JOURNAL DES ANNEES DE PESTE 1986-1991 : Le livre de Jean Dutourd
Dutourd est-il un philosophe, un humoriste ou un prophète ? Un peu tout cela à la fois. Il regarde le monde avec les yeux d'un vieux sage qui ne prend plus grand-chose au sérieux, qui en rit volontiers et à qui il arrive quelquefois de prévoir l'avenir.
Etant un écrivain, et par conséquent un moraliste, Dutourd traite de la politique non en commentateur ou en pamphlétaire, mais en romancier. Il la raconte comme une longue histoire émaillée de péripéties burlesques ou déplorables, dessinant les personnages avec une patte de caricaturiste, montrant ce qu'il y a au-dessus ou en dehors des événements, et qui est le tissu de la vie.
Le journal des années de peste est autant un journal intime qu'un journal de la France. L'auteur l'a écrit avec une complète sincérité, sans jamais se contraindre, ni acquiescer aux opinions reçues, ni céder à ce qu'on appelle le " politiquement correct ", comme s'il ne s'adressait qu'à lui-même ou à un ami.
De (auteur) : Jean Dutourd
Expérience de lecture
Avis Babelio
gerardmuller
• Il y a 1 an
Journal des années de peste (1986-1991) Jean Dutourd Académie Française Ce recueil d'éditoriaux de Jean Dutourd publiés au cours des années 86 à 91 est une sorte de journal intime de la France d'alors. Ne dissimulant jamais ses convictions politiques, Jean Dutourd donne dans la sincérité la plus totale et sans langue de bois. Il ne cède jamais au politiquement correct et déteste les idées reçues. Regardant le monde avec les yeux d'un vieux sage, ce chroniqueur et polémiste parfois pamphlétaire, use de l'humour à bon escient, tout en restant une manière de moraliste, afin de brocarder ceux qui ne lui plaisent pas. De nombreux personnages jalonnent ce parcours des années de peste aux prises avec des péripéties de toutes sortes et l'auteur n'hésite pas à nous offrir des caricatures gentilles de ces hommes politiques que l'on a un peu oubliés. Jean Dutourd éprouve souvent un malin plaisir à ronchonner ; il écrit : « Nous vivons dans le siècle des masses. Il suffit d'être une masse, fussent une masse d'analphabètes, pour représenter une culture et une civilisation ! le suffrage du nombre est devenu le critère unique. On ne peut plus avoir raison tout seul. » Plus loin il se moque un peu des Français : « Les Français n'écoutent rien et saisissent toutes les occasions de chahuter. » J'ai bien aimé l'éditorial où il est question des grands écrivains sud américains que sont Borges et Bloy Casarès. Et puis à la page 110, l'art de s'en aller qui est un art difficile, car il faut savoir le faire un peu avant qu'on ne vous ait assez vu et on laisse alors un bon souvenir : ceux qui vous aimaient vous regrettent et ceux que vous irritiez se disent avec satisfaction que ce n'est pas trop tôt. Et quand l'auteur applique cette éventualité à son cas personnel, on ne peut que sourire…Et encore le mot sur les salaires en France : le salaire chez nous, est le dernier refuge de la pudeur surtout s'il est gros ! le chapitre sur l'éventualité du mariage des prêtres est intéressant quand l'évêque d'Evreux prétend que si les prêtres avaient le droit de se marier, on verrait davantage de vocations sacerdotales. Jean Dutourd n'est pas du tout de cet avis et argumente avec souvent une pointe d'humour. Plus loin l'auteur s'en prend à ceux qui veulent réformer l'orthographe. Pour lui, et je souscris personnellement, les mots ne sont pas seulement des sons, ils sont aussi une figure qui joue son rôle dans l'écriture, puis dans la lecture. Une page est faite pour l'oeil autant que pour l'oreille. Et de conclure que la réforme de l'orthographe ne profiterait qu'aux ignorants qui hélas ont proliféré ces dernières décennies. Extraits : « Ce que l'on demande à un président, c'est d'incarner une grande âme collective, non de se laisser aller intimider par des additions et des soustractions. » « le politicien m'a toujours semblé être le contraire d'un homme de bonne volonté. » « La politique, pour la plupart des gens, est l'art d' « arriver ». » Faisant montre d'une certaine détestation à l'encontre de François Mitterrand qu'il brocarde à l'envi, Jean Dutourd revient souvent contre la Pyramide du Louvre qu'il abhorre et sur Bernard Pivot qu'il adore, pour lui le grand homme de la télévision.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782259186599
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 420
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- Dimensions
- 226 x 142 mm
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20,00 € Grand format 420 pages