L'allègement des vernis : Le livre de Paul Saint Bris, Maxime Van Santfoort

D'entrée de jeu, je partais exigeante avec ce roman... Et pour cause : j'ai travaillé au musée du Louvre plusieurs années ! Alors quand on me présente un roman sur le Louvre, qui plus est sur la Joconde, autant vous dire que j'étais un peu sceptique. Et pourtant, la magie a fonctionné ! On voit clairement que l'auteur s'est beaucoup documenté sur les coulisses du musée et a pris le temps de bien s'immiscer dans le quotidien du Directeur du Département des Peintures ! Quelques petites approximations sont vite oubliées dans le récit. J'ai adoré suivre les bisbilles très actuelles des services de communication contre les services de conservation... Le thème était ambitieux : faut-il rénover la Joconde pour faire un gros coup marketing ? Entre recherche de l'artiste qui acceptera de toucher au chef d'oeuvre et manigances politiques, j'ai dévoré le roman. Je le recommande chaudement à celles et ceux que le monde de l'art intéresse !

« L’Allègement des vernis » de Paul SAINT BRIS : • J’ai adoré ce livre car j’y ai appris plein de choses et notamment sur la restauration des tableaux. • Dans cette histoire (imaginaire), il est décidé en haut lieu de restaurer la Joconde qui connait une détérioration de ses couleurs liée à l’oxydation des vernis. • On va donc découvrir comment est géré le plus grand musée du monde (le Louvre), pourquoi une telle opération de restauration est-elle décidée, quels sont les buts recherchés, quelle communication de crise faut-il mettre en place car on touche au tableau le plus célèbre du monde, … • Les personnages principaux sont Aurélien (le conservateur des peintures du Louvre, qui va être chargé de mettre en place ce projet), Gaetano (le restaurateur italien qui va être sélectionné pour réaliser cette opération) et un certain nombre de personnages secondaires, tous ces gens s’entrecroisant au fil du récit. • Je conseille de visionner en parallèle une vidée sur You Tube qui est l’interview de l’auteur (qui est le neveu de feu Gonzague SAINT BRIS) à la Librairie rue de Verneuil. Vous y découvrirez tout sur la pratique des vernis en peinture et leur oxydation au fil du temps, sur les restaurateurs qui ont marqué leur métier, les querelles d’expert pour savoir s’il faut ou non restaurer les œuvres d’art et jusqu’à quel niveau, … • L’auteur explique dans l’interview qu’il y a un côté métaphorique derrière cette histoire et qu’en fait elle questionne sur le rapport au temps qui passe et sur la capacité à s’adapter à celui-ci. • Je ne saurais donc que vous encourager à vous plonger dans ce premier livre de l’auteur qui a déjà reçu plusieurs prix. • Livre lu dans le cadre du Jury 2025 du Livre de poche dans la catégorie « Romans ».

#10024; Et si l’on osait toucher à l’intouchable ? Et si l’on osait décaper La Joconde ? Retirer ce voile de jaune séculaire pour retrouver la peau de Lisa Gherardini ? Paul Saint Bris imagine cette restauration insensée et les secousses qu’elle provoque dans le monde de l’art. Roman hybride, entre polar satirique et chronique érudite, il nous plonge dans les coulisses du Louvre. Aurélien, directeur du département des Peintures, en est l’anti-héros : perpétuellement sous pression, il s’oppose à cette opération qu’il juge absurde. À ses côtés, Daphné Léon-Delville, nouvelle présidente ambitieuse, voit au contraire dans la restauration un coup de génie pour gonfler la fréquentation. Autour d’eux gravitent Gaetano, restaurateur fantasque et ses muses flamboyantes, Giuseppina et Lucrezia, sans oublier Homéro, homme de ménage dont la silhouette insolite glisse un éclat de poésie et de mystère. On apprend mille choses sans lourdeur : sur Lisa del Giocondo, sur l’art de restaurer les toiles, sur ces gestes minuscules qui sauvent les chefs-d’œuvre. Saint Bris a l’élégance de mêler érudition et fantaisie, humour discret et précision historique. Derrière la légèreté, la morsure affleure : que devient l’art quand il se plie aux lois du rendement ? L’allègement des Vernis nous interroge sur notre rapport à la beauté, à la mémoire, à ce que nous voulons conserver ou révéler. Un roman étonnant, captivant, qui se lit et se savoure comme un polar.

Le titre est magnifique, énigmatique et pourtant limpide quand on lit le livre. Pour le reste, un livre qui se déroule dans le milieu de l’art, et au Louvre en particulier, et à propos de la Joconde est toujours fascinant. Le problème de ce livre c’est que c’est un premier livre et que l’auteur n’a aucun style, mais alors rien du tout, c’est fascinant de vide. Comme si un bon scénariste (car le scénario est superbe) était forcément un bon réalisateur (cf. Paul Schrader). Les personnages ont des réactions complètement irrationnelles et ça gâche toute la lecture. On s’est pris à imaginer un Philipe Jaenada ou un Jean Echenoz écrire sur la même trame. Ou un Vargas Llosa qui nous aurait troussé une magnifique histoire en donnant de l’ampleur à Antoine le personnage principal. Là, on a un bloubiboulga où toutes les coutures apparaissent, avec des réactions disproportionnées et des histoires parallèles absurdes et inutiles (cf. Homéro et sa danse auprès des statuts). L’auteur pense qu’en étant dans l’exagération, on en devient poétique…et bien non.