La Vie de Marianne ou Les aventures de Mme la comtesse de *** : Le livre de Marivaux

Numérique

12-21

0 personnes ont réagi

" C'est une femme qui raconte sa vie... "
Comment Marianne, jeune orpheline rescapée d'une attaque de bandits, est devenue la comtesse de ***, nous ne l'apprendrons jamais. Marianne, cependant, était déjà Marianne. Jolie et pleine d'esprit, raisonnable et lucide, la " belle enfant " voit tout, sait tout, déjà, de l'ambivalence des bienfaits et des inconstances de l'amour – assez pour dépasser sa condition et proposer, sous la plume du divin Marivaux, le plus badin, pénétrant, spontané des romans de son siècle.


Également chez Pocket : L'Ile des esclaves et Le Jeu de l'amour et du hasard.




Texte intégral

De (auteur) : Marivaux

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

oniciatanguy

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 jours

Découvert en cours. Une histoire intéressante, une intrigue dans laquelle se succèdent de nombreux événements qui créent des rebondissements. Des personnages intéressants. L’écriture est très agréable, j’ai beaucoup aimé. La fin était toutefois un peu longue.

LaLisiere

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

"La Vie de Marianne", roman inachevé de Pierre de Marivaux publié entre 1731 et 1745, constitue une œuvre majeure du XVIIIe siècle français. Derrière sa structure en forme de mémoires fictives et son apparente simplicité narrative se cache une entreprise littéraire subtile, d’une finesse psychologique et stylistique remarquable. Le récit de Marianne, jeune orpheline de naissance noble mais abandonnée à son sort, est bien plus qu’une chronique d’événements : c’est une réflexion sur l’identité, le statut social, la condition féminine et la moralité, menée avec l’élégance et la précision caractéristiques de l’auteur du Jeu de l’amour et du hasard. Le roman s’ouvre sur une situation classique de roman d’apprentissage : une jeune fille sans ressources, recueillie par des bienfaiteurs, découvre peu à peu le monde qui l’entoure, en même temps qu’elle s’interroge sur elle-même. Mais Marivaux détourne cette trame pour en faire un véritable roman de l’introspection, dominé par la voix de Marianne, à la fois candide et lucide, innocente et observatrice. Son regard sur la société aristocratique et bourgeoise de son temps est toujours empreint d’un sens aigu du détail et d’une sensibilité exacerbée. À travers ce regard féminin, rare pour l’époque, l’auteur explore les jeux de pouvoir, les hypocrisies morales et les contraintes de genre. L’écriture de Marivaux est l’un des traits les plus fascinants du roman. Son style, souvent qualifié de « marivaudage », se caractérise par une subtilité dans l’analyse des mouvements du cœur, une attention constante aux nuances psychologiques, une manière toute particulière de jouer sur les hésitations, les demi-teintes, les silences éloquents. Ce style, qui peut sembler précieux ou maniéré à une lecture distraite, est en réalité le lieu d’une tension constante entre l’émotion et la raison, entre la spontanéité et la retenue. Marianne, en tant que narratrice, incarne parfaitement cette complexité : elle est à la fois sujet et objet du récit, figure d’innocence mais aussi de conscience. Le roman s’inscrit dans un moment charnière de l’histoire littéraire, entre le classicisme moral du XVIIe siècle et le roman sensible du XVIIIe siècle. Il anticipe certaines des préoccupations des Lumières – notamment la critique des inégalités sociales, la mise en cause du déterminisme de la naissance – tout en conservant une tonalité intime, subjective, propre au roman d’analyse. Marianne ne revendique pas un discours politique, mais sa trajectoire interroge subtilement les fondements de la hiérarchie sociale : son mérite personnel, sa vertu, son esprit d’observation et son raffinement moral tranchent avec la vacuité et la superficialité de certains personnages de la haute société. La question de l’inachèvement du roman renforce d’ailleurs cette impression de modernité. Loin de frustrer le lecteur, cette fin ouverte donne au texte une dimension existentielle et presque méta-poétique. Marianne n’est pas un destin figé dans un dénouement moral ; elle est un être en devenir, un sujet en quête d’identité. Le choix de Marivaux de ne pas conclure peut se lire comme un refus du schéma traditionnel du roman de formation et comme une manière d’inviter le lecteur à prolonger la réflexion sur les tensions intimes et sociales du personnage. En somme, "La Vie de Marianne" est une œuvre d’une richesse étonnante, qui conjugue l’art du récit, l’élégance de l’analyse et la profondeur des questions existentielles. Elle donne à voir, sous les atours de la bienséance et de la pudeur, un monde traversé par les désirs, les contradictions et les failles. Marivaux y invente une nouvelle forme de roman : celui qui ne prétend pas tout dire, mais qui explore avec une infinie délicatesse les détours du cœur et les mouvements de l’âme. Lire ce roman aujourd’hui, c’est redécouvrir les premiers pas d’une voix féminine autonome dans la littérature française et la puissance du roman comme laboratoire moral et esthétique.

Signaler

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Théatre
  • EAN
    9782823878844
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

3,99 € Numérique