Le vent d'ailleurs - Terremer 4 : Le livre de Ursula K. Le Guin

Grand format

Robert Laffont

0 personnes ont réagi

Le cycle de Terremer, sans doute à présent achevé, est l'un des sommets de la littérature de Fantasy.

Usula Le Guin est l'un des plus célèbres auteurs de science-fiction et de Fantasy aux États-Unis et dans le monde entier. Presque toute son oeuvre est constituée par deux cycles immenses. Dans le domaine de la science-fiction, c'est le cycle de Hain, ou encore de La Ligue de tous les mondes qui deviendra par la suite l'Ekumène. Dans le domaine de la Fantasy, c'est le cycle de Terremer. Ces deux grands cycles ont été l'oeuvre d'une vie. Dans le monde anglo-saxon, leur notoriété ne le cède en rien à celle des oeuvres de J.R.R. Tolkien.Le premier volume de "Terremer" réunit dans l'édition française publiée dans la collection "Ailleurs & Demain" les trois premiers volets du cycle. Puis viennent "Tehanu", les "Contes de Terremer", et enfin "Le Vent d'ailleurs" qui paraît aujourd'hui.Aulne, le sorcier, modeste Raccommodeur, craint le sommeil. Chaque nuit il fait le même rêve terrifiant qui le conduit le long d'un muret de pierres sèches, celui qui borde le pays des morts. Et, alors qu'il espère y retrouver sa femme défunte, les morts viennent à lui et l'implorent de détruire ce mur et de les laisser revenir dans le monde des vivants.À l'ouest de Terremer, les Dragons incendient soudain et sans raison maisons et récoltes, mettant fin à la longue trêve qu'ils observaient à l'endroit des humains depuis le retour du roi, Lebannen.C'est un temps de changements.Mais Ged, l'Archimage, ayant abandonné ses pouvoirs, Tenar son épouse, le roi Lebannen et tous les sorciers de Roke seront-ils assez puissants pour affronter ce temps des changements? Et quel sera le rôle de Tehanu, la fille dragon qui, en tant qu'humaine, a été terriblement mutilée et laisse pour morte jusqu'à ce que Tenar, l'épouse de Ged, la sauve et lui apprenne la douceur?Dans un passé encore frais, les humains et les dragons qui ne formaient jadis qu'une seule espèce, se sont séparés, les dragons choisissant la liberté et les humains la possession et le savoir.Mais les dragons y ont perdu une partie de leurs domaines, et les humains l'innocence. Pire encore, les morts des humains errent désormais dans le pays sec, celui qui hante les rêves d'Aulne. L'unité du monde s'est brisée. Il ne faudra rien de moins que le courage d'Aulne et de Tehanu pour raccommoder le monde.

