L'affaire Alice Crimmins - Eté 1965, deux enfants disparus, une mère forcément coupable ... : Le livre de Anaïs Renevier

Objectivement un super livre autour du true crime. L'affaire est passée en revue mais pas seulement, l'emprise sexiste (c'est une femme, elle a des '' mœurs légères '', est détachée) des médias et de la justice également et j'ai vraiment trouvé ça intéressant de la traiter en prenant ce point en compte.

Encore une affaire criminelle 10/18 Society "L'affaire Crimmins" par Anaïs Renevier. C'est décidément une série addictive (les éditeurs savent ce qu'ils font ! A tel point que 10/18 en fait paraître maintenant une autre dénommée True crimes en partenariat avec le journal Libération et qui concerne des affaires criminelles françaises). En 1965 à New York, deux enfants de 4 et 5 ans disparaissent. On accuse la mère car pour les standards de l'époque elle mène un vie dissolue : cela lui met tous les flics issus de la communauté catholique irlandaise à dos (vie dissolue = pluralité d'amants). Je ne la jugerai pas sur ses moeurs. En revanche une certaine arrogance et la volonté de ne pas s'abaisser à sauver les apparences lui ont beaucoup nui : péché de jeunesse, qui lui coûtera cher, hélas ! Car ce n'est certainement pas elle qui a tué. Il est même assez grotesque de l'envisager, et on s'est donné incontestablement beaucoup de mal pour tordre les faits et les faire coïncider à cette idée préconçue. La chronique aborde l'ambiance des années 50-60 aux Etats-Unis, où il valait mieux ne pas être une femme, ou si on en était une, raser les murs. Pas très différente apparemment, de ce qu'on voit actuellement au Magreb, en Iran ou en Arabie Saoudite, injonctions vestimentaires en moins ( et encore, vu l'avidité avec laquelle seront commentées ses tenues aux audiences !). Puis ce fut la grande implosion de 1968 avec la seconde vague féministe, qui allégea quand même un peu (en moins de trois ans) la chape de plomb. Cela donnera-t-il une chance à Alice Crimmins lors de son procès ? J'aime bien cette collection car elle permet de connaître la jeune génération de journalistes talentueuses, telle Anaïs Renevier, correspondante à Beyrouth, et autrice d'un reportage sur les Proud Boys. Ou encore Héléne Coutard (cf ma précédente chronique "La disparition de Chandra Levy") qui a édité un livre que je vais me procurer : "Les fugitives, partir ou mourir en Arabie Saoudite". Une brève biographie de ces autrices (et auteurs) est présentée en début d'ouvrage.

Pensant réveiller ses enfants un beau matin de juillet 1965, Alice Crimmins découvre les lits de ses enfants totalement vides. Ils ne sont plus là. Cette enquête, de disparition dans un premier temps, puis de meurtre, va accuser la mère de famille et de là va s’en suivre un acharnement sur cette femme endeuillée. Quelle affaire de fou furieux. Je suis partagée entre la colère et la frustration. La forme du roman est excellente pour ça. J’ai été partagée, un coup dans le camp d’Alice Crimmins, un coup contre. J’ai été perdue, je ne savais pas qui soupçonner. Ma plus grosse frustration : on n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Cette affaire n’aura jamais vraiment été résolue. L’enquête de police a été bâclé. Tout le monde s’est concentré sur Alice Crimmins et sa vie sexuelle au lieu d’analyser toutes les preuves qu’il y avait. Et quel dommage. Je n’arrête pas de me dire que finalement ces enfants n’auront jamais le repos qu’ils méritent. Leur affaire aura fait parler mais pas dans le sens qu’elle aurait due. Cette lecture était vraiment excellente bien que très frustrante et malheureuse.

Pensant réveiller ses enfants un beau matin de juillet 1965, Alice Crimmins découvre les lits de ses enfants totalement vides. Ils ne sont plus là. Cette enquête, de disparition dans un premier temps, puis de meurtre, va accuser la mère de famille et de là va s’en suivre un acharnement sur cette femme endeuillée. Quelle affaire de fou furieux. Je suis partagée entre la colère et la frustration. La forme du roman est excellente pour ça. J’ai été partagée, un coup dans le camp d’Alice Crimmins, un coup contre. J’ai été perdue, je ne savais pas qui soupçonner. Ma plus grosse frustration : on n’aura jamais le fin mot de l’histoire. Cette affaire n’aura jamais vraiment été résolue. L’enquête de police a été bâclé. Tout le monde s’est concentré sur Alice Crimmins et sa vie sexuelle au lieu d’analyser toutes les preuves qu’il y avait. Et quel dommage. Je n’arrête pas de me dire que finalement ces enfants n’auront jamais le repos qu’ils méritent. Leur affaire aura fait parler mais pas dans le sens qu’elle aurait due. Cette lecture était vraiment excellente bien que très frustrante et malheureuse.