La Maison d'Emily : Le livre de Amy Belding Brown
Massachusetts, 1869. Margaret Maher, jeune immigrante irlandaise, est farouchement indépendante. Se marier et fonder une famille ne font pas partie de ses rêves, en revanche elle a celui de rejoindre dès que possible ses deux frères en Californie. Quand Edward Dickinson lui demande de devenir bonne dans sa grande demeure d'Amherst, où il vit avec son épouse et ses deux filles, Margaret accepte l'offre en se disant que les gages financeront son voyage vers l'ouest. Mais elle est loin d'imaginer qu'elle restera trente ans dans cette maison et y formera au fil des ans une amitié aussi particulière qu'indéfectible avec la fille aînée des Dickinson, l'excentrique et talentueuse Emily...
Ce roman généreux et évocateur explore la personnalité énigmatique d'Emily Dickinson, de sa pensée hardie à son écriture incandescente, à travers les mots simples et justes de sa plus grande confidente et protectrice – qui jouera un rôle déterminant dans la reconnaissance posthume de son œuvre.
De (auteur) : Amy Belding Brown
Traduit par : Charlène Busalli
Expérience de lecture
Avis Babelio
LudivineBon
• Il y a 1 mois
Séduite par le visuel plein de tendresse, je referme ce magnifique roman conquise par le charme de ce texte et la finesse de la poésie d'Emily Dickinson. Il faut prendre le temps de savourer cet ouvrage contemplatif pendant les vacances car on ne le lit pas pour les rebondissements, on apprécie simplement l'ambiance puis la beauté des mots et de la langue. On se plonge avec bonheur dans le quotidien de Margaret, surnommée Maggie, cette jeune irlandaise qui souhaite rejoindre la Californie et qui va finalement rester pendant trente ans au service de la famille Dickinson, participant à l'équilibre de l'autrice américaine. On y découvre un peu mieux la personnalité déterminée d'Emily, mais aussi les traditions familiales, la sociologie avec la vie des femmes au XIXème siècle, les croyances et les aspects historiques. Un roman savoureux, juste et bien écrit. J'ai quitté à regrets l'atmosphère feutrée et protectrice de La Maison d'Emily, avec l'envie d'en savoir un peu plus sur cette poétesse courageuse et rebelle désormais passée à la postérité.
AnnaCecilia
• Il y a 1 mois
Une magnifique découverte dans le monde de la famille Dickinson, une incroyable rencontre avec Emily. Une poétesse que je découvre tout au long de son roman, je connaissais son nom, mais je n'avais jamais pris le temps de m'intéresser à la femme derrière les mots, derrière les maux. Ce roman m'a réellement donné envie d'en savoir plus sur elle, de lire ses œuvres, en Anglais, de parcourir ses lettres et ses poèmes. J'aimerais aussi beaucoup me rendre dans sa demeure devenue un musée. Une jolie balade dans le monde d'Emily Dickinson offert par ce roman, j'ai aimé à la fin la note de l'auteure qui permet de mieux comprendre comment ce récit a été construit, documenté, élaboré. Je le recommande vivement. Un coup de #x2764
clottedcreamlover
• Il y a 3 mois
La Maison d'Emily est une très bonne introduction à la vie et l'œuvre d'Emily Dickinson. Margaret a réellement existé, seulement elle est tombée dans l'oubli à cause de la famille d'Emily Dickinson qui a souhaité effacer son rôle et sa relation avec la poétesse américaine. Ce roman nous permet donc de redécouvrir cette femme et j'ai envie de dire "tant mieux" car c'est un personnage très intéressant : immigrée irlandaise, elle souffre des préjugés mais aussi de devoir se faire une place dans un nouveau pays, tout en gardant des souvenirs et des traditions de l'Irlande. C'est par ailleurs une femme au caractère bien trempé, assez admirable et j'ai beaucoup aimé sa relation avec Emily Dickinson. Ce qui m'amène à un autre point fort du roman : on découvre Emily Dickinson via les yeux de Margaret. C'est une bonne idée car elle apparaît un peu comme un double du lecteur : on est curieux de découvrir Emily pour la première fois pour voir si les rumeurs qui circulent sur elle sont vraies, la rencontre laisse une impression un peu curieuse et petit à petit on apprend à faire connaissance avec elle, à découvrir son caractère et son univers si particulier et on s'attache à elle. Ce qui fait que ce roman me semble excellent pour une première approche de la vie et de l'oeuvre d'Emily Dickinson. L'intrigue se déroule sur deux temporalités bien distinctes (les années que Margaret a passé chez les Dickinson comme domestique et l'année 1916, année charnière où Homestead, la maison des Dickinson est vendue) et j'ai bien aimé ces deux histoires : celle dans le "présent" baigne dans une atmosphère très mélancolique qui colle bien à l'image que je me fais désormais d'Emily Dickinson et soulève des questions auxquelles on aura peu à peu des réponses en lisant l'intrigue dans le "passé". Et cette dernière nous fait découvrir de façon assez classique la vie de la poétesse américaine. Je referme ce roman avec l'envie de poursuivre ma découverte de la vie d'Emily Dickinson avec les deux ouvrages que lui a consacré Dominique Fortier, mais aussi en lisant sa poésie
Lucilou
• Il y a 4 mois
