L'Architecte invisible - Comment l'ADN façonne notre personnalité : Le livre de Robert Plomin
Nos capacités intellectuelles, notre introversion ou extraversion, notre vulnérabilité aux maladies mentales, et même le fait que nous soyons ou pas du matin, tous ces aspects de notre personnalité sont profondément façonnés par les différences d'ADN dont nous avons hérité. Robert Plomin, pionnier de la génétique comportementale, s'appuie sur les recherches de toute une vie pour démontrer que l'ADN est bien le facteur majeur qui construit notre personnalité. Nos familles, nos écoles et notre environnement importent, mais ils n'ont pas le même poids que nos gènes. Raison pour laquelle parents et enseignants devraient accepter les enfants tels qu'ils sont, plutôt que d'essayer de les modeler et de les faire aller dans certaines directions.
Aujourd'hui, grâce à la révolution de l'ADN, il devient possible de prédire qui nous deviendrons, à la naissance, à partir de notre seule génétique. Comme le montre Plomin, les répercussions de cette évolution sont considérables. Écrit par un ponte de sa discipline, ce livre promet de changer la donne.
" Une explication claire et captivante de l'un des domaines les plus brûlants (et les plus intéressants) de la science, par son praticien peut-être le plus distingué. " Steven Pinker
De (auteur) : Robert Plomin
Traduit par : Peggy Sastre
Collection dirigée par : Laetitia Strauch-Bonart
Expérience de lecture
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Sebastiend
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Robert Plomin soutient que la génétique est la principale force systématique façonnant les individus, contredisant ainsi l'ancienne théorie psychologique de la «page blanche». Plomin utilise des études d'adoption et de jumeaux pour démontrer que l'héritabilité, qui mesure l'influence de l'ADN, est significative pour des traits comme l'IMC, la personnalité et la réussite scolaire. Il explique que la notion d'«inné dans l'acquis» révèle que même les mesures environnementales sont souvent influencées par la génétique, ce qui signifie que les parents ont moins de contrôle sur le développement de leurs enfants qu'ils ne le pensent. Les sources discutent également de la révolution de l'ADN et des scores polygéniques pour la prédiction des risques, tout en abordant les controverses scientifiques et éthiques, notamment le risque d'eugénisme et les limites des modèles mathématiques, soulevées par des critiques comme Françoise Clerget-Darpoux. I. L'Ascension de la Génétique Comportementale : De la "Page Blanche" à l'ADN Historiquement, la psychologie était dominée par la "théorie de la page blanche", postulant que l'environnement, en particulier l'éducation familiale, façonnait entièrement l'individu. Robert Plomin, un généticien comportementaliste de renom, a remis en question cette perspective en démontrant le rôle prépondérant de la génétique. Le Mythe de la "Page Blanche" : "Lorsque j'ai commencé mes études supérieures en 1970, la psychologie était dominée par l'environnementalisme, la théorie de la 'page blanche' selon laquelle nous sommes ce que nous apprenons." (L'Express, 12 avril 2023). Plomin a constaté que cette vision était ancrée, ignorant que "la génétique, 'l'inné', puisse également expliquer pourquoi les traits de caractère se retrouvent dans les familles." (L'Express, 12 avril 2023). Preuves Empiriques de l'Héritabilité : Études d'adoption : Ces études séparent l'inné de l'acquis. Les enfants adoptés montrent une corrélation nulle de traits comme l'IMC avec leurs parents adoptifs (acquis partagé, inné non partagé), mais une corrélation de 0,3 avec leurs parents biologiques (inné partagé, acquis non partagé). Ceci "indique que l'acquis n'est pas ce qui détermine l'IMC dans une même famille." (L'Express, 12 avril 2023). Études de jumeaux : La comparaison entre vrais jumeaux (ADN identique) et faux jumeaux (50% d'ADN en commun) est une autre pierre angulaire. Les vrais jumeaux sont systématiquement plus similaires pour divers traits (IMC : 0,7 vs 0,4 pour les faux jumeaux), confirmant l'influence génétique. Statistique de l'Héritabilité : L'héritabilité est une statistique qui mesure la proportion des différences individuelles dans un trait donnée qui est attribuable aux différences génétiques au sein d'une population donnée. Pour l'IMC, "plus de la moitié des différences d'IMC observées entre les personnes peuvent être attribuées à des différences d'ADN héritées." (L'Express, 13 avril 2023). Une étude de 2015 sur 2,6 millions de paires de jumeaux a révélé une héritabilité d'environ 70% pour les traits physiques, 60% pour les traits physiologiques et 50% pour les traits psychologiques (L'Express, 13 avril 2023). II. L'Héritabilité : Un Concept Mal Compris Plomin insiste sur le fait que l'héritabilité est "l'un des mots les plus mal compris de la science" (L'Express, 13 avril 2023). Non-Déterminisme : L'héritabilité ne signifie pas l'immuabilité ou un déterminisme strict. Contrairement aux maladies monogéniques (comme la maladie de Huntington, héritabilité de 1,0), la plupart des traits et