La momie de la Butte-aux-Cailles : Le livre de Claude Izner

En cette année 1896, Victor Legris, le libraire de la rue des Saints-Pères, a pris la ferme résolution de ne plus s’occuper d’affaires criminelles, sa femme, Tasha, ne tolérant plus qu’il se mette en danger. Il en va de même de son associé et beau-frère, Joseph. Le désormais père de famille a promis à Iris d’éviter crimes et cadavres. Mais parfois les aléas de la vie viennent à bout des plus fermes résolutions. Et quand Alexandrine Piote, une connaissance de Victor, se pend alors qu’elle était pleine de vie et de projets, Victor se sent le devoir de mener l’enquête. Celle qu’on surnommait ‘’tata Bric-à-brac’’ venait juste de soumettre à son expertise un petit livre bien étrange. L’objet a disparu. Aurait-il un rapport avec la mort de la brocanteuse ? Et d’ailleurs, s’agit-il bien d’un suicide ? Au nez et à la barbe de leurs épouses, le duo écume la Butte-aux-cailles, quartier mal famé de la capitale où une maison abandonnée, et peut-être hantée, semble être liée à l’affaire. Quel début laborieux ! Avant d’entrer dans le vif du sujet, les autrices introduisent une multitude de personnages. Dans le désordre et sans exhaustivité : un vagabond, une coiffeuse, un ‘’nez’’, un militaire, un sculpteur, une concierge, une lavandière, un veuf, etc. S’ajoutent les personnages récurrents avec amis, famille et la clientèle. C’est dire si on a du mal à suivre le fil de cette huitième enquête de Victor Legris et compagnie. Heureusement, les autrices, fort bien documentées, nous régalent du Paris de la fin du XIXè siècle. Rien ne manque, des petits métiers oubliés aux innovations les plus modernes, du parler des salons à l’argot des rues, des expositions artistiques aux soupes populaires. Et puis, il y a, bien sûr, Victor et son entourage. Le libraire, déjà épris de photographie, se passionne dorénavant pour le cinématographe. Tasha apprend à faire de la bicyclette. Kenji file le parfait amour mais ne résiste pas aux sirènes d’une ancienne relation. Joseph s’épanouit dans la paternité. Iris se morfond et écrit en cachette. La fin réserve quelques surprises qui donnent envie de continuer à suivre ces personnages attachants qui nous font découvrir ce Paris bouillonnant, mystérieux, tourné vers l’avenir. Trop long à se mettre en route mais toujours aussi instructif.