Le roman du Roi Soleil : Le livre de Philippe de Villiers

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" Un roi qui perd son fils de sang a-t-il le droit de pleurer comme un être de chair ? Si je cède à l'éploration, on va me suspecter de me distraire du malheur du peuple. Et si j'ai les yeux trop secs, on va me réputer insensible au malheur de ma famille. Tant pis. Je m'abandonne à mon chagrin qui emporte mon royaume, mon État, ma charge, ma vie. Je pleure comme un petit enfant du Bon Dieu qui ne comprend pas l'amputation si soudaine, si cruelle. Je pleure comme un père qui va mettre en terre une part de ses affections, comme un roi qui voit sa lignée brisée même s'il sait que dans le mot "souffrance', il y a encore le mot "France'. "

Avec le style et le panache qui ont fait ses succès littéraires, Philippe de Villiers brosse un portrait unique, époustouflant, du Roi-Soleil, monarque qui n'eut d'autre ambition que de hisser la France au pinacle des nations.

De (auteur) : Philippe de Villiers

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Hans8367

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Idéal pour les passionnés, ceux qui veulent avoir une vision exhaustive du personnage historique, rendu attachant par la plume de de Villiers. Roman très intéressant, très vivant, mais un peu indigeste : gros pavé de presque 600 pages, qui brosse absolument tous les aspects de la vie du Roi, si bien que j’aurais préféré une mise au point sur certains aspects, un choix. On a l’impression que l’auteur a voulu tout écrire, ce qui donne un passionnant mais gros volume.

Levant

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 4 mois

« Ma plume a couru pour retranscrire, comme celle d'un scribe pressé, les chroniques aux encres anciennes. Je n'ai rien inventé », nous dit Philippe de Villiers en note en fin d'ouvrage. Ces encres anciennes étant porteuse d'une langue sophistiquée jusqu'à la préciosité. Cette langue maniérée est un bain stylistique dans lequel on perçoit bien qu'il y est à son aise. Grammaire conjuguée au subjonctif, vocabulaire archaïque, tournures apprêtées, « langue forte et sublime du Grand Siècle des apogées françaises », s'il est un reproche que l'on ne peut pas faire à pareil ouvrage, c'est bien celui de l'anachronisme de langage. La plume de l'auteur nous transporte dans le Grand Siècle, dans l'intimité de ce monarque qui a attaché l'astre solaire à son nom. C'est le roman de Louis XIV. Roman qui donne la parole à son prestigieux sujet, lui fait évoquer sa vie à la première personne. le Roi-Soleil, fût-il légitimé par le Très-Haut, dût-il ne pas faire état de ses sentiments, de ses doutes, de ses solitudes, de ses chagrins immenses, la Reine-mère ne lui dît-elle pas « Votre métier relève de la statuaire : on ne doit rien percevoir des remuements de votre âme », ce monarque n'en était pas moins homme. Et homme d'état. C'est ce que l'auteur veut mettre en exergue. La forme narrative choisie coupe court à toute relation par d'autres, toute interprétation, toute déformation des faits et des propos. En forme de voix d'outre-tombe, faut-il donc bien admettre désormais, c'est lui l'acteur de ce règne demeuré le plus long de l'histoire de la monarchie qui nous dit les choses comme elles ont été. Parole de roi, souveraine, recueillie en confidence jusqu'à son dernier souffle au moment de passer, au moment de rendre des comptes au seul qu'il reconnaît - l'époque étant à la confusion du temporel et du religieux - comme l'unique supérieur en son royaume : le Roi des rois, Dieu. Connaissant l'auteur, on ne s'étonnera pas d'une certaine bienveillance à l'égard de celui qui laissa à son successeur, son arrière-petit-fils, Louis XV, un royaume dont les frontières ressemblent beaucoup à celles que l'on connaît aujourd'hui à notre pays, Lorraine, Savoie, Comtat Venaissin et Conté de Nice en moins. On ne s'étonnera pas de le voir louer un régime qui même s'il se réclame de légitimité divine, donc pour le moins contestable, n'en avait pas moins une haute idée de sa fonction et de sa responsabilité à l'égard de son peuple, nous dit-il. Un monarque à peine contredit par un parlement quasi réduit à l'enregistrement des ordonnances royales, qui eut considéré la démocratie non seulement comme « une entorse à la loi fondamentale de succession » et à « l'ordre du Ciel » mais surement aussi comme le triomphe de la médiocrité, générant une ère de cacophonie en laquelle plus rien ne se ferait de grand. En contrepartie, un régime bâti à partir d'une classe sociale auto érigée en élite, prête pour conserver le pouvoir à toutes les entorses aux lois de la génétique, méprisant la consanguinité afin de ne pas diluer le sang royal, à toutes les entorses aux serments de fidélité allant jusqu'à pardonner les pires traitrises - la fronde du Grand Condé - pourvu que l'on soit de sang royal. Quand le manant poussé par la famine était promis au gibet pour un simple vol. Dans ces dernières heures sur son lit de souffrance le Roi-Soleil fait ses recommandations à son successeur et avoue avoir quelque peu brutalisé son peuple, à son regret nous laisse-t-il entendre, afin de mener toutes ces guerres rendues nécessaires pour conférer à la France sa grandeur, et en corollaire celle de son monarque. Ce dernier défendant son bilan, comme on dirait aujourd'hui, ce qui inspire à l'auteur cette affirmation : « Il inventa un art de gouverner. Et, dans un acte d'amour inouï, il a conçu et enrichi la France comme une oeuvre d'art. » Arguant toutefois pour contrebalancer une transcendance contestable, citant son grand aïeul Saint-Louis, « qu'il n'y a pas de légitimité sans service rendu. Et il n'y a pas de service rendu sans reconnaissance de la nation. » Quelle que soient les accointances de l'auteur avec cette forme de régime politique, qualifiée d'Ancien Régime par l'historiographie, quelle que soit la subjectivité qui peut donner lieu à débat, il n'en reste pas moins qu'on ne peut que saluer la qualité de cet ouvrage, remarquable exercice de transposition par la seule langue qu'il met en oeuvre en un contexte qui prévalait au tournant du XVIIème siècle. Fort réussie également, bien que nécessairement fictive, l'appropriation des pensées de l'esprit d'un haut personnage contraint par les contingences du statut, les codes sociaux et moraux de l'époque, et surtout interdit de confidence à l'adresse du vulgaire. La naissance n'étant en rien un gage d'élitisme, Philippe de Villiers tente de nous prouver par le truchement de ce roman que le détenteur du titre a prouvé du seul fait de son caractère, de sa personnalité, de l'idée qu'il avait de sa position, de son action qu'il a bien été le promoteur de la grandeur de la France et qu'en cela il a fait honneur à la condition de sa naissance. L'auteur de cet ouvrage dont il faut saluer le travail de documentation, la qualité du verbe, laquelle met son lecteur moderne à la peine, la précision du fait historique, redonne figure humaine à celui qui « doit toujours retenir sa monture et … garder à son visage les apparences du marbre de Carrare. » J'ai trouvé l'artifice mis en oeuvre par l'auteur judicieux et excellement mené pour rendre accessible au lecteur moderne un personnage dont l'éblouissement de la réputation de bâtisseur – n'est-il pas associé à son lieu de pouvoir, Versailles - et de va-t-en-guerre a pu rendre aveugle à la réalité de l'héritage.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Historique
  • EAN
    9782259311182
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    484
  • Dimensions
    221 x 152 mm

L'auteur

Philippe de Villiers

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23,00 € Grand format 484 pages