troubles complexes sont polygéniques, impliquant "des milliers de différences d'ADN dont chacune a des effets minuscules." (L'Express, 13 avril 2023). Leurs effets sont "des influences probabilistes et non des instructions déterministes, des coups de pouce et non des poussées, des chuchotements et non des cris." (L'Express, 12 avril 2023). Ne Prédit Pas Ce Qui Pourrait Être : "Le fait de découvrir que l'IMC est fortement héréditaire ne signifie pas que vous ne pouvez pas perdre de poids." (L'Express, 13 avril 2023). L'héritabilité décrit ce qui est, pas ce qui pourrait être, et ne renseigne pas sur les différences moyennes entre populations. Influence Croissante avec l'Âge : Un aspect contre-intuitif est que "les influences génétiques deviennent plus importantes à mesure que nous vieillissons." (L'Express, 12 janvier 2023). Cela s'explique par le fait que les individus "sélectionnent, modifient ou créent nos environnements selon nos propensions génétiques." (L'Express, 12 janvier 2023), ce qui amplifie les petites différences génétiques initiales. III. L'Inné dans l'Acquis : Une Redéfinition de l'Environnement Une des découvertes "les plus importantes en psychologie" selon Plomin est "l'inné dans l'acquis" (L'Express, 12 avril 2023). Influence Génétique sur l'Environnement : Ce que l'on pensait être des variables environnementales pures, comme l'éducation parentale ou les événements de vie, se révèlent avoir une "influence génétique substantielle" (L'Express, 12 avril 2023). Nous ne subissons pas passivement notre environnement ; nous participons à sa création de manière corrélée à nos propensions génétiques. Exemples Concrets : Divorce : Une étude d'adoption suédoise montre que le lien entre le divorce des parents et celui de leurs enfants est génétique, non environnemental (Le Figaro, 1er février 2023). Nombre de Livres : La corrélation entre le nombre de livres dans un foyer et la réussite scolaire des enfants est en partie génétique, car les parents qui mettent des livres à la maison ont eux-mêmes des traits influencés génétiquement qui les poussent à lire et à réussir (Le Figaro, 1er février 2023). Environnements Non Partagés et Hasard : Si l'environnement familial partagé a moins d'influence que les facteurs génétiques, les "expériences aléatoires qui échappent en grande partie à notre contrôle" (L'Express, 12 avril 2023) ou les "micro-environnements perceptifs" (Science et Vie, 19 avril 2023) jouent un rôle significatif dans les différences individuelles. Frères et Sœurs : La génétique explique pourquoi "des frères et sœurs, qui ont grandi sous le même toit, reçu exactement la même éducation, fréquenté les mêmes écoles, ont une réussite scolaire différente?" (Le Figaro, 1er février 2023). "Les parents doivent réaliser que leurs enfants sont à 50 % différents." (Le Figaro, 1er février 2023). IV. Implications pour la Parentalité et l'Éducation Les travaux de Plomin ont des conséquences directes sur la perception du rôle des parents et de l'école. Moins de Contrôle Parental : "Les parents ont beaucoup moins de contrôle sur le développement de leurs enfants qu'ils ne le pensent." (L'Express, 12 avril 2023). L'inné est la "principale raison pour laquelle les enfants deviennent ce qu'ils sont. L'éducation n'a pas grand-chose à voir là-dedans." (L'Express, 12 avril 2023). "Suivre le Courant Génétique" : Plomin conseille aux parents de "comprendre qu'ils n'ont que peu de contrôle sur le devenir de leurs enfants, de reconnaître et de respecter leurs différences, de découvrir ce qu'ils aiment et de les aider à le faire. Suivre le courant génétique plutôt que de nager à contre-courant." (L'Express, 12 avril 2023). Impact Limité de l'École : Plomin affirme que "les écoles comptent, mais elles ne font aucune différence" sur la réussite scolaire en termes de valeur ajoutée. Les écoles privées, par exemple, sélectionnent des élèves déjà brillants génétiquement, sans forcément améliorer leurs résultats de manière significative par rapport aux différences génétiques (L'Express, 12 janvier 2023). V. La Révolution de l'ADN et les Scores Polygéniques Les avancées technologiques dans le séquençage de l'ADN ont ouvert de nouvelles perspectives, en particulier le développement des "scores polygéniques". Identification des Différences d'ADN : Depuis les années 1970, il est devenu possible de séquencer l'ADN. Bien que 99% de notre ADN soit commun, le 1% restant contient "des millions" de différences qui nous rendent uniques (L'Express, 12 avril 2023). GWAS et Scores Polygéniques : Les "études d'association pangénomique, ou GWAS" (L'Express, 12 avril 2023), permettent d'identifier des milliers de différences d'ADN, chacune ayant un effet minuscule. En additionnant ces effets, on crée un "score polygénique", qui peut "prédire des traits et des risques de maladies" (ROBERT PLOMIN). Prédiction et Prévention : Ces scores offrent un "excellent système d'alerte précoce pour prédire et prévenir les problèmes" (L'Express, 12 avril 2023), notamment en médecine pour des maladies comme les crises cardiaques. Héritabilité Manquante : Les scores polygéniques actuels n'expliquent