La couleur du trois : Le livre de Leni Zumas
Quinn, la trentaine passée, est célibataire, sans enfants, et sur le point de perdre son emploi. Comme si sa précarité financière n'était pas suffisamment angoissante, elle doit faire face au retour en ville de Cam, son premier petit ami, dont elle s'est séparée dans des circonstances qu'elle préférerait oublier. Cette réapparition fait remonter à la surface le traumatisme de ses années adolescentes ̶ la mort violente de sa sœur cadette ̶ , qu'elle croyait pourtant avoir enfoui au plus profond d'elle-même par des tactiques toutes personnelles...
Hypnotique et dérangeant,
La Couleur du trois explore un monde fait de souvenirs chers et de blessures ouvertes qui dessinent la présence vacillante d'un fantôme. Sur fond de musique grunge, ce roman introspectif décalé, à l'héroïne marquée du sceau de la tragédie, nous parle de ce qui est tapi dans l'ombre. Et affirme le talent d'une auteure incandescente, dont l'œuvre est à la fois intime et engagée.
De (auteur) : Leni Zumas
Traduit par : Anne Rabinovitch
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
GoodBooksGoodFriends
• Il y a 5 ans
Après Les heures rouges, qui m'avait surprise mais enthousiasmée, j'avais hâte de découvrir le premier roman de Leni Zumas, The Listeners, très justement traduit par La couleur du trois. Pas de dystopie ici mais un texte très juste sur les fantômes qui nous hantent. Quand Quinn apprend que la librairie qui l'emploie va fermer ses portes, ce qui signifie pour elle quitter son appartement qu'elle n'aura plus les moyens de payer, et qu'elle apprend dans le même temps que son ancien petit ami est de retour dans leur ville natale, c'est un bouleversement total. Quinn va se remémorer son adolescence tout en luttant contre ses vieux démons et en convoquant l'esprit de sa sœur disparue. La narration alterne entre le passé et le présent et les chapitres, courts, sont entrecoupés de scènes du Jeu des Questions cher à Quinn, sa sœur et son frère, lorsqu'ils étaient enfants. Le voile se lève page après page sur les drames ayant marqué la vie de la jeune femme. L'auteure distille habilement des informations au détour d'une phrase, d'une scène, des informations qui ont toute leur importance. Elle n'insiste pas dessus, au lecteur de décider comment les interpréter, les absorber. La plume de Leni Zumas est percutante, le désespoir de Quinn, sa souffrance, suintent de chaque phrase, de chaque mot. On ressent physiquement son mal-être. Le texte est lourd de sens et la symbolique est présente dans chaque paragraphe. En deux romans, Leni Zumas est devenue pour moi une auteure à suivre
Maplumedepaon
• Il y a 5 ans
La couleur du trois c'est l'histoire de Quinn, une femme perdue, détruite. C'est un peu l'histoire d'une lente descente aux enfers pallier par pallier. C'est un livre que j'ai trouvé dur à lire, il est d'une noirceur profonde. Car Quinn est l'ainée d'une fratrie de 3 enfants dont la soeur cadette est morte dans des circonstances violentes. Car Quinn faisait partie d'un groupe de musique avec son amour de jeunesse Cam, un groupe auquel un avenir prometteur était annoncé, mais qui s'est séparé dans des circonstances inconnues. Petit à petit, touche par touche, Leni Zumas nous révèle toute l'histoire de Quinn, mais surtout toutes ses névroses : les rats, les règles (le sang pas les directives), la viande, le ver de sang, les pancakes... Toutes ses obsessions, ces malaises, ces affres de la culpabilité rendent cette lecture pesante voir étouffante. J'ai eu malheureusement un peu de mal avec la construction assez décousue du roman, de passer d'une époque à une autre sans transition et sans repère, m'a fait me perdre parfois dans ma lecture. Heureusement le texte est parsemé de jolies touches de poésie et d'un peu d'espoir à son extrême fin.
