La vocation : Le livre de Chloé Saffy
Chloé est auteur de romans érotiques et passionnée par la culture BDSM. C'est la raison pour laquelle une jeune femme, Salomé, la contacte un jour sur Facebook. Elle souhaite, dit-elle, échanger sur ce qu'elle vit depuis sept ans.
Intriguée, Chloé découvre une histoire de soumission sans équivalent. Salomé raconte avoir d'abord travaillé dans un cabinet de gestion de fortune à Paris, où les tenues et les attitudes prescrites – toutes éminemment suggestives – ont de quoi surprendre. Deux années passent avant que le couple actionnaire de la société lui propose un poste à demeure.
Chez ces gens, Salomé aurait accepté un contrat l'obligeant à abandonner sa vie, ses amis, son prénom, jusqu'à son libre arbitre. Installée dans une chambre de leur luxueuse propriété, privée de ses affaires personnelles, elle prétend exécuter des tâches administratives et domestiques vêtue d'un uniforme à forte charge érotique. Elle subirait, en outre, de la chirurgie esthétique, des châtiments corporels, ainsi qu'une éducation sexuelle dispensée par une préceptrice. S'ajoutent à cela des " Stages d'été " d'un genre très particulier... Cependant, Salomé l'assure : la situation la comble. Elle ne souhaite en vivre aucune autre.
Histoire vraie ou divagations d'une affabulatrice ? Chloé mène l'enquête. Mais, progressivement, les confidences toujours plus crues et choquantes de Salomé lui font perdre pied...
La description de cette expérience de servitude volontaire poussée à l'extrême heurte notre sensibilité autant qu'elle fascine. La Vocation interroge la complexité de la psychologie humaine et l'étonnante diversité des fantasmes.
De (auteur) : Chloé Saffy
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
DelfDelf
• Il y a 1 semaine
J'ai à la fois aimé ce roman mais aussi détesté. Il est fort bien narré et relate une histoire qui pourrait être vraie malheureusement. Ce récit est très poignant et donne froid dans le dos. C'est un roman moderne où une jeune femme trouve un travail grâce à internet mais c'est un travail bien spécial et très ingrat ; l'esclavagisme est présent.
lepinecedric
• Il y a 1 semaine
Cédric Lépine : Avec À fleur de chair (2021), La Vocation (2025) pourrait former un diptyque sur la découverte du BDSM. Chloé Saffy : Alors, sur la question du diptyque, c'est assez bien vu, effectivement. Puisque l'écriture de La Vocation commence quelques mois avant la publication d'À fleur de chair. Au moment où j'avais fini ce roman, j'avais la sensation que j'avais écrit quelque chose qui ne nécessitait pas pour moi de revenir dans l'immédiat sur des thématiques de ce type, parce que j'estimais avoir enfin fait le livre que j'avais toujours envie de faire sur le sujet. En fait, quand cette histoire est arrivée, ça m'a amenée à me replonger dedans. C. L. : Les deux livres abordent l'initiation au BDSM mais avec la spécificité dans La Vocation que ton personnage d'écrivain est en train de perdre pied dans ce qui lui est raconté. C. S. : Oui, d'autant que là, en l'occurrence, quand je suis dans le cadre de la fiction, c'est-à-dire celui de la romancière, on maîtrise son sujet. On est quand même un peu maître de ce qu'on est en train d'écrire. Il y a évidemment des choses qui peuvent bouger en cours d'écriture par rapport à là où l'on avait prévu d'aller, mais il y a quand même une forme de contrôle. Tandis que là, il y avait quelque chose qui me dépassait, qui à la fois était grisant mais extrêmement inquiétant aussi : je ne comprenais pas toujours où j'allais en poursuivant cette relation épistolaire. C. L. : Alors qu'À fleur de chair est un récit d'émancipation et de découverte, La Vocation est beaucoup plus claustrophobique et cauchemardesque avec un personnage qui s'enferme de plus en plus. C. S. : Oui, ça, c'est un retour que j'ai beaucoup où les lecteurs, finalement, sont un peu suffoqués. C'est en ça qu'ils me disent que c'est bien qu'il y ait des moments où je parle de choses personnelles ou que je fasse référence à de la littérature ou au cinéma parce que ça permet de reprendre son souffle dans des moments qui sont quand même assez difficiles. C'est vrai que c'était quelque chose dont j'avais peur quand j'ai commencé l'écriture du livre, d'être moi-même extrêmement suffoquée. J'ai commencé l'écriture avec distance. Il y a eu des moments difficiles, bien sûr, comme je pense dans n'importe quel travail de création, mais cela m'a permis de reprendre le contrôle de l'écriture tout en restituant énormément ce que j'avais pu ressentir au moment où je recevais ces confidences et ces informations. C. L. : Est-ce qu'il n'y a pas un besoin de te confronter aussi, en tant que romancière, à un aspect sombre de l'époque de l'après-Covid, de t'interroger avec quelque chose qui est beaucoup plus large que le destin de ce personnage ? C. S. : En toute franchise, ce n'était pas spécifiquement le projet en commençant le livre, mais le fait est que plus j'avançais dans l'exploration, plus j'avançais dans mes réflexions autour de ce qu'elle me livrait. C'est évident que tous ces