L'allègement des vernis : Le livre de Paul Saint Bris, Maxime Van Santfoort
Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné – une femme énergique d'un pragmatisme désinhibé –, et d'implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de La Joconde.
À contrecoeur, Aurélien part à la recherche d'un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s'attaquer à l'ultime chef-d'oeuvre.
Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à Monna Lisa, l'Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l'humanité retient son souffle...
Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l'art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu'au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l'allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux oeuvres qu'aux êtres qui leur sont proches.
Prix Orange du livre 2023
De (auteur) : Paul Saint Bris
Lu par : Maxime Van Santfoort
Ressources
- Extrait MP3 Télécharger
Expérience de lecture
Avis Babelio
PGilly
• Il y a 4 mois
Il y en a pour tous les goûts, coulisses du Louvre, époque du clinquant, érotisme feutré, suspense de bon ton, écriture désuète, parfaitement en phase avec la vénérable institution et Donna Lisa en prime. Je comptais omettre ma couche de vernis tant les critiques sont enthousiastes. Mais il fallait bien que je parle d'un roman, perdu au sein d'une série d'essais récents. Mon humeur est à lire utile et nécessaire. J'attends que la romance m'emballe et me surprenne pour me détourner des problèmes de l'heure. Je n'ajouterai donc rien aux couches successives d'éloges. Je serais plutôt pour ôter quelques strates d'enduit. J'ignore pourquoi ces longs développements sur l'histoire de la peinture et de la restauration m'ont vite lassé. De même que les circonvolutions amoureuses au sein du palais et en Toscane. Je me demande si la personnalité falote d'Aurélien, conservateur jusqu'à l'apathie n'y est pas pour quelque chose. Même sa pirouette finale m'a laissé de marbre (celui de la Venus de Milo). Pas grave, goûter une lecture est un art, non une science exacte, heureusement. Je sais que je mésestime un talent plébiscité dès le premier roman. J'attends le deuxième avec curiosité.
VioletCrawley
• Il y a 4 mois
L’allègement des vernis, ou comment décaper à l’acide les milieux culturels parisiens ! C’est bien écrit, à la fois intelligent, érudit et drôle, en particulier cette satire de la sphère culturelle très réussie. On se passionne sans bouder son plaisir pour les heurs et malheurs de la Joconde et pour l’art de la restauration, dont les subtilités sont exposées avec finesse, sans alourdir le propos. On regrette des longueurs, comme ces scènes de sexe sans intérêt où sont convoqués tous les clichés de l’imaginaire masculin en la matière. Dommage aussi que les figures féminines soient toutes forcément pulpeuses, voluptueuses, amoureuses (ennuyeuses ?), et uniquement vouées à la satisfaction des désirs sensuels des hommes de l’histoire, eux seuls intellectuels et agissants. Une exception à ces stéréotypes ; la directrice du Louvre, seule femme qui semble avoir une véritable personnalité autonome et être mue par autre chose que des considérations sentimentales ou sexuelles. Et c’est logiquement sur elle que se concentrent les sarcasmes du narrateur… Ceci mis à part, c’est une belle réussite.
Ophellie
• Il y a 4 mois
C'est un livre fictionnel mais avec une base documentaire et réflexive sur ce qu'est une œuvre et un artiste dans le sens global du terme (création ou recréation). C'est passionnant mais... Fastidieux ! Toute l'histoire tourne autour du tableau de De Vinci "La Joconde" dont sa potentielle restaurationpour des raisons marketing est amorcée (p. 172). Ce prétexte, car cela pourrait être d'autres tableaux célèbres, permet d'avoir une réflexion sur une oeuvre et ses acteurs : les conservateurs, les restaurateurs, les agents de communication, la politique culturelle, les influenceurs, le public, les agents de propreté des musées, etc. A cela s'ajoute une réflexion globale sur l'art qui se déverse dans la culture populaire : quelle est la fonction d'un musée désormais, qu'est-ce qu'une oeuvre quand le sens se perd, l'esthétique est-elle suffisante, la culture est-elle un bien mercantile comme un autre ? L'émotion est-elle suffisante pour apprécier l'art ? Chacun des personnages, homme ou femme, est travaillé, vivant, crédible, un peu décapant dans leur présentation et actions. On les imagine très bien avec une mention spéciale à Homéro, l'agent de propreté, artiste à sa façon par ses chorégraphies improvisées (et illégales) avec les oeuvres. J'ai toutefois un grand bémol : le rythme ! Trop saccadé, trop morcelé. Paul SAINT-BRIS nous écrit une série culturo-action déjà paramétrée et prête à être diffusée. Là, c'est trop, c'est la saturation. J'ai dû lire petit bout par petit bout pour tout ingurgiter, mettre en lien et réfléchir aussi sur les grandes questions posées (Peut-on restaurer une oeuvre au risque de de ne plus la reconnaître ? Le restaurateur est-il un artiste en plus d'être un artisan ? Le musée doit-il rester un lieu sacralisé qui suppose d'avoir une culture intellectuelle et artistique préalable pour comprendre les oeuvres ou bien aborder l'art par l'émotion est-il désormais la règle ? Comment faire de la culture un produit rentable, est-ce possible, comment et quelle balance bénéfices/risques ? Etc.) Le fonds de ce livre est captivant, la forme épuise.
JillValentine
• Il y a 4 mois
Je ressors totalement conquise de l'allègement des vernis ! Quel incroyable premier roman, je suis stupéfaite de ne pas en avoir entendu plus parler ! Bienvenue au Louvre. Aurélien est le directeur du département des Peintures du Louvre. Réservé, loin du feu des projecteurs, il a du mal à évoluer aux côtés de la nouvelle présidente Daphné qui tente de révolutionner le musée. Afin de dynamiser les visites suite à la pandémie de Covid, elle propose de se lancer dans la restauration de La Joconde ! Périlleux, impensable, novateur, clairement il y a deux maisons qui s'affrontent. Mais quand Aurélien se retrouve contraint de relever ce défi, il doit également se mettre en quête de LA personne susceptible de faire un travail remarquable et qui contentera le monde entier... Un sacré challenge ! Documenté, très bien mené, l'allègement des vernis à de quoi surprendre ! J'ignorais que certains tableaux célèbres avaient déjà subi ce genre de "rafraîchissement" comme la ronde de nuit (Rembrandt). L'auteur s'attaque aussi aux nombreux touristes qui ne viennent pas voir les œuvres mais simplement en faire des photos. Finalement la salle de La Joconde ne désemplit pas mais vient-on réellement l'admirer ? Ce tableau est finalement l'un des personnages central de l'histoire. Et le roman se lit à une cadence folle ! Vraiment une jolie découverte !
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Romans , Roman Français
-
- EAN
- 9791036636004
-
- Collection ou Série
-
- Format
- Livre audio
-
- Durée
- 600 min
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
21,99 € Audio