Les Souffrances du jeune Werther : Le livre de Johann Goethe
Werther, jeune bourgeois ambitieux épris de poésie, de promenades solitaires et de tartines beurrées, rencontre un jour Charlotte. Celle-ci, fille de bailli, la plus belle de ses sœurs, est hélas fiancée à un autre, Albert, dont les qualités d'âme ne sont pas à mettre en doute.
De l'amour platonique, impossible, qui unit Werther à Charlotte, Goethe fait le récit d'une jeunesse en quête d'absolu, promise à la souffrance des désillusions – un canon romantique dont le succès colossal, à sa parution, déclencha une vague de suicides dans toute la jeunesse d'Europe.
Traduit de l'allemand par Pierre Leroux et Christian Helmreich
Texte intégral
De (auteur) : Johann Goethe
Traduit par : Pierre Leroux
Expérience de lecture
Avis Babelio
LaLisiere
• Il y a 4 mois
Publié en 1774, "Les Souffrances du jeune Werther" est le premier grand succès littéraire de Johann Wolfgang von Goethe, et l’un des textes fondateurs du romantisme. Sous la forme d’un roman épistolaire, il retrace la passion amoureuse et tragique du jeune Werther pour Charlotte, une femme déjà promise à un autre. L’ouvrage connut un retentissement exceptionnel dès sa parution, provoquant à la fois admiration littéraire et débat social. En alliant émotion, sensibilité et réflexion existentielle, Goethe donne à lire une œuvre aussi intime que philosophique, devenue emblématique de la crise du moi moderne. Le choix de la forme épistolaire n’est pas anodin. Il permet au lecteur d’accéder directement aux pensées, aux états d’âme et aux élans passionnés de Werther. Ce mode d’expression intime renforce l’identification du lecteur avec le narrateur, tout en soulignant l’isolement progressif de celui-ci. Les lettres adressées à son ami Wilhelm forment un long monologue intérieur, où la frontière entre l’expression des sentiments et leur amplification devient floue. Cette immersion totale dans le psychisme du héros donne au roman une profondeur émotionnelle rare. Elle rend également compte d’une tension croissante entre le rêve et la réalité, l’idéal et le possible. Werther incarne un archétype : celui du héros romantique, hypersensible, passionné, révolté contre les normes sociales. Il éprouve un amour absolu pour Charlotte, amour qu’il idéalise au point d’en faire le centre unique de son existence. Mais cet amour, impossible à concrétiser, le plonge dans une mélancolie destructrice. À travers Werther, Goethe explore les douleurs d’un être qui cherche à vivre pleinement ses émotions, mais se heurte au monde rationnel, rigide et conformiste des adultes. L’opposition entre nature et société, spontanéité et devoir, passion et raison, traverse tout le roman. Ce conflit est aussi celui du jeune Goethe lui-même, partagé entre aspiration poétique et responsabilité bourgeoise. Le style de Goethe dans Werther est d’une grande souplesse. À la fois simple et poétique, il épouse les variations d’humeur du personnage. Les descriptions de la nature, très présentes, reflètent les états intérieurs du narrateur : les paysages deviennent le miroir de ses sentiments, selon une esthétique préromantique influencée par Rousseau. Loin de tout didactisme, le texte privilégie l’expression brute des émotions. Cela confère à l’œuvre une intensité dramatique croissante, qui culmine dans la dernière partie, lorsque Werther sombre dans la solitude, la résignation puis le désespoir. "Les Souffrances du jeune Werther" provoqua une véritable « Werthermania » en Europe. De nombreux jeunes hommes s’identifièrent au personnage, au point que certains imitèrent son style vestimentaire… et parfois même son suicide. Face à cet engouement, Goethe lui-même prit ses distances avec l’ouvrage, qu’il qualifia plus tard de « jeunesse exubérante ». Mais au-delà de l’effet de mode, le roman pose des questions fondamentales : comment vivre dans un monde qui réprime l’élan vital ? Peut-on aimer sans mesure sans s’anéantir ? L’individu peut-il exister hors des normes ? Ces interrogations restent d’une étonnante modernité. "Les Souffrances du jeune Werther" est une œuvre fondatrice et bouleversante, à la croisée du romantisme naissant et de l’autobiographie fictive. En livrant le récit poignant d’un amour impossible, Goethe nous invite à réfléchir sur la place des émotions, le poids des conventions, et la difficulté d’exister en harmonie avec soi-même et les autres. Sa lecture est d’autant plus précieuse qu’elle ouvre une porte sur l’histoire des sensibilités et sur les tensions fondatrices de la modernité littéraire. Une œuvre aussi brève que vertigineuse, dont la sincérité continue à toucher profondément.
