Le Portrait de Dorian Gray : Le livre de Oscar Wilde

S’il ne fallait garder qu’un seul roman, ce serait celui-là. Le Portrait de Dorian Gray est bien plus qu’une œuvre : c’est une expérience envoûtante, un miroir tendu à nos désirs les plus troubles, un parfum d’élégance décadente qui ne s’évapore jamais. Dorian Gray n’est pas seulement mon personnage de fiction préféré : il incarne ce que la littérature peut offrir de plus audacieux. Sa beauté figée, son âme qui se délite à mesure que le tableau s’assombrit, sa quête de sensations poussée jusqu’à l’extrême… tout en lui est fascinant, inquiétant, irrésistible. La plume de Wilde est un délice en soi. Chaque phrase semble ciselée comme un aphorisme, pleine d’ironie, de lucidité cruelle et de charme vénéneux. Sous ses airs de roman gothique, c’est une œuvre profondément subversive, qui interroge la morale, le rapport au temps, à l’art, au plaisir, à la vérité. Pas étonnant qu’elle ait dérangé à sa sortie – raison de plus, d’ailleurs, pour chercher et savourer la version originale non censurée, où l’ambiguïté devient incandescence, où Wilde ose aller au bout de sa pensée. Ce que j’aime par-dessus tout dans ce roman, c’est qu’il ne juge jamais. Il expose, il suggère, il trouble. Il invite à plonger dans le reflet du tableau et à y voir sa propre image. Une œuvre magnétique, à lire et relire, comme on revient dans un musée interdit dont on connaît chaque recoin mais qu’on explore toujours avec une fièvre nouvelle. « The only way to get rid of a temptation is to yield to it. »

Le fond est incroyable et l'histoire sublimement tragique. J'ai eu des difficultés cependant à m'y attacher, il y a un chapitre de description qui dure et qui dure trop longtemps et malheureusement c'est ce qui m'a repoussé. Jusqu'à la fin j'ai eu un peu de mal à lire. L'histoire vaut le coup, la réflexion est intense.

J’ai bien aimé Le Portrait de Dorian Gray. Dorian Gray, un jeune homme d’une beauté décrite comme parfaite et innocente, se laisse progressivement corrompre par l’influence de Lord Henry, dont la vision du monde est cynique, misogyne et narcissique. Sous son emprise, Dorian sombre peu à peu dans l’immoralité la plus totale, persuadé que la jeunesse et la beauté sont les seules choses qui comptent. Ignorant la dégradation de son âme, il continue à mener une vie de débauche... Le peintre Basil Hallward, est, contrairement à Lord Henry, la représentation d'une forme de pureté. Fasciné par Dorian, il voit en lui une source d’inspiration artistique et morale. C’est d’ailleurs lui, au début du roman, qui met en garde Dorian contre l’influence néfaste de Lord Henry. Son attachement sincère à Dorian et son incapacité à voir sa corruption en font une figure tragique : il est, en quelque sorte, le dernier lien entre Dorian et la vertu, que ce dernier finit par rompre brutalement.

J’ai aimé écouter ce livre dans sa version audio. J’avoue avoir plus apprécié la première partie de cette histoire que j’ai trouvé plus mouvementée. De plus, plus on avance dans l’histoire, moins Dorian Gray est appréciable. Cela a donc été compliqué pour moi d’aimer réellement ce livre avec ce genre de personnage. Pour autant, la plume est superbe et l’écriture fluide. Les dialogues des personnages sont parfaitement bien ficelés, surtout ceux de Lord Henry. J’ai beaucoup ri en écoutant ses propos dont la forme est intelligente mais dont le fond est plus que discutable. J’ai adoré la fin du livre qui ponctue parfaitement l’histoire.