Jane Birkin - A fleur de peau : Le livre de Frédéric Quinonero

Frédéric Quinonero nous fait un cadeau avec cette biographie extrêmement documentée, semée de citations, de paroles de chansons, de photos de Jane resplendissante à différents stades de sa vie. Les annexes en fin de volume en font un livre de référence. On y trouve tout: les chansons, les interventions à la télé, les films! On connait tous globalement la vie de Jane B, les hommes de sa vie, son amour indéfectible pour ses filles, ses films, ses chansons, sa fantaisie, sa manie de ne rien jeter, les cendres de sa mère gardés sur une étagère de sa cuisine dans un pot de confiture, sa générosité, son humilité et sa sincérité. Ce sont ces aspects de sa personnalité qui marquent à la lecture de ce livre. Pour exemple, en 1989 on veut la faire Chevalier de la Légion d’honneur, distinction qu’elle refuse car « Mon père a été un héros, et seuls les héros reçoivent la Légion d’honneur ». Il l’avait reçue en 1985 pour son action pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il se rendait en barque sur les côtes du Finistère infestées d’Allemands, près de Lannilis, y exfiltrer des aviateurs alliés. Jane Birkin y avait acheté un petit manoir, pour être près de cette plage. On apprend mille choses, qu’à dix-sept ans, ses parents l’envoient à Paris apprendre le français pendant cinq mois, elle est logée au 67 bis, boulevard Lannes, l’hôtel particulier où réside Edith Piaf, qui y meurt en octobre. Serge Gainsbourg vient saluer la défunte, ils sont pour la première fois au même endroit ! On y apprend que le vrai thème de « Je suis venu te dire que je m’en vais » de Serge Gainsbourg, n’est pas une rupture, mais l’adieu à la vie, chanson écrite peu après un infarctus... Jane y participe par ses pleurs, mais refusera d’écouter cette chanson qui la bouleverse. Et son engagement incroyable pour mille causes : Amnesty international, l’Unicef, Médecins sans frontières, SOS Syrie, Aung Saa Suu Ky, les hôpitaux publics français, l’enfance handicapée, la lutte contre le sida et l’homophobie, les migrants... Terminons avec les mots de Lou Doillon à sa mère en 2021 quand elle reçoit la Victoire d’honneur : « Cinquante ans qu’on te regarde sans jamais te cerner. Toi, l’équilibriste qui as traversé tout en donnant tout. À la fois grave et nonchalante. Vulnérable et redoutable, tragique et comique. Toi, à fleur de peau, la fleur au fusil, toi sans te poser de questions, tu as brisé les frontières... »