Leçons de chimie - La Brillante destinée d'Elizabeth Zott : Le livre de Bonnie Garmus, Sandra Vandroux

Elizabeth ZOTT est brillante, très brillante et femme. Femme aux Etats-Unis dans les années cinquante. C'est donc tout juste si elle peut être secrétaire, alors chercheuse en chimie auprès des plus grands de son temps... C'est tout à fait inimaginable. Sauf pour elle qui semble pourvue d'un trait autistique qui lui permet de ne pas douter de sa mission. Si elle ne doute pas, son parcours n'en est pas moins semé d'embuches à la fois cocasses et désespérantes, et c'est tout le charme de cette lecture. Le lecteur se demande en permanence comment l'héroïne va bien pouvoir surmonter les embuches et trouver une issue aux impasses. La brillante destinée d'Elizabeth Zott est une lecture agréable, amusante et instructive, qui nous rappelle que le temps où une femme ne pouvait être par nature qu'une écervelée au service des hommes n'est pas si lointain. Le petit défaut du roman est cependant qu'on comprend vite que l'histoire est écrite par une de nos contemporaines. Il y a une distance qui rend moins crédible le récit, en particulier à la fin, avec une chute qui ressemble un peu à un ouvrage de développement personnel.

J’ai adoré l’histoire d’Elizabeth Zott, une brillante chimiste qui n’a pas pu terminer son cursus durant les années 6o pour cause d’abus et de mise à l’écart d’un monde très masculin. On découvre Elizabeth, son travail, son grand amour, sa fille élevée seule et cette proposition insensée d’un producteur et papa d’une copine d’école : animer une émission de cuisine. Elizabeth Zott s’est fait virer (pour trop de compétence officieusement), l’émission est bien payée, elle a une petite fille (géniale et atypique) qu’elle doit faire manger, alors elle accepte et devient une star de la TV amenant les femmes au foyer américaine à penser la cuisine autrement mais surtout à retrouver leur puissance car selon Elizabeth : quand on comprend on retrouve ce pouvoir. Ce roman est caustique, drôle, parfois triste, parfois violent, complètement loufoque, féministe et j’ai hâte car il paraît que les droits ont été rachetés par Netflix!

Ce roman réalise l’exploit d’être à la fois un brûlot féministe, un mélodrame sans pudeur et un conte de fées décomplexé.(...) Bonnie Garmus ne craint pas de mettre en scène une chimiste douée et pince-sans-rire d’une franchise d’autiste, son amoureux, chimiste renommé, leur petite fille surdouée et le chien gigantesque, nommé six-trente, auquel elle apprend plus de mots que théoriquement son espèce ne peut en comprendre. Mad, la petite, est ainsi nommée parce que sa mère croit, au moment où on l’interroge sur le nom qu’elle veut donner à son bébé, qu’on lui demande comment elle se sent, et elle répond « folle ». Le même type de quiproquo préside au baptême du chien. Elizabeth Zott et Calvin Evans, les deux chimistes passionnés, sont tous deux des gosses cabossés aux enfances horribles, et ils ont en commun un anticonformisme viscéral, toutefois plus marqué chez Elizabeth. (...) C’est un roman tonique, invraisemblable et réjouissant, qui multiplie les séquences coup de poing comme dans un vaudeville. Il y a des drames affreux, des rétablissements qui défient l’entendement, et si quelques personnages sont dépeints avec tendresse, avec tous les défauts qui les rendent attachants, la société états-unienne des années 50-60 y est décrite comme l’empire du philistinisme, de la bigoterie et de la brutalité.(...) Et on se fout un peu du manque totale de crédibilité du bouquin, non quant au sort contraire à Elizabeth, mais quant à celui qui plusieurs fois lui est magiquement favorable. Tout comme on apprécie l’inénarrable six-trente et la miraculeuse Madeline. C’est un conte de fées qui se lit d’une traite et remonte le moral. On en a un peu besoin en ce moment. Lonnie

[masquer]J'ai été surprise d'avoir autant aimé cette lecture malgré les avis négatifs que j'avais lu sur ce livre même si je peux les comprendre. Ce livre m'avait été conseillé en tant que romance mais ce n'est absolument PAS le cas ! Il y a une très belle histoire d'amour dans ce roman mais il ne s'agit pas de la partie principale du livre. Il s'agit d'un roman féministe qui commente la vie des femmes durant les années 50' aux États-Unis et ce notamment dans le monde scientifique. C'était brillamment écrit, l'histoire d'Élizabeth Zott était pleine de rebondissements et son attitude bien singulière face à ces épreuves était d'autant plus intéressante à lire. Si je dois avoir quelques bémols sur cette histoire c'est que son dénouement était très utopique et peu réaliste mais c'était la fin qu'Élizabeth méritait donc j'étais heureuse. Le deuxième point un peu négatif concerne la manière dont la mort de Calvin et les viols qui ont lieu dans le livre ont été amenés et que j'ai trouvé très crus, je comprends que l'autrice a voulu les amenés en tant que faits mais c'était tellement brusque que ça m'a un peu dérouté. Globalement je recommanderai ce livre parce qu'il m'a instruit, diverti et que j'ai été très heureuse de rencontrer ces personnages. J'ai d'ailleurs hâte de voir la série qui est basée sur ce livre.[/masquer]