Natlou
• Il y a 5 mois
Si le terme romantique était associé à une névrose, elle serait appelée "Werther". Une œuvre intemporelle qui exalte les sentiments humains, amoureux et qui se fait un écho formidable du désespoir affectif, un tableau hyperbolique de l'hypocrisie, l'indécision, l'amour, des rôles sociaux à jouer, des codes à détourner. C'est tout ça que le protagoniste, Werther, jeune homme émotif et doux qui s'est éprit d'une femme déjà fiancée, va nous partager à travers ses lettres échangées avec son ami de toujours. Dans ce roman épistolaire, on lit la passion d'un homme, ce qu'elle a de puissant dans sa capacité à bâtir... Et à détruire. Jusque que la destruction soit celle de l'être même, du jeune Werther, c'est à cela que va mener l'amour non-partagé, sa relation ambiguë avec Charlotte et son époux. Une œuvre classique que j'ai personnellement adoré. Une introduction nécessaire pour quiconque veut s'introduire dans le romantisme.
Archenix_
• Il y a 6 mois
[masquer]Après une première partie faite de paysages bucoliques, de références à Hombre, à la Bible et à Ossian. Une partie pleine de douceur. La seconde n'est que plainte, égarement de l'âme et enferment de l'esprit. Werther se montre de plus en plus capricieux et insupportable.[/masquer]
read2travel
• Il y a 6 mois
« Les Souffrances du jeune Werther fut, dès le premier moment, bien plus qu’un événement de société, de chapelle ou d’école, bien plus qu’un événement allemand : ce fut le monde, saisi, qui s’en empara. » Ces mots de Thomas Mann témoignent de l’ampleur du phénomène suscité par le roman de Goethe. À seulement 25 ans, Goethe, alors étudiant en droit, puise dans sa propre vie pour donner naissance à Werther. Lors d’un séjour à la campagne, il s’éprend de Charlotte Buff, une jeune femme déjà fiancée, qui consacre sa vie à sa famille. Parallèlement, il croise la route d’un jeune juriste qui, accablé par un amour impossible, se donne la mort. Marqué par ces événements, Goethe écrit son roman en quelques semaines, mêlant fiction et réalité. Dès sa publication en 1774, ce chef-d’œuvre du Sturm und Drang (mouvement annonciateur du romantisme) suscite un vif débat par le sujet qu’il aborde. À tel point que le texte sera perçu par certains comme une incitation au suicide. Ce scandale ne fait qu’amplifier son succès, jusqu’à donner naissance au « mal du Werther », une vague d’identification passionnée parmi la jeunesse européenne. La forme épistolaire du roman renforce l’immersion du lecteur dans l’esprit tourmenté de Werther. Les deux premières parties se présentent comme un recueil fictif de lettres adressées à son ami Wilhelm. La dernière section, intitulée « l’éditeur au lecteur », accentue l’illusion de réalité et facilite l’identification du lecteur au héros. À l’image du célèbre tableau de Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, dans lequel un personnage solitaire fait face à l’immensité du monde, la nature joue un rôle essentiel dans le roman, comme ce sera le cas dans le romantisme plus tard. Elle reflète les états d’âme de Werther. Loin d’être pesante, la puissance des sentiments exprimés dans le roman est d’une intensité remarquable. L’exaltation de Werther grandit peu à peu, passant d’un émerveillement sincère et naïf face à l’amour à une douleur de plus en plus dévorante. À lire pour se plonger dans l’intensité du sentiment amoureux et dans les méandres de la passion humaine. #x1f517 Chronique à retrouver sur mon blog : https://voyagerenlisantbylisa.wordpress.com/2025/03/02/les-souffrances-du-jeune-werther-goethe/
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Classiques et Littérature , Littérature Classique
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- EAN
- 9782266296519
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- Collection ou Série
- Littérature - Classiques
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 192
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- Dimensions
- 178 x 108 mm
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3,50 € Poche 192 pages