De (auteur) : Ursula K. Le Guin
Traduit par : Patrick Dusoulier

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

arcade_d

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Il m’aura fallu quarante ans pour lire l’ensemble du Cycle de Terremer. Quarante ans, oui — et c’est à 63 ans, après six mois de lecture du quatrième tome, Le Vent d’ailleurs, que j’ai refermé ce voyage. Et ce n’est pas rien. Car ce cycle, je ne l’ai pas seulement lu : je l’ai habité. Et il m’a habité. Ce qui me frappe, c’est cette étrange fidélité silencieuse : celle d’avoir été accompagné pendant toutes ces années par Ursula K. Le Guin. Une autrice qui ne m’a jamais crié dessus, qui ne m’a jamais imposé un monde, mais qui m’a tendu des récits comme on tend une main — pour marcher ensemble. Le Vent d’ailleurs : une histoire de récits Ce dernier tome pourrait se résumer ainsi : quelqu’un a quelque chose d’important à raconter à Ged, ancien grand mage. Ged l’envoie au roi. Le roi, lui aussi, a une histoire à raconter. Il doit se marier, il a un problème avec des dragons — qui, eux aussi, ont leur propre récit. L’épouse de Ged et sa fille adoptive prennent part à cette chaîne de paroles. Et tout ce monde embarque vers les îles des magiciens, pour se raconter leurs histoires durant le voyage — et, peu à peu, résoudre le problème initié par la première parole. Il n’y a pas de grande bataille, pas de quête spectaculaire. Mais il y a des conversations, des rencontres, des vies. Et l’on en ressort avec au cœur des personnages presque aussi réels que nos voisin·e·s. L’écriture comme modernité Ce qui me bouleverse, c’est la modernité de cette écriture. Le Guin prouve que le roman n’est pas une « bonne histoire à raconter » — c’est une manière d’habiter le monde à travers des personnages et une langue. Je suis habité par Terremer autant que je le suis par Dune de Herbert, ou par l’immeuble et ses parties communes d’Anne Vassivière. Des personnes font ce qu’elles peuvent, et elles essaient de se raconter. Et en cela, c’est une leçon de vie. Ursula K. Le Guin : celle qui écoute Ursula K. Le Guin (1929–2018) est l’une des grandes voix de la littérature de l’imaginaire. Fille d’un anthropologue et d’une écrivaine, elle a toujours mêlé réflexion sociale, philosophie taoïste, féminisme et poésie dans ses récits. Le Cycle de Terremer n’est pas une simple saga de fantasy : c’est une exploration de la parole, du pouvoir, de la responsabilité, du vieillissement, et de la réconciliation. Elle écrivait pour “rendre visible ce qui est invisible” — et dans Le Vent d’ailleurs, elle montre que les histoires ne sont pas des armes, mais des ponts. Conclusion : se raconter, c’est vivre Lire Terremer, c’est aussi apprendre à se poser des questions — doucement, humblement, en se souvenant que la vraie magie, c’est celle qui relie. N’oublions jamais que discuter de politique et de grandes idées peut facilement dégénérer en cris et en affrontements. Mais pour prendre une décision commune, il faut passer par une délibération partagée, où chacun·e peut contribuer. Mon opinion n’a aucune valeur universelle. Ce qui compte, c’est d’en parler ensemble — avec écoute, avec nuance, avec cette magie du lien que Le Guin nous enseigne.

Signaler

Gaphanie

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 10 mois

On retrouve Ged et Tenar, âgés et temporairement séparés. Tenar est auprès du roi, avec sa fille, maintenant jeune adulte. Mais on ne les retrouve pas tout de suite ! On entre dans Le Vent d'ailleurs avec un personnage inconnu jusqu'ici, Aulne. Aulne a un gros problème, il ne peut plus dormir tranquille, ses nuits sont peuplées de cauchemars. Il se retrouve au pied d'un muret (tiens tiens !) et de l'autre côté, les morts le supplient. Et essaient accessoirement de démolir le muret. La première défunte qu'il y a vue, c'est sa femme - il est jeune veuf. Ils se sont même touchés, et il en porte d'ailleurs une marque, comme des flétrissures sur la peau. Bref, voilà Aulne parti chercher du secours, et il va d'abord naturellement se diriger vers Roke. Là, on ne le laissera pas aller ailleurs que dans le Bosquet immanent, et le mage qui va prendre soin de lui - et lui permettre de prendre un peu de repos, va le diriger vers Ged. Ged, seul pour le moment, va l'aider comme il peut - notamment en lui procurant un petit animal familier - et le diriger vers Tenar, à la Cour du roi. Là-bas, d'autres préoccupations s'accumulent dans la tête du jeune souverain, mais il arrivera à faire plus ou moins le lien entre les événements, et tout ce petit monde - plus quelques-uns, dont tout de même un dragon ! - vont rejoindre Roke et le Bosquet immanent pour l'ultime dénouement. Au menu de cet opus donc, de grosses révélations sur la nature des humains et des dragons, et sur un certain partage qui aurait dû être effectif il y a longtemps. Des réponses sur la vie et la mort, une réflexion sur le pouvoir, et l'accomplissement du destin de Aulne, mais aussi de Tehanu. La première partie est très plaisante, l'histoire d'Aulne est passionnante et touchante. Ensuite, c'était tout de même un peu trop philosophique (j'ai failli écrire "perché !") pour moi, même si ça reste logique en soi. Un bon moment tout de même. Il ne me reste plus que les Contes à lire de cet univers. Mais ils me tentent un peu moins, c'est pour ça que je les ai gardés pour la fin et que j'ai fait une entorse aux dates de parution.

