Les Enfants perdus de Brocéliande : Le livre de Yann Le Gal

LES ENFANTS PERDUS DE BROCÉLIANDE #127795;#129490;#127996; . Nous sommes à Brocéliande dans les années 1940, et Jos, 13 ans, se réfugie dans la forêt avec ses camarades, car son village a été massacré et tous leurs parents tués par les Nazis. #129401; . Ils sont tous orphelins, et vont tenter de survivre dans un monde où leurs parents ne sont plus, en se prenant pour les héros des chevaliers de la table ronde. . Nous allons donc suivre Arthur, Keu, Gauvain, Perceval Galahad qui vont se lancer à leur niveau dans la lutte contre l’occupant. . Bercée par les contes celtiques, et par une influence Bretonne, cette histoire m’a séduite par son innocence, par sa candeur, c’est un récit d’une grande originalité ! #128214; . Le récit de ces enfants qui tentent de survivre en se créant une bulle imaginaire m’a beaucoup émue, et je leur ai trouvé une capacité de résilience énorme #129394; . C’est un roman sur la guerre, mais du point de vue d’une bande de jeunes enfants, c’est encore plus bouleversant #129319; . Je vous conseille de lire ce roman, qui vous plongera dans cette mystérieuse forêt peuplée d’enfants, qui se prennent pour les chevaliers de la table ronde, pour tenter d’oublier tout le malheur qui s’est abattu sur eux auparavant #129402; . Tu connais ce roman? #128466;#65039;

Une perle ce roman ! J'ai été impressionnée tout au long de ma lecture par le courage de ces enfants. Ils tiennent tête et refusent toutes négociations avec les adultes pour continuer à être en phase avec leurs convictions et ne pas tomber dans le piège de la tentative de séduction de l'ennemi. L'histoire est magnifique. Le professeur Monsieur Ramiquet me fait penser à ce cher Monsieur Keating dans "le cercle des poètes disparues" pour l'importance de ces actes et paroles. A livre à découvrir !

Jos et ses amis vivent dans une commune de moins d’une centaine d’âmes. Henriette, sa meilleure amie, est née le même jour que lui. Maurice, un gamin maltraité, surprend par son sourire. Petit Jean, gentil et naïf, n’a que huit ou neuf ans, alors que ses camarades en ont treize. A eux quatre, ils forment « la bande à Jos ». Un lundi de 1942, leur vie bascule quand les Allemands investissent la localité. Ces derniers s’installent chez les habitants, ils traquent les résistants et l’un d’eux s’assoit dans la salle de classe, pour surveiller les propos de l’instituteur (monsieur Ramiquet). Un matin, ce dernier raconte, à ses élèves, la légende du roi Arthur et l’enseignement que celui-ci a reçu de Merlin. Puis il réalise un acte de bravoure, aux répercussions tragiques. La dernière leçon de monsieur Ramiquet s’imprègne dans le cœur de Jos et de ses amis. Après une période de terreur et le massacre, jour après jour, de leur village par les nazis, ces enfants décident de vivre sans adultes, à qui ils reprochent de ne pas avoir sauvé leurs familles. En hommage à leur enseignant, ils s’appellent, maintenant, Arthur, Keu, Gauvain, Perceval et leur bande compte un nouveau membre : Galahad. « nous étions désormais les chevaliers de la Table ronde, décidés à nous battre contre les chevaliers noirs. Notre Excalibur était une mitraillette allemande… » (p. 81) Ils construisent un refuge : Camelot ; leur univers est l’Autre Monde ; leur mission est d’affronter les Chevaliers noirs. Or, ce terme englobe tous ceux qui se comportent mal, font preuve de lâcheté, etc. Il n’est pas réservé qu’aux seuls nazis… Les actes de ces enfants courageux dénoncent les visions étriquées des adultes et j’ai été remuée par leur interprétation de faits que j’ai trouvée, parfois, plus juste et humaine que la mienne. Ils m’ont fait réfléchir, même si je n’ai pas approuvé tous leurs choix. Ils n’acceptent pas les calculs et rappellent que chaque vie d’innocents compte. Ils mettent de la lumière dans les ténèbres et accomplissent leur quête, sans s’en détourner. Ils deviennent une légende de résistance. Lorsque j’ai reçu ce livre, j’étais attirée par sa temporalité, mais j’avais peur que le monde imaginaire des Chevaliers de la Table ronde m’ennuie, car je ne m’y suis jamais intéressée. Or, la légende s’immisce dans la réalité. Elle permet aux enfants d’assumer leurs actes, d’avoir un code d’honneur, des règles et de survivre à l’horreur. Malgré ses images protectrices, elle ne cache pas la terrible vérité. Elle n’étouffe pas les émotions, mais les enveloppe d’un écrin qui les isole et les épure. Elles nous atteignent directement, sans rien pour les parasiter ou les retenir. Sans avertissement, les larmes jaillissent de nos yeux. Les phrases d’avant ne nous y ont pas préparés. L’uppercut est direct et d’une force qui nous ébranle. J’ai beaucoup pleuré, mais j’ai aussi souri. J’ai été attendrie et captivée par la transposition du monde imaginaire des chevaliers. J’ai adoré Les enfants perdus de Brocéliande.