par Apollon, perd son armure et périt. Ou encore Diomède, soutenu par Athéna, qui provoque un carnage côté troyen. Ainsi, de son style et de sa forme, le récit n'a pas tellement vieilli, mais j'ai regretté le manque d'interaction de la part des personnages féminins. J'aurais aimé les voir dans d'autres rôles que celle d'épouse, comme Andromaque, ou de belliqueuse, comme Hélène ou Briséis. Mais c’est peut-être attendre trop de modernité d’un récit antique ? Dans l'ensemble, j'ai apprécié cette lecture, mais surtout, je suis fière de l'avoir achevée.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782823870213
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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