L'allègement des vernis : Le livre de Paul Saint Bris, Maxime Van Santfoort

Comment augmenter la fréquentation du Louvre ? La nouvelle présidente a une idée géniale : il faut restaurer la Joconde pour lui redonner tout son éclat. Aurélien ,directeur du département des Peintures se laisse imposer cette mission qui le contrarie et part en Italie solliciter son ancien professeur. Ce premier roman découvert par hasard dans l'édition de poche m'a totalement séduite et je l'ai lu quasiment d'une seule traite. L'Allégement des vernis peut se lire comme une enquête ,comme une fable ou comme un conte philosophique. Le milieu de la peinture est décrit avec beaucoup de recul et une certaine ironie ce qui n’empêche pas l'auteur de nous faire découvrir le monde des restaurateurs et les différentes techniques utilisées pour sauver certaines œuvres de la Renaissance.Le style est très enlevé, les chapitres sont courts. La construction du roman est intéressante. L'humour est omniprésent comme en témoigne le titre avec une majuscule à Allégement. Ce livre est une belle découverte et je recommande sa lecture aux esprits curieux.

Livre très prometteur au sujet passionnant mais qui est retombé comme un soufflé sur la fin. J'ai adoré me glisser dans les coulisses du Louvre. On sent que l'histoire de l'art est maîtrisée. J'ai appris des choses pendant ma lecture. C'était bien pensé de tourner l'intrigue autour de la restauration et de tout relier à La Joconde. Mais c'est aussi l'une des faiblesses de ce livre. Au final, ça devient tiré par les cheveux pour certains personnages.[masquer] Homero qui se retrouve à s'imposer chez Aurélien, c'était vraiment lunaire. De même, il trouve du premier coup les enregistrements au bon moment qu'on lui donne sans sourciller. Je regrette aussi le manque d'évolution des personnages. Rien ne change à la fin du roman. [/masquer] Aurélien était parfois malaisant par sa manière de penser. Il attend que ça tombe du ciel et n'assume jamais rien. C'est un boomer un peu naze qui juge sans s'intéresser ce qui m'a rapidement agacé. Surtout que ce n'est jamais remis en question, c'est dommage ! Finalement la restauration est plutôt secondaire dans le récit, j'ai un peu regretté ça. Malgré tout j'ai apprecié les parties qui se concentraient sur l'art et sur l'ambiance du musée, de même que les parties un peu plus université. Dubitative sur la dernière partie du roman également.

Ce roman est inattendu, un pur régal Kisa Gherardini... Qui es-tu ? Je ne m'attendais pas du tout à ça et j'ai adoré me faire surprendre ! Je pensais que ça allait être un peu ennuyeux, pompeux... Mais c'était frais, décalé, plein d'humour et bourré d'informations sur l'art et sa culture sans être barbant. Voilà pourquoi je n'aime pas lire les résumés... Parce que c'est tout l'inverse de ce que je viens d'écrire et que, clairement, la 4e de couverture de ce livre, ne lui rend pas hommage. En m'y arrêtant, je serais passée à côté d'une plume moderne, plutôt addictive et ça serait bien dommage. Bref si tu aimes l'art ou si tu n'y connais rien, si t'es novice, si tu aimes l'humour, les satires de cette société moderne et de sa "boulimie" de la perfection et de la beauté : fonce, lis-le !

Une petite virée dans le monde de l’art, ça te dit ? Ici, on découvre le Louvre, son organisation, ces différentes strates et métiers qui œuvrent dans ces murs. Et puis, on découvre une œuvre, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, qui fascine, qui émeut, qui dégage une aura particulière. La Joconde, chef œuvre de Léonard de Vinci. Et voici que dans ce monde de conservateurs, très conservateurs, arrive une présidente plus dynamique et qui bouscule les politiques de ces prédécesseurs, et qui va mettre en place un dangereux chantier. Celui tant évoque mais jamais exécuté, celui de la restauration de la Joconde. Et c’est Aurélien, directeur du département des Peintures, qui a, la lourde tâche de mener à bien cette prise de risques. C’est un personnage que j’ai trouvé immédiatement attachant dans sa mélancolie élégante, un homme qui voudrait que le musée reste une citadelle hors du temps, à l’abri du vacarme et des logiques mercantiles. Mais voilà, l’époque est brutale, et la nouvelle présidente, est bien décidée à imposer ses vues modernes. Il aime l’art, mais ce contente de l’observer et de l’admirer. Face à lui, on découvre Homéro, cet incroyable Homéro. Simple employé chargé du nettoyage du musée, le soir, après le passage des cohortes de touriste, lui, vit l’art, danse avec lui, virevolte avec lui en passant entre les différentes sculptures. Ça les rend presque vivantes, plus proches. Et puis, il y a Gaetano, ce restaurateur, cet italien qui jouit de la vie par tous les bouts, qui se retrouve en face à face avec Mona Lisa. Trois personnages, trois manières d’appréhender l’art, trois manières de vivre et de ressentir aussi. J’ai bien aimé cette histoire qui m’a permise de découvrir les coulisses de cette grande maison, avec ces enjeux et des difficultés. Elle questionne aussi sur notre regard sur l’Art en général (sommes nous simples consommateurs d’images ou prend t-on le temps de les admirer), sur le terrible choix entre tradition et modernité, et le dilemme entre respecter une œuvre et laisser libre court à sa créativité. Une lecture agréable, divertissante et particulièrement documentée.