questionnements-là se posent sur la question de la précarité. Par exemple, à un moment dans le texte, on discute et je lui dis que c'est une période compliquée parce que là, on n'a pas retrouvé l'équilibre financier avec mon mari, etc. Elle me dit que je suis courageuse, alors que le prix que coûte sa sécurité et sa prise en charge est quand même assez élevé : elle a une ardoise qui se règle en châtiments corporels et abandonnant son libre arbitre. Sa théorie était aussi que peut-être le fait qu'elle soit rentrée dans cette vie, ce n'était pas uniquement une peur de la précarité, mais peut-être qu'elle n'arrivait pas de base à s'insérer dans une vie sociale normale et finalement elle a complètement trouvé son intérêt dans le fait de ne plus avoir à s'en acquitter. C. L. : Elle semble en effet avoir été choisie par ses recruteurs parce qu'elle est orpheline. C. S. : En tout cas, on suppose qu'elle n'avait vraiment pas d'attache et qu'elle aurait beaucoup moins de choses à laisser derrière elle et que ça pourrait la convaincre. L'idée c'était vraiment de raconter comment ça s'était passé, avec le maximum de détails qui ont pu être donnés. Ceux que je n'avais pas, je les ai recomposés avec quelques recherches. Après, l'idée c'est aussi que le lecteur réfléchisse sur lui-même par rapport à tout ça. Moi, je n'ai pas forcément de théorie toute tracée à donner sur la question. Ce qui est certain, c'est que ces questions-là, étrangement, ont beaucoup plus résonné chez les lectrices que chez les lecteurs. Ça les a renvoyés à des rapports de hiérarchie, de travail, sur cette question de l'uniforme, de la représentation. C. L. : Est-ce que le personnage devient aussi l'opportunité pour te confronter à tes propres peurs ? C. S. : Oui, je pense que c'est assez manifeste tout au long du texte dans le sens où je me raccroche à ce que je connais en termes de vécu. Si à un moment, ça me dépasse, je suis aidée par des lectures ou par les gens que j'interroge. Forcément, ce qui faisait que cette histoire est devenue une espèce de névrose, c'est que c'était tellement en contradiction avec ce que je pouvais avoir vécu, expérimenté ou observé, qu'il y avait quelque chose d'invraisemblable. En même temps, si tout ça est avéré, cette personne se retrouve chez des gens dont les sphères sont « inaccessibles » quand on vient d'un milieu de classe moyenne ou assez modeste. Je pense donc qu'il y a la part de fantasme d'autant plus aisée. Jusqu'à quel point est-ce du fantasme, en fait ? C. L. : Il semble aussi apparaître une réflexion dans ton livre sur ta responsabilité en tant que romancière par rapport à tes personnages. Qu'elle est la vocation de l'auteur.e ? C. S. : Je crois que les histoires qu'on raconte appellent la forme qu'on va emprunter pour les raconter. Et là, autant mes romans, il y a des fois une part d'autobiographie, il y a des fois des choses qu'on me raconte, il y a des fois c'est une vraie part d'imagination, de fantasme, etc. Là, en l'occurrence, je ne voyais pas comment raconter cette histoire autrement qu'en passant par l'autofiction. Parce que ça venait tellement me remettre en question en tant qu'auteure, en tant que femme, en tant que personne passionnée par le BDSM, que raconter cette histoire sous forme de fiction en aurait affaibli la portée. C. L. : La Vocation pose des questions très larges sur l'état de nos sociétés actuelles, sur la mise en valeur d'une détresse et comment on peut nous agir par rapport à elle. C. S. : En fait, d'un point de vue purement juridique, une personne majeure et consentante, on ne la retire pas contre son gré de là où elle est. Après, il y a une question psychiatrique, qui me semble derrière : à quel point la personne est en pleine possession de ses moyens ? C. L. : Sur la transformation cauchemardesque du corps le cinéma d'horreur a pu être une influence dans ton écriture ? C. S. : Ça s'est fait de manière rétrospective. Parce qu'au moment où je l'écrivais, je ne pensais pas du tout à ces questions-là. Ce qui est étonnant parce que je suis quand même d'une génération qui a grandi avec les films de Cronenberg ou de Brian Yuzna, etc. Cela aurait pu donc être cohérent. C'est vraiment après qu'on me l'a fait remarquer. Le seul moment où je me suis approchée de ça, c'est quand je parle du manga Helter Skelter, puisqu'il est effectivement question de transformation physique. Mais on n'est pas dans le body horror. On est dans la fabrication de quelqu'un qui correspond à tous les canons de beauté, glamour hollywoodien, etc. Effectivement, je pense qu'il y a toujours quelque chose de fascinant et de repoussant dans la transformation du corps. Dans cette situation-là, elle est très extrême. Je crois que ça fait partie des choses qui ont beaucoup marqué les lecteurs. Chacun vrille sur des trucs différents. J'ai des personnes qui ont été horrifiées plus par certaines choses que par d'autres. Dans la chirurgie, pour beaucoup, il y a une question où l'on touche à l'intégrité physique qui est beaucoup plus pérenne que le fait de recevoir des coups de cravaches ou de fouets.