Emily Dickinson est sans doute l'une des plus grandes poétesses américaines, l'une des plus énigmatiques aussi. On m'avait offert "Car l'adieu, c'est la nuit" il y a quelques années. J'en ai lu les poèmes, j'en ai aimé certains mais d'autres demeurent encore indéchiffrables pour moi, nimbés de mystères... Ce n'est pas grave: la poésie se cache parfois, ne s'offre pas tout de suite: il lui faut du temps, souvent. Un jour prochain, j'ouvrirai de nouveau le recueil et je sais que j'y trouverais ce que je n'y ai pas encore trouvé... Pour autant, ce mystère associé à la figure d'Emily Dickinson - elles ne sont pas légion les poétesses, les autrices même, du XIX°siècle et celle-ci est au moins aussi fascinante que son homonyme anglais- pique la curiosité... D'Emily Dickinson, j'acceptai, quand je la découvris, de ne pas comprendre chacune de ses images, chacun de ses vers mais je refusai de ne pas la connaître, elle, juste un peu. Ce que j'en appris, c'est ce que tout le monde connaît: les robes blanches, les poèmes jetés sur de petits papiers, le pain d'épices et le jardin, l'édition hasardeuse d'une œuvre prolifique et dissimulée... Tout cela forge une image, une presque légende qui interpelle et j'ai depuis lors gardé une place dans mon cœur de rat de bibliothèque pour la dame blanche d'Amherst. Aussi, quand j'ai découvert " La Maison d'Emily" qui se propose de raconter ce que fut Dickison à travers les yeux de Margaret Maher qui fut des années durant sa domestique, je me suis empressée de m'y plonger. Le roman de l'américaine Amy Belding Brown court sur deux temporalités: 1917, qui constitue le présent de Margaret et les années entre 1869 et 1886 dont elle égrène les souvenirs, de son entrée auprès des Dickinson à la mort de la poétesse. Par ailleurs, c'est un récit à la première personne qui fait la part belle à la voix et au personnage de Margaret. En 1869, cette jeune immigrante irlandaise n'a pas encore trente ans. Elle et sa fratrie sont arrivées aux Etats-Unis quelques années auparavant et tâchent, comme ils le peuvent, de se faire une place au pays de l'Oncle Sam et de devenir de vrais américains, malgré leur accent de Tipperary. Margaret , elle, projette de quitter le Massachussetts pour aller rejoindre deux de ses frères en Californie. En attendant la grande aventure, elle accepte néanmoins de devenir la bonne des Dickinson, les notables de la ville. La jeune femme imagine que ses gages lui permettront de financer sa conquête de l'ouest. Rien ne se passe pourtant comme prévu et Margaret n'ira pas en Californie. En revanche, elle restera de longues années à Homestead où elle nouera une relation d'affection avec celle qui n'est pas encore reconnue comme la plus grande poétesse de son temps. Raconter sous forme de roman la vie d'Emily Dickinson n'est pas chose aisée et le faire par le biais d'un autre personnage, méconnu au demeurant, est sans doute le moyen le plus simple de réaliser cet ambitieux projet. Cela comporte toutefois un risque selon moi: celui de créer une distance avec Emily, et ce alors même que le roman entend l'évoquer elle... De fait, la véritable héroïne de "La Maison d'Emily" est en réalité Margaret, pas Emily Dickinson... En soi, ce n'est pas si grave puisque d'une part Margaret se révèle être un personnage attachant, au parcours intéressant. D'autre part, cela contribue à conserver l'aura un peu mystérieuse, éthérée et poétique en diable qui auréole toujours la figure d'Emily Dickinson. Est-ce volontaire? Je l'ignore, mais après tout, pourquoi pas. Pour autant, je pense qu'il vaut mieux être prévenu avant d'entamer le roman, sans quoi, on prend le risque d'être déçu. Bien que j'ai apprécié ce que j'ai lu, j'ai quelques regrets à cet égard: le personnage d'Emily est très lointain, j'aurais aimé plus de contexte et d'éléments biographiques la concernant ou concernant sa famille, il m'aurait semblé pertinent d'émailler le roman de vers ou d'extraits de ses poèmes... C'est dommage. Pour autant, je continue de penser que l'angle choisi est intéressant (même s'il ne l'est pour les raisons attendues). En effet "La Maison d'Emily" est un beau portrait de femme qui tire de l'oubli une femme qui a vraiment vécu et dont on ne sait presque rien puisque oui, Margaret Maher a bel et bien vécu, était irlandaise et fut la bonne des Dickinson. J'aime que la littérature donne de la voix et de l'épaisseur à des gens -êtres ou personnages- sous représentés et souvent silenciés par l'histoire, comme c'est le cas pour les bonnes par exemple. J'ai aussi aimé qu'Amy Belding Brown rende à César ce qui lui appartient en n'omettant rien du rôle qu'a joué Margaret dans la publication des poèmes d'Emily. Par ailleurs, le roman ne se contente pas de brosser le portrait d'une femme forte, courageuse et qui ne s'en laisse pas conter. En effet, grâce à cette dernière, il offre un propos historique intéressant sur l'immigration irlandaise aux Etats-Unis à la fin du XIX°siècle, sur les difficultés rencontrées par ces irlandais en butte aux stéréotypes, sur les fenien (dont je ne connaissais rien de l'implication outre Atlantique) et sur la société, divisée entre protestants et catholiques, maîtres et domestiques... En cela, j'ai trouvé le roman vraiment passionnant. Concernant la figure de la bonne, il n'a pas été sans me rappeler "La Collectionneuse de mots oubliés" également publié chez Pocket d'ailleurs... Et puis, pour finir, même si le style ne m'a pas transporté ou confondu (je confesse l'avoir trouvé plat), je dois concéder avoir trouvé un peu de poésie lors de ce certains passages du texte qui m'ont ému, qui m'ont rappelé certains plans de "Bright Star", ce merveilleux film de Jane Campion... Tout comme je dois concéder avoir été ému par le rôle tenu par la maison dans le roman. La maison, maison-cocon, maison-univers, maison-personnage est un thème qui fait toujours mouche chez moi.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782264085375
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 456
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- Dimensions
- 178 x 109 mm
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9,90 € Poche 456 pages