Waterlyly
• Il y a 5 ans
Quinn est une jeune trentenaire totalement perdue. Elle est sur le point de perdre son emploi, travaillant dans une librairie dans laquelle les clients se font de plus en plus rares. Des rumeurs sur le fait que Cam, un ancien grand amour, est de retour en ville la perturbe également. Elle va alors de souvenir des concerts qu’elle donnait en sa compagnie ainsi que d’autres amis, il y a bien longtemps. Tout cela fait remonter à la surface un événement très douloureux. Quinn a perdu sa sœur cadette, alors que cette dernière n’était qu’une adolescente. C’est un très beau roman que propose ici l’auteure, et qui a finalement réussi à me convaincre. Pourtant, je dois bien avouer qu’au début, cela n’a pas été une lecture aisée, bien au contraire. Il faut se préparer à faire une expérience littéraire des plus particulières pour être en mesure de se laisser porter par ce récit. La faute revient indubitablement à un schéma narratif qui m’a paru brouillon pendant un bon quart du roman, il faut bien le dire. Ici, le lecteur se retrouve spectateur des errances de Quinn, mais j’ai dénoté juaqu’à trois époques bien distinctes. La place est donc donnée à Quinn adolescente, lorsque sa sœur était toujours en vie, à Quinn dans ses premiers pas d’adulte, lorsqu’elle donnait des concerts en compagnie de son grand amour de l’époque, et à Quinn adulte, totalement perdue et perturbée. Ce qui m’a fait défaut, c’est le manque de dates pour situer une intrigue complexe. J’ai pris un petit moment avant de m’y habituer totalement, mais une fois chose faite et à partir du moment où j’ai vraiment saisi le mécanisme narratif, cela a été une très bonne lecture, J’ai trouvé le personnage de Quinn très bien dessiné et d’une grande densité. Elle est totalement torturée, et plusieurs sentiments l’assaillent, tels que la tristesse et la culpabilité. L’auteure a su décrire les émotions qui la prennent d’assaut à tout moment, et elle le fait avec beaucoup d’acuité. Il faut dire que Quinn va porter cette histoire à bout de bras, les personnages secondaires ayant un rôle moins défini. La plume de l’auteure est addictive et d’une énorme fluidité. Leni Zumas a décidé de découper en tout petits chapitres son histoire. Certes, le lecteur se retrouve en face d’un nombre considérable de chapitres, mais cela rythme indéniablement l’histoire. Un très beau roman servi par une héroïne touchante et torturée au possible. L’auteure réussi à décrire les émotions de sa protagoniste avec beaucoup de justesse et de sensibilité. Une belle découverte à laquelle il faudra s’accrocher aux premiers chapitres, le temps de s’habituer au schéma narratif particulier.
Carolivra
• Il y a 5 ans
Leni Zumas est une auteure de talent. En 2018, paraissait son roman marquant Les Heures rouges dans lequel l’auteur imaginait qu’aux USA, le droit d’avorter n’existait plus. Le récit était glaçant. Avec La couleur du Trois, Leni Zumas nous offre un roman tout aussi poignant, dans un autre genre. Quinn a la trentaine. Sa vie n’a rien d’enviable. Elle vivote grâce à son boulot dans une bouquinerie. Elle fume et boit beaucoup trop. Elle est hantée par son anorexie et les fantômes de son enfance. Lorsque Quinn était gamine, elle a perdu sa sœur cadette dans un accident tragique. Les souvenirs remontent à la surface sans qu’elle puisse se débarrasser d’une culpabilité qui lui colle à la peau parce qu’elle, elle vit, et sa sœur, non. Leni Zumas offre au lecteur un roman étrange. Les chapitres sont très courts et oscillent entre les souvenirs de Quinn, lorsqu’elle avait une dizaine d’années ou lorsqu’elle se produisait en concert lors de ses années lycée et le récit de la vie de Quinn, trentenaire, paumée et mal en point. Il faut donc s’habituer à ses va-et-vient dans la narration. Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler. On suit Quinn qui se débat avec ses souvenirs qui lui collent à la peau, l’empêchant de vivre pleinement. L’écriture de Leni Zumas est empreinte d’une douce mélancolie, celle qui vous ravage le cœur et vous picote la moelle. Une mélancolie douce-amère qui permet au lecteur d’en savoir plus sur l’histoire de Quinn. Pourquoi refuse-t-elle de vivre? Le fantôme de sa sœur décédée la hante et la rend malade. Ce n’est pas ni un roman de la résilience ni le récit d’une guérison que nous livre ici l’auteure mais le simple constat que les morts empêchent parfois aux vivants de vivre. J’ai été pour ma part émue par ce récit que j’ai trouvé poétique, poignant et torturé. Sur fond de musique grunge, de drogue et d’alcool, Leni Zumas nous dresse également le portrait d’une jeune femme perdue face à une vie d’adulte qu’elle n’arrive pas à mener à bien, elle qui a été dépossédée trop tôt de son enfance. « La Couleur du trois » est un roman de pure mélancolie sur la question de la perte d’un être cher et de ses conséquences sur la vie de ceux qui restent.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782258165809
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 352
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- Dimensions
- 226 x 141 mm
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21,00 € Grand format 352 pages