Le vertige des falaises : Le livre de Gilles Paris

J'ai bien apprécié ce roman. C'est plutôt bien écrit, avec des chapitres courts qui donnent un rythme très agréable. Chaque personnage raconte et on découvre petit à petit les secrets de cette famille et tout ce qui pèse sur les épaules de cette jeune fille, à laquelle on s'attache forcément. On aborde aussi un sujet sérieux, la violence conjugale. C'est un bon roman, il manque un petit quelque chose, on sent bien que l'auteur n'est pas auteur de thrillers mais j'ai passé de bons moments de lecture.

Il y a parfois des livres qui se retrouvent dans ma PAL sans que je me souvienne pourquoi. Le vertige des falaises fait partie de ceux-là. Il arrive qu'un de ces livres soient une belle découverte. Le vertige des falaises n'en fut pas une. J'ai d'abord cru que la narratrice principale, Marnie, une adolescente, sauvage et effrontée, donnerait un ton léger à une histoire somme toute sombre, comme c'est le cas dans les romans de Marie Vareille. Mais, rien à voir. Je ne connaissais pas Gilles Paris et ce roman ci ne me donne pas forcément envie de lire d'autres livres de lui. Pour tout vous dire, ce roman choral m'a un peu ennuyée. Il y a beaucoup de redites et on attend avec impatience d'en savoir plus sur les mystères entourant cette famille de nantis. Et lorsque le voile se lève...eh bien... On attend encore. Mais en vain. Et hop...ce roman risque de tomber rapidement dans l'oubli, en ce qui me concerne.

C'est un billet en mi-teinte que je vais rédiger ici. Le roman est plaisant, mais il ne s'y passe pas grand-chose et moi, j'aime l'action. Je ne me suis pourtant pas ennuyé avec cette espèce de saga familiale. L'histoire se passe sur une ile, c'est presque un huis clos. Il y a 3 générations de femmes : - La première, Olivia, la grand-mère vit avec un mari qui la bat et qu'elle finit par détester. - La deuxième, la mère, Rose qui est la belle-fille d'Olivia, vit avec un mari buveur, joueur, qui la trompe sans vergogne et est rarement présent. - La troisième, Marnie, la petite-fille, est une enfant singulière (elle a été adoptée, mais tout le monde ne le sait pas), elle n'a pas hésité à enfoncer son compas dans le ventre d'un garçon qui la regardait trop intensément. Il y a aussi Prudence, l'intendante de la maison, infirmière à l'occasion. C'est elle qui a quasiment élevé Luc, le père de la gamine. Elle n'aime pas trop Marnie. On trouve également la fleuriste, amie de Rose, qui voudrait bien avoir un bébé toute seule. Que de femmes dans ce récit ! Ce sont elles qui racontent leur vie et délivrent les secrets si bien cachés que la curieuse Marnie est au courant de tout. Puis il y a le médecin qui soigne les bobos d'Olivia et le curé à qui les femmes se confient (sauf Marnie). Tous deux sont liés par le secret professionnel. Un livre un peu singulier puisque chaque protagoniste prend la parole chacun à son tour. Singulier aussi, parce qu'on pourrait supprimer ou déplacer des chapitres sans nuire à la compréhension du récit. Finalement, j'ai aimé ou pas? Je me pose encore la question. Je me suis plus ou moins attaché aux personnages féminins tout en détestant les hommes les plus importants.

De difficiles destins de femmes dans une maison de verre et d'acier sur une Île qui est elle-même un personnage à part entière. Des personnages hommes, qu'on préfère morts et ceux vivants, manquant de courage mais qui sont bien différents... Une très belle écriture pour une histoire tout aussi dure... Des descriptions de paysage et de lumière... on les voit, on s'y croit. J'ai adoré Marnie, cette ado intrépide, forte, solitaire qui apprend à... sourire. Une belle lecture qui m'a tiré quelques larmes, il faut bien l'avouer.