Signaler

BazaR

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Et voilà ! Avec ce livre s’achève un cycle qui m’aura accompagné un peu plus d’un an, qui m’aura apporté beaucoup de joie et un peu de déception, mais que je referme avec la tristesse tendre d’un adieu dont j’imagine qu’il sera définitif. Cette fin est une réussite. Le roman coche de nombreuses cases qui libèrent chez moi les hormones de plaisir. D’abord, voir se rencontrer ou se retrouver nombre des héros dont on a partagé des tranches de vie dans les épisodes passés : une forme de Communauté de l’Anneau s’établit ici, afin de trouver des réponses enfin définitives. Les personnages se mêlent avec douceur aux anciens, que ce soit le sorcier qui répare les choses cassées et cherche de l’aide pour se libérer des ses rêves, ou la princesse kargue prisonnière de la tradition d’un peuple religieux à l’excès et qui trouve le courage de communiquer avec les Îliens qu’elle est censée haïr. Ensuite le roman est choral. Les personnalités diverses nous offrent de nombreux angles de vue d’une situation difficile. Ainsi on ne sombre pas dans l’unicité de pensée qui m’a parfois ennuyée, dans Tehanu notamment. Et le roman est rythmé. Le temps de l’action et équilibre parfaitement celui des réflexions. Bien que les situations soient « difficiles », comme je l’ai dit, on ne tombe pas dans une simple lutte de puissance. Il y a certes conflit et difficultés de communication, mais il y a aussi collaboration et mise en commun de savoirs. Cela m’a fait l’effet d’une bouffée d’air rafraichissante qui nettoie les sombres pensées : il y a de l’espoir pour les hommes… et pour les dragons. Enfin, Ursula le Guin tente d’interroger la construction de son univers – en particulier son déprimant lieu où vont les hommes quand ils meurent –, afin d’en dévoiler la vraie nature. Et elle réussit avec brio. D’autres s’y sont essayés avec moins de succès (à mon avis) ; je pense à Estelle Faye et sa trilogie de La voie des oracles où elle détruit tout ce qu’elle a construit, et à Philip José Farmer et ses réflexions à n’en plus finir à la fin du Fleuve de d’Éternité. Je me demande si l’autrice a construit cela ou si, comme elle le dit si souvent, les événements se sont imposés à elle, ont suivi leur cours propre. J’ai dit que la quête s’achevait. Ce n’est pas tout à fait vrai car l’intégrale contient quelques nouvelles supplémentaires. Quelques miettes qui volent sur le vent d’ailleurs. Je vais les suivre et, peut-être, croiserai-je les dragons.

Signaler

Jeannot45

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Suite et fin du Cycle de Terremer. Aulne est un jeune sorcier qui n’a qu’un don, il est raccommodeur. Il ne dort plus… chaque nuit, il rêve. Il se trouve au pied du mur de la contrée aride. Ce mur sépare le monde des vivants du monde des morts. Il se rend sur l’île de Gont pour y rencontrer l’Archimage qui l’envoi en Havnor où il pourra rencontrer le roi qui devrait pouvoir l’aider… Livre un peu confus. Beaucoup d’événements et de personnages s’entrechoquent. J’avoue que mon intérêt s’est émoussé au fil des tomes. Le premier était tellement épique… même la fin de celui-ci sent bon le feel-good. Pourtant ça n’est pas le genre de livre. Chacun saura faire son opinion à la lecture…

Signaler

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782221097038
  • Collection ou Série
    Ailleurs et Demain
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    240
  • Dimensions
    217 x 137 mm

L'auteur

Ursula K. Le Guin

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

18,50 € Grand format 240 pages