qu'une fraction de l'influence génétique totale ("environ un cinquième de cette influence génétique", L'Express, 12 avril 2023), une lacune connue sous le nom d'"héritabilité manquante". Le score polygénique le plus puissant en psychologie est celui du niveau d'études, expliquant "environ un quart de l'héritabilité des tests de réussite scolaire" (L'Express, 12 avril 2023). Tests ADN Grand Public : Plus de 25 millions de personnes ont déjà eu leur ADN analysé par des entreprises directes au consommateur, ce qui a "d'énormes répercussions sur la science et la société, ainsi que sur la connaissance de soi et la prise de décision personnelle." (L'Express, 12 avril 2023). VI. Controverses et Implications Éthiques Les travaux de Plomin et la génétique comportementale en général suscitent des débats intenses et des préoccupations éthiques. Résistance Idéologique : Une forte résistance persiste, notamment dans les sciences sociales, souvent liée à une peur de dérives eugénistes ou à l'idée que "l'environnement est tout puissant, que n'importe qui peut réussir." (Le Figaro, 1er février 2023). Certains voient dans la génétique comportementale un "inquiétant retour des 'bons' et des 'mauvais' gènes" (L'Express, 10 avril 2023). Critiques Scientifiques : Des généticiens comme Françoise Clerget-Darpoux contestent la validité des méthodes (études de jumeaux, d'adoption, GWAS) utilisées pour quantifier l'héritabilité chez l'humain. Elle affirme que "la génétique et l'environnement sont en interaction permanente et ce, dès notre conception. On ne peut donc pas séparer ce qui est dû à l'un ou à l'autre." (L'Express, 10 avril 2023). Elle souligne des biais dans les études (par exemple, des environnements non contrôlés, des hypothèses simplistes sur les interactions gènes-environnement). Risques d'Eugénisme et de Discrimination : La possibilité de prédire des traits ou des risques dès la naissance soulève des inquiétudes quant à des pratiques eugénistes, telles que la sélection d'embryons. Plomin reconnaît la "pente glissante" éthique mais réfute l'assimilation systématique de la génétique avec les régimes totalitaires, rappelant que "beaucoup de gouvernements totalitaires n'étaient pas génétiques comme les nazis ou Gattaca, mais plutôt des gouvernements environnementalistes" (Le Figaro, 1er février 2023). Méritocratie et Égalité : Plomin soutient qu'une "véritable méritocratie tiendrait compte des différences génétiques, permettant une égalité des chances basée sur les aptitudes naturelles." (ROBERT PLOMIN). Il suggère que "si la méritocratie fonctionne vraiment, si nous nous débarrassons de ces différences environnementales et traitons vraiment tout le monde de la même manière, alors vous vous retrouverez avec une héritabilité plus élevée parce qu'il ne vous reste plus que les différences génétiques." (Le Figaro, 1er février 2023). Pas de Déterminisme Social : Les partisans de la génétique comportementale insistent sur le fait que la génétique ne justifie "nul déterminisme, encore moins de justification 'naturelle' à une hiérarchie sociale." (L'Express, 10 avril 2023). Le but est de "mieux cibler nos faiblesses et encourager nos talents" (Le Figaro, 1er février 2023). Conclusion Les travaux de Robert Plomin ont profondément modifié notre compréhension de l'influence de la génétique sur les traits humains, passant d'une vision environnementaliste dominante à une reconnaissance de l'importance prépondérante de l'inné. Grâce aux méthodes d'études sur les jumeaux et l'adoption, puis à la révolution de l'ADN et aux scores polygéniques, il est désormais clair que la génétique est la "principale force systématique" (ROBERT PLOMIN) qui nous façonne. Bien que le concept d'héritabilité soit souvent mal interprété comme un déterminisme, Plomin souligne qu'il s'agit d'influences probabilistes. Ses découvertes, notamment "l'inné dans l'acquis", remettent en question l'impact causal traditionnellement attribué à l'environnement familial et à l'éducation. Cela invite les parents à une approche plus détendue et réactive aux dispositions naturelles de leurs enfants. Cependant, cette "révolution de l'ADN" soulève des questions éthiques complexes concernant l'eugénisme et les inégalités. Le débat entre partisans et détracteurs de la génétique comportementale est vif, entre ceux qui prônent l'utilisation de ces connaissances pour la prévention et une "véritable méritocratie", et ceux qui alertent sur les limites scientifiques des modèles et les risques de dérives sociétales. Malgré ces controverses, le "génie génétique est sorti de la bouteille" (L'Express, 12 janvier 2023), rendant indispensable une compréhension nuancée de ses implications pour la science, la société et la connaissance de soi.
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Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Essais
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- EAN
- 9782258201873
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- Collection ou Série
- Documents
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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