Nananinja
• Il y a 3 semaines
Un roman de la rentrée littéraire qui m’avait hyppée par son sujet plus qu’intriguant. Une plongée dans le milieu bdsm mais bon pas celui de 50 nuances, un truc un peu plus trash et le roman décrit bien cette situation mais surtout l’emprise faite sur ces femmes qui se laissent manipuler, transformer physiquement, réduite en esclavage. Un monde difficile à comprendre pour une personne qui n’y est pas, c’est un livre -témoignage et c’est d’autant plus glaçant qu’on se dit qu’il y a encore pire dans la manipulation et le fétichisme. Il se lit vite mais j’étais heureuse de le finir car cette atmosphère lourde était parfois difficilement supportable.
charlotteauxbooks
• Il y a 3 semaines
Que l'on connaisse ou non ce milieu , une chose est certaine, la lecture de ce livre ne peut laisser indifférent-e. Je pense qu'il y a en plus beaucoup de préjugés et qu'il y a autant de connotations, que de pratiques et de dérives. Bienvenue dans l'univers du BDSM ! Un monde vraiment à part, où après lecture, j'ai l'impression d'être en fin de compte une nonne #x1f923. Je pensais à une histoire romancée mais que nenni ! Il s'agit d'un récit autofictif . Celui de l'autrice, passionnée par la culture BDSM vers qui un jour une jeune femme va aller via Facebook pour échanger une intimité nouvelle pour elle . Qui mieux que Chloé pour la comprendre et recueillir ses confidences ? Sauf quand elles vont dépasser le cadre de ce que son imagination croyait atteint quant à ces pratiques... S'en suit des échanges sur des années et un intérêt presque obsessionnel pour ce que vit et raconte cette jeune femme. Fantasmes , mensonges ou pure réalité ? Je ne savais pas à quoi m'attendre avant de découvrir ce livre si ce n'est le résumé qui m'a rendue curieuse . Et à vrai dire cette histoire m'a fascinée pour plusieurs raisons: tout d'abord parce qu'elle semble vraie et régale une curiosité sur un monde que je ne connais que de nom . Les à priori il est très clair que j'en ai : Pourquoi, comment peut t'on prendre plaisir à certaines de ces pratiques qui relèvent à mon sens plus de perversité et de domination malsaine qu'autre chose ?! Mais encore une fois , lorsque l'on ne connaît pas , on ne juge pas et à vrai dire chacun expérimente sa vie intime comme il l'entend à partir du moment où c'est consenti . Il faut appréhender ce récit l'esprit ouvert . J'ai trouvé fort intéressant que l'autrice donne vie, fasse exister cette rencontre virtuelle avec Sixtine/Salomé, que l'histoire soit partiellement vraie ou pas voire totalement. Évidemment, j'ai trouvé que ce que vivait cette femme n'avait plus rien à voir avec des jeux se*uels consentis dans un couple surtout lorsque l'on sait des bribes de son enfance , de sa personnalité pour ce qu'elle s'est confié à l'autrice : Une proie idéale pour des esprits au-delà de la domination : une forme claire de sadisme et de perversion qui aime annihiler le corps et l'esprit de leur " choix" et chosifier un humain à leur guise . Pour moi , une forme moderne d'esclavagisme et de to*ture . J'ai adoré découvrir cet écrit et la plume de l'autrice qui ne m'a pas laissée indifférente !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9782749180281
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- Collection ou Série
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- Format
- Grand format
-
- Nombre de pages
- 272
-
- Dimensions
- 213 x 142 mm
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20,00 € Grand format 272 pages